Brexit, souveraineté nationale et mondialisation

Il y a un an, nous annoncions la sortie d’un numéro de l’Observatoire de la société britannique consacré à la question de l’Economie britannique et le Brexit.

concept créateur d'illustration de brexit, ballon volant avec l'ue de l'union européenne et le drapeau britannique du royaume-uni sur le fond blanc. - brexit photos et images de collection

La finalité de la décision acquise depuis quelques semaines, la mise en ligne du numéro de décembre 2019, et la sortie du numéro de décembre 2020 de la revue, dédié à nouveau à la question, BREXIT AND ITS DISCONTENTS/ LE BREXIT, UN MALAISE SANS FIN ? sous la direction de Margaret Gillespie, Philippe Laplace & Michel Savaric, nous incite à republier l’introduction du numéro rédigé il y a douze mois.

Brexit, souveraineté nationale et mondialisation, Susan Finding, Observatoire de la société britannique, 24 | 2019 : L’économie britannique et le Brexit, p. 15-28  https://doi.org/10.4000/osb.3146

Depuis l’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne en janvier 1973, un certain nombre de britanniques n’ont cessé de penser que l’entrée dans la CEE a eu un impact négatif sur l’économie du pays. Le passage au système métrique, décidé dès 1965, n’a fait que renforcer l’idée que l’économie de la première nation industrielle, son système impérial de poids et de mesures, tous deux séculaires, sont menacés par cette participation. Dans l’esprit de nombreux britanniques la décimalisation de la monnaie, à partir de février 1971, a contribué à la vision négative de l’impact, notamment sur la flambée des prix1. La demande – il y a quarante ans – d’une renégociation de la contribution britannique au budget européen par le nouveau Premier ministre, Margaret Thatcher, et ses déclarations péremptoires concernant le déficit démocratique des institutions européennes, reflétaient et entretiennent encore ce sentiment. En 2016, la contribution budgétaire britannique à l’Union européenne a été utilisée comme l’un des principaux arguments de la campagne en faveur du Brexit, ses partisans prétendant que les 350 millions de livres sterling hebdomadaires versés à l’UE – chiffre contesté – seraient consacrés au système public de santé (NHS), institution emblématique du système social britannique. Si l’entrée du Royaume-Uni dans l’union douanière, puis dans l’union politique et sociale, a posé problème aux britanniques, sa sortie, près de cinquante ans plus tard, ne pose pas moins de questions, notamment à propos son impact sur l’économie.

  • 2 Timothy Whitton (dir.), Le Royaume-Uni de Theresa May, Observatoire de la société britannique, 21, (…)
  • 3 Les coordinateurs de ce numéro adressent leurs remerciements aux laboratoires MIMMOC (EA 3812) et C (…)

Après un numéro de l’Observatoire de la société britannique consacré aux défis auxquels Theresa May devait faire face en accédant à la tête de l’exécutif en juin 2016, et deux numéros de la Revue française de civilisation britanniques sur le référendum de juin 2016 et les élections législatives de 20172, élections dont le Premier ministre espérait qu’elles lui donneraient une plus grande majorité et les coudées franches – mais qui en réalité ont produit un parlement sans majorité, incapable de dégager un consensus sur la difficile négociation des conditions du départ –, le numéro présent se penche sur l’économie britannique avant et après le Brexit et sur certaines questions épineuses qui se sont posées depuis le 23 juin 20163. L’éventuel impact de la sortie de l’UE sur l’économie britannique a peu joué dans la décision les électeurs de voter en faveur du Brexit, si ce n’est la fameuse contribution du Royaume-Uni à l’Union européenne, largement utilisée par les partisans du départ. Le gouvernement ne semble pas davantage avoir mesuré les conséquences économiques en déclenchant l’Article 50.­­­ Il semble toutefois que les conséquences économiques de cette décision politique soient multiples et profondes.

  • 4 Les auteurs des articles dans ce numéro se trouvent dans la même position – bien moins grave certes (…)

À l’aune d’une nouvelle ère de relations internationales pour la Grande-Bretagne, une ère de reconfigurations politiques, sociales et économiques, sont réunis dans ce numéro des articles qui analysent l’impact du « Brexit ». Depuis le résultat-surprise du référendum de juin 2016, une épée de Damoclès est suspendue au-dessus du Royaume-Uni. Les articles ont été rédigés pendant l’hiver 2018-2019, et révisés entre le moment où le parlement britannique a rejeté l’accord négocié entre le gouvernement britannique et l’Union européenne, le 15 janvier 2019, et la fin du délai imposé par l’activation de l’Article 50 par le Premier ministre, initialement le 29 mars 2019 (‘B-Day’). Ce délai se prolonge, prorogé jusqu’au 12 avril à cause de l’impasse à Westminster, et de nouveau, début avril, jusqu’au 30 octobre 2019. Ne souhaitant pas attendre le dénouement de la crise politique, constitutionnelle et existentielle que le résultat du referendum a déclenchée4, — ces lignes ont été rédigées en mars 2019, avant les atermoiements du départ de Theresa May et le choix de son successeur à la tête du Parti conservateur, et par conséquent du gouvernement — le présent numéro fait le point sur les débats autour de certaines questions économiques soulevées par la perspective de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le Brexit, quel que soit son format, — même si l’accord négocié est finalement voté, et même si le processus est arrêté ou si un délai supplémentaire pour aboutir à une sortie est demandé, et accordé — ne manquera pas d’avoir des répercussions sur un certain nombre d’institutions, de politiques et de méthodes de fonctionnement européens. En attendant de savoir l’accord négocié, signé par le Royaume-Uni et l’Union européenne, est avalisé par le parlement (Deal ou No Deal ?), ou si une deuxième consultation du peuple sous forme de référendum ou d’élections législatives s’avère nécessaire, les acteurs de tous les secteurs économiques ont conduit des analyses prospectives, évalué les ajustements nécessaires et élaboré des plans pour faire face aux difficultés constatées : indisponibilité de main d’œuvre immigrée, délais de livraison prolongés, formalités administratives accrues, tarifs douaniers entraînant des coûts supplémentaires, valeur de la livre sterling incertaine, subventions agricoles évaporées… Les stratégies envisagées vont du déménagement du siège social dans un pays européen (secteur bancaire) où ailleurs (Dyson à Singapour ; Honda ; BMW pour la Mini) à la négociation bilatérale avec les autorités du pays concerné (Eurostar), de la création de stocks supplémentaires (fournitures, médicaments) à la création de filières de transport et de stockage dédiées (NHS, ferrys trans Manche)5. Devant les incertitudes quant au dénouement de la crise et sur la durée des négociations et des tractations parlementaires, de nombreux représentants de l’industrie et du commerce sont intervenus publiquement pour avertir le gouvernement des conséquences négatives qui se faisaient déjà sentir6.

Les articles dans ce numéro se classent dans trois catégories principales : le Royaume-Uni dans son ensemble ; le devenir de l’économie des régions à gouvernance autonome (Écosse et Irlande du nord) ; et le secteur financier. Les contributions font ressortir des questions fondamentales sur les prémices et le fonctionnement de la société britannique : la philosophie politique qui la sous-tend, la place des services et le poids de la finance dans l’économie britannique, les relations internes au Royaume entre les régions, et les relations extérieures du pays, sur le plan politique et économique. L’impact sur les relations extérieures ne se limite pas aux relations avec l’UE, mais aussi, conséquence du poids du secteur de la finance, avec les États-Unis.

Le Brexit et le Royaume-Uni : questions de philosophie politique

Les trois premiers articles envisagent le Royaume-Uni dans son ensemble et traitent de questions relevant de la philosophie politique et sociale. Céline Lageot retrace le processus constitutionnel de sortie de l’UE du Royaume-Uni. Ce faisant elle rappelle l’importance constitutionnel du principe de souveraineté parlementaire :

Alors que le Gouvernement a cru pouvoir passer outre le consentement du Parlement pour la sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne, les juges de la Cour suprême sont venus arbitrer le conflit dans l’affaire Miller en janvier 2017, en rappelant la plénitude du principe de souveraineté parlementaire. Non seulement, et nonobstant le résultat du référendum de juin 2016, le Parlement a dû donner son approbation au déclenchement de la procédure de sortie, mais il devra en définitive autoriser la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Ce principe a mené, tant bien que mal, aux votes indicatifs du 26 mars 2019 censés faire connaître ce que le parlement, souverain, après avoir rejeté à plusieurs reprises l’accord ramené de Bruxelles par le Premier ministre, Theresa May, accepterait comme solution. Cette consultation a révélé surtout les profonds désaccords au sein des deux principaux partis politiques, et, par conséquent, n’a pu dégager une majorité en faveur d’aucune des propositions alternatives.

Dans sa contribution, Emma Bell souligne les principes qui prévalent chez les tenants du Brexit et les conséquences qui en découlent :

Bien que le Brexit soit parfois considéré par la gauche comme une opportunité de tirer un trait sur le néolibéralisme, notamment en facilitant la renationalisation des services publics, la droite du parti conservateur britannique le voit comme une vraie occasion de montrer la voie en matière de déréglementation afin de créer une utopie néolibérale au Royaume-Uni. […] Cependant, bien que la création d’une utopie néolibérale après le Brexit soit irréalisable, « le néolibéralisme réellement existant » devrait perdurer, les incertitudes économiques du Brexit plaçant les grandes entreprises dans une position de force vis-à-vis du gouvernement britannique.

L’expansion du secteur des services dans les quarante années précédant la crise de 2007, quasiment depuis l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE, a été significative. Si on ne peut imputer ce développement à l’adhésion au marché commun, la transformation de l’économie britannique suite au déclin industriel, accompagne l’expansion des échanges commerciaux avec l’Europe. Aujourd’hui, les services dominent l’économie et la vie des britanniques – les chiffres de 2016 montrent que 80 % des emplois sont dans les services publics et privés et seulement 12 % dans l’industrie, 1.5 % l’agriculture7. La place des services privés, et en particulier des services financiers, sera examinée dans des articles de la troisième partie. Louise Dalingwater analyse un aspect de l’impact du Brexit sur un pan du secteur public, le service public de santé :

L’un des défis les plus importants du post-Brexit est celui de la capacité du système britannique de santé publique (National Health Service) à retenir du personnel de santé qualifié. Le NHS a recours à des travailleurs étrangers pour combler le déficit chronique en personnel. Cet article montre pourquoi le NHS connaît actuellement une crise de recrutement et souligne comment la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait aggraver le problème. Il examine ensuite l’impact potentiel du Brexit sur la présence de personnel européen dans le NHS. L’article examine pourquoi une évaluation de l’effet du Brexit sur cette crise de recrutement est difficile à effectuer. Enfin, il analyse les politiques mises en place par le Gouvernement britannique pour tenter de limiter les départs du personnel et pour remédier à la crise de recrutement.

La politique d’immigration du gouvernement conservateur aurait un effet négatif important sur l’économie, d’après des rapports officiels qu’on a tenté de garder secrets8. Si les politiques d’immigration ne sont pas directement liées à la sortie de l’UE, la perception du public et du personnel du NHS provenant de l’UE font ce lien entre les deux. Mieux contrôler ses frontières et l’immigration, on se le rappellera, fut un des arguments brandis par la campagne en faveur du Brexit.

Le Brexit et les régions à gouvernance autonome : les cas de l’Écosse et de l’Irlande du nord

  • 9 Ian Jack, « North to south, the seeds of division in Brexit Britain were sown long ago », The Guard (…)
  • 10  Sur Londres, voir Berbéri, C., « Londres : une ville plus favorable à l’euro que les autres villes (…)

Le résultat du référendum a souligné les faiblesses des relations inégales entre les différentes parties – régions et nations – du Royaume-Uni. Le décalage entre les régions anglaises ayant voté en faveur de l’UE – méridionales, prospères, cosmopolites – et les régions anglaises ayant voté en faveur du Brexit – au nord, au taux de chômage et de pauvreté élevé – reprend la division centenaire entre le nord industriel et le sud, centre administratif9, entre les régions et nations ‘périphériques’ et le centre du pouvoir, le cœur du Royaume – l’Angleterre et Londres10. Le résultat souligne également les attentes très différentes des nations composant l’Union et fait écho à l’évolution des vingt dernières années vers une autonomie plus grande de l’Écosse, mais aussi, dans une certaine mesure, du pays de Galles, et de l’Irlande du nord.

  • 11 Site officiel de l’exécutif gallois : What impact will Brexit have on the Welsh economy? 13 April 2 (…)

On s’attend à ce que l’économie galloise soit touchée par le Brexit : au niveau de son PNB, du commerce, de l’investissement et des emplois. Entre trois scénarios possibles évoqués en 2018, le plus couteux pour l’économie serait une économie sans accord avec l’UE entièrement livrée aux règlementations de l’Organisation mondiale du commerce. Le moins couteux serait le statut quo (pas de Brexit), avec un accord type CETA comme solution intermédiaire11. En accord avec ces estimations, le 4 décembre 2018, l’Assemblée galloise s’est positionnée en adoptant une motion qui rejetait l’accord obtenu par le Premier ministre britannique, et proposait que le Royaume-Uni reste au sein de l’Union douanière et du marché commun. Ce vote n’a de valeur que symbolique, mais indique, une fois de plus, l’écart entre le gouvernement britannique – Tory – et les gouvernements autonomes de ces nations, ici, l’exécutif gallois travailliste.

En Écosse, on est tout aussi préoccupé par les retombés économiques de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Selon Gilles Leydier :

Le débat autour des enjeux économiques résultant du Brexit s’est déroulé en Écosse dans un contexte politique particulier, en raison notamment du vote largement majoritaire exprimé par les Écossais en faveur du « Remain » ; mais aussi de la revendication exprimée par le gouvernement nationaliste d’un traitement spécifique du cas écossais dans le cadre des négociations engagées avec les institutions européennes ; et, enfin, de la question posée par le rapatriement des compétences exercées conjointement par l’UE et les institutions décentralisées vers le territoire britannique.

Sa contribution « analyse comment les enjeux économiques ont alimenté le débat politique autour de l’autonomie écossaise au sein du Royaume-Uni et de la perspective indépendantiste, dans un climat général d’incertitude et d’inquiétudes multiples face aux conséquences attendues du Brexit. »

  • 12 Marie-Claire Considère-Charon, « Brexit à l’irlandaise : vers la remilitarisation de la frontière ? (…)

En Irlande du nord, la situation est compliquée par d’autres facteurs. Philippe Cauvet analyse les retombées constitutionnelles et politiques du résultat du référendum britannique dans ce territoire en des termes qui replacent le débat dans la longue durée. La frontière entre le Royaume-Uni et l’Irlande, seule frontière terrestre de chacun des deux pays, pose des difficultés qui ne sont pas seulement économiques et administratives. Elle reste une question fondamentale depuis l’indépendance de l’Irlande, il y a un siècle. Le Brexit aura des conséquences du Brexit sur les relations entre les communautés en présence, conséquences qui pourraient même aller jusqu’au retour d’un contrôle militaire de la zone frontalière12. Selon Philippe Cauvet, le problème que pose la frontière est dû aux failles inhérentes à l’accord de paix. Ces failles seraient de deux ordres, l’une étant la nature du partage des pouvoirs, qui, au lieu de contribuer à la construction de relations de confiance et d’un consensus, a renforcé la polarisation sectaire en Irlande du nord ; l’autre faille se situant au niveau de la définition constitutionnelle incomplète des rôles du Royaume-Uni et de l’Irlande comme co-garants de l’Accord du Vendredi Saint.

  • 13 European Committee of the Regions, Assessing the exposure of EU27 regions and cities to the UK’s wi (…)

En élargissant la perspective au-delà des régions britanniques, le Brexit ne sera pas sans conséquences pour plusieurs régions européennes ayant un fort niveau d’échanges commerciaux avec le Royaume-Uni. Selon un rapport de mars 2018 par le Conseil européen des régions, à part les régions irlandaises, qui seraient impactées au même niveau que le Royaume-Uni, en raison de leur forte intégration économique, des régions néerlandaises, belges, françaises (la Bretagne et les Hauts-de-France particulièrement dans le domaine de la pêche), mais aussi italiennes et espagnoles, seraient particulièrement exposées aux conséquences économiques du retrait du Royaume-Uni de l’UE. Le rapport détaille les secteurs économiques qui seraient les plus touchées : les secteurs de l’automobile, l’agriculture, l’alimentaire, la chimie et l’industrie13.

Le Brexit et le secteur de la finance

Un secteur en particulier au Royaume-Uni, celui de la finance, a été un des premiers à se soucier des effets du Brexit sur les échanges. C’est ainsi que trois articles se penchent sur les questions financières – en examinant tour à tour l’impact sur la prédominance de la « City » dans la finance mondiale, sur les relations trilatérales Royaume-Uni – Europe – États-Unis, et sur les conséquences monétaires pour l’ensemble.

  • ‘Next Steps in the “Special Relationship” – Impact of a US-UK Free Trade Agreement’, Testimony by D (…)
  • La ville globale – New York – Londres – Tokyo, chez Descartes, 1996. Voir le résumé de son parcours (…)

 « Depuis des décennies, le Royaume-Uni a été le portail stratégique vers l’UE pour les entreprises et institutions financières américaines14 » selon Daniel S. Hamilton, professeur à John Hopkins University, specialiste des relations commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis. C’est ainsi que les relations entre les Londres et New York, centres financiers historiques, villes « bi-moteurs de l’économie mondiale » selon l’expression de Saskia Sassen15, sont l’objet de l’article de Martine Azuelos :

Alors que le danger que représente le Brexit pour Londres en tant que place tournante de la finance mondiale a suscité beaucoup d’inquiétudes, ses effets potentiels sur les liens étroits existant entre Londres et New York, et que suggère la création du néologisme « NY-LON », ont fait couler beaucoup moins d’encre. C’est de cette deuxième question que traite cet article, en la replaçant dans le contexte plus large des débats sur la « relation spéciale » entre l’économie du Royaume-Uni et celle des Etats-Unis et sur le rôle des places financières dans le processus de mondialisation. La première partie met l’accent sur la centralité des investissements directs étrangers (IDE) et de la finance dans la relation entre les deux économies nationales et sur le rôle qu’ont joué les deux places de Londres et de New York dans la mondialisation. La deuxième partie définit « l’espace de flux » constitué par les deux villes globales jumelles et les fondements institutionnels qui sous-tendent ces flux en s’attachant à démontrer que la mondialisation est « enchâssée » dans l’espace que constitue NY-LON et dans les institutions qui s’y sont développées. En se fondant sur ce cadre d’analyse, la troisième partie fournit quelques pistes permettant de comprendre quels pourraient être les effets du Brexit sur NY-LON et sur la mondialisation.

Se centrant plutôt sur Londres, l’article de Nicolas Sowels souligne les principaux défis posés par le Brexit aux services financiers basés au Royaume-Uni et les défis qui existent également pour l’Union européenne. Il soutient que :

« les institutions financières ayant anticipé la possibilité d’un Brexit sans accord, les risques les plus graves d’instabilité financière sont moindres. Cependant, à long terme, le Brexit soulève des problèmes réglementaires importants, car l’accès au marché européen fondé sur « l’équivalence » sera beaucoup plus difficile que l’accès automatique actuel fondé sur la reconnaissance mutuelle et les « droits de passeport ». Ce processus engendrera des côuts pour le Royaume-Uni comme pour l’UE. »

Les risques d’instabilité économique pourraient être évitées par la planification, pour l’instant, laissée aux bons soins des entreprises, mais peu assurée par le gouvernement, préoccupé par l’obtention d’un accord sur les conditions de sortie.

  • 16 Report by the Comptroller General and Auditor General. Cabinet Office: Civil Contingencies Secretar (…)

À partir de juin 2018 – certains diront tardivement – le gouvernement a affecté un nombre important de fonctionnaires (6,000) à cette tâche, nommée ‘Operation Yellowhammer’, à laquelle 1.5 milliard de livres sterling ont été alloués. Devant la possibilité grandissante d’une sortie sans accord avec l’UE, un rapport établi par les services d’audit, publié en mars 2019, fait état des zones de risques de perturbation pour lesquels des plans devaient être mis en œuvre : les transports, les frontières (personnes et marchandises), la santé, l’énergie (et autres industries « critiques », dont les télécommunications), l’alimentation et l’eau, les britanniques dans l’UE, le droit, la finance, l’Irlande du nord, les territoires outre-mer et dépendances britanniques (y compris Gibraltar), la sécurité nationale16. On notera que plusieurs de ces domaines (droit, santé, finance, Irlande du nord) font l’objet d’analyses dans ce numéro.

Adoptant encore cette double perspective d’analyse des conséquences intérieures et extérieures de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, Christian Aubin et Ibrahima Diouf analysent « Les conséquences monétaires du Brexit » pour le Royaume-Uni, pour l’Union européenne, et pour la zone euro :

« Même si le Royaume-Uni n’appartient pas à la zone euro, le Brexit a des conséquences monétaires qui ne doivent pas être ignorées. Les inquiétudes liées à la sortie de l’UE ont fortement affecté la monnaie britannique. L’impact prévisible du Brexit sur l’activité économique conduit la Banque d’Angleterre à adapter sa politique monétaire pour arbitrer entre stabilité monétaire et stabilité réelle. Enfin, la fragmentation financière induite par le Brexit peut entraîner un dysfonctionnement de la zone euro. »

Dans cette perspective, peut-on encore parler d’une économie « nationale » ? Le discours politique concernant la question de souveraineté nationale semble bien faible lorsqu’on se rend compte de cette imbrication des économies. Le paradoxe réel que l’ensemble de ces contributions souligne est celui de la difficile réconciliation entre, d’une part, l’indépendance et la souveraineté nationale, et, d’autre part, l’interdépendance et les échanges commerciaux dans l’économie mondialisée, et, en fin de compte, entre le politique et l’économique.

Notes:

1 Voir par exemple, Dominic Sandbrook, dans le quotidien conservateur, le Daily Mail, 31 janvier 2011, « The day Britain lost its soul. How decimalisation signalled the demise of a proudly independent nation ».

2 Timothy Whitton (dir.), Le Royaume-Uni de Theresa May, Observatoire de la société britannique, 21, 2018. Signalons également deux numéros de la Revue française de civilsation britannique : Karine Tournier-Sol (dir.) Le Référendum sur le Brexit du 23 juin 2016, Revue française de civilisation britannique, XXII-2, 2017 ; Stéphanie Bory, Fiona Simpkins, Le Brexit et les élections législatives britanniques de 2017, Revue française de civilisation britannique, XXIII-2, 2018.

3 Les coordinateurs de ce numéro adressent leurs remerciements aux laboratoires MIMMOC (EA 3812) et CECOJI (EA 7353) de l’Université de Poitiers, au Centre de recherches en civilisation britannique (CRECIB) et aux collègues qui ont participé à la journée d’études tenue à la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société de Poitiers (USR 3565).

4 Les auteurs des articles dans ce numéro se trouvent dans la même position – bien moins grave certes – que les britanniques, chefs d’entreprise, simples citoyens, vacanciers, qui ont dû remettre sans cesse des décisions importantes devant l’impossibilité de prédire l’avenir ou de savoir quelle réglementation sera en vigueur à court ou à moyen terme.

5 https://www.theguardian.com/politics/2018/dec/30/food-prices-to-finance-what-a-no-deal-brexit-could-mean-for-britain.

6 Mike Hawes, président de la Society of Motor Manufacturers and Traders, Colin Stanbridge, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Londres, The Guardian, 15 janvier 2019 ; Tom Enders, Airbus CEO urges UK decision makers to avoid no-deal Brexit, Airbus, 24 January 2019, https://www.airbus.com/search.video.html?page=3&lang=en&newsroom=true.

7 https://www.bls.gov/emp/ep_table_201.htm.

8 Peter Walker and Anushka Asthana, « Second Brexit analysis leak shows harm of tighter migration rules », The Guardian, 31 janvier 2018.

9 Ian Jack, « North to south, the seeds of division in Brexit Britain were sown long ago », The Guardian, 2 février 2019.

10  Sur Londres, voir Berbéri, C., « Londres : une ville plus favorable à l’euro que les autres villes du Royaume-Uni ? », Observatoire de la société britannique [En ligne], 11 | 2011, http://journals.openedition.org/osb/1187 ; DOI : 10.4000/osb.1187.

11 Site officiel de l’exécutif gallois : What impact will Brexit have on the Welsh economy? 13 April 2018, https://seneddresearch.blog/2018/04/13/what-impact-will-brexit-have-on-the-welsh-economy/. ″The scenario simulations reveal that Brexit will lead to the imposition of costs, either through the imposition of tariffs or the loss of preferential access to the single market. The impact on the Welsh economy will be felt via reductions in GDP, GDP per capita, trade, investment and employment. The least costly outcome for Wales is if the status quo can be held to for as long as possible. The next best or next least worst is the conclusion of a CETA type agreement by the EU. The most costly is a Brexit based on WTO rules.

12 Marie-Claire Considère-Charon, « Brexit à l’irlandaise : vers la remilitarisation de la frontière ? », Observatoire de la société britannique [En ligne], 22 | 2018, mis en ligne le 01 mai 2019, consulté le 02 mars 2019. URL : http://journals.openedition.org/osb/2721; DOI : 10.4000/osb.2721.

13 European Committee of the Regions, Assessing the exposure of EU27 regions and cities to the UK’s withdrawal from the European Union, ECON Commission, 14 March 2018.

14 ‘Next Steps in the “Special Relationship” – Impact of a US-UK Free Trade Agreement’, Testimony by Dr. Daniel S. Hamilton, U.S. House of Representatives, Joint Hearing by the Subcommittee on Terrorism, Non-Proliferation and Trade Subcommittee on Europe, Eurasia and Emerging Threats of the Committee on Foreign Affairs, February 1, 2017, p. 4.

15 La ville globale – New York – Londres – Tokyo, chez Descartes, 1996. Voir le résumé de son parcours dans l’éloge prononcé lors de l’attribution du Doctorat honoris causa à l’Université de Poitiers : https://journals.openedition.org/mimmoc/585.

16 Report by the Comptroller General and Auditor General. Cabinet Office: Civil Contingencies Secretariat. Contingency preparations for exiting the EU with no deal. National Audit Office, HC 2058, 12 March 2019. Suivant le report, en avril 2019, de la date de sortie de l’UE au 1er novembre, les fonctionnaires detaches à la planification des mesures d’urgence ont été renvoyés à leur ministères d’origine, et la planification d’urgence abandonnée. Richard Johnstone, ‘Brexit: Whitehall churn means government may never be as ready again for no deal, says IfG’, Civil Service World, 5 juin 2019.

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Pour citer cet article

Référence papier

Susan Finding, « Introduction
Brexit, souveraineté nationale et mondialisation », Observatoire de la société britannique, 24 | 2019, 15-28.

Référence électronique

Susan Finding, « Introduction
Brexit, souveraineté nationale et mondialisation », Observatoire de la société britannique [En ligne], 24 | 2019, mis en ligne le 01 mai 2020, consulté le 15 janvier 2021. URL : http://journals.openedition.org/osb/3146 ; DOI : https://doi.org/10.4000/osb.3146

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L’économie britannique et le Brexit

Vient de paraître:

L’économie britannique et le Brexit, sous la direction de Susan Finding, Revue L’Observatoire de la société britannique n°24, Septembre 2019, 190 pages

Résumé

À l’aune d’une nouvelle ère de relations internationales pour le Royaume-Uni, une ère de reconfigurations politiques, sociales et économiques, sont réunis dans ce numéro des articles qui analysent l’impact sur l’économie britannique de la sortie du pays de l’Union européenne, le « Brexit ». Le présent numéro fait le point sur les débats autour de certaines questions économiques soulevées par la décision et le processus du Brexit. Les articles dans ce numéro se classent dans trois catégories principales : le Royaume-Uni dans son ensemble ; le devenir de l’économie des régions à gouvernance autonome (Écosse et Irlande du nord) ; et le secteur des finances. Les contributions font ressortir des questions fondamentales sur le plan politique et économique : la philosophie politique qui sous-tend la société britannique, la place des services et le poids de la finance dans l’économie britannique, les relations internes au Royaume entre les régions, et les relations extérieures en dehors de l’UE, en particulier avec les États-Unis.

Les contributions publiées sont le fruit d’une journée d’étude tenue à Poitiers en novembre 2018: programme Brexit

Sommaire

Gabriel Siles-Brügge, Préface / Le Brexit : incertitudes et contradictions

Susan Finding (Poitiers, MIMMOC), Introduction  / Brexit, souveraineté nationale et mondialisation

Céline Lageot (Poitiers, CECOJI), Le processus constitutionnel de sortie de l’UE du Royaume-Uni               

Emma Bell (Savoie, TRIANGLE), Brexit : Towards a neoliberal real utopia?                                                

Louise Dalingwater, (Paris3, CERVEPAS), NHS staffing shortages and the Brexit effect

Gilles Leydier (Toulon, BABEL), ‘Don’t panic but do worry’ : L’Écosse et les enjeux économiques du Brexit

Philippe Cauvet (Poitiers, MIMMOC), ‘It’s not just the economy, stupid !’ Brexit, the Good Friday Agreement and the Irish border conundrum

Nicolas Sowels (Paris1, CREC), Brexit and Financial Services : the Major Sticking Points                  

Martine Azuelos (Paris3, CERVEPAS), The London-New York Nexus in the Shadow of Brexit

Christian Aubin, Ibrahima Diouf (Poitiers, CRIEF), Les conséquences monétaires du Brexit                                                      

 

L’histoire institutionnelle des études de ‘civilisation britannique’ en France

Lors de la Journée d’études ‘Théories et épistémologie de la civilisation’,organisé à la MSHS, à Poitiers, le 5 avril 2019, par la FE2C (Fédération pour l’étude des civilisations contemporaines) réunissant des enseignants-chercheurs des universités de Poitiers, La Rochelle, Limoges et Orléans, j’ai présenté « L’histoire institutionnelle des études de ‘civilisation britannique’ en France ».

La présente contribution est une approche institutionnelle des études de civilisation dans le domaine des études anglophones en France fondées par Monica Charlot, professeur à Paris III. Agrégée d’anglais dès 1959, elle enseignait à l’Institut d’études politiques, où son mari, Jean Charlot fut un éminent politologue. La notice qui lui est consacrée dans Le Monde à son décès en 2006, « pionnière, en France, des études de civilisation, surmontant les murs qui séparent les domaines du savoir en sciences humaines (histoire, philosophie, sciences politiques, économie). Elle est ainsi la première à soutenir une thèse de civilisation à proprement parler. » Sa thèse, La Démocratie à l’anglaise, publié en 1972, dans le droit fil des études sur la spécificité du Royaume-Uni, reprend ainsi le flambeau des auteurs français qui cherchait à comprendre les institutions et l’idéologie du monde anglo-saxonne, à commencer par De Tocqueville, André Maurois, et, plus récemment, les historiens Roland Marx et François Bédarida.

Sous l’impulsion de Monica Charlot, la ‘civilisation’ devient une sous-discipline des études anglaises en France, notamment dans les concours et dans les formations universitaires[1], différenciée des deux autres sous-disciplines reconnues : la littérature et la linguistique. Elle est à l’origine, en 1973, de la création du CRECIB, association membre de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur (SAES). Le CRECIB tient deux réunions annuelles, à l’automne à la Sorbonne, et au printemps, lors du Congrès de la SAES. Il organise des ateliers lors de ce dernier, et subventionne des manifestations organisées par les collègues dès lors que le nombre de participants membres du CRECIB est majoritaire[2]. Impulsant l’entrée de la civilisation comme option dans l’Agrégation à partir de 1977, l’approche lie l’étude des faits historiques et politiques à l’analyse du discours sur les corpus écrits et iconographiques de ces domaines, voire des œuvres de fiction qui ont eu un retentissement sur le monde des idées : par exemple le roman utopique Nouvelles de nulle part de William Morris.

La Revue française de civilisation britannique, créée par le CRECIB au début des années 1980, témoigne de l’approche qui a été adoptée dès l’origine : études politiques contemporaines et historiques, étude des institutions, études socio-culturelles… Elle devint la revue de référence des études de civilisation britannique en France. Dans la lignée des orientations prises lors de la création de cette sous-discipline, sont régulièrement étudiés :

  • le domaine politique : les élections législatives, les référendums, l’action et la philosophie des gouvernements (Thatcher, Blair), les syndicats, la presse, les élites, la monarchie, la citoyenneté, l’État providence, le système éducatif[3];
  • l’histoire et l’évolution de la vie sociale, économique et culturelle : les femmes, les minorités, la jeunesse, la pauvreté, l’emploi, la ville ;
  • des pans de la culture sous une approche historique: la religion, l’art, la musique, le cinéma, le sport, les loisirs ;
  • des moments clés : les Guerres 14-18 et 39-45, la Grande Famine en Irlande, la révolution industrielle ;
  • et les relations étrangères : l’Europe, la décolonisation en Afrique, la ‘Relation spéciale’ avec les États-Unis[4].

Depuis le volume XX (2015), la RFCB est publiée en ligne (open édition) et numérise les anciens numéros. Les directeurs des numéros, présidents et membres du CRECIB, constituent un Who’s Who, une liste des personnes qui ont façonné les études britanniques (Paul Brennan, Jean-Claude Sergeant, Jacques Carré, François Poirier, Michael Parsons…) et qui aujourd’hui continuent d’orienter les études de civilisation britannique en France. Son dernier numéro rejoint les préoccupations de la présente journée sur l’épistémologie des études de civilisation[5].

Un essaimage de sociétés d’études d’aires spécifiques dans les îles britanniques s’est produit par la suite : la SOFEIR (Société française d’études irlandaises) fondée en 1981, publie la revue Études irlandaises[6] ; la Société française d’études écossaises (SFEE) est lancée en 2000[7], alors qu’une revue annuelle, Études écossaises, existe depuis 1992[8].

L’Observatoire de la société britannique est à l’origine un réseau établi par un groupe de collègues tenant un colloque tous les deux ans à tour de rôle. La présentation du réseau par son président, Gilles Leydier, explique l’orientation donnée :  fondé à la fin des « années 80, et regroupant des civilisationnistes des universités du Sud-Est de la France, originellement Grenoble, Clermont-Ferrand, Lyon, et Chambéry puis Aix et Toulon. Les travaux de ce groupe ont porté pour l’essentiel sur les questions sociales. En pleine période de transition entre la société industrielle et la version néolibérale du « post fordisme », il était en quelque sorte naturel que les chercheurs anglicistes français se concentrent sur la thématique de la pauvreté au Royaume Uni. L’Observatoire consacra également beaucoup d’efforts à la réflexion méthodologique sur la discipline, incité par une double sollicitation. D’une part, la civilisation, reconnue comme une des trois composantes des études anglophones depuis son intégration à l’agrégation d’Anglais en 1977, méritait ce regard, et devait notamment penser son rapport avec les Cultural Studies, auxquelles la France est restée relativement imperméable, et avec les sollicitations comparatives. D’autre part les politiques publiques en matière de recherche universitaire suivies pendant les « années Mitterrand », avaient fait accéder la recherche en Sciences de l’Homme et de la Société à l’étape du travail collectif, transition douloureuse car impliquant une rupture avec la tradition littéraire, et le splendide isolement du penseur enfermé dans sa tour d’ivoire. L’isolement du thésard devant son pavé virtuel, l’indifférence de l’intellectuel face aux problématiques issues de la demande sociétale devaient appartenir au passé…[9] »

Le réseau s’est ainsi différencié du CRECIB, par son approche plus axée sur le sociétale et le contemporain – l’objet d’étude étant la ‘société britannique’ plutôt que la ‘civilisation britannique’. Le réseau a commencé à publier la revue OSB, par les soins de l’Université de Toulon, en version papier, en 2006. Elle est passée très rapidement à une version électronique, (Open édition) paraissant un an après la version papier. La revue a permis de doubler l’espace de débat public en France autour des questions de civilisation britannique. Les sujets qu’elle aborde sont des questions d’actualité en France autant qu’en Grande-Bretagne : gouvernance, genre, diversité, signes religieux, services publics et mobilisations de la société civile[10]. Signe d’une certaine convergence actuelle dans les études britanniques, la RFCB publie des numéros thématiques sur des sujets similaires (activisme, citoyenneté, intégration sociale, environnement) et deux promoteurs de l’Observatoire de la société britannique, Gilles Leydier et Jean-Paul Revauger, ont assuré la fonction de Président du CRECIB lors des deux derniers mandats.

Pour conclure, les études de civilisation britannique en France ont été longtemps influencées par leurs origines et leur fondatrice. Son emprunt perdure, et le politique, au sens large, l’emporte. Reste à savoir si les études culturelles et des études à la marge actuellement en civilisation britannique (notamment, la culture et l’anthropologie) seront plus présentes à l’avenir.

Annexe 1

Liste des parutions de la Revue française de civilisation britannique

Volume I, n° 1 AUX SOURCES DE L’ÈRE VICTORIENNE

Volume I, n° 2 RADICALISME ET LIBÉRALISME – ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

Volume I, n° 3 (épuisé)LA PRESSE Dir. B. Cassen et B. d’Hellencourt

Volume I, n° 4WELFARE STATE – ESTHÉTIQUE ET PAYSAGE AU XVIIIe SIÈCLE Dir. M. Charlot

Volume II, n° 1 MALTHUS – L’IMMIGRATION Dir. R. Palacin

Volume II, n° 2 LES ÉLITES EN Grande-Bretagne Dir. P. Brennan

Volume II, n° 3 (épuisé) GOUVERNEMENT CENTRAL ET GOUVERNEMENT LOCAL AU Royaume-Uni Dir. R. Palacin

Volume II, n° 4 EMPLOI ET CHÔMAGE EN GRANDE-BRETAGNE, 1979–1983 Dir. M. Babaz, C. Guichard et M. Quéré

Volume III, n° 1 LA VIE POLITIQUE BRITANNIQUE DEPUIS 1945 Dir. M. Charlot et S. Baudemont

Volume III, n° 2 LA GRANDE-BRETAGNE DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES FACE À LA MONTÉE DES PÉRILS EXTÉRIEURS Dir. S. Baudemont

Volume III, n° 3 ESTHÉTIQUE ET SOCIÉTÉ Dir. M. Baridon et C. Comanzo

Volume III, n° 4 L’ESTABLISHMENT Dir. M. Charlot

Volume IV, n° 1 INTELLECTUELS ET POLITIQUE EN Grande-Bretagne Dir. B. d’Hellencourt et R. Sibley

Volume IV, n° 2 (épuisé) LA GRANDE-BRETAGNE ET L’EUROPE, 1945–1986 Dir. R. Marx

Volume IV, n° 3 ATTITUDES FACE À LA CRISE EN Grande-Bretagne Dir. J.-P. Ravier et F. Poirier

Volume IV, n° 4 LE SYNDICALISME EN Grande-Bretagne Dir. R. Sibley

Volume V, n° 1 LE CORPS : ÉVOLUTION DES ATTITUDES EN Grande-Bretagne Dir. S. Baudemont

Volume V, n° 2 L’IRLANDE DU NORD Dir. P. Brennan

Volume V, n° 3 (automne 1989) LONDRES Dir. M. Curcurù et J. Carré

Volume V, n° 4 (printemps 1990) LES MÉDIAS EN GRANDE-BRETAGNE : LE QUATRIÈME POUVOIR DEPUIS 1855 Dir. B. d’Hellencourt et J-C.Sergeant

Volume VI, n° 1 (automne 1990) L’ÉDUCATION EN Grande-Bretagne Dir. M. Lemosse

Volume VI, n° 2 (printemps 1991) PAUVRETÉ ET ASSISTANCE EN GRANDE-BRETAGNE AU XIXe SIÈCLE Dir. J. Carré

Volume VI, n° 3 (automne 1991) RELIGION, POLITIQUE ET SOCIÉTÉ EN Grande-Bretagne Dir. S. Dayras et C. D’Haussy

Volume VI, n° 4 (printemps 1991) LE THATCHÉRISME Dir. M. Charlot et F. Poirier En ligne ici

Volume VII, n° 1 (automne 1992) LES ÉLECTIONS DE 1992 EN Grande-Bretagne Dir. M. Charlot

Volume VII, n° 2 (printemps 1993) LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE EN GRANDE-BRETAGNE (1760–1830) Dir. R. Marx

Volume VII, n° 3 (automne 1993) L’IMMIGRATION Dir. B. d’Hellencourt

Volume VII, n° 4 (printemps 1994) LA MONARCHIE BRITANNIQUE Dir. M. Charlot

Volume VIII, n° 1 (automne 1994) LES ÉLITES FONCIÈRES (1750–1846) – LES INNER CITIES DEPUIS 1960 Dir. J. Carré et J-P. Révauger En ligne ici

Volume VIII, n° 2 (printemps 1995) ASPECTS DU XIXe SIÈCLE – ENJEUX CONTEMPORAINS Dir. J.-C. Sergeant En ligne ici

Volume VIII, n° 3 (automne 1995) LA CONQUÊTE DU SUFFRAGE UNIVERSEL (1832–1928) Dir. G. Bonifas En ligne ici

Volume VIII, n° 4 (printemps 1996) LE VOYAGE Dir. G. Guilcher

Volume IX, n° 1 (automne 1996) LA SOCIÉTÉ anglaise EN GUERRE (1939–1945) Dir. A. Capet

Volume IX, n° 2 (printemps 1997) L’ÉCOSSE CONTEMPORAINE Dir. J. Leruez et C. Civardi

Volume IX, n° 3 (automne 1997) LES ÉLECTIONS GÉNÉRALES DE 1997 EN Grande-Bretagne Dir. M. Charlot

Volume IX, n° 4 (printemps 1998) L’ÉTAT-PROVIDENCE Dir. M. Lemosse, A. Kober-Smith, T. Whitton

Volume X, n° 1 (automne 1998) LES ANNÉES WILSON Dir. M. Lemosse

Volume X, n° 2 (printemps 1999) En ligne ici LA NATIONAL LOTTERY Dir. M. Charlot et M. Lemosse

Volume X, n° 3 (automne 1999) L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EN Grande-Bretagne Dir. M. Lemosse

Volume X, n° 4 (printemps 2000) SPORT ET ENJEUX IDENTITAIRES DANS LES ÎLES BRITANNIQUES Dir. R. Sibley et E. Roudaut

Volume XI, n° 1 (automne 2000) PAUVRETÉ ET INÉGALITÉS EN Grande-Bretagne, 1942-1990 Dir. J.-P. Révauger En ligne ici

Hors série n° 1 (mars 2001) MÉLANGES EN L’HONNEUR DE ROLAND MARX Dir. M. Charlot et R. Sibley

Volume XI, n° 2 (printemps 2001) LE CINÉMA BRITANNIQUE Dir. A.Shepherd

Volume XI, n° 3 (février 2002) TONY BLAIR ET LA RÉFORME DES INSTITUTIONS Dir. J.-Cl. Sergeant *Disponible sur OpenEdition

Volume XI, n° 4 (octobre 2002) LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DE 2001 AU Royaume-Uni Dir. M. Charlot

Volume XII, n° 1 (décembre 2002) LA « RELATION SPÉCIALE » Royaume-Uni / États-Unis ENTRE MYTHE ET RÉALITÉ, 1945-1990 Dir. J.-Cl. Sergeant En ligne ici

Volume XII, n° 2 (printemps 2003) LA SITUATION ET LES POLITIQUES DE L’EMPLOI EN FRANCE ET EN Grande-Bretagne, 1990-2000 Dir. M. Lemosse

Volume XII, n° 3 (automne 2003) LA VILLE VICTORIENNE Dir. J. Carré *Disponible sur OpenEdition

Volume XII, n° 4 (printemps 2004) CONSTANTES ET ÉVOLUTIONS DE LA SOCIÉTÉ BRITANNIQUE, XIXe-XXIe SIÈCLES : MÉLANGES EN HOMMAGE À MONICA CHARLOT Dir. A. Capet

Volume XIII, n° 1 (automne 2004) WILLIAM MORRIS Dir. M. Faraut et G. Bonifas

Volume XIII, n° 2 (printemps 2005) DÉCENTRALISATION ET PARTICIPATION CITOYENNE : UNE NOUVELLE RÉPARTITION DES POUVOIRS EN ANGLETERRE ? Dir. A. Kober-Smith, S. Nail et D. Fée

Volume XIII, n° 3 (automne 2005) LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DE 2005 AU Royaume-Uni Dir. B. d’Hellencourt et G. Leydier

Volume XIII, n° 4 (printemps 2006) ART ET NATION Dir. S. Halimi

Volume XIV, n° 1 (automne 2006) LA DÉVOLUTION DES POUVOIRS À L’ÉCOSSE ET AU PAYS DE GALLES Dir. C. Civardi et M. Jones *Disponible sur OpenEdition

Volume XIV, n° 2 (printemps 2007) LES USAGES DU TEMPS LIBRE Dir. E. Roudaut En ligne ici

Volume XIV, n° 3 (automne 2007) LE DÉFI MULTICULTUREL Dir. G. Millat

Volume XIV, n° 4 (printemps 2008) L’HISTOIRE SOCIALE EN MUTATION Dir. F. Bensimon

Volume XV, n° 1 (automne 2008) (épuisé) ASPECTS DU DÉBAT SUR L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE EN GRANDE-BRETAGNE 1787-1840 Dir. L. Germain et S. Halimi En ligne ici

Volume XV, n° 2 (printemps 2009) LES SYNDICATS BRITANNIQUES : DÉCLIN OU RENOUVEAU ? Dir. Anne-Marie Motard *Disponible sur OpenEdition

Hors série n° 2 (mai 2009)LA PRATIQUE RÉFÉRENDAIRE DANS LES ÎLES BRITANNIQUES Dir. Bernard d’Hellencourt et Pauline Schnapper

Volume XV, n° 3 (automne 2009) REGARD SUR LA JEUNESSE BRITANNIQUE Dir. Jean-Philippe FONS En ligne ici

Volume XV, n° 4 (printemps 2010) PRÉSENTATIONS ? RE PRÉSENTATIONS, RE- PRÉSENTATIONS Dir. Antoine CAPET

Volume XVI, n° 1 (printemps 2011) LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DE 2010 AU Royaume-Uni Dir. Emmanuelle AVRIL et Pauline SCHNAPPER

Volume XVI, n° 2 (automne 2011) LE PARTI LIBÉRAL EN GRANDE-BRETAGNE 1906-1924 Dir. Antoine CAPET et Martine MONACELLI-FARAUT

Volume XVII, n° 1 (printemps 2012) LE POUVOIR ET SA REPRÉSENTATION AU Royaume-Uni Dir. Gilles LEYDIER

Volume XVII, n° 2, 2012 (septembre 2012) Hommage à Lucienne Germain MINORITÉS, INTÉGRATION EN GRANDE-BRETAGNE ET DANS LES PAYS DU COMMONWEALTH Dir. Suzy HALIMI et Didier LASSALLE *Disponible sur OpenEdition

Volume XVII, n° 3, 2012 (octobre 2012) Hommage à François Poirier REGARDS CROISÉS SUR LA GRANDE-BRETAGNE. HISTOIRE SOCIALE Dir. Michael PARSONS et Fabrice BENSIMON

Volume XVII, n° 4 (décembre 2012) MUSIQUE, NATION ET IDENTITÉ : LA RENAISSANCE DE LA MUSIQUE ANGLAISE, FORMES ET CONDITIONS Dir. Gilles COUDERC et Jean-Philippe HEBERLÉ En ligne ici

Volume XVIII, n° 1 (mars 2013) Hommage à Christiane d’Haussy ORTHODOXIE ET HÉRÉSIE DANS LES ÎLES BRITANNIQUES Dir. Yannick DESCHAMPS et Suzy HALIMI

Volume XVIII, n° 2 (automne 2013) LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE BRITANNIQUE EN AFRIQUE DEPUIS 1957 : ACTEURS, PRINCIPES, PRATIQUES Dir. Mélanie TORRENT et Michael PARSONS En ligne ici

Volume XIX, n° 1 (printemps 2014) LAbelling the Deviant : Othering and Exclusion in Britain from Past to Present Dir. Emma BELL et Gilles CHRISTOPH En ligne ici

Volume XIX N° 2 2014 THE GREAT FAMINE IN IRELAND, 1845-1851Dir. Anne-Catherine DE BOUVIER and Christophe GILLISSEN *Disponible sur OpenEdition

Volume XIX N° 3  LES MOUVEMENTS BRITANNIQUES POUR LA REFORME MORALE : ENTRE PROGRESSISME ET REACTION Dir. Emmanuel Roudaut En ligne ici

Volume XX N° 1 | 2015REVISITING THE GREAT WAR Dir John MULLEN et Florence BINARD *Disponible sur OpenEdition

Volume XX N°2| 2015THE SCOTTISH INDEPENDENCE REFERENDUM OF   Dir Nathalie DUCLOS *Disponible sur OpenEdition

Volume XX N°3 2015 LES ELECTIONS LEGISLATIVES AU ROYAUME UNI EN MAI 2015 Dir David FEE et Romain GARBAYE *Disponible sur OpenEdition

Vol XXI N° 1 2016 CITIZENSHIP IN THE UNITED KINGDOMDir Nathalie DUCLOS ET Vincent LATOUR *Disponible sur OpenEdition

Vol XXI N° 2 2016  ECONOMIC CRISIS IN THE UNITED KINGDOM TODAY/ CAUSES AND CONSEQUENCES Dir Stéphane GUY et Catherine MARSHALL *Disponible sur OpenEdition

Vol XXII N° 1 2017THE BOOK OF COMMON PRAYER : STUDIES IN RELIGIOUS TRANSFER Dir Rémy BETHMONT et Aude MEZERAC-ZANETTI *Disponible sur OpenEdition

Vol XXII N° 2 2017 THE BREXIT REFERENDUM OF 23 JUNE 2016 Dir Karine TOURNIER-SOL *Disponible sur OpenEdition

Vol XXII N° 3 2017 FORMS OF ACTIVISM IN THE UNITED KINGDOM  Dir Laurent CURELLY et John MULLEN *Disponible sur OpenEdition

XXII-4 | 2017 THE MAY 2016 DEVOLVED ELECTIONS IN SCOTLAND, WALES, NORTHERN IRELAND AND LONDON: CONVERGENCES AND DIVERGENCES Sous la direction de Stéphanie BORY et Timothy WHITTON *Disponible sur OpenEdition

Volume XXII- Hors série | 2017 THE UNITED KINGDOM AND THE CRISIS IN THE 1970S Sous la direction de Gilles LEYDIER et John MULLEN *Disponible sur OpenEdition

 

 

 

RFCB Uniquement en version électronique :

XXIV-1 | 2019 British Civilisation Studies and Interdisciplinarity

XXIII-3 | 2018 A Long Awakening? Environmental Concerns in the United Kingdom Since the Nineteenth Century

XXIII-2 | 2018 Moving Toward Brexit: the UK 2017 General Election

XXIII-1 | 2018 Women in Britain since 1900: Evolution, Revolution or ‘Plus ça change…’ ?

XXII- Hors série | 2017The United Kingdom and the Crisis in the 1970s

XXII-4 | 2017 The May 2016 Devolved Elections in Scotland, Wales, Northern Ireland and London: Convergences and Divergences

XXII-3 | 2017 Forms of Activism in the United Kingdom (Grassroots Activism, Culture, Media)

XXII-1 | 2017 The Book of Common Prayer : Studies in Religious Transfer

XXII-2 | 2017 The Brexit Referendum of 23 June 2016

XXI-2 | 2016 Economic Crisis in the United Kingdom Today: Causes and Consequences

XXI-1 | 2016 Citizenship in the United Kingdom

XX-3 | 2015 The 2015 General Election in the United Kingdom

XX-2 | 2015 The Scottish Independence Referendum of September 2014

XX-1 | 2015 Revisiting the Great War

XIX-2 | 2014 The Great Famine in Ireland, 1845-1851

XVII-2 | 2012 Minorities and Integration in Britain and the Commonwealth

XV-2 | 2009 British Trade Unions: Decline or Renewal?

XIV-1 | 2006 La dévolution des pouvoirs à l’Écosse et au Pays de Galles 1966-1999

XIII-4 | 2006 Art and the Nation in Britain in the 18th Century

XII-3 | 2003 The Victorian City

XI-3 | 2002 Tony Blair et la réforme des institutions

 

 

 

Annexe 2 Numéros parus de l’Observatoire de la société britannique

23 | 2018 La société civile mobilisée aux 20ème et 21ème siècles. Perspectives britanniques, irlandaises et internationales

22 | 2018 L’Irlande du bNord dans un Royaume en turbulences

21 | 2018 The United Kingdom of Theresa May, Le Royaume-Uni de Theresa May

20 | 2018 Le Royaume-Uni et le monde, Leadership Politics in the United Kingdom’s Local Government

19 | 2017 Les services publics au Royaume-Uni et en France face aux politiques d’austérité

18 | 2016 L’engagement en Ecosse autour de l’enjeu de l’indépendance

17 | 2015 L’héritage du thatchérisme

16 | 2014 La gouvernance des politiques publiques au Royaume-Uni depuis 1997

15 | 2014 Le Royaume-Uni à l’heure de la coalition

14 | 2013 Politiques familiales et politiques d’emploi « genrées » au Royaume-Uni et en Europe

13 | 2012 Les signes religieux dans l’espace public

12 | 2012 La nouvelle donne politique en Grande-Bretagne (2010-2012)

11 | 2011 Londres : capitale internationale, multiculturelle et olympique

10 | 2011 Les politiques économiques des années Brown 1997-2010

9 | 2010 La Grande-Bretagne de l’Après-Blair Transitions et recompositions politiques

8 | 2010 Nouvelle gestion publique et réforme des services publics sous le New Labour

7 | 2009 Les années John Major 1990-1997

6 | 2008 Les coulisses du pouvoir

5 | 2008 Le New Labour et l’identité britannique

4 | 2007 Le Parti conservateur britannique aujourd’hui

3 | 2007 Les années Blair

2 | 2006 Les politiques de retour à l’emploi en Grande-Bretagne et en France

1 | 2006 La Grande-Bretagne entre modèle américain et social-libéralisme

 

[1] https://www.cairn.info/revue-etudes-anglaises-2005-2-page-255.htm; Le Monde, 26 mai 2006.

[2] Ce fut le cas par exemple de la journée d’études sur le Brexit organisé en novembre 2018 à Poitiers.

[3] Ma première contribution à la RFCB remonte à 1999 dans un numéro sur l’enseignement supérieur en Grande-Bretagne.

[4] Voir la liste complète des numéros : https://journals.openedition.org/rfcb/216.

[5] Revue française de civilisation britannique, XXIV-1 | 2019 Les Enjeux de l’interdisciplinarité en civilisation britannique – voir notamment les contributions de Cornelius Crowley et l’entretien avec Jean-Paul Revauger en ce qui concerne le contexte institutionnel universitaire en France et les questions que se posent sur la portée de la recherche en ‘civilisation’ britannique.

[6] https://www.sofeir.fr/sofeir/presentation/.

[7] https://sfee.univ-tours.fr/  .

[8] https://journals.openedition.org/etudesecossaises/?lang=en .

[9] https://journals.openedition.org/osb/1060.

[10] Observatoire de la Société britannique, numéros parus et en ligne, https://journals.openedition.org/osb/67 .

 

Journée d’étude sur le Brexit

La journée d’étude L’économie britannique avant et après le Brexit, programme Brexit, du vendredi 23 novembre, à la MSHS, Poitiers, organisée par les laboratoires MIMMOC (EA 3812) et le CECOJI (EA 7353) de l’Université de Poitiers avec le soutien du CRECIB (Centre de recherches en civilisation britannique)

Présentation du CRECIB

a réuni une quinzaine de chercheurs devant une assistance composé d’étudiants de l’UFR Lettres et Langues des Licences et Masters LLCER et LEA anglais et des doctorants du MIMMOC et du CECOJI.

La journée a successivement évoqué des questions internes (processus constitutionnnel, l’idéologie utopiste qui motive la décision, et l’impact sur les échanges commerciaux en matière de santé), des questions concernant la position de l’Ecosse et des Irlandes (Irlande du nord, la République d’Irlande), le commerce, la finance et les relations extérieures (la politique commerciale, la place du City de Londres et de la finance), avant de terminer sur des questions macro-économiques concernant les politiques économiques et monétaires européennes.

L’ensemble sera publié dans un numéro spécial de revue de l’Observatoire de la société britannique, qui sortira en 2019, autour de la date butoir du 29 mars 2019, date où la sortie du Royaume-Uni, avec ou sans accord, sera actée.

Ont participé à la journée :

Christian Aubin, professeur de sciences économiques, Université de Poitiers; Martine Azuelos, professeur émérite, Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3, directrice-fondatrice du Centre d’études sur la vie économique des pays anglo-saxons (CERVEPAS) ; Emma Bell, professeur en civilisation britannique, Université de Savoie-Chambéry;  Philippe Cauvet, maître de conférences en études anglophones, Université de Poitiers; Louise Dalingwater, maître de conférences-HDR, responsable de la licence Anglais et Culture Economique (ACE), Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3 ; Susan Finding, professeur en civilisation britannique, Université de Poitiers; Céline Lageot, professeur de droit comparé, Université de Poitiers; Gilles Leydier, professeur en études anglophones, Université de Toulon, Président du CRECIB; Gabriel Siles-Brügge, Directeur du Centre for the Study of Globalisation and Regionalisation à l’Université de Warwick et Parliamentary Academic Fellow auprès du Comité sur le commerce international (International Trade Committee) à la Chambre des Communes; et Nicholas Sowels, maître de conférences, Université Paris1 Panthéon-Sorbonne.

La « Glorieuse » Révolution d’Angleterre 1688

La Glorieuse Révolution d’Angleterre

EXPOSITION / CULTURE  Exposition à la BU Lettres (A2) organisée en partenariat avec l’UFR Lettres et langues et le MIMMOC (EA 3812).

Les riches collections d’Auguste Dubois, léguées à la bibliothèque en 1935, permettent d’illustrer les dimensions politiques et économiques de la Glorieuse Révolution, qui vit l’accession au pouvoir de Marie II et de son époux Guillaume III d’Orange.
L’image contient peut-être : personnes assises et intérieur
Exposition réalisée en partenariat avec l’UFR Lettres et langues de l’Université de Poitiers.

Ouvrages choisis et panneaux explicatifs rédigés par Susan Finding, Professeur de civilisation britannique.

Deux visites guidées seront organisées lundi 06/02/2017 à 18h et mardi 14/02/2017 à 11h. Inscription préalable auprès d’Anne-Sophie Traineau-Durozoy.

Date Du 06/02/2017 au 01/04/2017
Lieu Poitiers – Campus
BU Lettres, bâtiment A2, 1 allée Jeanne Chauvin, Poitiers campus

Vous trouverez ici une sélection d’images montrant l’exposition dans le hall de la bibliothèque universitaire, ainsi que des illustrations figurant dans les ouvrages exposés:

England's improvement by sea and land / Andrew Yarranton -- Londres : R. Everingham, T. Parkhurst et N. Simmons, 1677-1698 Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2255

England’s improvement by sea and land / Andrew Yarranton — Londres : R. Everingham, T. Parkhurst et N. Simmons, 1677-1698 Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2255

L’image contient peut-être : dessin

Brexit fever – aux lendemains du référendum, le Royaume-pas-si-uni

Les retombées du résultat du référendum britannique ne sont pas encore claires – à part la décision de quitter l’Union européen qui devrait être entérinée, procédure qui pose elle-même de nombreuses interrogations – quand ? comment ? – mais l’impact sur l’économie et la politique interne sera multiple.

L’avenir politique deux leaders des deux parties principales est déjà compromis. Après avoir été désavoué par l’électorat, David Cameron a logiquement annoncé son départ, à la fois comme premier ministre et comme leader de son parti. Le nouveau leader du parti conservateur, le parti majoritaire à la Chambre des communes, sera appelé à diriger le pays comme le prévoient l’usage. Jeremy Corbyn, leader du parti travailliste, est actuellement le sujet de vives critiques quant à son soutien mitigé à la campagne en faveur de la décision de rester dans l’Union européenne.

Mais, au-delà de l’avenir individuel des hommes et femmes politiques, l’avenir même des deux partis est en jeu. La question européenne a toujours divisé les deux partis au pouvoir depuis 1945. La droite du parti conservateur désapprouve ce qu’ils estiment être l’emprise de Bruxelles et souligne la perte de souveraineté nationale – malgré la non-appartenance du pay à l’espace Schengen – , tandis que la gauche du parti travailliste désapprouve les orientations capitalistes de l’Union européenne – et ce malgré le virage social que le Royaume-Uni a entamé depuis vingt ans.

Le référendum témoigne, une fois de plus, de la profonde désaffection d’un grand nombre d’électeurs pour ces deux partis. Les signes avant-coureurs étaient pourtant visibles – l’émergence des nationalismes, le refuge des électeurs rejetant la politique des deux partis de droite et de gauche classiques, ayant été un constant depuis une dizaine d’années – le SNP en Ecosse, le Plaid Cymru au pays de Galles, sans parler du Sinn Fein, réadmis dans l’arène politique depuis le cessez-le-feu en Irlande du Nord ; mais aussi UKIP, mené par Nigel Farage – qui, au lendemain du vote, déclara le 23 juin Independence Day – ainsi que des partis régionalistes anglais tels que Yorkshire First.

La géographie et la sociologie politiques montrent un pays écartelé : les jeunes, les zones de prospérité et des employés des secteurs en poupe (secteur bancaire, assurances, technologie, internet), en Angleterre, ayant voté Rester, mais aussi, et à l’inverse, l’Ecosse et l’Irlande du nord, pour qui l’économie de marché, la politique d’austérité menées par le gouvernement Conservateur, étaient néfastes, alors que les subventions et le soutien de l’Europe leur ont fait le plus grand bien.

Ceux qui ont voté contre l’Europe sont ceux qui participent le moins à l’économie des services : les villes industrielles touchés par le ralentissement économique, les zones peuplés de retraités, les comtés agricoles (malgré les subventions de la Politique agricole commune), les laissés pour compte qui ont souffert de la restriction des aides sociales imposées comme remède à la crise financière par le gouvernement de droite. Ceux-ci cherchent des bouc-émissaires – l’immigrant, la Commission européenne, et mettent les pro-européens des partis au pouvoir, le gouvernement et l’opposition, dans le même sac.

Pourtant, il paraîtrait que les électeurs et les politiques ne croyaient pas à une victoire possible du camp Leave, comme le prouvent, lu lendemain du résultat, les déclarations et les mines déconfites des deux tenors du Leave, Boris Johnson et Michael Gove. Les accusations de campagne mensongère ont contribué à discréditer le résultat : la hauteur et l’utilisation qui sera faite de la contribution du Royaume-Uni à l’UE en cas de sortie, la possibilité de mieux contrôler l’immigration des sans papiers extra-européens – des allégations et conclusions que leurs principaux promoteurs ont admis, au lendemain du vote, être « exaggérées » et « hâteuses » .

Face à la déception que le résultat du vote semble avoir laissée – une pétition réclamant une règle sur la participation nécessaire (75 %) pour accepter une telle vote a déjà rassemblé plus de 2 million et demi de signatures en deux jours – le résultat semble sinon remis en question, du moins discutable.

Le parti libéral-democrate, seul parti politique clairement pro-européen, qui a su et pu représenter des électeurs en Angleterre, au pays de Galles et en Ecosse, a déclaré qu’il représentait le seul recours et fera de la question du maintien du Royaume-Uni, ou du moins sa demande de rentrer, dans l’Union européen, son cheval de bataille lors des prochaines élections. Mais celles-ci ne sont pas prévues avant 2020 car la durée d’une législature est de 5 ans maximum. Le parti majoritaire – les conservateurs – a la possibilité de changer de leader et de premier ministre sans en appeler au pays – ce qui s’est passé dans les transitions Thatcher-Major en 1990 et, Blair-Brown en 2010. Une bataille interne pour le leadership s’ouvre donc. Ce n’est pas sûr que ce soit Boris Johnson qui en sorte vainqueur, car le parti pourrait se choisir un leader plus consensuel, moins compromis, tel que Theresa May, actuel Ministre de l’Intérieur.

Le Royaume-Uni risque également de se disloquer. Le référendum écossais en 2014 montrait la montée des tendances indépendantistes. Nicola Sturgeon, leader du parti nationaliste écossais, premier ministre de l’Ecosse, a annoncé l’ouverture de négociations pour que l’Ecosse reste dans l’UE. Cela ne peut se faire sans doute sans se séparer du Royaume-Uni. L’Ecosse décidera donc bien de l’avenir du Royaume-Uni. D’autre part, le Sinn Fein a déclaré que le gouvernement britannique avait perdu sa légitimité pour gouverner l’Irlande du nord, qui a voté majoritairement comme l’Ecosse, pour le maintien, arguant qu’un référendum pour l’union avec la République d’Irlande est justifié par le résultat et parle d’un « rideau de fer » qui coupera l’île d’Irlande en deux si la frontière redevient une barrière.

Nombreux sont ceux qui prédisent des années difficiles, non seulement en raison du ralentissement abrupte des indicateurs économiques causé par le vote. Il s’agira autant de concilier les deux camps – divisés de façon à peu près égale – mais aussi de retrouver confiance dans les partis politiques, et présider à la destinée d’un Royaume de moins en moins uni –  la prédiction de Tom Nairn  dans son livre The Break-Up of Britain (1977).

Femmes députées au Royaume-Uni

 

L’annonce des résultats dans la circonscription de Paisley & Renfrewshire South : trois femmes, deux hommes candidats. Victoire de Mhairi Black, SNP, qui bat le député travailliste Douglas Alexander et devient à 20 ans la députée la plus jeune en 350 ans (voir la video)

Après les élections législatives du 7 mai dernier, et au-delà de la victoire attendue du SNP en Ecosse et non-attendue des Conservateurs en Angleterre, l’augmentation du nombre de femmes élues aura-t-elle un impact à Westminster? Malgré l’absence de législation sur la parité, y a dorénavant 29% de femmes à la Chambre des Communes, trois fois plus qu’en 1992, et 50% de plus qu’il y a dix ans.

Le Royaume-Uni rejoint les pays européens suivants où le pourcentage de femmes au parlement dépasse 30% : Suède, Finlande, Pays-Bas, Portugal, Italie, Belgique, Allemagne (Source INSEE).

Presque tous les partis ont participé à cette nouvelle donne – le parti conservateur (68 sur 331) 18%, le parti travailliste (99 sur 232) 42.5%, les nationalistes écossais (20 sur 56) 33.3%. Les libéraux-démocrates perdent cependant quarante-huit sièges au total, dont 7 détenus par des femmes, et n’ont aucune députée. L’unique député-e des verts est une femme. Il est à remarquer également que trois leaders des sept partis principaux (partis nationalistes écossais et gallois et les verts) pendant la campagne électorale étaient femmes.

La géographie des sièges gagnés par des femmes est révélatrice. Le nord de l’Angleterre, l’Ecosse et Londres sont les régions qui ont élu le plus de femmes, ces régions sont urbaines. Les régions plutôt rurales en ont élu le moins (Sud-Ouest, Est). L’Irlande du Nord semble à la traîne en matière de féminisation du corps politique, avec seulement 10% de députés.

Il reste à découvrir les poste que ces femmes occuperont, comme ministre (Theresa May vient d’être confirmée au Ministère de l’Intérieur), comme ministre dans le cabinet fantôme, comme leader de parti lors des débats à la Chambre. Nicola Sturgeon, chef du SNP, First Minister de l’exécutif écossais, dirige déjà une des parties du royaume.

Il reste à voir également quelles femmes vont émerger avec le changement de leadership après la démission des trois leaders des partis ayant perdu des sièges : les travaillistes, les libéraux-démocrates et UKIP (le parti indépendantiste). Les noms de trois femmes sont mentionnés parmi les huit candidatures éventuelles pour le parti travailliste : Yvette Cooper, ancienne ministre de l’intérieur du cabinet fantôme, Liz Kendall et Stella Cressy, toutes trois élues en premier en 1997 dans la vague nouveau-travailliste.

Royaume-Uni : les élections législatives et le SNP

Deux nouvelles brèves sur les élections législatives britanniques et l’Ecosse :

Le Chef du Gouvernement écossais, leader du SNP, Nicola Sturgeon, qui a annoncé le programme de son parti hier, est représentée différemment selon les sources : le quotidien The Independent met en avant sa déclaration concernant un budget anti-austérité pour l’ensemble du Royaume-Uni – le SNP est plus radical que les travaillistes en matière économique et sociale – la femme d’un ministre conservateur qualifie le possible futur gouvernement de coalition Travailliste-SNP de « dictature communiste« . Le ‘tabloid’ Daily Mail met en avant l’annonce que si les Conservateurs gagnent les élections et tiennent leur promesse d’un réferendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (BrExit), et si ce réferendum confirme une volonté de quitter l’UE, alors l’Ecosse, gouvernée par le SNP, demandera (à nouveau) son indépendance. Cela fait beaucoup de si…

Voir aussi le vidéo de son discours dans l’article en ligne du Daily Record.

– sur RFI cette semaine:

Royaume-Uni: les élections législatives vues d’Ecosse

La Grande-Bretagne est lancée dans une campagne sans pitié alors que les élections législatives du 7 mai prochain s’annoncent plus incertaines que jamais. Les leaders des cinq principaux partis de l’opposition s’affrontent ce jeudi soir lors d’un débat télévisé. Parmi eux, la nouvelle dirigeante du parti écossais SNP, Nicola Sturgeon. Malgré leur défaite au référendum sur l’indépendance, les nationalistes écossais bénéficient d’une popularité sans précédent et menacent sérieusement le parti travailliste jusque-là très puissant en Ecosse. Muriel Delcroix s’est rendue à Glasgow, la deuxième plus grande ville écossaise qui avait voté oui à l’indépendance en septembre.

L’Ecosse déciderait-elle de l’avenir du Royaume-Uni?

Demain soir les leaders de sept partis politiques participeront à un débat en direct sur la chaîne ITV.

Comme en 2010, aucun parti semble ne pouvoir obtenir une majorité absolue des 650 sièges au parlement de Westminster. Malgré les succès du parti de l’extrême droite UKIP dans des partielles récentes, selon les derniers sondages, les quatre partis qui sortiraient des urnes avec la possibilité de former une coalition seraient les Conservateurs (282), les Travaillistes (279), les Libéraux-démocrates (28) et le parti nationaliste écossais (30) (BBC Newsnight ce soir). Si c’est le cas, même une coalition de deux partis ne suffiront pas à former un gouvernement sûr d’une claire majorité (326 sièges).

Devise du souverain : Honni soit qui mal y pense

L’ironie de la situation est évidente. Il y a six mois, le referendum en Ecosse a rejeté l’indépendance souhaitée par le parti nationaliste SNP. Son leader et le premier ministre de l’exécutif écossais, Alex Salmond, avait alors annoncé son départ. Son successeur Nicola Sturgeon, sera-t-elle, au soir du 7 mai 2015, le leader politique le plus courtisé? Le SNP, ayant perdu son pari d’une Ecosse indépendante, deviendrait-il le parti qui arbitre le gouvernement du Royaume-Uni honni?

2e journée d’étude Fonds Dubois

2e JOURNEE D ETUDE “Patrimoine : Fonds Dubois” du 22 novembre 2012

Compte-rendu posté sur le site dédié créé pour servir de lien au chercheurs du projet : http://dubois.hypotheses.org/

Cette deuxième journée d’étude consacrée à la valorisation du Fonds Dubois poursuit les travaux initiés lors de la première Journée d’études en date du 27 mars 2012 (voir le compte-rendu  publié sur ce site dédié).  Organisé par les laboratoires MIMMOC (EA 3812) de l’Université Poitiers et CRIHAM (EA 4….) bi-site Poitiers-Limoges, à la MSHS de Poitiers et la Bibliothèque Universitaire Droit-Lettres, la journée a de nouveau réuni des universitaires anglicistes (11e section), des historiens (22e section), des spécialistes du Service commun de documentation et de la numérisation de l’Université de Poitiers, et des collègues des Universités de Paris 8, Paris-Diderot, Metz et Manchester (Royaume-Uni) spécialistes de l’histoire des échanges commerciales et intellectuelles du Royaume-Uni, de l’Europe et des Etats-Unis des 17e et 18e siècles.

Participants : Nathalie Brémand, Responsable de la Bibliothèque Sciences Humaines et Arts, SCD, Directrice de rédaction de la BVPS, Université de Poitiers. Laurent Colantonio, MCF Histoire contemporaine, Université de Poitiers, CRIHAM (EA 4270). Susan Finding, Professeur de civilisation britannique, Directrice du MIMMOC (EA 3812), Directrice de la FE2C (FED 2447). Robert Mankin, PR, Université de Paris-Diderot, Directeur LARCA (LAboratoire de Recherche sur les Cultures Anglophones)  (EA 4214). Philippe Minard, PR, Directeur d’études EHESS, Université de Paris 8, Co-directeur du laboratoire IDHE, UMR 8533- CNRS (excusé). Eric Planchon, Ingénieur de recherche, responsable Plateforme Ressources numériques, M.S.H.S. de Poitiers. Allan Potofsky, PR, Président REDEHJA, Institut Charles V, Université de Paris-Diderot. Siobhan Talbott, Hallsworth Research Fellow in Political Economy, University of Manchester. Anne-Sophie Traineau-Durozoy, Conservateur, Responsable du Fonds ancien, SCD, Université de Poitiers. Des étudiants du Master 1 Recherche Culture et société étrangères assistèrent à la journée.

Plusieurs volets de ce projet furent évoqués pendant la journée. En premier lieu, les pistes scientifiques. Susan Finding présenta “Auguste Dubois : sources pour une biographie intellectuelle – la république des professeurs?“, un répertoire des sources trouvées pour faire un travail sur le personnage d’Auguste Dubois, son oeuvre, son travail et sa vie de professeur à la Faculté de Droit de l’Université de Poitiers au début du 20e siècle. Ces sources sont à la fois bibliographiques (IdRef SUDOC), historiques (Institut international d’histoire sociale, Amsterdam – Fonds Marcel Rivière, Fonds Kashnoor, Archives départementales – Faculté de Droit, et même le Fonds Dubois lui-même qui contient des pamphlets publiés par cette faculté), mais aussi ‘monumentale’

Maison d’Auguste Dubois, Poitiers

(la maison d’Auguste Dubois et sa tombe à Poitiers). Une biographie d’Auguste Dubois (Professeur de l’histoire des doctrines économiques à la Faculté de Droit de Poitiers au tout début du 20e siècle) et un travail sur la composition de sa collection (acquisition personnelle -parfois à l’étranger- d’ouvrages rares) éclaireront l’histoire intellectuelle, l’histoire des livres, l’histoire de l’université, mais aussi, l’enseignement de l’histoire économique en France.

Pour finir, Susan Finding a rappelé l’analyse faite par Steven Pincus, Bradford Durfee Professor of History, à l’Université de Yale, lors de sa présentation en mars dernier concernant la spécificité du Fonds en la comparant à la collection Goldsmiths-Kress qui l’a amené à conclure : “The Fonds DuBois is a phenomenally wide-ranging collection of political economic pamphlets for the eighteenth century. (…)The Fonds Dubois collection provides us with a remarkably strong selection of the output of the major political economic writers of the eighteenth century.”

Dr. Siobhan Talbott, Hallsworth Research Fellow in Political Economy, University of Manchester, chercheuse invitée financée par le laboratoire MIMMOC et la Région Poitou-Charentes au 2e semestre 2012-2013, présenta ensuite les objectifs de son projet de recherche et l’intérêt du Fonds Dubois pour ses recherches et pour la communauté scientifique en général.

Ses recherches sur le commerce extérieur britannique ont souligné des aspects des positions relatives nationale et internationale des nations britanniques qui sont en contradiction avec la dynamique que les chercheurs ont cru existaient normalement. L’union des royaumes en 1603, et celle des parlements anglais et écossais en 1707, sont considérées comme un indicateur de la supériorité économique et politique naturelle de l’Angleterre, alors que ‘une politique étrangère indépendante a disparu de l’autre côté de la frontière sous Jacques 1er après l’union des couronnes.’  Les historiens de la Grande Bretagne et de l’Europe moderne continuent à travailler avec cette idée, mettant en avant la prééminence de l’Angleterre sans vérifier les hypothèses sur lesquelles cette vision est basée. De plus, de telles investigations ont tendance à décrire l’histoire ‘anglaise’ plutôt que l’histoire britannique que J. G. A. Pocock, entre autres, encourage. Son travail cependant a suggéré que l’Écosse et l’Irlande ont maintenu des politiques économiques étrangères indépendantes et ont participé de façon autonome dans des conflits internationaux tels que la guerre de la Ligue d’Augsbourg (guerre de Neuf Ans) et la guerre de la Succession d’Espagne, ce qui soulève des interrogations concernant le positionnement relatif de l’Angleterre, de l’Écosse, de l’Irlande sur la scène internationale.

Ce projet est conçu pour répondre à ces questions et comporte une analyse détaillée des alignements et associations internationales que les trois nations britanniques entretenaient, ainsi qu’un examen de la place relative de chacune dans l’économie et le pouvoir commercial des nations britanniques à l’étranger – en particulier avec la France, mais aussi avec l’Europe et le monde transatlantique – à l’époque moderne.  Ce projet est soutenu par le financement de d’un contrat de recherche de trois ans, la Hallsworth Research Fellowship in Political Economy (University of Manchester, 2012-2015), pendant lesquels elle mènera des travaux  au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis.

Pendant les trois mois de chercheuse invitée à Poitiers, elle a l’intention d’utiliser le Fonds Dubois, dont le contenu est une mine pour ce projet de recherche. Quelques exemples sont les documents 374/1-14 sur le commerce étranger britannique, en particulier avec la France, à la fin de la guerre de Succession d’Espagne: les documents 435/1-2 and 1761/1-3 sur le commerce maritime des années 1750; documents 1705/2, 1708/1, and 1827-8, sur l’émergence d’une aristocratie dans les affaires en France, et des documents de la chambre de commerce et d’industrie, Rouen (1859/1-2). Les édits royaux, les actes du conseil d’état, en particulier ceux qui gèrent le commerce au début du dix-huitième siècle (collection 3253) sont d’un intérêt certain, ainsi que les oeuvres de Samuel Gale (1981/1-4), Daniel Defoe (2053/1-4), Christopher Robinson (2397/1-4) et William Knox (2489/1-2), dont certains n’existent que dans ce fonds. Cette liste est loin d’être exhaustive et ne constitue que des exemples des ressources dont l’Université de Poitiers est le dépositaire et qu’elle utilisera pendant son séjour au printemps 2013.

Le travail qu’elle mènera contribuera à des publications dans des revues internationales de renom. Une étude pilote a déjà été publié dans Historical Research (2012) et été lauréat du Prix Pollard 2011 attribué par la Institute of Historical Research (Université de Londres) et l’éditeur universitaire Wiley-Blackwell.L’éditeur Pickering et Chatto publiera une étude intitulé Conflict, Commerce and Franco-Scottish Relations, 1560-1713.  Ce séjour permettra également d’augmenter considérablement le travail déjà entrepris pour la création de la base de données qu’elle a initié : British Commercial Agents: a biographical database, 1560-1720, (Les agents commerciaux britanniques: base de données biographique, 1560-1720), qui sera publié en ligne pour l’utilisation par les chercheurs et le grand public.  Elle contribuera enfin pendant ce séjour de trois mois à l’identification des priorités pour la numérisation du Fonds Dubois, et en collaboration avec les universitaires engagés dans ce projet, et aidera au développement d’un réseau international de chercheurs dans ce domaine autour de ce fonds.

En fin de matinée, au 2e étage de la Bibliothèque Droit-Lettres, la présentation du Fonds Dubois et d’un certain nombre d’ouvrages de la section concernant les ouvrages en anglais ou publiés au Royaume-Uni, par Mme Traineau-Durozoy, Conservateur, responsable du Fonds ancien du Service commun de documentation (SCD) de l’Université de Poitiers, fut l’occasion de comprendre la richesse de ce Fonds. Mme Traineau-Durozoy présenta également l’histoire du catalogage du Fonds. Ce sont les conservateurs et bibliothécaires qui en dressant les inventaires ont les premiers souligné les richesses du Fonds.

Mais la partie la plus riche de cet ensemble date des 18e et 19e siècles, avec un éclairage sensiblement différent, le 18e beaucoup plus économique et politique (commerce des blés, assignats, Compagnie des Indes, physiocratie…), le 19e davantage centré sur les courants socialistes et utopiques (saint-simoniens, fouriéristes, l’Icarie de Cabet, Proudhon, aussi bien que Robert Owen…).

Des ensembles particuliers méritent d’être signalés :

‑ les romans utopiques et voyages imaginaires  (la collection complète des Voyages ima­ginaire, songe, visions et romans cabalistiques publiée par Charles Georges Thomas Garnier, mais aussi trois Thomas More, les Sévarambes de Veiras, les Galligènes de Tiphaigne de la Roche, Jacques Sadeur de Foigny, les Isles fortunées de Moutonnet de Clairfons, le Prince de Montberaud de Lesconvel, le Jacques Massé de Tyssot de Patot…).

‑ la collection de pamphlets en langue anglaise, soit environ 400 pièces sur l’Irlande, la politique, la banque, le commerce international, la South Sea Company, signés par (ou attribués à) William Petty, Davenant, Swift, Drapier, De Foe…

Jean-Paul Bonnet, Le catalogue des brochures du Fonds Dubois de la Bibliothèque universitaire de Poitiers, 2000.

Les différents outils disponibles pour consulter le Fonds sont les suivants:

-Catalogue en ligne Université de Poitiers – SCD – Fonds ancien

-Inventaire et index (auteur, thèmes) des 3089 brochures (J-P. Bonnet, 2000).

-Catalogue, (Nathalie Rollet, mars 2001).

-Liste des périodiques et brochures : les socialismes utopiques.

-Ouvrages en langue anglaise traduits de l’anglais ou publiés en Grande-Bretagne 16e-19e siècles (avril 2008).

-Tableaux Excel chronologiques :

-Fonds Dubois  – anglais

-Fonds Dubois – français.

Pour finir Mme. Traineau-Durozoy a présenté la liste des Acquisitions faites par le SCD avec les crédits Région Poitou-Charentes / MIMMOC sur les domaines “Economie, politique et société aux 17e et 18e s. dans les îles britanniques” pour servir d’usuels aux chercheurs venant travailler sur le Fonds.

En début d’après-midi, une visite à la plateforme des ressources numérique de la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société permit aux chercheurs de se rendre compte des importants moyens techniques à disposition, notamment la dernière acquisition permettant de numériser en A0, en cours d’installation, présentée par Eric Planchon, Ingénieur d’études, responsable de ce service.

Mme Nathalie Bremand présenta la Bibliothèque virtuelle Premiers socialismes (BVPS) par mis en ligne sur le site de la SCD de l’Université, ce qui donna l’occasion à la réunion de poser des questions sur la conception du site, sur les choix opérés et des conseils sur le site projeté dans le cadre de ce projet.

Une discussion s’ensuit sur les priorités et les méthodes de travail. L’importance du travail de valorisation sans équipe dédiée paraît redoutable. Il faut continuer de chercher à faire connaître le Fonds par nos propres réseaux. Les professeurs présents envisagent d’envoyer des étudiants de Master et des doctorants utiliser le Fonds pour leurs travaux. Le travail individuel de chercheurs comme Steven Pincus et Siobhan Talbott, ne fera qu’accroître l’utilisation et la renommée du Fonds, permettant ainsi au projet de numérisation et de création d’une bibliothèque virtuelle de recevoir des appuis, voire à des projets scientifiques (ANR, GDR – cf le GDR 2136 France – Îles britanniques) thématiques autour du Fonds d’émerger.

Lors de la première journée d’étude, des actions avaient été projetées. Certains n’ont pas encore pu être initiées. Un certain nombre ont été déjà été effectuées :

1) prise de contacts : -avec le PRI Iles britanniques de l’EHESS, le Projet pluridisciplinaire Paris Diderot “Littérature pratique et l’imagination des savoirs”;

-Digital Humanities Congress 2012, University of Sheffield, 6th – 8th September 2012 – Susan Finding a assisté au congrès et contacté un certain nombre de participants dont des responsables de http://www.connectedhistories.org, de l’Institute of Historical Research, Londres).

2) création du carnet de recherche du réseau : dorénavant en opération dubois.hypothèse.org. Les membres du réseau sont invité à partager des informations via ce carnet en s’adressant à Susan Finding (Université de Poitiers).

3) solliciter l’intégration dans l’axe Patrimoine et Territoires (Patrimoine du passé) du CPER 2007-2013 Axe B : “Savoir, Sociétés, Images” puisque le projet émergeant correspond aux projets déjà établis Constitutions et circulation des savoirs. Le CPER en fin de parcours n’a pu accéder à la demande. Mais nous espérons pouvoir faire partie du prochain.

4) Susan Finding a soumis le projet de valorisation du Fonds à la MSHS comme projet à intégrer à l’axe 3 de la MSHS de Poitiers”Culture et patrimoine” avec le titre Fonds Dubois, les mots-clés : savoirs, circulations, collections, patrimoine intellectuel, humanités numériques, où les objectifs sont ainsi décrits :

la valorisation du Fonds Dubois (et accessoirement du Fonds ancien) en trois volets, la préservation, la communication et l’exploitation scientifique de l’ensemble.                              Les moyens : 1) répertorier les ouvrages spécifiques, créer une banque d’informations sur les éditions détenues à Poitiers ; 2) création d’une bibliothèque virtuelle (à l’instar de la Bibliothèque virtuelle des premiers socialismes et de la Bibliothèque virtuelle sur les Coutumiers du Centre-Ouest (dans le droit fil de l’idée de création d’un Portail BNF régional piloté par le SCD et de portails internationaux spécialisés 17e-18e siècles) ; 3) soutien et animation de projets de recherche autour du Fonds.

Cet axe, en cours d’élaboration (pour lequel Susan Finding, à la demande des deux porteurs du projet, est responsable du sous-axe “Monde de savoirs”) sera également la base des négociations autour du prochain CPER de l’Université de Poitiers.

La prochaine JE aura lieu en juin 2013 et réunira les deux chercheurs invités internationaux Steven Pincus et Siobhan Talbott, ainsi que les enseignants-chercheurs membres du réseau. La date précise sera annoncée ultérieurement.

Le prochain appel pour des candidatures de chercheur invité financés (voyage et frais de séjour) pour des périodes allant de 1 à 2 mois, ou de 3 à 6 mois (full professor/ post-doc) sera bientôt émis. N’hésitez pas à encourager des candidatures. Informations sur la page Research grants du carnet de recherche dubois.hypotheses.org.

Poitiers, le 29 novembre 2012, SF.