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8 Les conditions sociales en Angleterre au 17e siècle : pauvreté, éducation

8 Les conditions sociales en Angleterre au 17e siècle :  La pauvreté et l’éducation

(exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre, 1688 » dans le Fonds Dubois)

Si la présence de pauvres et de vagabonds étaient visible, les causes de la pauvreté – le coût élevé des denrées (1693-1698), l’infirmité ou la malchance, le manque de travail, l’appel des villes et centres de manufacture – étaient peu reconnues.

L’oisiveté des pauvres, résultat de leur condition, était jugée cause de leur malchance.

« Il y a deux sortes de pauvres » : ceux qui étaient prêts à travailler, ceux qui préféraient faire la manche, conclut Sir Francis Brewster  New essays on trade, (1ère édition 1695) daté 1702. [FD 1961]

Depuis les Tudor, les paroisses – unité d’administration civile – devaient secourir les malheureux, financé par un impôt local. Dans certaines villes des œuvres charitables financées par des dons leur sont destinées. [FD 1049] et l’on autorisa la construction d’hôpitaux et et de « maisons de travail » pour employer et entretenir les pauvres de la ville.  [FD 1049]  [FD 1049]

À Bristol, le marchand [d’esclaves] et philanthrope, Sir Edward Colson (1636-1721), mercier et membre de la Royal Africa Company, Tory et Anglican convaincu, fit bâtir des maisons d’aumône (Almshouses), [FD 384]

 

 

Some proposals for the imployment of the poor / Thomas Firmin.- Londres : J. Grover, 1681 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2300)

 

 

Les propositions pour des « maisons de travail », qui corrigeraient l’oisiveté, et ses conséquences déshonorables, le vagabondage et la mendiance, leur fournirait un travail qui bénéficierait la nation, sont  nombreuses à la fin du 17e siècle. [FD 2247] [FD 2330] [FD 2248]

Sir Matthew HALE (1609-1676), Président de la Haute-Cour de Justice, associe la prospérité du pays, le commerce de la laine, la rivalité commerciale avec la France et la Hollande, à sa proposition pour de telles institutions.  [FD 2288]

Peu vont jusqu’à proposer un système d’assurance – tel celui en place contre le feu, ou la perte des biens et des navires [Lloyds] – contre la pauvreté causée par la maladie, la mort d’un membre de la famille. [FD 345]

L’éducation

Former et fournir des travailleurs qui aideraient à relever l’industrie domestique dans ces maisons de travail, mais aussi en général, devient ainsi une préoccupation. [FD 2302] Des considérations sur l’éducation fleurissent dans ces ouvrages destinés à trouver des remèdes aux maux du pays : collège industriel, [FD 2283], académies [FD 345], instruction des femmes.  [FD 2283]

Certains ouvrages contiennent de véritables traités sur l’éducation des enfants, [FD 2283 ]  ou encore sur la nécessité de bien rémunérer les maîtres d’école. [FD 2305].

Mais le plus influent fut Locke, dont pensées sur l’éducation, publiées en 1693 [Jm 31-3] bien que destinées à une famille aristocrate, furent largement diffusées. Locke préconise une éducation pratique, ancrée dans les sciences et les techniques, dans sa langue maternelle (et non le latin) où apprendre serait un plaisir pour l’enfant. Les enfants des pauvres pourraient être scolarisés dans des écoles paroissiales où ils apprendraient l’éthique du travailOn the Poor Law and Working Schools » (1697).

La condition féminine

S’il vaut mieux traiter les enfants, tout en les préparant à une dure vie de labeur, il est  également proposé de mieux traiter les femmes. [FD 2300]

Au lieu de les condamner pour sorcellerie, ou de les maltraiter, les hommes devraient être jugés s’ils battaient leur femme. [FD 2302]

Elles devaient pouvoir bénéficier de soins au moment de leur  « travail » d’enfantement, et, on proposa même un ordre laïc d’enseignantes (vierges) qui se consacreraient à l’éducation pour le bien de tous.  [FD 2293]


 

7 Les compagnies marchandes anglaises au 17e siècle et Sir Josiah Child

7 Les compagnies marchandes (exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre, 1688 » dans le Fonds Dubois)

Les monopoles privés accordés par charte royale aux associations de marchants-aventuriers associés – finançant leurs entreprises par des actions – assuraient la majorité du commerce extérieur. Leurs noms indiquent les zones exclusives : Levant, Barbary (Afrique du nord), South Sea. La Compagnie des Indes de l’Est (rivale de la Compagnes des Indes orientales, française, et de la Compagnie hollandaise des Indes) avait augmenté son emprise sur le commerce avec l’Asie, notamment l’Inde, ajoutant le coton tissé (calico) au poivre, principale marchandise avant 1670.

Le coton devint rapidement une étoffe favorite, remplaçant les lainages et lins plutôt épais et rêches. Les producteurs et négociants de laine anglaise, exportation principale du pays, [FD 2388] manifestèrent leur désarroi et exprimèrent leur désaccord avec le lobby de la Compagnie des Indes de l’Est, qui cherchait à augmenter les importations en Angleterre [FD 2067] au détriment de la production domestique : la moitié des produits importés étaient consommés en Angleterre et font du tort aux produits fabriqués par les Anglais, se plaignit l’un, en prédisant le déclin du pays [FD 360] C’est ainsi qu’on répliqua avec étonnement aux pamphlets qui demandaient encore plus de liberté du commerce pour la Compagnie des Indes. [FD 2067]

Mais les membres de la Compagnie des Indes n’étaient pas les hérauts du libre-échange sans bornes. Tout au plus, elle demandait que le marché anglais soit encore plus ouvert à ses importations. La discussion permit aux uns et aux autres d’avancer les arguments en faveur d’un côté du libre-échange, et de l’autre d’une politique d’intervention de l’état dans le commerce.

Comme les arguments soutenant la laine domestique contre la soie étrangère, une préférence nationale est mis en avant : le luxe inutile détruit l’industrie et l’emploi réel, et rend oisif et dépendant ses habitants. Dans ces discours, les débuts d’une assimilation entre le protestantisme labourant et le capitalisme naissant sont visibles dans les théories économiques émergeantes dans le Royaume bientôt uni. Cependant, ce qu’on appellera plus tard le libéralisme économique est combattu par ceux qui lui opposent l’intervention de l’Etat pour protéger l’industrie anglaise.

  1. Sir Josiah Child, 1630-1699

Devenu détenteur de parts dans la Compagnes des Indes, membrre du comité directeur à partir de 1677 et gouverneur à partir de 1681, Sir Josiah CHILD  domine la compagnie. Dans son journal (16 mars 1683), le mémorialiste John EVELYNE (1620-1706) le qualifie d’ « avare sordide ».

Les ouvrages de Child sur le commerce défendent le commerce en général, et le commerce avec les Indes plus particulièrement : « le plus national de tous les commerces étrangers » [FD 1192] La prospérité de l’économie [FD 368] serait en partie due à sa contribution. Il réfute les dires des critiques de la Compagnie qui accusent celle-ci de contribuer à la pénurie d’espèces par l’exportation de l’or et de l’argent pour payer des importations de luxe – importations qui de plus ruinent l’industrie domestique de la laine. Selon lui, ce serait les épargnants qui retirent l’argent de la circulation, et les impôts qui envoient l’argent par wagons entiers à Londres. Selon lui, les Actes de navigation protectionniste ne sont pas dans l’intérêt du commerce… de la Compagnie.

Si Child fustige les monopoles dans ses œuvres – ce qui a fait croire à tort qu’il était l’un des pères du libéralisme économique – ce n’était que pour attaquer les Compagnies rivales. De nombreuses pamphlets montrent les débats que la Compagnie des Indes suscitait : allégations par d’autres Compagnies marchandes qu’elle enfreignait leurs privilèges [FD 171] ou encore de corruption [FD 2384] D’autres analysent le commerce avec les Indes en polémiquant. [FD 2319]

6 Daniel Defoe et le commerce

6 Daniel Defoe  1660-1731 (exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre, 1688 » dans le Fonds Dubois)

Defoe fut éduqué dans une académie protestante faisant partie de la mouvance dissidente. Il participa à la rébellion de 1685 (dite Monmouth) contre Jacques II. Marchand et spéculateur, mais aussi journaliste, il est actif après le règne de Guillaume et Marie. Defoe a néanmoins commencé sa carrière de pamphlétier en 1697, en défendant à la fois le roi et son Président des Communes, puis ministre principal au début du règne d’Anne, Sir Robert Harley, Conte d’Oxford, (1661-1724), qui engagea Defoe comme polémiste politique au solde du parti Whig. C’est ainsi qu’il rédige An Essay Upon several Projects (1697) [1702] [FD 345].

Defoe se fit remarquer en premier en pourfendeur de ceux qui décriaient Guillaume III, rustre hollandais, en démontrant que l’idée d’un « anglais de pure souche » était une fiction :

« Mais lorsque je vois que courent les rues libelles et invectives à l’encontre des Hollandais, pour la simple raison qu’ils sont étrangers ; lorsque je vois d’insolents pédants et autres rimailleurs de ballades accabler le roi de reproches et d’insultes au prétexte qu’il emploie des étrangers et qu’il est lui-même étranger, je m’avoue amené par ce spectacle à rappeler ses propres origines à notre peuple et, par-là, lui démontrer combien cela nous couvre de ridicule, dans la mesure où, s’agissant d’Anglais ab origine, nous nommes en fait tous étrangers. » (Préface, L’anglais de race pure, 1700)

Les principales idées de Defoe sur la liberté d’expression, la propriété intellectuelle, la censure, sur l’exclusion des protestants dissidents de la société civile, et sur l’immigration et la xénophobie, reflètent les débats de l’époque. Il fut lui-même cloué au pilori en 1703 pour un pamphlet satirique considéré comme séditieux, où pour en finir avec la dissidence, il propose leur annihilation : The Shortest-Way with the Dissenters; Or, Proposals for the Establishment of the Church, 1702, et commet le crime de lèse-Eglise en ridiculisant les High Tories, Anglicans. Son « Hymne au pilori » qui tourne à nouveau en dérision la punition, appliquée aux plus nobles et aux les plus honnis, est vendu à la foule venue le châtier.

Journaliste, son récit sur le commerce et les manufactures d’Angleterre, tout comme son journal de voyages à travers le pays, et son travail d’investigation et de témoignage (A Journal of the Plague Year, 1722), nourrissent ses œuvres de fiction pour lesquelles il est renommé. Le héros éponyme de Robinson Crusoe devient ainsi pour Karl Marx l’archétype du capitaliste impérialiste – avec une petite flèche envers le peuple chez qui Marx avait trouvé refuge.

« Notre ami Robinson apprends vite par expérience, et ayant réussi à récupérer une montre, un livre de bord, une plume et de l’encre de l’épave, il commence, comme tout britannique de naissance, par faire un inventaire des objets d’utilité qu’il détient, des opérations nécessaire pour les produire, et enfin, du temps de travail que ces objets lui ont coûté en moyenne. » Le Capital, Vol.1, 1ère partie.

L’ouvrage que publia Defoe en 1726, The Complete English Tradesman [FD 1727] est à la fois descriptif et prescriptif. Un nombre d’ouvrages grandissant aidait les commerçants à comprendre le métier. Faisant le tour des techniques de commerce, Defoe défend le commerce comme essentiel à la nation, le système de commerce anglais comme supérieur à tout autre, et la noblesse de la classe des commerçants, point inférieure aux autres rangs sociaux. L’expansion du commerce à l’étranger augmente le commerce domestique, crée des emplois et de la demande, ce qui augmente la production et améliore les salaires.

Comme pour John Locke, les liens entre le libéralisme politique et économique, entre le soutien à Guillaume III et une théorie de l’économie, sont manifestes, au moment où on cherchait à expliquer et comprendre les mécanismes du pouvoir et des marchés – car les liens entre propriété et pouvoir, richesse et  était évident en ce fin de XVIIe siècle. La force du Royaume protège la couronne, l’Eglise, l’Etat, les Lois, le Commerce et les Libertés. La force du Royaume provient de ses richesses et de son commerce. [FD 2235]  Les mêmes sentiments se retrouvent vingt ans plus tard,  « Les bases de la richesse du royaume sont la Terre, les Manufactures, et le Commerce extérieur, ceux-ci sont les Pilliers … » [FD 384]

Au total, une vingtaine de pamphlets et d’ouvrages anciens traitant de sujets économiques se trouvent dans le Fonds Dubois.Fonds Dubois: ouvrages en langue anglaise, traduits de l’anglais ou publiés en Grande-Bretagne [PDF – 439 Ko]

9 Le commerce

Le commerce est la façon dont « un Pays, relativement petit et avec une Population peu nombreuse, peut par leur Situation, Commerce et Politique valoir en Richesse et en Force, un Peuple et un Territoire bien plus grands »  confirme William PETTY, en 1690. [FD 2418]

Les colonies

Les produits importés en Angleterre à la fin du XVIIe siècle viennent du continent (soies, vins, lins…), des colonies anglaises (le tabac de Virginie, le sucre de Barbade et Jamaïque, îles nouvellement acquis), ou des Indes, commerce contrôlé par des monopoles (les épices (poivre), et le coton). Les lois sur la navigation interdisent l’utilisation de transporteurs autres qu’anglais, et le commerce entre les colonies – toute marchandise doit passer par l’Angleterre avant d’être réexpédiée. La production du tabac en Jamaïque est protégée par l’interdiction de cultiver la plante sur le sol anglais.

La différence entre les colonies américaines au nord et dans les Caraïbes -respectivement les pèlerins puritains respectables, des flibustiers et des marchands, des opposants au roi Charles II exilés à son accession, dans les derniers, [FD 368]  permet à certains de préconiser une forme d’autonomie politique aux premiers, leur permettant de réunir des représentants lors une assemblée annuelle. [FD 2455]

Indication de la place de l’Irlande et de l’Écosse dans les considérations dans le commerce anglais, dans un traité, elles ne viennent qu’après les plantations, signe de leur contribution moindre aux richesses du pays. [FD 1096] Voir à ce sujet l’exposition virtuel [URL: http://etat-irlande.edel.univ-poitiers.fr/exposition/lirlande-dans-le-fonds-dubois/].

Le travail contraint et l’esclavage

Les besoins en main d’œuvre dans les plantations sont tels que l’on cherche des solutions: par exemple en y envoyant les oisifs, les vagabonds, les pauvres d’Angleterre, qui seraient par la force des choses obliges de se débrouiller. [FD 384]

À partir de 1650 la pratique du commerce triangulaire, déjà pratiqué par les navigateurs, est étendue à la traite des esclaves pour répondre à la demande en main d’œuvre des colonies productrices de sucre. Pour les auteurs de l’époque, la traite n’est qu’une autre forme de commerce : on propose l’augmentation de ce commerce d’Afrique vers les Caraïbes pour répondre à la demande des colonies et des  espagnols. [FD384]  C’est l’interdiction faite aux colonistes de commercer avec des nations étrangères qui contribue à l’essor de l’esclavage et du Royal Africa Company (1662) qui ‘traitait’ environ 5000 esclaves par an dans les années 1680.

Dans le Deuxième Traité sur le Gouvernement (Ch. 3-4) Locke évoque l’esclavage, mais semble ignorait la question de l’origine des esclaves noirs vendus par ses concitoyens. Pour Locke, « l’esclavage n’est que la continuation d’un état de guerre, entre un conquérant légitime et un captif. »

 

 

 

 

 

 

5 L’économie anglaise au 17e siècle: l’argent, le crédit, la Banque d’Angleterre, les manufactures

  1. L’économie anglaise au 17e siècle (exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre, 1688 » dans le Fonds Dubois)

Dans les traités d’économie politique – discipline qui n’en avait pas encore ni le nom, ni le titre – de cette période, on cherche à établir avec précision des chiffres – d’où le titre de l’ouvrage de William Petty, Arithmétique politique [FD 2418] concernant le commerce, la population, [FD 2455] la douane, et l’administration grandissante servait à compiler ces quantifications.

Selon la méthode scientifique émergeante, on chercha à établir des liens de cause à effet entre les phénomènes observés (Locke, Discourse on Human Understanding, 1689) afin d’établir des lois naturelles, aussi bien en médecine, en sciences naturelles, en philosophie politique qu’en économie. Les débats se font par pamphlet interposé, le média préféré de l’époque, au moment même de la transition vers une diffusion massive de la presse quotidienne (1702 Daily Courant).

Le débat sur la progression des richesses du pays, le développement urbain – Petty publia des comparaisons de plusieurs grandes villes pour comprendre les phénomènes, parfois en version bilingue – [FD 2461] les origines de ces richesses – les biens ou le labeur (la propriété ou le mérite) – bat son plein. Le taux d’accumulation de capital, résultant des bénéfices et de l’épargne, était suffisant pour financer le commerce extérieur, la reconstruction de Londres après le feu de Londres (1666), la construction navale (les chantiers de Chatham) et pour faire baisser les taux d’intérêt. (Grassby, p.395-397).

Un résumé de l’histoire économique de l’époque vue par des analystes quatre-vingt ans plus tard (1766) est donné dans l’ouvrage, traduit en anglais de VIVANT de MEZAGUE [FD 2484].

Mais les premier sujets qui interrogèrent ces auteurs à part la croissance de la population, sont ceux de l’imposition, de l’inflation des prix, la quantité d’argent en circulation et la balance des paiements – l’argent étant exporté pour les importations, celles-ci contribuait à la pénurie souvent constatée.

  1. L’argent, le crédit, la Banque d’Angleterre

L’argent

La fonction et le rôle de l’argent – monnaie et matière – ayant une valeur intrinsèque, et/ou une valeur marchande et variable sont discutés. [FD 2314] La croissance de l’économie demandait une plus grande quantité de pièces de monnaie pour assurer l’échange de marchandises. La monnaie venant à manquer, on cherchait à diviser des pièces existantes, en les coupant  (clipp’t) [FD 2273], à utiliser le crédit et à développer des billets de banque, comme équivalent des sommes d’argent trébuchantes et sonnantes. [FD 2064].

La publication de tracts économiques par Locke de considérations sur ces sujets, fait partie d’un nombre important de pamphlets publiés en 1696, en réponse à la crise d’espèces. [FD371]

Le crédit

Avec le manqué d’argent, pour pouvoir continuer à commercer, le crédit semblait aussi nécessaire à une nation commerçante « que les liquides dans la circulation du sang dans le corps » [FD 2316] [FD 1947] Le développement des banques et la création de la Banque nationale s’ensuivent. Comprendre comment fonctionne le système devient un élément important pour les commerçants. [FD 2064].

L’investissement et l’Échange de titres

Le fiancement du commerce est obtenu par l’investissement de partenaires, et le développement de ce marché centré sur les cafés autour de la Cathédrale St. Paul à Londres, devient  l’Échange, ou créances et parts sont échangés, créant un marché nouveau, à l’origine de la Bourse. La ruelle Exchange Alley et le principal lieu de change, Jonathan’s Coffee House, sont décrits par Defoe,  Journal of the Plague Year, 1722).

On lira également sa description de la Cité, déjà devenue la métonymie de la finance (En Explorant toute l’Ile de Grande Bretagne, Lettre V, 1726 en anglais). Mais la spéculation qui était visible au tournant du siècle n’était pas du goût de tous. Les cafés de la cité étaient des lieux où des fortunes se faisaient et se défaisaient. En 1701 et 1702, Daniel DEFOE, dénonce rondement la spéculation qui s’ensuivit. [FD2385],   [FD 345].

Cinquante ans plus tard, le café est représenté comme un concentré des affaires avec de nombreuses caricatures : Britannia figure de la nation évanouie, un juif barbu, un quaker, les animaux utilisés pour décrire l’état des marchés (ours, taureau, canard).

Jonathan’s Coffee House or an Analysis of Change Alley With a Group of Characters from the Life – Inscribed to Jacob Henriques, 1763                                                  [Crédit : British Museum (Creative Commons) 1868,0808.4311, AN367356001]

 

La Banque d’Angleterre

Si on commençait à comprendre et à expliquer les mécanismes du commerce au début de l’ére du crédit et des banques au point de rédiger des vade-mecum [FD 2254] on comprenait également, dès les années 1670,  l’intérêt d’une banque centrale, qui bénéficierait aux pauvres, aux classes moyennes, aussi bien qu’aux riches, aux marins, et aux commerçants.  [FD 2239] [FD 2290]  [FD2385]

Mais ce n’est qu’en 1694 que la Banque d’Angleterre  obtient une Charte royal. Elle permit au gouvernement de trouver la somme de 1.2 million de livres, par souscription – on dirait ‘crowd-funding’ de nos jours – prêtés à un taux de 8%. La Banque fut accueillie très favorablement, « la gloire de l’Angleterre, qui allait améliorer grandement le commerce du pays ». [FD 1926]

L’un des membres fondateurs, William PATERSON (1658-1717), marchand tailleur, flibustier aux Bahamas, promoteur du projet de colonie écossaise au Panama, qui y perdit femme et enfant, devient également promoteur de l’Union des deux royaumes en 1707 – conséquence de la dette écossaise engendrée par l’aventure coloniale malheureuse.

  1. Les manufactures

La laine était l’exportation principale, et le commerce – donc de la laine – est à la base de la création des richesses, selon DAVENANT. [FD 2388] Mais la ré-exportation de biens dont l’Angleterre contrôlait le commerce (Navigation Acts) permit l’essor d’un deuxième marché d’exportation. De nombreux ouvrages fustigent le goût immodéré pour des produits étrangers : soies, vins, etc., le luxe et la mode et prônaient la préférence nationale. [FD 384]  [FD 2293]

Toute sorte de relevés des besoins (Wants), de calamités, d’améliorations et de projets sont publiés dans le but d’aider le développement du commerce, des métiers et des industries. Le pays « se languit » (Britannia languens) à cause de la chute des baux, le manque d’espèces etc. [FD 385] On propose d’éliminer la corruption, de baisser les prix [FD 2427]; d’améliorer les transports, [FD 2255] en reliant les deux fleuves principaux du royaume – la Tamise et la Severn – (mais l’auteur se plaint ouvertement que des « discours idiots dans les cafés » avaient mis fin à ces projets); de fonder des villes nouvelles de tisserands  : New Brunswick, New Harlem près de Stratford-on-Avon, ou encore, un port de pêche à l’est de Londres (Isle of Dogs) [FD 2255].

Parmi d’autres ‘projetteurs’ se trouvent Carew REYNELL, The True English Interest or an account of the chief national improvements… 1679, [FD 2245] et un certain DEFOE, An Essay Upon several Projects (1697). FD 345] D’autres relevaient la ‘désunion’ des territoires d’Angleterre – les trois législatures (Westminster, Dublin, Edinburgh) et des lois qui se chevauchent ou contredisent  comme empêchements au libre commerce [FD 2461].

 

 

4 John Locke, théoricien des droits et des libertés (1688)

  1. John Locke, 1632 – 1704 (exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre, 1688 » dans le Fonds Dubois)

 Portrait de Locke, dans les premières éditions des Œuvres complètes, 1714, 1722, 1727.   [Jm 31-1, Fonds Dubois]

Fils d’un petit propriétaire qui avait servi dans l’armée des parlementaires pendant la guerre civile, Locke fut éduqué à Oxford – ses lettres et ses œuvres sont rédigés en latin, [Jp 152] en anglais et en français – puis devint secrétaire d’Ashley, comte de Shaftesbury, leader de l’Opposition Whig et membre du Comité du Commerce. Après la disgrâce de son patron en 1683, Locke s’exila sur le continent – en Hollande et en France, alors que Louis XIV révoque l’Édit de Nantes (1685).

De retour dès 1688, ses œuvres sur la politique, l’économie [FD 2306], la liberté de conscience, la philosophie, commencées en Angleterre comme mémoires pour le compte de son employeur, et reprise en exile, d’abord publiés de façon anonyme, firent de lui un homme célèbre, théoricien des droits et des libertés, réaffirmant la suprématie des lois contre les décrets royaux, gloire de la Révolution glorieuse et l’un des pères spirituels de l’Age des Lumières et de l’Indépendance américaine. 

Droits inaliénables à l’existence et à la propriété

Dans son deuxième Traité sur le Gouvernement, Ch. XVI, §190,  il énonce le lien entre la liberté individuelle et le droit à la propriété. [Jm 31] Le titre dans sa première forme démontre le lien étroit entre l’avènement de Guillaume et Mary et la réflexion sur les origines de l’autorité politique : Essay concerning the True Original, Extent and End of Civil Government (1689).

Ce lien entre propriété et liberté se trouve également exprimé dans deux œuvres des années 1670 par deux hommes qui ont marqué l’expansion coloniale : William PENN et Thomas SHERIDAN. Tandis que le premier, fondateur de la ville de Pennsylvanie, promeut les droits de propriété et de liberté, y compris la liberté religieuse des puritains, réfute la manumission,  [FD 2272 ] Le destin de Thomas SHERIDAN fut tout autre. Nommé Gouverneur de l’Irlande par Jacques II en 1687, accusé de corruption, Sheridan finit sa vie en exile à la cour du roi déchu à St Germain en Laye. [FD 2251]   Ce n’est donc pas surprenant de voir l’interprétation Whig de l’avènement de Guillaume et Mary avancer celui-ci comme un avantage pour le commerce et le pouvoir du pays. Le renouveau du pays, Britannia nova (1698), passerait par l’emprise sur les océans et du globe, Orbis Britannicus. [FD 1051]

3 Libertés et droits en Angleterre au 17e siècle (1688)

  1. Libertés et droits (exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre, 1688 » dans le Fonds Dubois)

Liberté de réligion

Depuis le Schisme anglican, le catholicisme avait été proscrit – à l’exception du  règne de Marie Tudor. Être catholique revenait selon la loi à admettre l’autorité d’une puissance étrangère, délit de trahison. Cent cinquante ans après la dissolution des monastères par Henri VIII, qui marqua la fin de la Réforme en Angleterre, en mai 1686, Jacques II fit lire dans les églises anglicanes du royaume une Déclaration d’indulgence, promettant la liberté de conscience aux dissidents protestants (Quakers, Baptistes, Presbytériens…..) et aux catholiques. Mais les termes dans lesquels il promettait cette ‘indulgence’, furent mal reçus par les responsables de l’Eglise établie en Angleterre, ne pouvant accepter que le roi exprime le souhait ardant que son people soit catholique – sept évêques anglicans qui protestèrent furent accusé de sédition mais innocentés par la cour, au grand embarras de la Couronne. La naissance contestée d’un fils au couple royal en 1686 (le bébé mort-né aurait été secrètement remplacé par un autre), qui fut baptisé dans la foi catholique, ne pouvait que renforcer la méfiance sur les dessins de Jacques II concernant le catholicisme et les alliances continentales.

Depuis les années 1660, le pouvoir de l’Église anglicane avait été renforcé. Les protestants qui refusaient de souscrire aux principes anglicans ne pouvaient tenir un poste d’élu ou dans l’administration. Locke dénonça cette « religion nationale » dans sa  Lettre sur la Tolération. [Jm 31-2] La pratique du culte protestant non-anglican, ‘non-conforme’, éloignée des villes, malgré la popularité grandissante des sectes baptiste, quaker et autres, dont la construction de chapelles pour accueillir les fidèles témoigne. On suggérait de forcer les pasteurs dissidents à aller convertir les ‘américains’ [natifs] voisins des colonies anglaises, tandis que l’accueil des Huguenots devait être conditionné à leur adhésion à l’Église anglicane et la formation d’apprentis anglais. [FD 2293] Defoe consacre quatre vers ironiques à la dissidence dans The True-Born Englishman, 1701, (voir plus loin) : « Là où Dieu érige une maison de prière, le Diable y construit une chapelle sans faille; et l’on constate après examen, que ce dernier a une plus grande congrégation. » Les déclarations de Jacques II (1687 et 1688), accordant la liberté de conscience aux catholiques, incluait également les dissidents protestants, mais cela ne le protégea pas des ires de l’Église établie et du parlement.

Les libertés individuelles – garanties par le Parlement

L’édition en 1737 par John TOLAND [FD 42] de l’ouvrage de théorie politique de James HARRINGTON, Oceana, datant de 1656, servit à justifier la succession de Guillaume d’Orange. Selon Harrington, trois types de gouvernement – la monarchie, l’aristocratie, la démocratie – existaient. Si la force était utilisée par ces régimes, ceux-ci se transformaient respectivement en tyrannie, oligarchie ou anarchie. L’illustration dans cette édition  montre le roi, entouré des symboles de l’Écosse (chardon), de l’Angleterre (rose) et de l’Irlande (harpe), et des promoteurs de lois et de constitutions antiques – Moise, Solon, Confucius, Lycurgue, Numa, Junius Brutus – comparables à celui qui avait accordé le Bill of Rights et les actes de lois limitant les pouvoirs de la Couronne et accordant des Droits et libertés aux sujets (1701), la succession interdite aux catholiques (1701) et pour limiter les droits des catholiques (Parlement d’Irlande, 1704).

La doctrine de monarchie parlementaire émerge. Le pouvoir du roi est défini comme émanant de la loi (Locke, Traité de Gouvernement, Ch. XVIII, § 206. [Jm 31-2 ], la loi émane du parlement, qui a le droit de resister l’autorité du Roi, afin de defendre leurs libertés. [FD 1193] Le compromis politique qui sort de la crise est une Constitution ou le pouvoir existe non pas sous une seule forme – monarchie, aristocratie, ou démocratie – mais sous la forme d’un gouvernement mixte, d’une monarchie limitée. [FD 374]

2 Crise politique : le parlement, le Roi, la religion (1688)

2 Crise politique : le parlement, le Roi, la religion (Exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre 1688 » dans le Fonds Dubois)

(Les côtes d’ouvrages FD et autres sont les références du Fonds Dubois).

Le 17e siècle fut celle d’une crise politique quasi permanente entre la monarchie et le parlement  Jacques 1er (qui succéda à Elizabeth 1er en 1603, grand-père de Jacques II, puis son père, Charles 1er, tentèrent de s’imposer, mais les parlementaires finirent par prendre les armes et à exécuter le roi. Son héritier, Charles II, de retour au pouvoir en 1660 après la chute du Protectorat des Cromwell – père et fils –, n’a pas renoncé aux ambitions absolutistes de ses aïeuls. En vingt-huit ans, il n’a accepté de convoquer le parlement que quatre fois, tenta de renforcer l’exécutif et de se passer des financements accordés par le Parlement. Le commerce et les revenues des douanes suffisaient à peine, et le roi a dû quémander des subsides à son cousin Louis XIV, beau-frère de sa sœur – Madame, dont Bossuet prononça l’oraison funèbre (1669). En retour la Hollande devait être partagée -inégalement- entre les deux pouvoirs et Charles se convertirait au catholicisme. D’autres appels de fonds suivirent tout au long des années 1670. Louis XIV ne pouvait se réjouir de tenir l’Angleterre à l’écart de ses ambitions continentales et de se féliciter de l’état agité de l’Angleterre qui, divisée, la rendait peu apte à peser sur les relations internationales. (Arnaud de POMPONNE, Mémoires du marquis de Pomponne… Paris, Huet, 1868, cité par Clark 1956, p.548).

Sans héritier légitime (le duc de Monmouth, fils illégitime, était candidat), Charles II légua le trône à son frère Jacques. Mary (née en 1662) et Anne, filles de Jacques, Duc d’York, et de sa première femme, Anne Hyde, furent élevées dans la religion anglicane et ce malgré la conversion de leur père au catholicisme vers 1668. Suite à la mort de sa première femme en 1671, Jacques se remaria en 1673 avec Marie de Modène. Charles II eût voulu fiancer sa nièce au Dauphin, pour sceller l’alliance française, mais l’opposition à un mariage catholique fut trop importante. Elle fut donc fiancée au prince Guillaume d’Orange, gouverneur aux Provinces-Unis des Pays Bas, protestant (dont la mère était une sœur de Charles et Jacques), chose qu’accepta son père catholique, pensant que sa popularité à lui, héritier du trône anglais, auprès de ses sujets protestants, en serait améliorée.

Selon les ouvrages soutenant la Révolution publié peu après, Jacques II avait agi de façon peu précautionneuse en dévoilant au grand jour son catholicisme. [FD 374] Il s’enfuit le 18 décembre 1688. Le parlement ne siégeant pas – le dernier parlement sous Charles II, à Oxford en 1681 n’avait siégé qu’une semaine, et Jacques II avait dissout le seul de son règne en juillet 1687  – il fallut en appeler au Prince d’Orange, neveu et gendre du roi, pour assurer la protection du royaume. [FD 1193] Malgré les efforts du secrétaire du Roi à l’Amirauté Samuel PEPYS (1633-1703), l’escadre de Guillaume put accoster dans le Devon. La Convention de 1689 se réunit sous la protection du Prince pour offrir le trône au couple royal.

Le contexte politique est présent dans les ouvrages économiques, où les auteurs traitant des impôts, de la monnaie, ou du commerce, font référence aux événements et au régime politique. [FD 2402] [FD 1044] [FD 2402] ou encore dans la juxtaposition dans les oeuves complètes de Locke de traités politiques et économiques. [Jm 31-2]

À l’époque de la publication d’un grand nombre des ouvrages de cette période dans la collection du Fonds Dubois – autour de 1696 – le parti Whig triomphant était néanmoins sujet à des divisions internes : entre les anciens du parti Whig, propriétaires terriens, et la Junte Whig,  administration efficace zélée de cinq aristocrates élus parlementaires en 1689 : John Somers, Charles Montagu (comte de Halifax), Thomas Wharton, Edward Russell (comte d’Orford) et le conte de Sunderland. Les termes ‘Whig’ et ‘Tory’, d’abord des insultes – ‘rustres’ écossais et ‘brigands’ en irlandais -, entrent dans le registre politique pour désigner les défenseurs et les détracteurs de tout ce suivit la ‘Glorieuse Révolution’. [FD 2386].

1 Les îles britanniques du 17e siècle dans le Fonds Dubois

  1. Les îles britanniques du 17e siècle dans le Fonds Dubois (exposition virtuelle « La Glorieuse Révolution d’Angleterre 1688« )

Les ouvrages en langue anglaise datant du 17e siècle dans le Fonds Dubois sont d’une grande qualité. Quelques ouvrages d’économie et de philosophie politique, et non des moindres, datant de la guerre civile et de la Républque, ou avant –  Malynes, Misselden, Mun, Maddison, Bettel, Slingsby, Harrington –, mais la plupart datent des années de la Restoration et de la ‘Révolution glorieuse’, voir des toutes dernières années du siècle et du début du 18e siècle. Cela tient à la thématique de la collection autant que de la publication croissante de pamphlets en cette fin de siècle. La plupart des auteurs d’ouvrages sur les questions des richesses du pays et des libertés de ses sujets sont représentés dans ces rayons : Chamberleyne, Davenant, Child, Cary, Coke, Defoe, Locke, Petty, Sheridan, Temple, Yarranton. Par un curieux hasard, celui qui recruta Defoe comme pamphlétier. Sir Robert Harley, Conte d’Oxford, (1661-1724), fut lui-même mécène et bibliophile. Sa collection de manuscrits et documents médiévaux (Harley Collection, est un des fleurons de la British Library <>.

Un autre ouvrage exemplifie les provenances possibles de volumes dans le Fonds Dubois. Le volume 1 des deux volumes de England’s improvement by sea and land par Andrew Yarranton, publiés en 1677-1698, contient quatre indices :

-la marque sur le dos de la reliure (la couronne d’un marquis au-dessus d’un S) (A comparer avec les exemples à l’Université de Toronto);

-l’ex-libris du marquis de Shelburne (les armoiries et la devise) ;

-l’ex-libris de Charles Butler ;

-l’étiquette des bouquinistes Kashnor, du Museum Bookstore.

William Fitzmaurice Petty, comte Shelburne, marquis de Lansdowne (1737-1805), avait été en charge du gouvernement britannique en 1783 (son arrière-petit-fils fut Gouverneur-Général du Canada un siècle plus tard, puis Vice-roi de l’Inde, Ministre de la Guerre, et Ministre des Affaires étrangères). Sa bibliothèque fut dispersée après sa mort – les manuscrits à la British Library, les ouvrages par la maison de ventes Leigh et Sotheby, le 14 avril 1806 (un exemplaire du Catalogue de la vente fut vendu à Drouot en 2010 – Collection de Charles Lucas : Bibliotheca Lansdowniana. A Catalogue of the Entire Library of the Late Most Noble William Marquis of Lansdowne, Londres, Leigh et Sotheby, 6 janvier 1806, 4 parties en un volume in-8).

Charles Butler, 1821 – 1910, l’un des directeurs de la Royal Insurance Company (fondée à Liverpool en 1845), ayant fait fortune devint un collectionneur d’art (il figure parmi les collectionneurs et artistes dépeints dans Private View of the Old Masters Exhibition, Royal Academy, 1888, de Henry Jamyn Brooks, 1889. Voir le descriptif des figurants sur le site de la National Portrait Gallery et les informations données lors de l’acquisition récente d’un portrait de l’école hollandaise provenant de la collection Butler). Antiquaire, numismate et bibliophile – parmi ses livres, une 1ère édition de Don Quixote en anglais (City University New York Special Collections), il a dû acquérir l’ouvrage plus tard. Sa bibliothèque a été vendue par Sotheby en mai 1911.

Il est vraisemblable que Léon Kashnor, bouquiniste, et fournisseur d’Auguste Dubois, y ait acquis un certain nombre d’ouvrages, pour les mettre en vente dans ses catalogues thématisés d’ouvrages anciens – les cartouches d’auteurs et les objets de production sur la page de couverture du catalogue illustrent ses spécialités. Le professeur Dubois n’avait plus qu’à y faire son choix.

Les thèmes abordés sont ceux choisis par le Professeur Auguste Dubois, titulaire de la chaire des doctrines économiques à l’Université de Poitiers, et proposés par le bouquiniste londonien spécialisé en histoire économique auprès de qui il se fournissait, Léon Kashnor. Parmi ces thèmes pour le dix-septième siècle on retrouve la monnaie et sa rareté, les impôts, la balance des paiements, le crédit, la toute jeune Banque d’Angleterre, le commerce, les manufactures – notamment les lainages -, la population, l’emploi, la pauvreté, les compagnies des Indes, du Levant et d’Afrique, l’agriculture, la douane, l’Irlande – qui faisait partie des possessions anglaises, des Royaumes d’Angleterre et d’Ecosse, mais aussi la France et les Pays-Bas – principaux pays à la fois alliés politiques et rivaux commerciaux.

A travers ces ouvrages, on peut retracer à la fois l’évolution économique du pays – l’essor du crédit, les discussions sur l’intégration des marchés – en 1707 l’Union des deux royaumes fut actée – alors que le marché irlandais restait subordonné à celui de l’Angleterre (voir à ce propos l’exposition virtuel : http://etat-irlande.edel.univ-poitiers.fr/exposition/lirlande-dans-le-fonds-dubois/], la puissance maritime grandissante, la révolution commerciale, la division du travail, mais encore les mœurs et coutumes de l’époque en matière d’emploi, d’éducation, de la condition des femmes, et des modes de vie. Les ouvrages du Fonds Dubois présentés ici éclairent l’arrière-plan économique et sociale du changement de régime en 1688 appelé “Révolution glorieuse” par ses partisans et montre des facettes des révolutions diverses que les historiens (Pincus, Black, Harris) associent à ce titre univoque : politique, économique, politique étrangère, dans le pouvoir de l’Eglise établie.

La Glorieuse Révolution d’Angleterre, exposition virtuelle 2017

Savez-vous :

Pourquoi « Madame se meurt » (Bossuet) ;

De quoi Robinson Crusoe est l’archetype ;

Ce qui était projeté à Stratford-upon-Avon en 1677 ;

Où se situent New Harlem et New Brunswick ;

La/les langue-s que parlait le philosophe John Locke ;

La boisson favorite des anglais à la fin du 17e siècle ;

Les devenir des Huguenots après l’Edit de Nantes ;

La réputation des pirates des Caraïbes ?

 

L’exposition d’ouvrages anciens « La Glorieuse Révolution d’Angleterre », 14 février au 1er avril 2017, répondra à ces questions et à d’autres.

Hall de la Bibliothèque Droit-Lettres, Campus, Université de Poitiers.

Suivre les liens pour ouvrir chaque page:

1.Les îles britanniques du 17e siècle dans le Fonds Dubois

2.La crise politique : le parlement, le Roi, la religion

3.Libertés et droits

4.John Locke 1632-1701

5.L’économie, Le crédit, la monnaie, la Banque d’Angleterre, Les manufactures

6.Daniel Defoe 1660-1731 et Le commerce

7.Les compagnies marchandes anglaises et Sir Josiah Child 1630-1699

8.Les conditions sociales en Angleterre au 17e siècle :La pauvreté et L’éducation

9.La France – l’ennemi ami

10.Les Pays bas – le modèle maudit?

11.Bibliographie

Le catalogue d’ouvrages en anglais du Fonds Dubois peut être consulté ici : Fonds Dubois: ouvrages en langue anglaise, traduits de l’anglais ou publiés en Grande-Bretagne [PDF – 439 Ko]

L’économie britannique et le Brexit

Vient de paraître:

L’économie britannique et le Brexit, sous la direction de Susan Finding, Revue L’Observatoire de la société britannique n°24, Septembre 2019, 190 pages

Résumé

À l’aune d’une nouvelle ère de relations internationales pour le Royaume-Uni, une ère de reconfigurations politiques, sociales et économiques, sont réunis dans ce numéro des articles qui analysent l’impact sur l’économie britannique de la sortie du pays de l’Union européenne, le « Brexit ». Le présent numéro fait le point sur les débats autour de certaines questions économiques soulevées par la décision et le processus du Brexit. Les articles dans ce numéro se classent dans trois catégories principales : le Royaume-Uni dans son ensemble ; le devenir de l’économie des régions à gouvernance autonome (Écosse et Irlande du nord) ; et le secteur des finances. Les contributions font ressortir des questions fondamentales sur le plan politique et économique : la philosophie politique qui sous-tend la société britannique, la place des services et le poids de la finance dans l’économie britannique, les relations internes au Royaume entre les régions, et les relations extérieures en dehors de l’UE, en particulier avec les États-Unis.

Les contributions publiées sont le fruit d’une journée d’étude tenue à Poitiers en novembre 2018: programme Brexit

Sommaire

Gabriel Siles-Brügge, Préface / Le Brexit : incertitudes et contradictions

Susan Finding (Poitiers, MIMMOC), Introduction  / Brexit, souveraineté nationale et mondialisation

Céline Lageot (Poitiers, CECOJI), Le processus constitutionnel de sortie de l’UE du Royaume-Uni               

Emma Bell (Savoie, TRIANGLE), Brexit : Towards a neoliberal real utopia?                                                

Louise Dalingwater, (Paris3, CERVEPAS), NHS staffing shortages and the Brexit effect

Gilles Leydier (Toulon, BABEL), ‘Don’t panic but do worry’ : L’Écosse et les enjeux économiques du Brexit

Philippe Cauvet (Poitiers, MIMMOC), ‘It’s not just the economy, stupid !’ Brexit, the Good Friday Agreement and the Irish border conundrum

Nicolas Sowels (Paris1, CREC), Brexit and Financial Services : the Major Sticking Points                  

Martine Azuelos (Paris3, CERVEPAS), The London-New York Nexus in the Shadow of Brexit

Christian Aubin, Ibrahima Diouf (Poitiers, CRIEF), Les conséquences monétaires du Brexit