10 Les Pays bas – le modèle maudit? L’Angleterre au XVIIe siècle

10 Les Pays bas – le modèle maudit ? (exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre 1688 » dans le Fonds Dubois)

(Les côtes d’ouvrages FD et autres sont les références du Fonds Dubois)

Si la Hollande est un exemple de tolérance – Locke y avait trouvé refuge et inspiration pour son Traité -, les Provinces-Unies sont également un exemple de gouvernement efficace, mais aussi un rival commercial de taille. On s’étonne que l’Angleterre possède de nombreux avantages naturels et prédit une révolution industrielle et la domination du globe, mais qu’elle soit néanmoins toujours inférieure à la Hollande dans le domaine du commerce. [FD2258  vol.2] Si la France a l’avantage des richesses naturelles – y compris sa population – la Hollande a l’avantage du savoir-faire, ce qui rend ce petit pays aussi puissant que les grands (Angleterre et France). [FD 2303]  Les traités publiés autour de 1670 cherchent à comprendre comment les hollandais ont fait dominer leur emprise commerciale. [FD 2276] comment sans les avantages d’une économie domestique aussi florissante que l’Angleterre, ils « dépassent les anglais en maintes choses ». [FD 2269]

La concurrence hollandaise en matière de transport maritime fut l’objet principal des lois de navigation anglaises de 1651, 1660, 1663, 1670 et  1673. Les lois anglais qui interdisent, entre autres, aux hollandais de transporter des produits anglais, ou à destination de l’Angleterre, n’ont pas empêché les Pays-bas de prospérer. Le zénith de la domination hollandaise du commerce maritime se situe en 1672 (Israel, 1989). Les auteurs sont envieux de ce rival exemplaire. On prend exemple sur leurs manufactures de lin, où les nécessiteux sont mis à l’œuvre. Les hollandais gèrent leur commerce de façon exemplaire, l’ont libéré des contraintes, ce qui semblait avoir contribué à la prospérité générale du pays.

La cause fondamentale des guerres anglo-hollandaises (1652-4, 1665-7) « pour obtenir les faveurs d’une maîtresse appelée Commerce » [FD 2255] fait donc acquérir aux anglais des possessions hollandaises en Amérique du nord, notamment l’acquisition de la Nouvelle Amsterdam en 1664, rebaptisé New York, en l’honneur du frère du roi Charles II.

« Nieuw Amsterdam op t eylant Manhattans. » [Nouvelle Amsterdam et l’île de Manhattan] Scale: ca. 1:3,300,000 Nicolaes Visscher : Novi Belgii Novæque Angliæ: nec non partis Virginiæ tabula multis in locis emendata / per Nicolaum Visscher nunc apud Petr. Schenk Iun. (1685) (Bibliothèque du Congrès) Libre de droits.