4 John Locke, théoricien des droits et des libertés (1688)

  1. John Locke, 1632 – 1704 (exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre, 1688 » dans le Fonds Dubois)

 Portrait de Locke, dans les premières éditions des Œuvres complètes, 1714, 1722, 1727.   [Jm 31-1, Fonds Dubois]

Fils d’un petit propriétaire qui avait servi dans l’armée des parlementaires pendant la guerre civile, Locke fut éduqué à Oxford – ses lettres et ses œuvres sont rédigés en latin, [Jp 152] en anglais et en français – puis devint secrétaire d’Ashley, comte de Shaftesbury, leader de l’Opposition Whig et membre du Comité du Commerce. Après la disgrâce de son patron en 1683, Locke s’exila sur le continent – en Hollande et en France, alors que Louis XIV révoque l’Édit de Nantes (1685).

De retour dès 1688, ses œuvres sur la politique, l’économie [FD 2306], la liberté de conscience, la philosophie, commencées en Angleterre comme mémoires pour le compte de son employeur, et reprise en exile, d’abord publiés de façon anonyme, firent de lui un homme célèbre, théoricien des droits et des libertés, réaffirmant la suprématie des lois contre les décrets royaux, gloire de la Révolution glorieuse et l’un des pères spirituels de l’Age des Lumières et de l’Indépendance américaine. 

Droits inaliénables à l’existence et à la propriété

Dans son deuxième Traité sur le Gouvernement, Ch. XVI, §190,  il énonce le lien entre la liberté individuelle et le droit à la propriété. [Jm 31] Le titre dans sa première forme démontre le lien étroit entre l’avènement de Guillaume et Mary et la réflexion sur les origines de l’autorité politique : Essay concerning the True Original, Extent and End of Civil Government (1689).

Ce lien entre propriété et liberté se trouve également exprimé dans deux œuvres des années 1670 par deux hommes qui ont marqué l’expansion coloniale : William PENN et Thomas SHERIDAN. Tandis que le premier, fondateur de la ville de Pennsylvanie, promeut les droits de propriété et de liberté, y compris la liberté religieuse des puritains, réfute la manumission,  [FD 2272 ] Le destin de Thomas SHERIDAN fut tout autre. Nommé Gouverneur de l’Irlande par Jacques II en 1687, accusé de corruption, Sheridan finit sa vie en exile à la cour du roi déchu à St Germain en Laye. [FD 2251]   Ce n’est donc pas surprenant de voir l’interprétation Whig de l’avènement de Guillaume et Mary avancer celui-ci comme un avantage pour le commerce et le pouvoir du pays. Le renouveau du pays, Britannia nova (1698), passerait par l’emprise sur les océans et du globe, Orbis Britannicus. [FD 1051]