Un cocktail détonnant – les résultats de l’élection 2010 – nouvelle donne mais pas sans précédent

Le gouvernement de coalition au Royaume-Uni, formé, avec difficulté, après les élections législatives du 6 mai 2010, a été salué comme un retour à un ultra-conservatisme rehaussé d’une pointe de modernisme, avec la nomination de membres à la droite du parti conservateur assortis d’une demi-douzaine de ministres issus du parti libéral-démocrate.

L’absence prévisible de majorité claire – le scénario d’un ‘parlement suspendu’ fut évoqué plusieurs mois avant que la date de l’élection ne soit connu – et l’absence de règles constitutionnels fixes, ou de pratiques anciennes pouvant servir de modèle, était connues.

Malgré cela, il a fallu quatre jours de tractations prolongées entre les conseillers de chacun des trois partis sortis des urnes avec un nombre de sièges suffisants pour figurer dans les négociations pour se résoudre à refuser l’offre des uns (parti libéral démocrate – parti travailliste) et accepter les conditions des autres (parti conservateur – parti libéral démocrate).

Néanmoins, le 12 mai, lors de la conférence de presse dans les jardins de la résidence officielle du premier ministre au 10, Downing Street, les journalistes, sceptiques, se demandant combien de temps cela pourrait durer (The Economist, 16 mai), ont comparé David Cameron, premier ministre, et Nick Clegg, vice-premier ministre, à un couple de jeunes mariés heureux, se chamaillant dans une évidente bonne humeur, sans doute la conséquence de l’euphorie de la victoire et du succès électoral enfin confirmé.

Un mois après ces événements de mai qui ont tenu les britanniques en haleine pendant une bonne semaine, et alors que la ‘lune de miel’ du nouveau couple semble assombrie par les questions d’argent – l’annonce de coupes sombres dans le budget prévu pour le 22 juin ne va rien arranger – que pouvons-nous en conclure ?

Indubitablement 2010 verra le paysage politique britannique changer autant qu’en 1997. Il y a plusieurs similitudes entre les deux élections de 2010 et de 1997. Elles ont toutes les deux amené au pouvoir une nouvelle génération de politiciens, jeunes (la quarantaine) et sans grande expérience ministérielle. Elles ont également toutes les deux été accueilli par une certaine liesse, liesse engendrée par la lassitude qui s’était installée quant aux précédents occupants des lieux.

Tony Blair est parti au moment où sa popularité pâtissait de l’engagement britannique en Irak et en Afghanistan. Son morne successeur était respecté pour sa gestion des affaires, mais sans charisme. Le jour où, sur le perron de 10, Downing Street, Gordon Brown a déclaré qu’il renonçait à former un gouvernement, il a, pour la première fois en une telle occasion, démontré son côté ‘humain’ et souriant, en tenant ses deux jeunes garçons par la main, comme si le fardeau de l’état venait de tomber de ses épaules, et annonçait qu’il quittait le deuxième poste le plus important de sa vie et qu’il chérissait encore plus le premier, celui de mari et de père.

Les deux élections de 1997 et 2010 se ressemblent également par la mise en œuvre immédiate de réformes profondes et attendues. L’effet d’annonce qu’opèrent les premières réformes indiquent clairement le cap que souhaite garder un nouveau gouvernement. En 1997, ce furent les domaines de l’éducation et de la réforme constitutionnelle qui comprenait l’autonomie des nations galloise et écossaise –devolution– qui ont été actés dès juillet annonçant tout un champ de réformes sociales et politiques. En 2010, ce sera le budget d’austérité qui primera.

Les commentateurs britanniques s’étonnent de l’aisance avec laquelle ce gouvernement de coalition fonctionne. Les comités, les ‘jumelages’ de postes, les visites en duo – Nick Clegg accompagna le ministre des affaires étrangères William Hague en visite officielle en Allemagne –, la présence de documents, et plus important, de politiques libéral-démocrates, sur les bureaux de ministres conservateurs. Les contraintes viendront de la façon dont David Cameron réussit à tenir ses troupes, à convaincre le parti conservateur, les députés plus âgés, les députés plus à droite du parti, à renouveler leurs pratiques, à accepter des compromis.

La donne est en effet nouvelle mais n’est pas sans précédent.

Avant 1997 le gouvernement britannique à Westminster fonctionnait selon le système politique traditionnel, avec des élections uninominales à un tour, produisant un gouvernement et une opposition officielle consacrée et un bipartisme fonctionnel. Depuis 1997, la mise en place des assemblées et d’un gouvernement ‘dévolu’ avec une autonomie relative quant aux affaires non-réservées au parlement de Westminster, avec un système électoral composé d’un mélange de vote uninominal à un tour et de représentation proportionnel ont changé la donne.

Les commentateurs rappelaient que le dernier parlement sans majorité nette remonte à 1974, lorsqu’il a fallu deux élections législatives en un an (février et octobre) pour asseoir le gouvernement travailliste de Harold Wilson. Ils se souvenaient aussi de l’alliance entre les travaillistes et les libéraux de 1978, destinée à maintenir au pouvoir le gouvernement travailliste en perdition de James Callaghan.

Les analystes du paysage politique britannique ont omis de considérer l’impact de cette nouvelle configuration. Nick Clegg a récemment déclaré qu’il fallait s’inspirer du succès des modèles européens de gouvernements de coalition. Venant du plus européen des leaders politiques britanniques, il n’est pas surprenant de le voir faire de telles comparaisons. Mais il en oublie de regarder les pratiques nouvelles à domicile, au sein du Royaume-Uni.

Les gouvernements de coalition ne sont pas étrangers à l’électorat
britannique
.

« 2007 a ouvert une nouvelle phase dans le jeu politique de la gouvernance territoriale à l’échelle britannique. En Écosse, le SNP (Scottish National Party) a remporté un succès historique, mettant un terme à la domination exercé depuis 8 ans par la coalition Lib/Lab, parvenant à former un gouvernement – certes minoritaire – pour la première fois de son existence. Au même moment, le pays de Galles passait d’une situation politique dominée exclusivement par les travaillistes à une coalition entre ces derniers et les nationalistes. En Irlande du Nord, après cinq ans d’interruption, le gouvernement décentralisé a été rétabli et une coalition politique formée de quatre partis s’est mise en place »[1], obligeant des frères ennemis, Ian Paisley (parti unioniste) et Martin McGuinness (Sinn Fein), à travailler ensemble à la tête de l’exécutif.

L’autonomie accordée à l’Écosse, au pays de Galles et à l’Irlande du nord, a donné l’occasion de s’habituer pendant une douzaine d’années à plusieurs composants politiques nouveaux : des scrutins proportionnels (les élections européennes sont une autre occasion, mais restent très marginales et distantes pour les électeurs); un gouvernement sans majorité ; la pratique du pouvoir consensuel, en coalition, parfois multiple, et non dans le schéma classique du bipartisme. Le prochain test électoral des ce nouveau cocktail se tiendra le 5 mai 2011 lors des élections aux législatifs dévolus en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du Nord.  En ce sens, les élections législatives britanniques de 2010 sont non pas un retour en arrière, mais un pas de plus dans la reconfiguration du paysage politique au Royaume-Uni.


[1] Philippe Cauvet, Susan Finding, « La territorialisation et la gouvernance des identités minoritaires », Introduction, dans Susan Finding, Moya Jones, Philippe Cauvet, ‘Unfinished Business’. Governance and the four nations : devolution in
the UK.,
Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2010,  p.29.

Renouveau du parti libéral? Les leçons de l’histoire

The fortunes of the Liberal Party between 1906 and 1924 can be summarized as having gone from the foremost political force with a landslide victory and triumphant government to the third party (which, in a bipartite electoral system, means the loser losses all) with little electoral support and no real influence on either politics or policy. The debate in the historiography has hinged on the reasons for what with hindsight can be termed terminal decline, leading to the disappearance of the great 19th century political force and tradition to a rump of a few dozen MPs (or less) having little impact on the course of affairs in the 20th century.

This decline was so marked that the first books which addressed the issue used the terms ‘death’ (George Dangerfield, The Strange Death of Liberal England 1910-1914, first published in 1935) or ‘downfall’. Trevor Wilson’s book, The Downfall of the Liberal Party, 1914-1935 (1966) provides an alternative timescale for the demise.2

That there was a decline there is no doubt. What caused it, and therefore when to date it back to, gives rise to much discussion. Was the Liberal Party the agent of its own predicament or was it merely a victim of circumstance? Analysts have detected reasons to believe that the internal workings of the Liberal Party either condemned it in advance or, on the contrary, show that the symptoms present in the early period were neither inevitable or irreversible. Alternative external factors are also brought in to explain the phenomenon, the principal ones among these being the rise of the Labour Party and the impact of the First World War.

George Dangerfield situates the beginning of the decline in 1910 : ‘(…) it was in 1910 that the fires long smouldering in the English spirit suddenly flared up, so that by the end of 1913 Liberal England was reduced to ashes.For Dangerfield, the problems that were responsible for the decline of the Liberal Party were the, mainly external, il-liberal attitudes and attacks from several quarters involving labour unrest, the suffragette movement and http://imagecache6.allposters.com/LRG/29/2949/XOURD00Z.jpgthe Irish nationalists. For Cook, on the other hand, the war appeared to have been if not the sole cause, then a catalyst, transforming the Liberal Party, plunging it into decline: ‘the very totality of the First World War had a profound and disastrous impact on the party. For whatever reasons, the Liberal Party was never again to be the same after 1914 as it had been before.’4 This analysis lays the blame for the decline of the Liberal Party on the impact of the war, an external cause hitting a weakened political force.

Kenneth Morgan places the date at 1916, with the internal crisis in the Liberal Party, partly provoked by war contingencies, which led Asquith to hand the premiership over to Lloyd
George .Since December 1916, the Liberals have played an increasingly peripheral role; never since then have they shown any sign of a convincing recovery as a party of power.’5 Others again date the point of reversal to the 1918 ‘coupon’ election and the pact between the Conservative Party and the Lloyd George Liberals. Herbert Gladstone, Chief Whip at the time, concluded: The result of 1918 broke the party not only in the House of Commons but in the country. Local associations perished or maintained a nominal existence. Masses of our best men passed away to Labour. Others gravitated to Conservatism or independence.6Or again, the 1922 elections can be seen to have heralded the dismal future with a Conservative government returned to office and a poor showing by the Liberals.

Half a century after the final throes of Liberal government, in the nineteen-seventies, at a time when Liberal Party fortunes had not recovered, Kenneth Morgan concluded that ‘The Liberal Party in the age of Lloyd George was both the main agent of change and the major victim of some of its consequences.7Was the Party responsible for its own demise? If so, what factors contributed to this? Or was it society that moved on? Are they to be sought in the First World War? In the social make-up and transformations of the times? Thus, on one hand, causes internal to the party – its own evolution, the changes it introduced, and, on the other, external factors over which it had little control – social evolution, other political parties, the war – must be considered. The contributions in this issue of Cahiers du MIMMOC look at reasons which can be adduced to explain this that range through the following explanations : unclear identity (Davis, MacDonald), contradictory and confusing
policies (Singeisen, Sloman), personal antagonism and ambition (Morgan, MacDonald), and failure to move with the times (Morgan, MacDonald).

This paper looks at the different explanations for the unsuccessful attempt by the Liberal Party to renew itself by looking first at the political philosophy and party organisation of the
Liberals, and secondly, the Liberal Party’s response to challenges it encountered between 1906 and 1924, under two main headings: social and political change, and competition from the Left and Right. […]

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Les coulisses du pouvoir et la démocratie parlementaire au Royaume-Uni

Les coulisses du pouvoir, métaphore spatiale pour les hautes sphères des instances politiques, soustraites au regard du public, sont un espace privilégié et réservé. L’analyse du fonctionnement des antichambres des principaux partis politiques britanniques et des rapports en coulisse entre l’exécutif, le législatif et l’administratif fait ressortir le rôle et l’efficacité des coulisses du pouvoir comme lieu de régulation des tensions engendrées dans le jeu des différents composantes des pouvoirs politiques. L’évolution des technologies de la communication, le déplacement de pouvoirs vers des instances « dépolitisées » et le décloisonnement des sphères politiques annoncent une transformation de ce lieu de pouvoir et une redéfinition des coulisses.

Introduction

En politique, l’envers du décor1, les coulisses de la scène publique, sont synonymes des lieux où le jeu du pouvoir s’exerce de façon mystérieuse, peu transparente voire occulte. Dans le présent volume, les études de cas particuliers qui évoquent les couloirs de Westminster et de Whitehall, ainsi que les coulisses des nouvelles instances mises en place depuis 1998, à savoir, le Parlement écossais, l’exécutif gallois et la mairie de Londres, font état de tractations et de compromis. Ces lieux de pouvoir, espace privilégié, réservé et restreint, et souvent mal connus, forment le substrat de la démocratie parlementaire britannique où les réseaux politiques se font et se défont. Ces coulisses forment un labyrinthe – ne parle-t-on pas des arcanes du pouvoir ? – dans lequel les auteurs se sont aventurés pour essayer d’en explorer la structure, le rôle et le
fonctionnement.

Le terme anglais ‘corridors of power’ désigne les plus hautes sphères du pouvoir exécutif, les lieux où se prennent les décisions de la plus haute importance2 et la notion, traduite en français par l’expression ‘coulisses du pouvoir’3, fut inventée par le scientifique, romancier et haut fonctionnaire britannique, C.P. Snow4, habitué de ces lieux, dans un roman datant de 1956, intitulé Homecomings. Il utilisa à nouveau cette appellation dans le roman éponyme 

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Corridors of Power de 1964, dont l’action se situe à l’époque de la crise de Suez, pendant la Guerre froide. Il est lui-même devenu, de 1964 à 1966, parliamentary secretary du Ministre de la Technologie du gouvernement Wilson, Frank Cousins, incarnant ainsi un des personnages dont il avait esquissé les traits. L’intrigue se déroule dans ce contexte historique et évoque les luttes byzantines dans le cercle fermé des ministres et des hauts fonctionnaires. Sous-jacentes à cette notion sont donc les idées de lieu clos et d’influences secrètes alors que le personnage principal, Roger Quaile, opposé à la course à l’armement nucléaire, tente d’élargir son rayon d’action et d’asseoir le pouvoir qu’il exerce en tant que ministre. Comme l’explique
Snow dans son avant-propos5, l’auteur et critique Rayner Heppenstall remarqua le terme, l’utilisa comme titre pour un compte-rendu de Homecomings6. C’est ainsi que le public et Snow lui-même adoptèrent la notion et le choisit comme titre de son futur roman. Le terme est devenu courant avant même la publication de ce dernier. La résonance particulière du terme répondait, sans doute, au besoin de nommer et ainsi de reconnaître l’existence de cette réalité, politique, d’identifier en quelque sorte le phénomène comme objet d’étude

Sous le libellé de coulisses du pouvoir, on évoque la machinerie du gouvernement élu et celle de son support administratif dans les ministères, mais aussi, et surtout, ses aspects cachés, l’envers de la scène publique : les conseillers officiels et officieux des hommes et femmes de pouvoir, qu’ils soient fonctionnaires, éminence grise ou ‘spin doctor’, ainsi que les divers types de groupes de pression7. Le terme même de lobby8 fait référence aux couloirs des Chambres du Parlement où les députés sont sollicités, où des négociations, dont le contenu et la manière peuvent être tendancieux, sont conduites. En français « faire antichambre » ne signifie-t-il pas attendre une faveur ?

À Westminster comme à Whitehall, mais aussi dans d’autres lieux de pouvoir, délocalisés, « dévolus », le pouvoir s’exerce dans les lieux de débat public et dans des lieux moins accessibles. L’exercice du pouvoir dans les parlements écossais et gallois, les autorités locales et régionales, les mairies, les partis politiques, les syndicats, les
entreprises, les organisations fédératrices (comme le Trade Union Congress, la Confederation of British Industry ou l’Union Européenne), ou encore les organisations non-gouvernementales, à l’intérieur même des lobbies, est ainsi plus ou moins transparent selon la tradition, la politique et les mœurs de ces instances.

Le travail présenté ici, sans prétendre être exhaustif, nous amène à examiner les rapports de pouvoir, les stratégies diverses, les conflits d’intérêts, la négociation et les compromis, la transparence ou non de la démocratie élective et les pouvoirs occultes qui s’y exercent. Certains épisodes parlementaires évoqués dans ce volume – les débats sur Maastricht en 1993, sur l’Irak en 2003, sur les droits du citoyen et les libertés individuelles en 2005 – illustrent ce propos. Ces questions, posées depuis une vingtaine d’années, ont suscité un
débat de fond sur la réforme des institutions britanniques, réforme qui concerne plusieurs composantes de la constitution, comme en témoignent les réformes entreprises depuis dix ans par le gouvernement Blair. Celles-ci comprennent la décentralisation des pouvoirs, « devolution », (1998), les droits de l’homme (1998), la Chambre des Lords (1999), la gestion des partis politiques et des élections (2000), l’accès à l’information (2000), le pouvoir judiciaire (2005). Un certain nombre de ces réformes sont évoquées directement ou indirectement dans les contributions qui suivent, toutes liées par la même interrogation sur les lieux de pouvoir dans une démocratie moderne. On évoquera tour à tour les composantes du pouvoir politique que sont les partis politiques, l’administration centrale et les nouvelles institutions démocratiques mises en place dans les régions depuis 1998.

Depuis la parution de ce numéro en 2008, les réformes constitutionnelles continuent au Royaume-Uni.

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Lords’ Constitutional Reform Committee 2010

  • 1  Thème du XXe congrès de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur (SAES) tenu en Avignon (…)
  • 2  Cambridge International Dictionary of Idioms, 1998.
  • 3  Le terme ‘couloirs du pouvoir’ est cependant utilisé par Yvan Levaï, La République des mots : De M (…)
  • 4  (1905–1980) Physicien à l’université de Cambridge, haut fonctionnaire responsable de la sélection (…)
  • 5  C.P. Snow, Corridors of Power, Londres, Macmillan, 1964 (Penguin, 1966), 7, Author’s note to the o (…)
  • 6 Times Literary Supplement, 7 September 1956, 524 voir Nicholas Tredell, “Corridors of Power”, The L (…)
  • 7  Il n’est pas du ressort de ce présent volume d’examiner ce point particulier. Les think tanks font (…)
  • 8  Selon le Online Etymology Dictionary le sens de « grande entrée d’un bâtiment public » du terme lo (…)

L’abolition de l’esclavage au Royaume-Uni : débats et dissensions

http://www.images.hachette-livre.fr/media/imgarticle/SEDES/2010/9782301000606-V.jpgL’abolition de l’esclavage au Royaume-Uni 1787-1840 : débats et dissension  / The abolition of slavery in Britain 1787-1840 : debate and dissension. Paris, Sedes, 2009. Ouvrage dirigé par Susan Finding, Professeur à l’université de Poitiers.

Entre 1787 et 1840 le Royaume-Uni et ses colonies connaissent une longue lutte entre partisans et opposants de la traite des esclaves et de l’esclavage. C’est ce combat, souvent intense, parfois violent, qu’étudient les contributions françaises et internationales réunies dans cet ouvrage. Leurs analyses portent sur le climat moral et intellectuel au Royaume-Uni à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Des thèmes particuliers et des cas d’études spécifiques sont abordés : les évangélistes, les baptistes, les femmes militantes de la cause abolitionniste, le port esclavagiste de Bristol, l’ex-esclave Equiano, le poète Coleridge, le réformateur Wilberforce, le débat économique.  À la croisée de plusieurs disciplines (études anglaises, histoire des idées, sciences politiques) cet ouvrage est destiné aux étudiants préparant le concours, ainsi qu’à tous ceux qui s’intéressent à la civilisation anglophone.

Pour une revue de cet ouvrage voir Notes de lecture : Révauger Cécile   lien XVII-XVIII. Revue de la société d’études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles,     Année   2011,    Volume   68,    Numéro   68,   pp. 203-205.

A collection of essays from scholars worldwide dealing with the issues concerning the context and content of the debates in Britain and its colonies during the fifty year struggle to implement the abolition of the slave trade and the institution of slavery from 1787 to 1840. Scholars from Australia, Britain, France, and the United States examine the moral and intellectual climate of late-eighteenth and early-nineteenth century Britain. Themes include the Enlightenment, religion and romanticism, ethics and politics, transatlantic influences and abolitionist discourse. Case studies analyse particular aspects: the Evangelicals, the Baptists, women abolitionists, black Bristol, Equiano the former slave, Coleridge the poet, Wilberforce the reformer, the economic debate.  At the crossroads between English Studies, History, the History of Ideas and Politics, it will be of interest to students and scholars studying English literature and English-speaking cultures, the social, intellectual and political history of Britain and the Caribbean, and cross-cultural and transdisciplinary transfers.

John Briggs, Professor, Theology Department, University of Oxford.
Vernon Burton, Emeritus Professor of History, African American Studies, andSociology, University of Illinois.
John Coffey, Professor of Early Modern History, University of Leicester.
Deirdre Coleman, Robert Wallace Chair of English, University of Melbourne.
Laurent Curelly, Maître de conférences en civilisation britannique, Université de Haute-Alsace.
Madge Dresser, Reader in History, University of West England.
Susan Finding, Professeur de civilisation britannique, Université de Poitiers.
Trevor Harris, Professeur de civilisation britannique, Université François Rabelais, Tours.
Peter Kitson, Professor of English, University of Dundee.
Mason I. Lowance, Professor of English, University of Massachussetts, Amherst.
Lawrence McDonnell, Lecturer in History, Iowa State University, Ames, IA.
Clare Midgely, Professor of History, Sheffield Hallam University.
Veront M. Satchell, Senior Lecturer in History and Archeology, University of the West Indies, Kingston, Jamaica.
Troy Smith, NCSA, University of Illinois, Urbana-Champagne.
Timothy Wheelan, Professor of English Studies, Georgia Southern University.

Introduction (Susan Finding)

11 septembre : témoignages américains sur le campus

La Nouvelle République, 9 septembre 2011.

Joël Maybury, consul des États-Unis à Bordeaux, et Ted Widmer, historien et ancien conseiller de Bill Clinton, se sont exprimés sur les attentats.

Ted Widmer et Joël Maybury entourés de Susan Finding, Christelle le Billan et Saïd Ouaked, maîtres de conférence. (Légende photo parue avec l’article non reproduite ici).

Ils font face à des étudiants, des chercheurs. Ils racontent le 11 septembre 2001, les conséquences des attentats terroristes qui plongèrent le pays dans le deuil. Hier, l’université de Poitiers a reçu Joël Maybury, consul des États-Unis à Bordeaux, et Ted Widmer, historien de la Brown University et ancien conseiller de Bill Clinton, dans le cadre d’un colloque sur le thème « Le 11 septembre 2001 dans le monde : politiques, cultures, identités. » Un colloque organisé par une fédération de laboratoires de recherche et d’enseignement universitaires en Limousin, Poitou-Charentes. « Cette manifestation fait partie d’un projet de recherche en civilisations contemporaines, explique Susan Finding, directrice du laboratoire de Poitiers. Le 11 Septembre est un cas d’étude intéressant dans la gestion de la crise et l’après conflit. »

Dans la salle de conférence, la voix de Joël Maybury s’élève. Ce 11 septembre, il suivait une formation à quelques centaines de mètres du Pentagone, à Washington, quand les sirènes, les bruits d’explosion, ont envahi l’espace. « Et puis il y a eu un grand silence. Nous entendions les oiseaux chanter. » Les États-Unis ont subi de lourdes pertes. « Mais
le peuple américain est fort. Il a su se relever »,
souligne le consul.

« Il est important de se souvenir, affirme Ted Widmer. Mais c’est aussi très difficile car ces attentats font encore partie de notre présent. » Même si cet événement s’apprête à entrer dans l’Histoire. Ted Widmer en est bien conscient. « Les Américains ont puni ces attentats par l’élimination de Ben Laden, reprend l’historien. Un criminel a été condamné et nous en éprouvons du soulagement. » La commémoration du dixième anniversaire des attentats devrait permettre de tourner une dernière page. « Le président Obama va honorer ce jour, commente Ted Widmer. C’est un homme porté par de bonnes intentions. Il devrait permettre au peuple américain d’écrire un nouveau chapitre. »

Magalie Lépinoux