La Grande Famine en Irlande 1846-1851 : échos et répercussions (le Royaume-Uni, l’Empire, l’Europe)

famineNous annonçons la publication en ligne du numéro 12 de Mémoire(s), Identité(s) et Marginalité(s) dans le monde occidental contemporain, dédié à La Grande Famine en Irlande 1846-1851 : échos et répercussions, dirigé par Philippe Cauvet, Susan Finding et Moya Jones.

Le Royaume-Uni au XXIe siècle : mutations d’un modèle

Je signale la parution d’un ouvrage complet sur le Royaume-Uni aujourd’hui auquel j’ai contribué : Le Royaume-Uni au XXIe siècle : mutations d’un modèle, ouvrage collectif, dirigé par Emmanuelle Avril et Pauline Schnapper. ISBN : 9782708013780, broché, 400 pages, Septembre 2014. 

J’ai signé deux sections (le système éducatif, la famille) de la deuxième partie : questions économiques et sociales.

Ci-dessous la présentation faite par l’éditeur:

Cet ouvrage propose un tableau dynamique du Royaume-Uni contemporain rédigé par les meilleurs spécialistes français des différentes questions abordées. Il est destiné à des étudiants anglicistes ou de droit et sciences politiques, en licence et master.

Le fil directeur en est une interrogation sur la pertinence et la permanence d’un « modèle » britannique qui concernerait aussi bien les institutions politiques (le modèle dit de Westminster) que l’approche libérale et néo-libérale de l’économie, le pluralisme social et les pratiques culturelles.
L’ouvrage aborde ces différentes questions en évoquant les tensions, clivages et mutations qui remettent en question ce « modèle » et en s’interrogeant sur ses capacités d’adaptation aux défis du nouveau siècle.

Table des matières :

Partie I. Politique et institutions
1. Un modèle démocratique en mutation
2. Les partis politiques : un paysage recomposé
3. Les dilemmes de la politique étrangère britannique

Partie II. Questions économiques et sociales
4. Quelle économie au XXIe siècle ?
5. Le modèle social britannique : réussite et limites
6. Les remises en question de l’état-providence
7. Le système judiciaire : entre sécurité et liberté

Partie III. Identités et pratiques culturelles
8. Quelle place pour les religions ?
9. Cultures populaires et cultures d’élite
10. Les médias britanniques à l’ère de la révolution numérique : diversification et nouveaux usages

Politiques familiales et politiques d’emploi « genrées » au Royaume-Uni et en Europe

Signalons la parution du numéro 14 (2013) de l’Observatoire de la société britannique consacré au « Politiques familiales et politiques d’emploi « genrées » au Royaume-Uni et en Europe » et dirigé par Susan Finding et Anémone Kober-Smith. ISBN 978-295404734. 204p. 12€.

Table des matières

1. Politiques familiales et politiques d’emploi « genrées » au Royaume-Uni et en Europe

Susan FINDING (Université de Poitiers) & Anémone KOBER-SMITH (Université de Paris 13)

2. Gendered Organizations and Working Lives: continuities, change and policy engagement

Susan HALFORD (University of Southampton) & Pauline LEONARD (University of Southampton)

3. Women’s and men’s career interruptions in Europe: the role of social policies

Rosy MUSUMECI (Università da Torino) & Cristina SOLERA (University of Turin)

4. Dual Earner Parents Strategies for Reconciling Work and Care in Seven European Countries

Pamela ABBOTT (University of Aberdeen), Corinne NATIVEL (Université de Paris XIII) & Claire WALLACE (University of Aberdeen)

5. Private Assistants in the Italian Care System: Facts and Policies

Giuliana COSTA (Politechnico, Milano)

6. La politique familiale à l’épreuve des stéréotypes de genre : une comparaison France – Royaume-Uni – Suède

Natacha Ordioni (Université du Sud Toulon-Var)

7. Emplois genrés et les services à la personne au Royaume-Uni : la petite enfance

Susan FINDING (Université de Poitiers)

8.   British women’s human capital and employment evolution under New Labour

Catherine CORON (Université Panthéon-Assas)

9. Gender, education and employment within the education system in Britain

Susan FINDING  (Université de Poitiers)

Contacts

Observatoire de la société britannique
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines
Université du Sud Toulon-Var
83957 La Garde cedex
France

Commandes

Les commandes sont à adresser à à Gilles Leydier à l’adresse ci-dessus.
Les chèques sont à libeller à l’ordre de M. l’Agent comptable de l’Université de Toulon.

Comprendre les enjeux de Londres et le Royaume-Uni avant les JO

Après l’Atlas géopolitique du Royaume-Uni (BAILONI M. et PAPIN D., 2009, Editions Autrement, Paris), Delphine Papin, Marc Bailoni, spécialiste de géopolitique à Nancy-Metz, Manuel Appert, géographe et urbaniste, Lyon, et Eugénie Dumas, cartographe, ont réussi un tour de force en publiant un nouvel ouvrage dans la collection Atlas aux éditions Autrement consacré à Londres, la « ville globale » (selon l’expression consacrée de Saskia Sassen).

La présentation de l’ouvrage résume les thèmes couverts par l’ouvrage :
« The world in one city », dit-on encore aujourd’hui : Londres se situe parmi les villes les plus cosmopolites du monde. Ville mondiale et connectée parce qu’elle est aussi une place financière majeure. S’y pressent les puissants de la planète, et les plus démunis d’Europe. Cité inégalitaire également, dotée d’infrastructures parfois anachroniques, où se côtoient les tours de verres, les maisons victoriennes, les friches, la City, le banglatown, club de l’Arsenal et pubs select… Quel est donc l’avenir de ce laboratoire urbain ? Londres devient-elle une nouvelle espèce de ville européenne, verticale ? La tenue des JO sera-t-elle l’occasion de garantir un développement sur le long terme ? Comment se mesure-t-elle désormais avec sa grande rivale Paris, en tous points contraire et pourtant voisine? Etrange, mouvante, contrastée, Londres n’en finit pas de fasciner. »
A une époque ou les images parlent autant que les paroles, les cartes et photographies  illustrent les enjeux et gageure que seront les Jeux olympiques pour cette ville de 8 million et demi d’habitants, poumon du sud-est de l’Angleterre, capitale politique du royaume,  « salle des machines du capitalisme mondiale » (Jonathan Coe, écrivain, interviewé dans L’Express du 30 mars 2011) et haut lieu culturel. Les textes qui accompagnent cette exploration visuelle donnent suffisamment d’explications pour comprendre les thèmes abordés et avoir envie d’aller plus loin. A emporter avec soi lors d’une exploration des quartiers et districts de Londres, à lire avant les Jeux olympiques pour visualiser la topographie des événements sportifs (marathon, triathlon, cyclisme sur route) qui auront lieu dans les rues et les parcs de la capitale.

Vers un modèle social européen?

MARTENS (Stephan), RÉVAUGER (Jean-Paul), (dir.), Vers un modèle social européen ?Bordeaux : Presses universitaires de Bordeaux, 2012, Broché, 16 x 24, 326 p.

L’Europe possède-t-elle un modèle social spécifique ? La question déjà brûlante en France au moment des choix décisifs de 1992 et 2005 revêt une importance cruciale pour l’ensemble du continent en temps de crise financière et budgétaire.
La politique sociale est-elle un luxe coûteux ou une politique publique indispensable à la justice sociale, à la cohésion et à l’efficacité économique ?
Le présent ouvrage analyse les façons dont la question est perçue au sein de l’Union depuis 2000. Il est structuré autour d’études des cas nationaux de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, qui sont représentatifs de différents modèles, d’analyses thématiques ou de comparaisons bilatérales, ainsi le dossier des retraites et celui des politiques d’intégration.
La question du travail, élément fondamental de l’identité et de la structuration sociales est au coeur de la démarche.
Stephan Martens est Professeur de civilisation allemande contemporaine à l’Université Bordeaux 3.
Jean-Paul Révauger est Professeur de civilisation britannique contemporaine à l’Université Bordeaux 3.
Ont contribué à cet ouvrage : Nada Afiouni, Aurelie Binet-Grosclaude, Philippe Brillet, Franz Clement, Catherine Coron, Marion Del Sol, Joëlle Harel, Christopher John Nock, Canio Lagala, Vincent Latour, Carmela Maltone, Stephan Martens, Ruxandra Pavelchievici, Enrico Reuter, Jean-Paul Revauger, Michaela Schulze, Susan Trouve-Finding, Pascale Turquet, Henrik Uterwedde, Nicolas Verschueren, Bernard Yvars.

Politiques sociales et familiales en Grande-Bretagne – petite enfance

Publication de la Caisse nationale des Allocations familiales

INFORMATIONS SOCIALES
N ° 159 – Politiques sociales et familiales en Grande-Bretagne
Prix du numéro : 6,50 €

http://www.cairn.info/vign_rev/INSO/INSO_159_L148.jpgRésumé du numéro
Pays inscrit dans un modèle dit « libéral » au sein de l’Union européenne, la Grande-Bretagne est longtemps apparue comme un pays qui ne développait pas de politiques familiales et dont les politiques sociales visaient exclusivement les plus démunis. Lors de leur arrivée au pouvoir, en 1997, les travaillistes ont promu une « Troisième voie » afin de réconcilier l’économique et le social. L’État social que promeut, dès lors, cette Troisième voie vise l’égalité des chances en facilitant la « capacité » des individus (notamment par l’incitation au travail) afin de fournir les conditions de la cohésion sociale. Par ailleurs, du côté de la famille, des évolutions notables ont également eu lieu avec la mise en place d’une politique globale de structures d’accueil pour la petite enfance. Ce numéro consacré aux politiques familiales et sociales en Grande-Bretagne cherche à mieux cerner les enjeux sociaux du pays à la veille d’un probable changement de gouvernement. Quelles sont les caractéristiques du système de Welfare State de l’État britannique ? Quel a été l’impact des réformes appliquées depuis la fin des années 1990 ? Quelles sont les perspectives pour l’avenir ? Le numéro est articulé autour de trois parties. Dans un premier temps, ce sont les transformations du Welfare State qui sont présentées, la refonte de l’État-providence ayant été l’objectif des travaillistes dès 1997. Dans un deuxième temps, on s’intéressera aux champs de l’intervention sociale en explicitant les logiques et le fonctionnement d’un certain nombre de politiques telles que celles du chômage, de la conciliation vie professionnelle-vie familiale, du logement ou encore de la santé. Enfin, dans un troisième et dernier temps, ce sont les effets des politiques menées sur les groupes-cibles « fragilisés » qui seront étudiés : les enfants, les jeunes, les familles monoparentales, les personnes âgées et les handicapés.

Sommaire du numéro

Introduction : Quels problèmes sociaux et familiaux en Grande-Bretagne ? – Corinne Nativel

Points de repères : Données de cadrage sur la Grande-Bretagne – Sandrine Dauphin


Partie 1 – Les transformations du Welfare State

Un État-providence bâti sur des fondations bancales – Michael Hill
La Troisième voie et la question sociale – Jérôme Tournadre-Plancq
Ce que le revenu de solidarité active (RSA) doit au modèle social britannique – Philippe Steck
Politiques sociales et dévolution des pouvoirs : l’exemple écossais – Elke Heins
Politique familiale et égalité des sexes – Pamela Abbott et Claire Wallace


Partie 2 – Les champs de l’intervention sociale

Workfare et transformations de l’aide aux chômeurs – Corinne Nativel
Le National Health Service : une institution phare en pleine transformation – Anémone Kober-Smith
Le logement social en Angleterre : trente ans de déclin – David Fée
La mise en place d’une politique de la petite enfance – Susan
Finding

La Joseph Rowntree Foundation : un acteur majeur de la recherche appliquée en sciences sociales – Roseline Théron


Partie 3 – Les aides aux groupes « fragilisés »

Les aides sociales aux mères isolées – Fabienne Portier-Le Cocq
ConneXions, réseau d’aide gouvernementale aux jeunes anglais : éléments pour un
bilan – S. Pickard

La politique du handicap : un modèle reposant sur l’autonomie individuelle – Bob Sapey
L’aide aux personnes âgées en perte d’autonomie – Carine Berbéri

La mixité et le refus de l’hybridité

Cahiers du MIMMOC No.4: 2007

La mixité et le refus de l’hybridité

Etudes réunies et présentées par Susan Trouvé-Finding et Vincent Latour

Le thème de l’identité est au centre des contributions à ce numéro des Cahiers. Parmi les questionnements divers au sujet de l’identité, celui de l’identité plurielle, de la mixité et de
l’hybridité a probablement été le plus posé ces dernières années, au vue des développements sociaux et politiques récents. C’est pourquoi les auteurs ont trouvé opportun de contribuer aux débats en analysant et en comparant les concepts de mixité et d’hybridité dans leurs différentes acceptations en France, au Royaume-Uni, en Irlande et en Espagne. Les contributions qui suivent sont des cas d’étude de l’acceptation des termes de mixité et d’hybridité principalement dans des pays anglophone mais aussi en France. Ils concernent essentiellement le monde contemporain et les dernières décennies. Ils font une large part au thème de l’ethnicité, mais également à d’autres formes de mixité et d’hybridité.
http://cahiersdumimmoc.edel.univ-poitiers.fr/docannexe/file/498/publication_image_accroche_n4.jpg
Les articles de ce cahier sont le fruit des réflexions pendant deux journées d’études et de séminaires du Mimmoc (Equipe d’Accueil 3812). La première journée d’études, « Mixité », s’est tenue à l’Université de Poitiers le 29 avril 2005 avec le soutien du CRECIB (Centre de Recherches et d’Études de la Civilisation britannique). La deuxième journée à l’Université de Toulouse 2 Le Mirail, le 13 octobre 2006, sur « Le refus de l’hybridité culturelle » fut organisée par des chercheurs de TIDE (UMR 6588 CNRS).

Illustration : Modern Dance (crédits : Lieven Soete, licence Creative Commons sur Flickr).


 



Première campagne d’opinion moderne – la lutte anti-esclavagiste au Royaume-Uni

‘Granville Sharp the Abolitionist Rescuing a Slave from the Hands of His Master’ James Hayllar 1864, Copyright Victoria and Albert Museum.

Ce texte a été publié comme introduction à l’ouvrageL’abolition de l’esclavage au Royaume-Uni : débats et dissension, Paris: SEDES, 2009

En dehors de la transformation que l’abolition de l’esclavage a opéré dans la vie de centaines de milliers d’asservis, la campagne pour l’abolition de la traite britannique organisée par la Society for the Abolition of the Slave Trade qui commença en 1787 et fut la première du genre, fut le produit de son époque, celle de l’industrialisation, de la démocratisation de la culture et de la lecture, et des débuts de l’extension du vote et d’une période de réforme politique et sociale. Mais, dans plusieurs domaines, la campagne fut elle-même un moteur de cette évolution : elle fit partie des facteurs de la transformation sociale du Royaume-Uni, renforçant des tendances politiques nationales et internationales et accentuant l’émergence d’une nouvelle culture, d’un nouveau courant d’idées.

Le 18e siècle libertin, où débauche et licence à la Hogarth furent la règle dans les cercles influents, cèda le pas à un 19e siècle empreinte de censure, de moralisme et de réprobation, sentiments qui trouvèrent écho chez les classes moyennes ascendantes. La première campagne de commerce équitable (boycott de produits manufacturés produits par les esclaves : sucre, rhum et coton) fut accompagnée par la résurgence d’un puritanisme militant. La sainteté fut élevée comme valeur morale magnifiée par la renaissance des valeurs chrétiennes et l’adhésion des couches populaires – le Grand Reveil (The Great Awakening). En même temps s’opère un rejet de l’anglicanisme endormi et hypocrite de l’Establishment.

La lutte contre l’esclavage fut la raison pour laquelle http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQ2nOTiLuCDrGXLr5ypehg7sDexbtZoGlZNept-TVPlQl2b_HuoyAWilliam Wilberforce fut  « canonisé » par l’historiographie du 19ème siècle (on appela de leur vivant le groupe d’hommes graves et sans reproche, gravitant autour de l’église Holy Trinity à Clapham, les « Saints »). Ce ne fut pourtant pas la seule « mission » du parlementaire : il s’attribua lui-même la réformation des moeurs (manners ) (Harris). Ainsi, Wilberforce se distingua comme le précurseur d’un nouvel esprit, d’une nouvelle génération d’hommes politiques, sobres, sérieux, intenses et profondément religieux. À l’extérieur, les guerres et les renversements de l’ordre établi (Révolutions américaine et française, guerres napoléoniennes) en cette fin de siècle portèrent le débat sur des terrains plus vastes. Il n’était plus question de nombrilisme attentiste ou de protectionisme, mais de l’intérêt national et de la sécurité nationale, d’une politique étrangère moralisante et de l’identité même de la nation britannique (Harris). Toutefois, l’appartenance à la nation des membres noirs, au nom desquels on se battait, sembla rarement effleurer l’esprit des anti-esclavagistes (Kitson, Dresser, Curelly).

Une phrase du sermon de John Dore résume à elle seule les arguments de l’époque :      « The very idea of trading the persons of men should kindle detestation in the breasts of MEN, especially of BRITONS – and above all of CHRISTIANS » [Dore : 14-18]                Le triptyque – humanité, identité nationale et identité religieuse – se croise et s’entrelace dans grand nombre des sources citées, du témoignage d’Ouladah Equiano de 1789 (Currelly, Coleman) au roman d’Harriet Beecher Stowe de 1851-2 (Lowance) en passant par les prêches de quatre ministres baptistes au cours de la première campagne entre 1788 et 1792 (Briggs), les lettres indignées de Robert Hall au journal de Bristol (Whelan), l’intervention de poètes romantiques comme Coleridge, Southey et Cowper (Kitson,
Coleman) et les préoccupations des femmes engagées dans la lutte (Midgley). Les dimensions humanistes, nationales et religieuses sont présentes dans l’ensemble des débats, tout au long des cinquante ans que dura cette campagne, dans le discours des anti-esclavagistes de toutes tendances, de toutes origines géographiques et sociales, mais aussi dans celui de leurs opposants, les défenseurs du statu quo et du maintien de l’esclavage et de la traite.

Les quatre sermons étudiés atteignirent une certaine notoriété, étant imprimés et distribués par le réseau actif d’imprimeries de l’époque mis à contribution pour réussir ce qu’on appellerait aujourd’hui « une stratégie de communication ». Ils témoignaient non seulement de la puissance de l’orateur, mais aussi de la force de la campagne organisée, de l’impact décuplé que pouvait avoir un sermon par sa reproduction, par sa lecture dans les foyers et par les réunions organisées par les comités anti-esclavagistes qui s’étaient multipliés à travers le pays (Midgley).

L’étendue de la campagne se mesura au nombre de villes citées dans ces quelques exemples.http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRNY_BC5CoDboa9F0QgIzKZ-xuIEImnJmvGoH7aIIf4BfX2jZ7HEALes quatre prêches analysées par Briggs furent donnés à Maze Pond, Southwark (ou par un pasteur issu de cette communauté), au sud de la Tamise, et à Prescot Street au nord – tout près de là où se situaient les docks et le commerce triangulaire au départ de Londres, dans un rayon d’un kilomètre de George Yard, au coeur de la City, où le premier comité anti-esclavagiste fut établi début 1787 (1) – et à Hull, ville natale et circonscription parlementaire de William Wilberforce entre 1780 à 1784.

La ville de Bristol, premier port esclavagiste britannique jusqu’au milieu du 18e siècle

http://img.dailymail.co.uk/i/pix/2007/03_02/039Quaker_228x342.jpgquand Liverpool prit son essor, figure à plusieurs reprises dans les récits : comme point d’entrée d’une population noire, esclaves ou hommes/femmes libres (Dresser), comme plaque tournante de la traite triangulaire (Satchell), comme lieu privilégié d’enquête par Thomas Clarkson (2) et comme centre actif d’un noyau d’anti-esclavagistes dès 1787 (Whelan), et d’action militante – le poète romantique Samuel Taylor Coleridge, qui affectionnait les séjours dans le Somerset et le Devon au sud de Bristol, y donna une conférence anti-esclavagiste en 1795 (Kitson).

Si le triangle de ports esclavagiste – Londres, Bristol, Liverpool – apparaît naturellement occuper le devant de la scène dans ces récits, les villes industrielles – Manchester, Leicester, Birmingham, Nottingham, Northampton et Leeds – figurent de façon récurrente dans l’organisation du soutien pour la campagne parlementaire. L’étendue de ce soutien se mesure non seulement par les centaines de milliers de signatures récoltées par les nombreuses pétitions, et par le nombre de personnes qui participèrent à l’appel à boycotter le sucre – les ‘anti-saccharites’ –, mais aussi par la multiplication de pamphlets, d’enquêtes, de livres, de sermons imprimés et distribués, ainsi que par l’étendue géographique et sociale de la campagne.

L’amalgame de ces phénomènes avec les idées et les arguments employés, la stratégie de communication adoptée et la tactique parlementaire utilisée eurent une telle ampleur que cette campagne fut, avec raison, considérée comme la première campagne d’opinion moderne [Brown (2006)]. « Abolitionism (…) helped to redefine the shape of British politics. » [Oldfield : 187] Elle contribua à faire basculer le pays de l’ère pré-industrielle et mercantile à celle de l’ère industrielle et impérialiste (Satchell, Harris). La lecture des articles aide à comprendre comment et pourquoi la campagne pour l’abolition de l’esclavage en Grande Bretagne fut si significative.

1. Jamaica Wine House, un lieu de rendez-vous d’affaires pour les armateurs et marchands d’esclaves, s’y trouve encore de nos jours, sur le site du premier ‘café’ londonien. (Illustration : St Michael’s Alley).

2. Voir  How did the real hero of the anti-slavery movement get airbrushed out of history? By ISABEL WOLFF, Daily Mail, 23 March 2007.

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L’abolition de l’esclavage au Royaume-Uni : débats et dissension, Paris: SEDES, 2009

Entre 1787 et 1840 le Royaume-Uni et ses colonies connaissent une longue lutte entre partisans et opposants de la traite des esclaves et de l’esclavage. C’est ce combat, souvent intense, parfois violent, qu’étudient les contributions françaises et internationales réunies dans cet ouvrage. Leurs analyses portent sur le climat moral et intellectuel au Royaume-Uni à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Des thèmes particuliers et des cas d’études spécifiques sont abordés : les évangélistes, les baptistes, les femmes militantes de la cause abolitionniste, le port esclavagiste de Bristol, l’ex-esclave Equiano, le poète Coleridge, le réformateur Wilberforce, le débat économique.  À la croisée de plusieurs disciplines (études anglaises, histoire des idées, sciences politiques) cet ouvrage est destiné aux étudiants préparant le concours, ainsi qu’à tous ceux qui s’intéressent à la civilisation anglophone.

A collection of essays from scholars worldwide dealing with the issues concerning the context and content of the debates in Britain and its colonies during the fifty year struggle to implement the abolition of the slave trade and the institution of slavery from 1787 to 1840. Scholars from Australia, Britain, France, and the United States examine the moral and intellectual climate of late-eighteenth and early-nineteenth century Britain. Themes include the Enlightenment, religion and romanticism, ethics and politics, transatlantic influences and abolitionist discourse. Case studies analyse particular aspects: the Evangelicals, the Baptists, women abolitionists, black Bristol, Equiano the former slave, Coleridge the poet, Wilberforce the reformer, the economic debate.  At the crossroads between English Studies, History, the History of Ideas and Politics, it will be of interest to students and scholars studying English literature and English-speaking cultures, the social, intellectual and political history of Britain and the Caribbean, and cross-cultural and transdisciplinary transfers.


Ouvrage dirigé par Susan Finding,
Professeur à l’université de Poitiers.
John Briggs, Professor, Theology Department, University of Oxford.
Vernon Burton, Emeritus Professor of History, African American Studies, andSociology, University of Illinois.
John Coffey, Professor of Early Modern History, University of Leicester.
Deirdre Coleman, Robert Wallace Chair of English, University of Melbourne.
Laurent Curelly, Maître de conférences en civilisation britannique, Université de Haute-Alsace.
Madge Dresser, Reader in History, University of West England.
Susan Finding, Professeur de civilisation britannique, Université de Poitiers.
Trevor Harris, Professeur de civilisation britannique, Université François Rabelais, Tours.
Peter Kitson, Professor of English, University of Dundee.
Mason I. Lowance, Professor of English, University of Massachussetts, Amherst.
Lawrence McDonnell, Lecturer in History, Iowa State University, Ames, IA.
Clare Midgely, Professor of History, Sheffield Hallam University.
Veront M. Satchell, Senior Lecturer in History and Archeology, University of the West Indies, Kingston, Jamaica.
Troy Smith, NCSA, University of Illinois, Urbana-Champagne.
Timothy Wheelan, Professor of English Studies, Georgia Southern University.

 

 

Figures de l’exclusion et de l’exil

Figures de l’exclusion et de l’exil   Cahiers du MIMMOC, No. 1

Etudes réunies et présentées par Susan Trouvé-Finding

Publiées en ligne le 15 février 2006

S’inscrivant dans la logique des travaux précédents sur la marginalité et la censure, elles aussi des formes d’exclusion, le thème de l’exclusion a inspiré les travaux de recherche de l’équipe d’accueil MIMMOC (Mémoire, Identité(s), Marginalité(s) dans le Monde Occidental Contemporain). Les membres du groupe, chercheurs en civilisation de l’UFR des Lettres et Langues de l’Université de Poitiers, travaillent, ainsi que le titre du groupe l’indique, sur la mémoire, l’identité et la marginalité dans les aires culturelles des langues allemande, anglaise, espagnole, italienne, russe et slave. Comme en témoigne ce volume, ces trois termes peuvent être déclinés de plusieurs façons sous l’axe de recherche choisi ici. Ce troisième volume présente les travaux du groupe sur ce thème dans la continuité de la réflexion entamée par CENSURE(S) dirigé par Marie-Aline Barrachina (Cahiers du FORELL, 1999) et Figures de la Marge (PUR, 2002) dirigé par Hélène Menegaldo.

L’abolition de l’esclavage au Royaume-Uni : débats et dissensions

http://www.images.hachette-livre.fr/media/imgarticle/SEDES/2010/9782301000606-V.jpgL’abolition de l’esclavage au Royaume-Uni 1787-1840 : débats et dissension  / The abolition of slavery in Britain 1787-1840 : debate and dissension. Paris, Sedes, 2009. Ouvrage dirigé par Susan Finding, Professeur à l’université de Poitiers.

Entre 1787 et 1840 le Royaume-Uni et ses colonies connaissent une longue lutte entre partisans et opposants de la traite des esclaves et de l’esclavage. C’est ce combat, souvent intense, parfois violent, qu’étudient les contributions françaises et internationales réunies dans cet ouvrage. Leurs analyses portent sur le climat moral et intellectuel au Royaume-Uni à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Des thèmes particuliers et des cas d’études spécifiques sont abordés : les évangélistes, les baptistes, les femmes militantes de la cause abolitionniste, le port esclavagiste de Bristol, l’ex-esclave Equiano, le poète Coleridge, le réformateur Wilberforce, le débat économique.  À la croisée de plusieurs disciplines (études anglaises, histoire des idées, sciences politiques) cet ouvrage est destiné aux étudiants préparant le concours, ainsi qu’à tous ceux qui s’intéressent à la civilisation anglophone.

Pour une revue de cet ouvrage voir Notes de lecture : Révauger Cécile   lien XVII-XVIII. Revue de la société d’études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles,     Année   2011,    Volume   68,    Numéro   68,   pp. 203-205.

A collection of essays from scholars worldwide dealing with the issues concerning the context and content of the debates in Britain and its colonies during the fifty year struggle to implement the abolition of the slave trade and the institution of slavery from 1787 to 1840. Scholars from Australia, Britain, France, and the United States examine the moral and intellectual climate of late-eighteenth and early-nineteenth century Britain. Themes include the Enlightenment, religion and romanticism, ethics and politics, transatlantic influences and abolitionist discourse. Case studies analyse particular aspects: the Evangelicals, the Baptists, women abolitionists, black Bristol, Equiano the former slave, Coleridge the poet, Wilberforce the reformer, the economic debate.  At the crossroads between English Studies, History, the History of Ideas and Politics, it will be of interest to students and scholars studying English literature and English-speaking cultures, the social, intellectual and political history of Britain and the Caribbean, and cross-cultural and transdisciplinary transfers.

John Briggs, Professor, Theology Department, University of Oxford.
Vernon Burton, Emeritus Professor of History, African American Studies, andSociology, University of Illinois.
John Coffey, Professor of Early Modern History, University of Leicester.
Deirdre Coleman, Robert Wallace Chair of English, University of Melbourne.
Laurent Curelly, Maître de conférences en civilisation britannique, Université de Haute-Alsace.
Madge Dresser, Reader in History, University of West England.
Susan Finding, Professeur de civilisation britannique, Université de Poitiers.
Trevor Harris, Professeur de civilisation britannique, Université François Rabelais, Tours.
Peter Kitson, Professor of English, University of Dundee.
Mason I. Lowance, Professor of English, University of Massachussetts, Amherst.
Lawrence McDonnell, Lecturer in History, Iowa State University, Ames, IA.
Clare Midgely, Professor of History, Sheffield Hallam University.
Veront M. Satchell, Senior Lecturer in History and Archeology, University of the West Indies, Kingston, Jamaica.
Troy Smith, NCSA, University of Illinois, Urbana-Champagne.
Timothy Wheelan, Professor of English Studies, Georgia Southern University.

Introduction (Susan Finding)