Exploring the collection of Emanuel Leser, Professor, Heidelberg University

A new addition to the project on collectors and collections of antiquarian books on political economy warrants the exploration of the University of Heidelberg Library Special Collections. For that purpose, a week’s mission (27 November to 1st Dec. 2023) has been organised.

 

 

Emanuel Leser (1849-1914) taught at Heidelberg from 1879. As a young ‘docent’, he had E. R. A. Seligman (Columbia) as a pupil, who recounts that it was Leser who passed on his love of old books

 

 

The books and the collection as a whole bear the hallmarks of a working collection. The library contains every work of importance published in English from the 17th century on (Malynes, Mun, Petty, …) to the works of the Classical School (Smith, Ricardo, ….) and those of Leser’s fellow economists throughout Europe and the United States (Cunningham, Marshall, Gide, Pareto, Seligman etc.). But it is the four-hundred volume whole library of tracts that is the most intriguing. This appears to be the library of a gentleman, already bound and labelled, then sold as one item. Unfortunately no archives remain allowing the provenance (stately house or dealer) to be ascertained.

The previous work done on this collection dates back to 1973 (Coing), and considers the collection from a librarian’s point of view. It does not compare it to other similar collections. It is hoped that the previous work done on the Dubois, Wagner, Foxwell and Seligman collections will throw light on the Leser collections’ holdings, and bring a new understanding of the context in which this German library was built up.

Liberté, inégalité, austérité. La politique de l’éducation en Angleterre entre 2010 et 2020

Vient de paraître un chapitre sur la politique de l’éducation en Angleterre 2010-2022 dans Le Parti conservateur britannique au pouvoir (2010-2020) Édité par Louise Dalingwater et Stéphane Porion, Presses Universitaires du Septentrion, 2023. Broché. 478 p.ISBN-10 2757438816    ISBN-13 978-2-7574-3881-7

Résumé :

Depuis l’ère Thatcher, l’objectif des gouvernements conservateurs a été de réduire la dépense publique. Pour ce faire, la stratégie éducative des gouvernements entre 2010 et 2020 a été de limiter puis de diminuer le budget de l’éducation et d’en confier une partie croissante au secteur privé. Cela s’est fait par l’intermédiaire d’une politique dite d’ « académisation ». Contrairement aux autres nations, en Angleterre, qui n’a pas de parlement spécifique[1], c’est le gouvernement du Royaume-Uni qui décide des politiques éducatives pour les 8,82 millions d’élèves fréquentant les 24 300 établissements scolaires en Angleterre, soit 85,6% de la population scolaire du Royaume-Uni[2]. Il sera ici exclusivement question de l’enseignement obligatoire en Angleterre qui est au cœur du système éducatif[3]. Dans un premier temps nous examinerons les programmes électoraux du Parti conservateur. La mise en œuvre de ces programmes politiques sera examinée dans une seconde partie. Les effets de ces politiques sur le terrain feront l’objet de la troisième partie.

[1] Au Royaume Uni, si le financement global est décidé par le gouvernement central à Londres, il revient aux nations (l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du nord) d’élaborer leur propre politique et d’ajouter d’autres financements. Voir par exemple, pour le pays de Galles : https://eacea.ec.europa.eu/national-policies/eurydice/content/funding-education-96_en.

[2] Department for Education, Schools, pupils and their characteristics: January 2019, 27 juin 2019. À titre de comparaison, l’Écosse totalise 6,8% des élèves britanniques, le pays de Galles 4,5% et l’Irlande du nord 3,3%. Scottish Government, Summary statistics for schools in Scotland, no.10, 2019 ; Welsh Government, Schools’ Census Results : as at January 2019, Statistical First Release 57/2019 ; Northern Ireland direct, Schools and pupils in Northern Ireland 1991/2 to 2018/19, 30 avril 2019.

[3] La préscolarisation, qui relève autant des services sociaux que de l’enseignement au Royaume-Uni et les formations post-obligatoires ou alternatives (université et instituts d’enseignement supérieur – colleges of further education) mériteraient chacune un chapitre. Il ne sera pas non plus question de l’enseignement privé (8% des élèves), par définition, exclu des politiques publiques.

5th French Government Fellow’s Annual Meeting, Churchill College, Cambridge

5th French Government Fellow’s Annual Meeting,

Churchill College, Cambridge, July 22nd 2023

I will be presenting the research project which is currently coming to fruition in the form of a book, parts of which I was working on as French Government Fellow, Churchill College in 2021 ;’A Wealth of Rare Books. Academics, Bibliographers, Collectors and Dealers in Political Economy 1880s-1930′.

Bevin Room, 14h-14h30

 

 

 

Politiques éducatives et projets de société

Nous sommes fières d’annoncer la parution du numéro 29 des Cahiers du MIMMOC, auquel nous avons participé.

Politiques éducatives et projets de société : mots d’ordre officiels et expériences alternatives (Europe, Amériques, Afrique et Asie ─ XXe-XXIe siècles)

Mot de départ

Officiellement, je suis retraitée et émérite, donc toujours membre de groupe de recherche MIMMOC. Mon départ en tant qu’enseignante de l’UFR Lettres et Langues a été marqué en septembre 2021, et, à ce moment-là, j’y ai prononcé ces quelques mots. Je les publie ici aujourd’hui en hommage aux collègues, certains disparus depuis.

Une des premières choses que j’enseigne – lapsus – que j’enseignais à mes étudiants est que dans la culture anglophone un texte journalistique ou un discours, même formel, commence toujours par une anecdote. So, I shall ‘practice what I preach.’ Je me plie donc à cet exercice de style à l’anglaise.

Mes premiers pas dans cette faculté datent de 1987, lorsque docteure, enseignante dans une école de langues rue de la Tranchée depuis deux ans (petit clin d’œil à Licia B.), je postulais pour assurer des cours complémentaires et je fus reçue par Jean-Louis, dans le bureau A106. Il décrocha aussitôt le téléphone et appela le Doyen de la Faculté de Droit, Dominique Breillat, pour lui proposer mes services. Je fus fort impressionnée !

Je commençais mes péripéties dans les composants : SHA (Histoire), la filière GEODE en Droit dans les murs du Lycée Pilote Innovant, puis l’IPAG (préparation aux concours territoriaux), et, en dehors de l’Université, à l’École de Commerce, et l’École des Avocats, tout en donnant de plus en plus d’heures ici à l’UFR en LEA et en Anglais, à l’époque où le nombre d’étudiants inscrits en 1ère année est monté à mille – je crois qu’il y avait douze groupes de TD en anglais – avant de rejoindre de façon permanente l’Université, d’abord la Faculté de Sciences Eco comme PRAG, puis la Faculté de Lettres et Langues comme Maitre de conférence.

Ces souvenirs font jaillir d’autres, plus personnels. Ici, je tiens à remercier un certain nombre de personnes. D’abord, cinq doyens en particulier : quatre en Lettres et Langues : Jean-Louis, Dominique, Catherine, Hélène et un en Sciences Eco : Jacques Debord ; ensuite les collègues du département, retraités depuis un certain temps qui m’ont aidée, encouragée, et formée lorsque je préparais les concours au début des années 90 : Bernard G., Michel P., Hélène et Jean C., Liliane, Paul et Jacqui W., Jean et Claudine D., Marie-Thérèse B.-C. et Marc Reboul.

Une personne en particulier au département d’études anglophones a été une présence constante pendant l’ensemble de ma carrière dans ces murs depuis bientôt 35 ans. Je veux parler de Joyce, qui, bon an mal an, était toujours dans son bureau, avait toujours la réponse aux questions et problèmes, et avec qui on était toujours content de papoter.

J’ai également une pensée pour les collègues du MIMMOC, équipe émergeante en 2001, EA en 2004, qui ont œuvré à sa reconnaissance et puis son essor : Marie-Aline Barrachina, Hélène Menegaldo, Luc Winkler – aperçu le mois dernier à un concert, et Andrea Allerkamp.

Assumant à mon tour la direction de l’équipe, puis celle de la Fédération pour l’étude des civilisations contemporaines – ici je pense aux collègues de Limoges, de Tours, de La Rochelle et d’Orléans  avec qui nous avons pu monter de beaux projets –  nous avons bénéficié et bénéficions toujours de la présence de Marie-Christine dans son bureau à la MSHS pour gérer les diverses et multiples tâches de façon remarquablement efficace et tout aussi discrète, aidée depuis quelque temps par Valérie. Si j’en ai nommé deux, je n’oublie pas tous les collègues administratifs de l’UFR à la scolarité, à la ‘repro’, à la logistique, sans qui le métier d’enseignant-chercheur serait impossible.

Il va sans dire que ce sont les collègues enseignants et administratifs d’aujourd’hui qui vont me manquer ; aussi bien ceux et celles du département d’études anglophones que des autres départements de langues, de LEA, de Lettres modernes et classiques, non seulement à Poitiers mais aussi ailleurs, parmi lesquels je suis heureuse de compter d’anciens étudiants devenus enseignants-chercheurs : Elodie, Cheikh, et Clémence.

Je suis heureuse de compter parmi vous de nombreux amis. Le plus beau cadeau que vous puissiez me faire est de continuer de me considérer comme telle et de nous revoir régulièrement. Mais ce n’est pas tout à fait un au revoir, je serai présente encore quelques années d’abord pour accompagner mes doctorantes, pour finir le projet de recherche qui m’anime depuis une dizaine d’années.

Pour finir par une autre anecdote, et ‘boucler la boucle’ (autre exercice de style bien française), j’aimerai vous montrer un des plus beaux cadeaux qui m’ait été fait par un étudiant. Il y a deux ou trois ans, donnant un CM devant les 1ères années de Licence d’anglais, j’avais remarqué dans l’amphi, parmi ceux et celles qui écoutent, ceux et celles qui papotent, ceux et celles qui regardent leurs écrans, une étudiante qui dessinait. Je ne me faisais pas de souci pour celle-ci. Je l’avais en TD et je savais qu’elle ne perdait pas son temps.

Au début du semestre, je m’étais présentée comme anglophone native, de nationalité britannique et française, et j’ai ajouté, car il en était beaucoup question – ça l’est toujours – qu’en tant que fonctionnaire français, je n’avais personnellement rien à craindre de la sortie de Royaume-Uni de l’Union européenne, mais que je m’inquiétais pour les étudiants britanniques et leurs familles vivant en France.

A la fin du dernier cours magistral, elle s’est avancée au bureau et m’a dit, en me tendant ce dessin « Madame, c’est pour vous. Je sais combien le Brexit vous touche.»  J’ignore ce qu’elle est devenue, mais elle a manifestement des talents de dessinatrice. J’espère qu’elle s’en sert. En tout cas, je garde précieusement cette caricature qui résume à la fois la question et certains éléments du cours. De telles créations, à la fois artistiques et critiques, devraient trouver place dans un portefeuille propre à chaque parcours, et, pourquoi pas, faire partie du cursus.

J’ai adoré ce métier de transmission, d’écoute, de partage de savoirs et de passions.

Les étudiants ne nous l’avouent pas, mais pour certains, nous restons présents dans leur esprit, tout comme certains d’entre eux le sont dans le nôtre.

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La petite enfance au Royaume-Uni : commission d’enquête 2023

Au moment où on s’inquiète de la fermeture des services pour la petite enfance, et la veille de l’interrogation du ministre par la  commission parlementaire chargé d’une enquête sur le sujet, mardi 9 mai 2023, un retour sur l’ouvrage La politique de la petite enfance au Royaume-Uni (1997-2010), Paris, Houdiard, 2018 s’impose.

Ci-dessous des liens vers – une intervention au Café-lecture de la MSHS de Poitiers en janvier 2019 où je présentais mon livre,

https://videotheque.univ-poitiers.fr/chaine/cafelecture/rubrique/la46dv3rhz/video/fn5v2smrx5tq8qb44bsr/

et des compte-rendus parus dans des revues françaises :

Caignet, A. Compte rendu de l’ouvrage La politique de la petite enfance au Royaume-Uni (1997-2010) : Une nouvelle frontière » de l’Etat-providence britannique? de Susan FindingRevue Française de Civilisation Britannique [Online], XXIV-3 | 2019, DOI: https://doi.org/10.4000/rfcb.4190;

Join-Lambert, H. (2021). Susan Finding, La politique de la petite enfance au Royaume Uni (1997-2010). « Une nouvelle frontière » de l’Etat-providence britannique: Paris, Michel Houdiard éditeur, 2018, 223 pages. Travail, genre et sociétés, 45, 170-173. https://doi.org/10.3917/tgs.045.0170 .

The shared history of the First World War in France

English version of a blog post first published here in French on 21st November 2022. Reading Anthony Seldon’s recently issued The Path of Peace, Walking the Western Front Way, (Atlantic, 2022) (see review published in 2023 in the Revue française de civilisation britannique) prompted this translation.

At the beginning of the autumn, I was fortunate to be present at a ceremony at which a First World War map, which had belonged to a British NCO in the 62nd Division, was donated to a museum in the Pas-de-Calais. The local press reported on the event the following weekend : ‘La famille d’un soldat anglais remet une carte de la bataille de 1917 au musée’, La Voix du Nord, Saturday 17 September 2022.

Map of the Bullecourt sector, battle orders for 3rd May 1917 for the 2/6th Battalion Duke of Wellington’s Regiment.

The map shows the German trenches around Bullecourt at the time of the Battles that took place there in April and May 1917, and, in blue – no doubt pencilled in by the NCO – the lines his section was to assemble at, depart from and attack along.

The welcome this British soldier’s grandchildren received from the people in charge of the museum and from local dignatories – the Mayor of Bullecourt, the Chairman of the Sud-Artois local district council – is a sign of the tenacious memories of the fighting which took place in this corner of a foreign field

Sam Mendès’ film 1917 was inspired partly by the events in and around Bullecourt, and the villages of Ecoust and Croisilles are specifically mentioned in the narrative. The regional television channel FR3 Hauts de France gave an interesting account of the links between the film and the village:  « 1917 » favori des Oscars : on vous raconte l’histoire de la Bataille de Bullecourt qui a inspiré le film de Sam Mendes.

During the commemorations of the centenary of the end of the 1914-1918 war, the stories of French soldiers and their families were collected nationwide, a large number of events were organised, and the whole coordinated and carried forward by the Mission Centenaire 14-18. These contributions highlighted the impact of the war on French soldiers and civilians.

Once the front had stabilized at the end on 1914, French soldiers mostly took part in battles south of Amiens (see the map Cartographie des lignes de front) whilst the Allied armies (of British, Australian, Canadian, South African and Indian divisions) were concentrated north of this area. American troops were to enter the fray later and reinforce and take over from French troops in the lines further south.

It is understandable therefore that the commemorations, memorials and events concerning French soldiers and civilians were focused on the long front line – in length, this front took up four-fifths of the line) from Amiens to Saint Dié in the Vosges, via Soissons, l’Aisne, Reims and Verdun.

The lines held by the Allies to the north stretched from Amiens to beyond Ypres in Belgium, through four French departments heavily affected by the fighting and by military presence, Allied or enemy : the Somme (Amiens, Albert), the Aisne (St. Quentin), the Pas-de-Calais (Arrais, Vimy, St. Quentin, Cambrai) and the Nord (Lens, Lille).

Museums have been doing their best, but the story of this sector, a history shared between the mainly civilian French, Allied forces and enemy troops, and with the families, children and grandchildren, of these soldiers and these civilians, is less well-known in France.

The two main musems, L’Historial de Péronne et de Thiepval, have set out to portray the First World War in its totality: the everyday life of the soldiers on the front-line, the life of the civilians in areas affected by the war, and the social changes the war brought about, from the point of view of all the nations engaged in the war. To translate the presentation of the Museum freely, it was conceived as a museum of cultural history, showing the daily life of individuals: soldiers, civilians, prisoners, people living in occupied areas, those who had been displaced… Such an anthropological approach attempts to highlight humanity at war, a total war affecting the whole of society.

At a more local level, the Archives départementales du Pas-de-Calais have opened a series entitled Chroniques de la Grande Guerre, with a large number of online articles on a wide range of subjects which include the fighting, the bombing of towns (Arras), local industry, the impact of the presence of troops in behind the lines, the mixing of populations, the German occupation, and many other topics.

In Bullecourt, the Musée Jean & Denise Letaille – Bullecourt 1917 honours the memory of Australian, British and German troops who fought in and around the village in 1917.

It is here that are gathered artefacts found locally and patiently put together by the Letailles.

Thus are commemorated the fighting and life in the trenches, the individual stories of some of the  soldiers sent here, who, by thousands, merely here in this locality in the Pas-de-Calais, lost their lives, their blood, their souls.

It was here too, at Bullecourt, that the British NCO in the 62nd Division fought in spring 1917, before being sent to other fronts, nearby and further afield. At the ceremony held for the donation of the map one of his grand-daughters reminded those present of that shared history.

‘On behalf of our father, Kenneth Finding, we are extremely proud to be able to gift this map to the Jean and Denise Letaille Museum in Bullecourt today, September 13, 2022.

The idea came about four years ago. Present at the ceremony at Amiens Cathedral, in August 2018, for the official commemoration of the centenary of the last Allied offensive, I visited the villages where I knew that our grandfather had fought and I came to the museum here in Bullecourt.

On reporting my visit back to my father, now 97 years old, he recalled that many years earlier he had come to Bullecourt with the map to situate the action his father had taken part in. Someone who saw him told him to contact Mr. Letaille and our father was able to see the collection of artefacts in the barn. My father was very pleased to see the photos I had taken of the new museum.

Shortly after, my father decided he wanted to donate the map to the museum. This project took a few years to come to fruition due to Covid-related travel bans, but we are very happy that it is now happening. Our father, unable to be with us today, sends you his good wishes.

A few words about our grandfather will give you an idea of ​​his military career and his presence in 1917 in Bullecourt and the actions in which he took part.

Born in 1878, he enlisted in the British Army in September 1897 at the age of 19. He spent eight years in India, and returned to the United Kingdom in 1905. He rose through the ranks of non-commissioned officer, and when he married in 1909, he was a sergeant. At the start of the war, he was appointed Company Sergeant Major, training recruits. He was promoted to Regimental Sergeant Major, the highest-ranking non-commissioned officer, in 1915.

R.S.M. George Finding, 2/6th Duke of Wellington’s.

His battalion, the 2/6 Battalion of the Duke of Wellington’s, a reserve regiment in the territorial army, was sent to France in early 1917. The regiment arrived in Le Havre on February 6, 1917 and reached the rear lines of the British Army, attached to the 62nd British Division. His battalion was at Bullecourt in April 1917 as second line attack troops and, in the days preceding the first battle (April 14-15), took part in attempts to break through the barbed wire and thus facilitate the attack, but his unit was not engaged in the battle, which, as you know, did not turn out well for the allied troops.

The battalion was in action in the second attack on May 3, and the attack plan for his sector was marked in blue pencil on the map he kept, which we are presenting today. To situate it for you, it is to the west of the village, from Ecoust the operational HQ, and the starting line was at the crossroads where the wind turbines are today, leading them beyond the road which leads to Fontaine-les-Croisilles, exposed not only frontally to the fire of the troops opposite in the trenches they were attacking but also exposed on the eastern flank, to fire from the village held by the Germans.

At 3:40 a.m. on May 3rd, his battalion was engaged. The losses were significant. In one day, the battalion lost a quarter of its strength – 267 out of the battalion’s thousand men were wounded, killed or missing. They were relieved the same evening at 10 p.m. and bivouaced at Mory. The next day, May 4, they were again sent to occupy and hold the 1st line for 48 hours under German shelling.

They were then sent to camps at Mory, Courcelles, Achiet le Petit, and Favreuil, taking part in engineering and logistics work, before being returned to the trenches at Noreuil, and, again, at Bullecourt, from 21 to August 29, 2017. Subsequently, the battalion took part in the attack at Havrincourt (Battle of Cambrai) at the end of November 1917.

In February 1918, his battalion having been disbanded as due to its losses it was no longer up to full strength, our grandfather was attached to the 5th King’s Own Yorkshire Light Infantry battalion, which had also taken part in the operations at Bullecourt in the spring of 1917. This battalion distinguished itself during the battle of Bapaume at Bucquoy and at Rossignol Wood in March 1918. In July 1918 they were sent to the Marne where it suffered further losses at the Bois de Courton south-west of Reims. They returned to Mory on August 25, 1918, to Havrincourt on September 12, then took part in the action to take the Canal du Nord (Ribécourt) on September 27.

The day before the Armistice, they recaptured Maubeuge. Our grandfather, after being sent to Germany (Cologne) with the occupying army in 1919, ended his military career as commandant of a demobilization camp in England. He left the army in 1920, his health not allowing him to re-enlist. This did not prevent him from reaching his 90s. He died in January 1967, a resident of the Royal Chelsea Hospital, a prestigious and historic home for old soldiers.

We are very happy to be able to donate this map to the Jean & Denise Letaille Museum and to commemorate the men with whom our grandfather fought in this very place.

On behalf of his son, Kenneth Finding, and his five grandchildren: Susan Finding (Poitiers), Andy Finding, Kate Poore, Judith Burgin and Anthony Finding.

The reader will have understood why this shared history is doubly important for the author.

Liberté, inégalité, austérité. La politique de l’éducation en Angleterre entre 2010 et 2020   

Résumé du chapitre à paraître dans l’ouvrage Le Parti Conservateur au pouvoir : politiques, enjeux et bilan (2010-2020), Louise Dalingwater, Stéphane Porion (dir.), Villeneuve d’Ascq, Septentrion, 2023.

School Playground - Creative Commons Attribution Only

(Photo Creative Commons :Educators.co.uk. 

Depuis l’ère Thatcher, l’objectif des gouvernements conservateurs a été de réduire la dépense publique. Pour ce faire, la stratégie éducative des gouvernements entre 2010 et 2020 a été de limiter puis de diminuer le budget de l’éducation et d’en confier une partie croissante au secteur privé. Cela s’est fait par l’intermédiaire d’une politique dite d’ « académisation ». Contrairement aux autres nations, en Angleterre, qui n’a pas de parlement spécifique [1], c’est le gouvernement du Royaume-Uni qui décide des politiques éducatives pour les 8,82 millions d’élèves fréquentant les 24 300 établissements scolaires en Angleterre, soit 85,6% de la population scolaire du Royaume-Uni [2]. Il sera ici exclusivement question de l’enseignement obligatoire en Angleterre qui est au cœur du système éducatif [3]. Dans un premier temps nous examinerons les programmes électoraux du Parti conservateur. La mise en œuvre de ces programmes politiques sera examinée dans une seconde partie. Les effets de ces politiques sur le terrain feront l’objet de la troisième partie.

[1] Au Royaume Uni, si le financement global est décidé par le gouvernement central à Londres, il revient aux nations (l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du nord) d’élaborer leur propre politique et d’ajouter d’autres financements. Voir par exemple, pour le pays de Galles : https://eacea.ec.europa.eu/national-policies/eurydice/content/funding-education-96_en.

[2] Department for Education, Schools, pupils and their characteristics: January 2019, 27 juin 2019. À titre de comparaison, l’Écosse totalise 6,8% des élèves britanniques, le pays de Galles 4,5% et l’Irlande du nord 3,3%. Scottish Government, Summary statistics for schools in Scotland, no.10, 2019 ; Welsh Government, Schools’ Census Results : as at January 2019, Statistical First Release 57/2019 ; Northern Ireland direct, Schools and pupils in Northern Ireland 1991/2 to 2018/19, 30 avril 2019.

[3] La préscolarisation, qui relève autant des services sociaux que de l’enseignement au Royaume-Uni et les formations post-obligatoires ou alternatives (université et instituts d’enseignement supérieur – colleges of further education) mériteraient chacune un chapitre. Il ne sera pas non plus question de l’enseignement privé (8% des élèves), par définition, exclu des politiques publiques.

L’histoire de la Première guerre mondiale en France : une histoire partagée

Au début de l’automne, il m’a été donné de participer à une cérémonie de remise d’une carte d’état-major, ayant appartenu à un sous-officier britannique de la 62e Division, à un musée de la Grande guerre dans le Pas de Calais (« La famille d’un soldat anglais remet une carte de la bataille de 1917 au musée », La Voix du Nord, samedi 17 septembre 2022).

Carte d’état-major, secteur Bullecourt, ordre de bataille du 3 mai 2017 du 2/6th Bataillon Duke of Wellington’s.

La carte montre les tranchées allemandes lors des batailles de Bullecourt en avril et en mai 1917, et, marquées au crayon bleu – sans doute par le soldat –, les positions de départ et les lignes d’attaque planifiées qui avaient été signifiées à son détachement.

L’accueil réservé aux petits-enfants de ce soldat britannique par les responsables du musée et par les instances politiques locales – le maire de Bullecourt, le président de la Communauté des communes du Sud-Artois, – témoigne de la mémoire encore vive des combats qui ont eu lieu sur ce territoire français.

Sam Mendès s’est inspiré des ces mêmes faits pour son film 1917 où Ecoust et Croisilles sont mentionnées. (Voir l’article très complet de FR3 Hauts de France « 1917 » favori des Oscars : on vous raconte l’histoire de la Bataille de Bullecourt qui a inspiré le film de Sam Mendes).

Lors des commémorations du centenaire de la fin de la guerre 14-18, une grande collecte de souvenirs de ‘poilus’ a été initiée, plusieurs manifestations ont été organisées et la Mission Centenaire 14-18 créée pour impulser l’ensemble. Ces contributions ont mis en avant l’impact de la guerre sur les français, combattants et civils.

Après la stabilisation du front, fin 1914, la plupart des combats auxquels les soldats français ont participé se sont déroulés au sud d’Amiens (voir la Cartographie des lignes de front) tandis que les armées alliées (composées de divisions britanniques, australiennes, canadiennes, sud-africaines, mais aussi indiennes) étaient concentrées au nord de cette zone.

Il est donc naturel que les commémorations, les souvenirs, les regards concernant les français, combattants et civils, se soient focalisés sur le vaste front (en longueur, ce front occupait les quatre cinquièmes des lignes tenues) allant d’Amiens à Saint Dié dans les Vosges, en passant par Soissons, l’Aisne, Reims et Verdun.

Le front tenu par les alliés au nord s’étendait d’Amiens à au-delà d’Ypres en Belgique, à travers quatre départements français fortement touchés par les combats et la présence militaire alliée ou ennemie, la Somme (Amiens, Albert), l’Aisne (St. Quentin), le Pas-de-Calais (Arras, Vimy, St Quentin, Cambrai), et le Nord (Lens, Lille).

Malgré les efforts des musées, l’histoire de ce secteur, une histoire partagée entre les français, les alliés et les soldats du camp opposé, et avec les descendants de ces combattants, de ces civils, reste moins connue en France.

L’Historial de Péronne et de Thiepval, musées de référence, se sont efforcés à représenter

« le premier conflit mondial dans toute son ampleur : culturelle, sociale et militaire. Les visions des trois principales nations européennes combattantes (France, Allemagne, Royaume-Uni) se croisent au fil des empreintes de la guerre vécues sur le front et à l’arrière.

Le musée a été conçu pour être un musée d’histoire culturelle, ce qui se traduit par une scénographie plaçant au centre de la présentation les individus : les soldats comme les civils, les prisonniers, les populations occupées, déplacées… Cette approche anthropologique vise à montrer l’humanité en guerre, dans une guerre totale affectant la société dans son ensemble. »

Sur le plan local, les Archives départementales du Pas-de-Calais ont ouvert les Chroniques de la Grande Guerre, avec de nombreux articles en ligne sur des sujets très larges comprenant les faits d’armes, les bombardements des villes (Arras), l’industrie locale, l’impact de la présence des troupes dans les zones à l’arrière, le brassage des populations, l’occupation allemande, parmi tant d’autres.

Le Musée Jean & Denise Letaille – Bullecourt 1917 honore la mémoire des troupes australiennes, britanniques et allemandes, qui se sont battus dans et autour de ce village en 1917.

C’est ici que sont rassemblés des artefacts trouvés sur place et assemblés patiemment par les époux Letaille.

 

Sont ainsi évoqués les combats et la vie dans les tranchées, l’histoire individuelle de quelques-uns des milliers de combattants envoyés dans ce lieu, qui, également par milliers, rien que sur cette commune du Pas-de-Calais, y ont laissé leur vie, leur sang et leur âme.

C’est ici, à Bullecourt, que le sous-officier britannique de la 62e Division a combattu au printemps 1917, avant d’être envoyé sur d’autres fronts, proches et plus lointains. Une de ses petites-filles a rappelé cette histoire partagée lors de la cérémonie de remise de la carte en ces termes :

« Au nom de notre père, Kenneth Finding, nous sommes extrêmement fiers de pouvoir confier cette carte au Musée Jean et Denise Letaille à Bullecourt aujourd’hui, 13 septembre 2022.

Le projet est né il y a quatre ans. Présente lors des commémorations du centenaire de la dernière offensive alliée à la Cathédrale d’Amiens, en août 2018, j’ai fait un pèlerinage dans les villages où je savais que notre grand-père avait été envoyé et je suis venue au musée.

Rendant compte de ma visite à mon père, aujourd’hui âgé de 97 ans, il s’est souvenu que plusieurs années auparavant, il était venu à Bullecourt avec la carte pour reconnaître les lieux. Quelqu’un l’ayant vu avec sa carte à la main lui a indiqué qu’il fallait s’adresser à M. Letaille et notre père a pu ainsi voir la collection dans la grange. Il était très heureux de voir les photos que j’avais prises du nouveau musée.

Peu de temps après, notre père a décidé qu’il souhaitait faire don de la carte au musée. Ce projet a pris quelques années pour se réaliser à cause des interdictions de voyage liées au Covid, mais nous sommes très heureux qu’il se concrétise aujourd’hui. Notre père, empêché par son âge, vous transmet son bon souvenir.

Quelques mots sur notre grand-père vous donneront une idée de sa trajectoire et sa présence en 1917 à Bullecourt et des actions auxquelles il a participé.

Né en 1878, il s’engagea dans l’armée britannique en septembre 1897 à l’âge de 19 ans. Il a passé huit ans en Inde et rentre au Royaume-Uni en 1905. Il gravit les grades de sous-officier, et lorsqu’il se marie en 1909, il est sergent. Au début de la guerre, à trente-cinq ans, il est nommé sergent major d’une compagnie, formant les recrues.

R.S.M. George Finding, 2/6th Duke of Wellington’s.

Il est promu Sergent-major du régiment, le plus haut gradé des sous-officiers, chargé de s’occuper de l’ensemble des sous-officiers et des hommes, en 1915. Son régiment de l’armée territoriale, régiment de réserve, le 2/6 Bataillon du Duke of Wellington’s, est envoyé en France début 1917.

Le régiment arrive au Havre le 6 février 1917 et atteint les lignes arrières de l’armée britannique, attaché à la 62e division britannique. Son bataillon est devant Bullecourt en avril 1917 comme troupes de seconde ligne d’attaque et, dans les jours suivant la première bataille (14-15 avril), participe aux tentatives pour percer les barbelés et ainsi faciliter toute attaque future mais son unité n’est pas engagée dans la bataille du 11 avril, qui ne tourne pas en faveur des alliés, comme vous le savez.

Le bataillon est utilisé lors de la seconde attaque le 3 mai, et le plan d’attaque de son secteur est marqué au crayon bleu sur la carte qu’il a gardé. Pour vous le situer, cela se trouve à l’ouest du village, depuis Écoust St Mein, le QG opérationnel, et la ligne de départ se situait au carrefour où se trouvent aujourd’hui les éoliennes, les menant au-delà de la route qui mène à Fontaine-les-Croisilles, exposés non seulement de front au tir des troupes en face dans les tranchées attaquées mais également sur le flanc droit, depuis le village tenu par les allemands.

A 3h40, le 3 mai, son bataillon fut engagé parmi d’autres. Les pertes furent importantes. En un jour, le bataillon perd un quart de ses effectifs. 267 sur les mille hommes du bataillon furent blessés, tués ou portés disparus. Ils sont relevés le soir même à 22h et bivouaquent à Mory. Le lendemain, le 4 mai, ils sont à nouveau envoyés pour occuper et tenir la 1ère ligne pendant 48h sous des bombardements allemands.

Ils sont ensuite envoyés dans des camps à Mory, Courcelles, Achiet le Petit, et Favreuil, participant aux travaux d’ingénierie et de logistique, avant d’être renvoyés dans les tranchées à Noreuil, et, à nouveau, à Bullecourt, du 21 au 29 août 2017. Par la suite, le bataillon participa à l’attaque à Havrincourt (bataille de Cambrai) fin novembre 1917.

En février 1918, son bataillon ayant été dissout, il est rattaché au 5e bataillon King’s Own Yorkshire Light Infantry, qui avait également participé aux opérations à Bullecourt, au printemps 1917. Ce bataillon s’est distingué pendant la bataille de Bapaume à Bucquoy et à Rossignol Wood en mars 1918.

En juillet 1918 ils sont envoyés dans la Marne où le bataillon a subi des pertes au Bois de Courton au sud-ouest de Reims. Ils reviennent à Mory, le 25 août 1918, à Havrincourt le 12 septembre, puis ont participé à l’action pour prendre le Canal du Nord (Ribécourt), le 27 sept. [Informations obtenues dans les histoires des régiments et des journaux de bord officiels tenus par chaque bataillon aux National Archives, Royaume-Uni, ainsi que dans les livres d’histoire sur ces épisodes].

La veille de l’Armistice, ils reprenaient Maubeuge. Notre grand-père, après avoir été envoyé à Cologne avec l’armée d’occupation en Allemagne en 1919, a terminé sa carrière militaire comme Commandant de camp de démobilisation au pays de Galles. Il quitte l’armée en 1920, à 42 ans, sa santé ne lui permettant pas de se réengager. Cela ne l’a pas empêché d’atteindre ses 90 ans. Il est décédé en janvier 1967, pensionnaire de la Royal Chelsea Hospital de Londres, prestigieux hospice pour anciens combattants.

Nous sommes très heureux de pouvoir faire don de cette carte au Musée Jean & Denise Letaille et de commémorer les hommes avec qui notre grand-père a combattu ici même. Au nom de Kenneth Finding, son fils, et ses cinq petits-enfants : Judith Burgin, Anthony Finding, Susan Finding (Poitiers), Andy Finding, Kate Poore. »

Le lecteur aura compris pourquoi cette histoire partagée me semble doublement importante.