La « Glorieuse » Révolution d’Angleterre 1688

La Glorieuse Révolution d’Angleterre

EXPOSITION / CULTURE  Exposition à la BU Lettres (A2) organisée en partenariat avec l’UFR Lettres et langues et le MIMMOC (EA 3812).

Les riches collections d’Auguste Dubois, léguées à la bibliothèque en 1935, permettent d’illustrer les dimensions politiques et économiques de la Glorieuse Révolution, qui vit l’accession au pouvoir de Marie II et de son époux Guillaume III d’Orange.
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Exposition réalisée en partenariat avec l’UFR Lettres et langues de l’Université de Poitiers.

Ouvrages choisis et panneaux explicatifs rédigés par Susan Finding, Professeur de civilisation britannique.

Deux visites guidées seront organisées lundi 06/02/2017 à 18h et mardi 14/02/2017 à 11h. Inscription préalable auprès d’Anne-Sophie Traineau-Durozoy.

Date Du 06/02/2017 au 01/04/2017
Lieu Poitiers – Campus
BU Lettres, bâtiment A2, 1 allée Jeanne Chauvin, Poitiers campus

Vous trouverez ici une sélection d’images montrant l’exposition dans le hall de la bibliothèque universitaire, ainsi que des illustrations figurant dans les ouvrages exposés:

England's improvement by sea and land / Andrew Yarranton -- Londres : R. Everingham, T. Parkhurst et N. Simmons, 1677-1698 Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2255

England’s improvement by sea and land / Andrew Yarranton — Londres : R. Everingham, T. Parkhurst et N. Simmons, 1677-1698 Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2255

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Années de crise (années 1970s et années 2010s)

La Journée d’étude « Le Royaume-Uni à l’épreuve de la crise, 1970-1979), tenu le 21 octobre 2016 à l’Unversité François Rabelais, Tours et organisé par Stéphane Porion, MCF en études anglophones, a réuni des spécialistes français de plusieurs aspects de ce pan d’histoire de la Grande Bretagne qui n’ont pas manqué de faire de comparaisons avec les années de crise que nous traversons actuellement et de soulever des questions d’actualité polarisation contre consensus, continuité ou rupture, sortir de crise, services publics, violences urbaines.

LONDON July 1978 pic77

London, 1978, Greek Street (Flickr, Creative Commons)

L’invité d’honneur, Professeur Lord Kenneth Morgan, historien, universitaire, président d’université, qui siège à la Chambre des Lords, a dressé un tableau synthétique de la période, évoquant l’ensemble des aspects – économiques, sociaux et politiques de la période – émaillé d’anecdotes personnelles sur les acteurs politiques principaux, Harold Wilson et James Callaghan, et d’autre membres éminents du parti travailliste, qu’il a connus et dont, pour certains, il a écrit la biographie (Callaghan, Foot).

Jenkins, Thatcher,Callaghan, Wilson in June 1976

D’après Lord Morgan, la idées et la pratique politique de ce qui serait New Labour aurait émergé à cette époque, sous le gouvernement pragmatiste de Callaghan, et de son ‘équipe’ : Shirley Williams, Roy Jenkins, Roy Hattersley, et John Smith, que Callaghan considérait comme ses successeurs potentiels. L’on sait que les deux premiers ont quitté le parti travailliste pour former le parti social-démocrate au début des années 80, que Hattersley, est resté travailliste traditionnel, et que John Smith, prit comme députés Tony Blair et Gordon Brown, qui le succèdèrent lorsqu’il fut terrassé par une crise cardiaque après seulement un an à la tête du parti, en 1995.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Stéphane Porion (Université François Rabelais, Tours) a évoqué la place, marginale, mais importante, d’Enoch Powell, dans le parti conservateur des années 1970. Il a également souligné la rivalité entre Heath et Powell et son pouvoir de nuisance envers le leadership de Heath. Ce faisant, il a analysé l’évolution du parti conservateur à travers la décennie, et conclut que le Powellism est l’hérault du Thatchérisme.

Marc Lenormand (Université Paul Valéry, Montpellier) analysa la place et le rôle des syndicats britanniques, leurs relations avec le parti travailliste et la responsabilité de leurs directions, pour les grèves qui paralysèrent le pays à plusieurs reprises dans les années 1970. Nés de la période de guerre, le consensus, la paix sociale, acquis par l’intégration des syndicats dans les institutions gouvernementaux (ministres, comités paritaires, négotiations tripartites – employeurs-syndicats-gouvernement concernant les conditions de travail) ont continué pendant les trentes glorieuses britanniques. La dissatisfaction des ouvriers de base, des branches locales syndicales, a dépassé les leaders syndicaux et contribué à briser le consensus autour de l’état providence de l’après-guerre.

Wingrove and Rogers Ltd Strike, 1974 (TUC Collections Library, London Metropolitan Library)

Susan Finding (Université de Poitiers) et Imelda Elliott (Université de Boulogne) ont toutes les deux porté leur regard sur le débats autour de l’éducation. En temps de crise, la place et le rôle de l’éducation, dans la marche d’un pays sont d’autant plus mis en question.La première s’est demandée si on peut parler d’amélioration visible, d’oppportunités meilleures, ou de mécontentement et de frustrations progressifs. Selon elle, le champ de l’éducation reflète les tensions et les thématiques générales de la période : la place et le rôle du gouvernement central, le pouvoir des syndicats (le National Union of Teachers ayant un rôle important), le côut des services publics dans une période de turbulence économique, et la critique du consensus de l’état providence. Mme le Professeur Elliott a expliqué l’architecture de l’enseignement en s’appuyant sur l’évolution historique du système, et a illustré le débat sur la forme de l’enseignement secondaire – lycées sélectives ou collège unique – (grammar schools/comprehensives) par des extraits d’interviews télévisés des deux Ministres de l’éducation les plus en vue dans les années 70, Margaret Thatcher et Shirley Williams.

Duncan Thom (Paris Sud) poursuivit la visualisation de la période en montrant des dessins humoristiques couvrant l’ensemble de la période. Autour des dessins consacrés au service de sante, les commentaires et les caractérisations des personnalités politiques illustrent à la fois une réaction désinvolte, mais aussi le désespoir du pubic quant aux différentes politiques mises en place et les réactions, notamments des employés publics en grève.

Philippe Cauvet (Université de Poitiers) analysa la difficulté, pour ne pas dire l’impossibilité, du gouvernement britannique de résoudre la crise qui éclaté en Irlande du nord, en se demandant pourquoi les accords de Sunningdale (1973) ne purent en venir à bout, alors que les accords de Belfast (1998) – contenant sensiblement les mêmes propositions – y ont réussi. La responsabilité, selon lui, tient dans le fait que le gouvernement britannique des années 70 se rangea clairement du côté des unionistes.

Edwige Camp-Piétrain (Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis) examina l’histoire du réferendum de 1979 sur la dévolution des pouvoirs en Ecosse, en expliquant la position du gouvernement travailliste comme réaction à l’émergeance du parti national écossais, qui perça aux élections nationales en 1974. Des similitudes sont à noter entre les raisons du référendum de 1979 et celles de 2014 sur l’indépendance de l’Ecosse. 

Pour clôre les présentations, Elizabeth Gibson-Morgan (Université François Rabelais de Tours) parla également de réferendum, celui de 1975 concernant la Communauté économique européenne (CEE) en le comparnant à celui de 2016. En 1975, le peuple britannique confirma la décision de l’éxécutif, approuvé en 1972 par un vote au parlement, concernant l’entrée du Royaume-Uni dans l’Europe économique. En 2016, le peuple britannique exigea la sortie du Royaume-Uni de l’Europe politique, sans vote parlementaire.

 

Si les aspects culturels notamment furent absent de cette journée – faute de temps –  elle a permis de faire le tour d’un certain nombre de thèmatiques à travers l’exemple offert par les cas d’étude. Toute au long de la journée les comparaisons sur les périodes de crise – années 70 – années 2010 – furent inévitables et pleines d’enseignements. La leçon à retenir semble  claire : éclairer les événements du présent à la lumière des périodes passées similaires, et vice versa, est un exercice enrichissant qui permet de mieux comprendre à la fois notre présent et notre passé.

Brexit fever – aux lendemains du référendum, le Royaume-pas-si-uni

Les retombées du résultat du référendum britannique ne sont pas encore claires – à part la décision de quitter l’Union européen qui devrait être entérinée, procédure qui pose elle-même de nombreuses interrogations – quand ? comment ? – mais l’impact sur l’économie et la politique interne sera multiple.

L’avenir politique deux leaders des deux parties principales est déjà compromis. Après avoir été désavoué par l’électorat, David Cameron a logiquement annoncé son départ, à la fois comme premier ministre et comme leader de son parti. Le nouveau leader du parti conservateur, le parti majoritaire à la Chambre des communes, sera appelé à diriger le pays comme le prévoient l’usage. Jeremy Corbyn, leader du parti travailliste, est actuellement le sujet de vives critiques quant à son soutien mitigé à la campagne en faveur de la décision de rester dans l’Union européenne.

Mais, au-delà de l’avenir individuel des hommes et femmes politiques, l’avenir même des deux partis est en jeu. La question européenne a toujours divisé les deux partis au pouvoir depuis 1945. La droite du parti conservateur désapprouve ce qu’ils estiment être l’emprise de Bruxelles et souligne la perte de souveraineté nationale – malgré la non-appartenance du pay à l’espace Schengen – , tandis que la gauche du parti travailliste désapprouve les orientations capitalistes de l’Union européenne – et ce malgré le virage social que le Royaume-Uni a entamé depuis vingt ans.

Le référendum témoigne, une fois de plus, de la profonde désaffection d’un grand nombre d’électeurs pour ces deux partis. Les signes avant-coureurs étaient pourtant visibles – l’émergence des nationalismes, le refuge des électeurs rejetant la politique des deux partis de droite et de gauche classiques, ayant été un constant depuis une dizaine d’années – le SNP en Ecosse, le Plaid Cymru au pays de Galles, sans parler du Sinn Fein, réadmis dans l’arène politique depuis le cessez-le-feu en Irlande du Nord ; mais aussi UKIP, mené par Nigel Farage – qui, au lendemain du vote, déclara le 23 juin Independence Day – ainsi que des partis régionalistes anglais tels que Yorkshire First.

La géographie et la sociologie politiques montrent un pays écartelé : les jeunes, les zones de prospérité et des employés des secteurs en poupe (secteur bancaire, assurances, technologie, internet), en Angleterre, ayant voté Rester, mais aussi, et à l’inverse, l’Ecosse et l’Irlande du nord, pour qui l’économie de marché, la politique d’austérité menées par le gouvernement Conservateur, étaient néfastes, alors que les subventions et le soutien de l’Europe leur ont fait le plus grand bien.

Ceux qui ont voté contre l’Europe sont ceux qui participent le moins à l’économie des services : les villes industrielles touchés par le ralentissement économique, les zones peuplés de retraités, les comtés agricoles (malgré les subventions de la Politique agricole commune), les laissés pour compte qui ont souffert de la restriction des aides sociales imposées comme remède à la crise financière par le gouvernement de droite. Ceux-ci cherchent des bouc-émissaires – l’immigrant, la Commission européenne, et mettent les pro-européens des partis au pouvoir, le gouvernement et l’opposition, dans le même sac.

Pourtant, il paraîtrait que les électeurs et les politiques ne croyaient pas à une victoire possible du camp Leave, comme le prouvent, lu lendemain du résultat, les déclarations et les mines déconfites des deux tenors du Leave, Boris Johnson et Michael Gove. Les accusations de campagne mensongère ont contribué à discréditer le résultat : la hauteur et l’utilisation qui sera faite de la contribution du Royaume-Uni à l’UE en cas de sortie, la possibilité de mieux contrôler l’immigration des sans papiers extra-européens – des allégations et conclusions que leurs principaux promoteurs ont admis, au lendemain du vote, être « exaggérées » et « hâteuses » .

Face à la déception que le résultat du vote semble avoir laissée – une pétition réclamant une règle sur la participation nécessaire (75 %) pour accepter une telle vote a déjà rassemblé plus de 2 million et demi de signatures en deux jours – le résultat semble sinon remis en question, du moins discutable.

Le parti libéral-democrate, seul parti politique clairement pro-européen, qui a su et pu représenter des électeurs en Angleterre, au pays de Galles et en Ecosse, a déclaré qu’il représentait le seul recours et fera de la question du maintien du Royaume-Uni, ou du moins sa demande de rentrer, dans l’Union européen, son cheval de bataille lors des prochaines élections. Mais celles-ci ne sont pas prévues avant 2020 car la durée d’une législature est de 5 ans maximum. Le parti majoritaire – les conservateurs – a la possibilité de changer de leader et de premier ministre sans en appeler au pays – ce qui s’est passé dans les transitions Thatcher-Major en 1990 et, Blair-Brown en 2010. Une bataille interne pour le leadership s’ouvre donc. Ce n’est pas sûr que ce soit Boris Johnson qui en sorte vainqueur, car le parti pourrait se choisir un leader plus consensuel, moins compromis, tel que Theresa May, actuel Ministre de l’Intérieur.

Le Royaume-Uni risque également de se disloquer. Le référendum écossais en 2014 montrait la montée des tendances indépendantistes. Nicola Sturgeon, leader du parti nationaliste écossais, premier ministre de l’Ecosse, a annoncé l’ouverture de négociations pour que l’Ecosse reste dans l’UE. Cela ne peut se faire sans doute sans se séparer du Royaume-Uni. L’Ecosse décidera donc bien de l’avenir du Royaume-Uni. D’autre part, le Sinn Fein a déclaré que le gouvernement britannique avait perdu sa légitimité pour gouverner l’Irlande du nord, qui a voté majoritairement comme l’Ecosse, pour le maintien, arguant qu’un référendum pour l’union avec la République d’Irlande est justifié par le résultat et parle d’un « rideau de fer » qui coupera l’île d’Irlande en deux si la frontière redevient une barrière.

Nombreux sont ceux qui prédisent des années difficiles, non seulement en raison du ralentissement abrupte des indicateurs économiques causé par le vote. Il s’agira autant de concilier les deux camps – divisés de façon à peu près égale – mais aussi de retrouver confiance dans les partis politiques, et présider à la destinée d’un Royaume de moins en moins uni –  la prédiction de Tom Nairn  dans son livre The Break-Up of Britain (1977).

Université Inter-Ages (Poitiers) : La Grande Bretagne en guerre 1914-1918

Dans le cadre de l’Université Inter-Ages de l’Université de Poitiers

deux conférences sont programmées les 26 janvier et 4 février 2016 :

La Grande-Bretagne en guerre 1914-1918: le front de l’ouest

La Grande-Bretagne en guerre 1914-1918 : l’échelle mondiale

L’état de l’Irlande (1640 – 1830) – exposition virtuelle

L’Etat de l’Irlande 1640-1830 (cliquez pour visiter l’exposition)

Dans les quelque neuf cents ouvrages en anglais du Service du Livre ancien de l’Université de Poitiers, cent soixante-deux traitent de l’Irlande. Ils ont été publiés entre 1643 et 1800. Une cinquantaine de ces ouvrages ont été sélectionnés pour l’exposition « L’état de l’Irlande 1640-1830 ». Ils traitent de sujets touchant à la politique économique et à l’économie politique et abordent des sujets variés, qui vont des décisions régulant l’imposition et la taxation au moment de la guerre civile en Angleterre entre parlementaires et royalistes (1643) à un traité sur les considérations sur l’état de l’Irlande au moment de l’incorporation politique (1801).

L’Irlande dans le Fonds Dubois

Les auteurs

Parmi les auteurs des ouvrages on peut dénombrer des hommes politiques (William PITT, Edmund BURKE), des satiristes (Jonathan SWIFT), des « mathématiciens politiques » (William PETTY) et des agronomes (Lord SHEFFIELD, Arthur YOUNG). Certaines œuvres sont anonymes, sans nom d’auteur ou avec des pseudonymes codés : Hiberno Britannus – l’Irlandais britannique (Hibernia : mot latin pour l’Irlande), A Gentleman – Un Gentilhomme, Philopatriae – le patriote.

Les thématiques

Les sujets abordés incluent les principales occupations commerciales et manufacturières, la régulation de l’économie irlandaise par statut, l’exportation du blé et de la laine, la production du lin, les tisserands (pour certains de ces pamphlets politiques Jonathan SWIFT adopta le pseudonyme du Drapier), la dette nationale, la monnaie, les impôts, la propriété terrienne, l’amélioration de l’agriculture, l’industrie du fer, la condition ouvrière, le protectionnisme, les tarifs douaniers et la réglementation des exportations irlandaises. Sont aussi évoqués des problèmes plus politiques tels que la démocratie, la religion, l’exclusion politique des catholiques, la domination anglaise et l’union politique de 1801.

Les problématiques

Pendant plus d’un siècle, à partir de l’annexion de l’île de l’Irlande par l’Angleterre et l’implantation des colons, les questions économiques et politiques furent posées et débattues dans ces pamphlets et ouvrages. Comment administrer l’île ? Comment encourager l’agriculture et l’industrie pour que l’Irlande et ses habitants ne constituent pas un gouffre financier ? Comment accorder une voix aux Irlandais dans la gestion de leurs affaires ? La solution trouvée en 1801 – par les Anglais – fut l’Union des deux parlements.

Crédits

Philippe Cauvet, Pascale Drouet, Susan Finding, Elodie Peyrol-Kleiber, enseignants chercheurs du département d’études anglophones de l’UFR Lettres et Langues de l’Université de Poitiers, membres du MIMMOC (EA 3812) et du FORELL (EA 3816)

Anne-Sophie Traineau-Durozoy et l’équipe du Service du Livre ancien du SCD de l’Université de Poitiers (Jérôme Bonneau, Stéphanie Daude, David Denaud, Marie-Agnès Godefroy, Sandrine Painsard)

Romain Ménard, d’I-Médias

Les étudiants du Master 2 esDoc promotion 2015

Preserving the Sixties. Cultural politics and political culture in the Sixties

Review of Preserving the Sixties. Britain and the ‘Decade of Protest’, Edited by Trevor Harris and Monia O’Brien Castro, Basingstoke : Palgrave Macmillan , 2014. 197 pp. (xvi p.). ISBN 978-1-137-37409-.

Do the Sixties need to be preserved? Surely, the cultural legacy of that decade speaks for itself and the current revival of Sixties style in fashion and interior design, not the mention the perennial impact of pop culture and music on the cultural scene fifty years on, are evidence enough that preservation is assured.

This collection of essays examines the political culture and the politics of culture in Britain during that iconic period. Eleven contributions by British and French academics are arranged into two general sections under the heading of politics and culture, a choice which may seem somewhat artificial, given the interchangeable nature of the two headings. Following three introductory pieces  – the thought-provoking Foreword by Dominic Sandbrook, the Introduction by the editors, and a historiographical overview by Mark Donnelly, the chapters progress broadly from political science and historical  to the cultural studies approach, but all contributions inevitably deal with both, the Sixties being defined by their cultural imprint. The themes and specific topics covered range through political organization and legislation (Industrial relations, abortion), political groups and culture (radical left, Northern Irish civil rights) cultural expression of political protest (satire, music, fiction). Inevitably notions of counter-culture, liberation, youth, modernity are evoked and definitions proposed.

A definition of the ‘Swinging Sixties’ is first suggested by the first three pieces (Sandford, O’Brien Castro & Harris, Morris). The idea that the hip counter-culture was a mass phenomenon is countered, only relatively few experienced the inner sanctum of the ‘chic’, ‘in’, ‘with it’ circles. Yet not only dress and music, but also education, technology and consumer goods underwent massive transformation in this period and there was undeniably a liberalization of mores and a democratization of access to culture.

The circumstances and consequences of the 1967 abortion law (Pomiès-Maréchal and Leggett), industrial relations legislation (Chommeloux), the situation in Northern Ireland that lead to Bloody Sunday (Pelletier), are examined with reference not just to the political and social setup, but also to cultural and social representations at the time and subsequently. For example, the complicated links between the Radical Left (Communists, International Marxists, International Socialists, Socialist Workers Party) and popular cultural icons John Lennon and Mick Jagger (Tranmer) reveal that simplistic categorization does justice neither to the singers nor the left-wing political groups.

The final section provides a close reading of several iconic cultural artefacts, the Beatles’ White Album (Winsworth), the Kinks’ songs (Costambeys-Kempczynski), the Monty Python television show and the weekly satire TW3 (That Was The Week That Was) (Roof), or again emblematic poetry and novels (Vernon) or the work of playwright Brian Friel (Pelletier).

The multiple contradictions of the Sixties are highlighted. Several pieces underline the underlying tensions between consumerism and the critique of consumer society via music and television (Winsworth, Roof), or the opposition between individual freedom and state or collective action (Vernon), indeed the oxymoron ‘collective laissez-faire’  is used to describe industrial relations at the time (Chommeloux), or again the generational confrontation between the hedonistic culture of babyboomers with its accompanying ideals of enduring halcyon and their parents’ war-weary, unselfish and upright posture of dignity and fortitude at all costs (Donnelly, Winsworth, p.160, Morris, p.33). The book confirms the antagonisms between conservative traditionalists in the Labour party supported by its traditional and traditionalist working-class electorate (Pomiès-Maréchal and Leggett, Tranmer), shunning popular culture and long-haired idols, and the liberal permissive intelligentsia whose idea of what constituted ‘civilized’ behaviour (p68-69) was to lead to social reforms that the former disapproved of (such as the decriminalization of homosexuality and abortion).

Similarly the Sixties were an era of unbound optimism and unlimited growth and the wholesale rejection of the past, when ‘modern’ became a by-word for a tabula rasa in architecture and town planning, bulldozing historic landmarks, when a ‘major reordering of space’ (Morris) aimed at rationalizing haphazard higgledy-piggledy development in towns and homes and the railways (the Beecham Axe) – concrete jungle versus rural idyll, before the setting in of an awareness that the aesthetic and functional arrangements of previous eras had some value, reinstating nostalgia for the steam train, the trunk line, the village green (Costambeys-Kempczynski).

The essays also attempt to place markers at defining moments which flag the beginning and end of this era, and to replace the decade during which visible social change was manifest, in a longer time-scale. The decade or so of The Sixties is defined in terms of the economy and industrial relations as a period of transition between post-war orthodox interventionism under the portmanteau term of Butskellism and post-modern neo-liberal Blatcherism (Chommeloux). In cultural terms, the modernism of the Sixties pop music and mid-century modern architecture for example, gave way to punk and neo-eclectic post-modern architecture.  The Sixties were accused of being the cause of all subsequent evils: capitalism and consumerism, welfare dependency, technology and multinationals, and yet, as Donnelly points out, they were also a period of collective protest, state surveillance, of a revolution in the mind (Hardt & Negri, Empire, 2000).

The bibliography at the end of each chapter give indications for further reading, whilst the index provides a useful, though incomplete, number of entries into the text. The Fab Four are all indexed but not Roy Jenkins, Edward Heath but not Bernadette Devlin, Bloody Sunday, NICRA (Northern Ireland Civil Rights Association), the CRA or the CDU (Campaign for a Democratic Ulster). The index does reveal however, by way of the number of entries under these headings, two polysemic and frequently used terms from the period, typical of the discourse and preoccupations of the period: class and revolution. Perhaps these notions could have been examined in a specific chapter each, especially as the subtitle of the book is Britain and the ‘Decade of Protest’.

This collection is an excellent survey of a number of phenomenon whose roots stretch back not only to the 1950s but to pre-Second World War Britain, a picture not only of the Sixties, but of Britain in the mid-twentieth century, following the hiatus and upheavals of the war. To determine whether they are to be considered as the end of a forty-year period (1930-1970) or a prelude to the next forty years (1960-1997) would need a wider lense.

Anti-Social Behaviour in Britain

Book review published in the International Review of Social History / Volume 60 / Issue 02 / August 2015, pp 290-293. Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 2015.

DOI: http://dx.doi.org/10.1017/S0020859015000231 (About DOI), Published online: 22 July 2015

Anti-Social Behaviour in Britain. Victorian and Contemporary Perspectives. Ed. by Sarah Pickard. Palgrave Macmillan, Basingstoke 2014. xx, 375 pp. £75.00.

This collection of essays consists of twenty-five scholarly contributions by thirty academics in British Studies, Cultural Studies, Sociology and Criminology, and Urban Studies. Recent legislation in Britain on the question of anti-social behaviour (Anti-social Behaviour, Crime and Policing Act 2014, Anti-social Behaviour Act 2003) is put into perspective by case studies. The contents are arranged into three thematic sections covering issues coming under the general headings of urban and public space, vulnerability and marginalization, recreation and leisure.

It is something of a challenge to compare the late twentieth century and early twenty-first century Britain with the late Victorian period, yet this comparative approach brings insights and depth of understanding to what has been labelled as anti-social behaviour, though this term is not as recent as might be thought: the first occurrence being attributed to Gladstone in 1887 (T. Harris, p.21). The conclusions may serve as lessons for policy-makers today.

The comparisons highlight the difficulty of defining the term anti-social behaviour, as any definition carries a class-basis and normative standards are regularly imposed by moral crusaders. They place the discussion in the framework of the Foucauldian paradigm of the taming of the masses by institutional violence and Ellias’ theory of the civilizing process which, together, bring into play the notion of social constraints and codes of behaviour. Also at play are the Bourdieusian notion of a cultural elite (aristocracy) or a hierarchy of aesthetics. As Andrew Millie puts it: “There are clearly issues of power in who defines what is acceptable.” (p.105). Ultimately, it is the notion of power which permeates each contribution. […]

La chanson populaire au Royaume-Uni pendant la Grande Guerre

Nous reproduisons ici les trois premiers paragraphes du compte-rendu de livre de John Mullen, La chanson populaire en Grande-Bretagne pendant la Grande Guerre 1914-1918 “The show must go on!”, Paris: L’Harmattan, 2012. Broché. 290 pages. ISBN 978-2296996663. 29€, publié dans la Revue française de civilisation britannique/French Journal of British Studies, XX-1 | 2015 : Revisiting the Great War.

The Music Hall and Theatre History Website

Les figures populaires des chanteurs édouardiens Harry Lauder, Vesta Tilley, Marie Lloyd et Harry Champion, les chansons telles que « A bicycle built for two » , « I do like to be beside the seaside », « If you were the only girl in the world » ou encore « Pack up your troubles in your old kit-bag », seront familiers aux britanniques nés avant les années 1960. Si le dernier est immédiatement identifiable au sort des soldats, les autres font néanmoins partie du corpus de chansons populaires répertoriées et analysées dans ce livre. Le genre du music hall des années 1880 à 1920 a même été ressuscité par la télévision, avec l’émission The Good Old Days, en direct d’un théâtre de variétés de Leeds, dont la longévité (trente ans entre 1953 et 1983) atteste à nouveau la popularité du genre, et produit un effet de mise en abyme de et par des moyens de divertissement populaire.

La monographie La chanson populaire en Grande-Bretagne pendant la Grande Guerre 1914-1918 “The show must go on!”,  publié chez l’Harmattan, est composé de huit chapitres assortis de vignettes sur les artistes les plus en vue, la liste du millier de titres de son corpus et d’une chronologie. On regrette cependant le manque de bibliographie et d’index dans la version française, d’autant plus que l’ouvrage est le premier livre qui traite de la question en français ou en anglais, gage de son originalité. [La revue ci-dessous traite de la version française. La version anglaise vient de paraître : The Show Must Go On! Popular Song in Britain during the First World War, Ashgate, August 2015, 262 pages, Paperback, ISBN: 978-1-4724-4159-1.]

.           The Show Must Go On! Popular Song in Britain During the First World War

Le phénomène culturel de la chanson populaire est surtout présent dans les théâtres de variété, music halls, où des spectacles professionnels et amateurs de divers genres sont produits : revues, comédies musicales, minstrelsy, concerts, et pantomime. L’ouvrage est à la fois un traité sur l’industrie des loisirs, un examen d’un phénomène culturel complexe, et une analyse de l’interaction entre cette forme de culture populaire et l’effort de guerre. L’auteur retrace l’importance de l’économie du spectacle vivant (quelque pence pour une entrée), les milliers d’emplois de l’industrie du spectacle – artistes comiques et musiciens, régisseurs, éditeurs de partitions –, les genres artistiques (divertissement populaires, spectacles, musique, chansons), l’analyse des thèmes traités dans les chansons (nostalgie, amour, femmes, vie quotidienne, militaires) et une typologie dynamique du public concerné – spectateurs, acheteurs des partitions et, plus rarement, auditeurs des disques (mais le gramophone était encore réservé à une élite) – sert à dresser un bilan de l’apport de ce moyen d’expression à la cohésion sociale pendant cette période, où le souci de ‘solidarité nationale’ fut particulièrement sensible, et la contribution de la musique populaire au soutien à l’effort de guerre.

Pour lire plus….

L’immobilier à Londres et au Royaume-Uni

Compte-rendu de l’ouvrage La crise du logement en Angleterre : Quatre décennies de politiques du logement et de la ville, 1977-2013, par David Fée, Paris, Houdiard, 2013, 224p. ISBN 978-2-35692-094-2. 20€.

En 2013, le gouvernement de coalition mené par David Cameron a cherché à réduire les dépenses publiques allouées aux allocations logement en révisant les conditions d’attribution. S’en prenant de manière indirecte aux bénéficiaires, une règle fut imposée qui plafonne le nombre de pièces par et pour lequel l’allocation est calculée. Les allocataires dont le logement était jugé plus grand que nécessaire se virent réduire leur allocation ce qui menaçait de les obliger à se reloger, alors que beaucoup de ceux qui étaient touchés par la réforme étaient soit des personnes âgées, occupant un logement qu’ils avaient obtenus lorsqu’ils avaient des enfants à charge, soit des personnes dont la santé exigeait de l’espace pour ranger un équipement médical. L’opposition travailliste dénonça l’injustice de ce qui fut appelé ‘bedroom tax’. Malgré des aménagements qui prirent en compte des cas particuliers, on estime qu’un tiers des foyers recevant l’aide au logement verrait ainsi leur allocation réduite (BBC News, 30 July 2013, <http://www.bbc.co.uk/news/business-21321113>).

À l’heure où la crise du logement et du marché immobilier, commencée en 2008, qui a frappé non seulement le Royaume-Uni mais l’Europe de l’ouest toute entière, semble terminée, la lecture de l’étude du David Fée, Professeur d’études anglophones à Université Sorbonne Nouvelle, La crise du logement en Angleterre : Quatre décennies de politiques du logement et de la ville, 1977-2013, explique les politiques publiques adoptées au Royaume-Uni, la cherté du marché anglais de l’immobilier, les bulles immobilières. Les choix et la philosophie politique qui les motive sont analysés pour mieux saisir le contexte économique, l’organisation spatiale du territoire britannique, le rapport entre ville et campagne, et les évolutions démographiques et sociétales.

L’ouvrage permet de mettre en lumière, sous une perspective historique, l’évolution du modèle d’état-providence anglais, dont le logement fut jadis un des cinq piliers du Welfare britannique, destinés à remédier aux maux identifiés par le rapport Beveridge (1942), document fondateur : le besoin, l’ignorance, la maladie, les taudis et l’oisiveté. La construction de logements décents pour le peuple à l’issu de la deuxième guerre mondiale répondait à la fois à une nécessité criante devant la destruction massive causée par les bombardements de plusieurs villes britanniques (les ports, dont Londres, et les villes industrielles des Midlands) et un souci de justice sociale et de monde meilleur qui effacerait les années sombres de la guerre et de la dépression la précédant.

Le gouvernement travailliste d’Atlee utilisa les outils de planning centralisé qui avait prévalu pendant la guerre pour contrôler la construction (interdiction de construction privée, austérité oblige) et impulser aux développements autorisés (villes nouvelles, cités urbaines) une vision utopiste de la verte Angleterre, version 1948. L’auteur rappelle brièvement les origines de cette planification urbaine. On regrette cependant l’absence de références aux politiques de logement de ministres conservateurs tels que Enoch Powell ou Harold Macmillan, dans les années 1950, car la comparaison avec les politiques plus récentes auraient pu être instructive (voir par exemple Denis MacShane, ‘Can David Cameron match Harold Macmillan’s achievement in house-building?’ The Observer, 15 août 2010).

Alors qu’un système national de santé (NHS), un système national d’assurance (National Insurance Scheme), et le système national d’éducation, furent rapidement mis en place, amélioré, étendu et élargi, on ne peut parler de système de logement. Les deux tiers des foyers  en Angleterre sont propriétaires de leur logement. L’autre tiers est logé à proportions égales dans les logements locatifs des secteurs public et privé, ce dernière comprend le secteur associatif. On comprend dès lors la signification de l’évolution du marché immobilier et du secteur financier (prêts hypothéqués, taux d’intérêt) pour les anglais. (L’immobilier et la politique du logement obéissent à d’autres règles en Écosse, au Pays de galles et en Irlande du Nord, qui ne sont pas traités dans cet ouvrage).

À la différence du gouvernement Thatcher, qui avait cru comprendre l’aspiration des anglais à devenir propriétaires de leur logement – ce qui paradoxalement, par plusieurs mécanismes (réduction du parc public, aides à l’accession à la propriété) a contribué à empirer la crise du logement existante – les gouvernements travaillistes à partir de 1997, semblent ne pas avoir pris la mesure de l’étendu du problème, ni de l’importance que le logement revêtait auprès de la population, alors même qu’ils affirmaient vouloir réformer et mieux gérer l’état, et avait axé leurs politiques à leur arrivée au pouvoir sur l’exclusion et la pauvreté. Les mesures récentes prises par le gouvernement de coalition de Cameron en 2012 et 2013 pour aider les primo-accédants à devenir propriétaires (garantie des prêts, taux zéro), ne font que renforcer l’analyse de David Fée. Si crise du logement il y a, une des raisons fondamentales de cette crise est que le logement privé reste au coeur de la politique du logement en Angleterre.

Proposant une histoire de quarante années des politiques du logement et de la ville depuis la fin de la période de croissance d’après-guerre et l’émergence du nouveau paradigme libéral, l’ouvrage analyse, en quatre grandes parties et treize chapitres, complétés par une bibliographe de seize pages et un index, les origines du problème, l’héritage socio-géographique et idéologique, les solutions proposées par des gouvernements successifs dont certaines contribuent elles-mêmes non pas à une amélioration, mais à une dégradation de la situation, et un bilan des politiques mises en oeuvre sous le gouvernement travailliste entre 1997 et 2010. S’agissant d’une étude nationale, on aperçoit la mise en oeuvre par une gestion à la fois locale (le parc public locatif, les plans d’urbanisme et d’occupation du sol) et nationale (les lois de cadrage et les programmes d’intervention).

Une attention particulière est donnée au Sud-Est de l’Angleterre et à la « ville » de Londres. D’une part, de part sa taille et étendu géographique – un quart de la population britannique réside dans ces deux régions, la ville et ses quartiers s’étend sur 1,500 km2, la région métropolitaine sur 8, 500 km2 – mais aussi par son impact national sur le logement. En effet, la crise du logement en Angleterre est en partie due à la pression immobilière dans le Sud Est, les prix élevés créant un effet de ricochet sur tout le pays. Londres est la deuxième ville la plus chère du monde après Monaco pour le prix par mètre carré du logement à l’achat ou à la location, ce qui explique en partie pourquoi le Royaume-Uni en entier vient dans le classement de tête des pays du monde pour le coût du logement avec l’Afrique du Sud, l’Australie, le Canada, la Nouvelle Zélande et la France (Global house prices, Location, location, location, Aug 29th 2013, 16:14, Economist.com consulté le 9 octobre 2013). Si l’on cherche une explication à ce phénomène, cet ouvrage établit les mécanismes et facteurs qui y ont contribué.

L’ouvrage complète des publications déjà parues et co-dirigées par l’auteur dans ce domaine (David Fée, Sylvie Nail (eds.), Vers une renaissance anglaise? Dix ans de politique travailliste de la ville, Paris, PSN, 2008; David Fée et Corinne Nativel, Crises et politiques du logement en France et au Royaume-Uni, Paris, PSH, 2008) et s’adresse à un public large, spécialistes de la Grande Bretagne contemporaine, mais aussi tout urbaniste, démographe, sociologue interpellé par les questions d’aménagement de territoire et de logement, des inégalités et des politiques publiques et mérite une édition anglaise car l’approche diffère bien de celle adoptée dans la littérature sur la question au Royaume-Uni.

La Grande Famine en Irlande 1846-1851 : échos et répercussions (le Royaume-Uni, l’Empire, l’Europe)

famineNous annonçons la publication en ligne du numéro 12 de Mémoire(s), Identité(s) et Marginalité(s) dans le monde occidental contemporain, dédié à La Grande Famine en Irlande 1846-1851 : échos et répercussions, dirigé par Philippe Cauvet, Susan Finding et Moya Jones.