Composition des ménages et pouvoir d’achat

L’Insee vient de publier un document sur l’évolution de la composition des ménages en France. On y trouve notamment ce graphique :

Evolution de la composition des ménages depuis 1975Evolutions marquées, qui s’expliquent d’une part par le vieillissement de la population et d’autre part par la fragilité des couples de 30-59 ans.

En quoi cela impacte-t-il le pouvoir d’achat? La composition des ménages a un effet structurant sur le pouvoir d’achat, car vivre à plusieurs sous le même toit permet de bénéficier d’économies d’échelle, en raison de l’existence de coûts fixes. Prenons le cas de deux célibataires. Supposons que chacun gagne 1500€ par mois et loue un appartement dont le loyer est de 400€. S’ils se mettent en couple et loue ensemble un même appartement, gageons que le loyer ne sera pas de 800€, mais par exemple de 600€. Ils bénéficient d’économie d’échelle. Idem pour l’abonnement internet, la redevance télé, les dépenses d’alimentation, les loisirs, etc.

Pour intégrer cet effet de composition des ménages, l’Insee calcule, à côté du revenu par personne, le revenu par ménage et le revenu par unité de consommation, autres indicateurs de pouvoir d’achat. Comment calcule-t-on le nombre d’unités de consommation? Simple : pour un ménage donné, on compte 1 pour la première personne de plus de 14 ans, 0,5 pour les autres et 0,3 pour les personnes de moins de 14 ans.

Prenons maintenant le cas d’une économie dont le nombre d’habitants ne bouge pas, dont les revenus ne bougent pas, dont les prix ne bougent pas sur une période donnée. Si on calcule le revenu par habitant, il sera parfaitement inchangé sur la période. Si on suppose que, dans le même temps, la composition des ménages suit l’évolution retracée dans le graphique ci-dessus, le pouvoir d’achat par ménage et le pouvoir d’achat par unité de consommation, en revanche, va nettement baisser.

Vous pourrez vérifier ici que l’évolution de ces différents indicateurs de pouvoir d’achat n’est pas la même sur les dernières années. A titre d’illustration, le pouvoir d’achat par personne a augmenté de 0,3% en 2010 et 0,0% en 2011, pendant que le pouvoir d’achat par ménage baissait de 0,2% en 2010 et de 0,5% en 2011. Effet de composition qui impacte certainement plus le pouvoir d’achat des ménages que la hausse du prix de l’essence…

Communication universitaire

Puisque j’en suis à prodiguer des conseils en communication, je vous fais partager la photo de deux prospectus destinés aux étudiants de l’Université de Poitiers, l’un et l’autre informant sur des sujets sérieux.

Ces deux plaquettes sont à disposition des étudiants, posées sur une table, l’une à côté de l’autre, dans la “salle d’attente” du secrétariat du doyen de notre UFR. Juxtaposition qui brouille un peu les messages, je trouve…

Baisse du prix de l’essence : une proposition alternative

Franchement, une baisse de 6 centimes du litre d’essence, avec un litre de gazole ayant atteint un record de 1,46€ il y a quelques jours, je me demande de qui se moque le gouvernement… Personnellement, si j’étais aux responsabilités (heureusement pour moi : je suis irresponsable), j’aurai opté pour une baisse bien plus conséquente.

De combien me direz-vous? J’ai regardé sur le site de l’INSEE : l’inflation en juillet 2012 a été de -0,4%. Moi, si j’étais ministre de l’économie, j’aurai proposé une baisse du prix du litre de gazole de 4%. Entre -0,4% et -4%, il n’y a pas photo, non? C’est dix fois plus!!!

Ami lecteur, je t’en supplie, dis que tu es d’accord avec moi : une baisse de 4% du prix du litre de gazole, ça a une autre gueule qu’une baisse de 6 centimes, tu ne trouves pas?

La géographie de Facebook : c’est pour un sondage!!!

J’ai été sollicité récemment pour assurer une conférence sur les réseaux socio-numériques (Facebook, twitter, …) qui aura lieu sur Poitiers le 17 septembre prochain. Un des points de que je souhaite aborder est celui de la géographie des réseaux socio-numériques.

Dans cette perspective, j’ai eu l’idée d’organiser un petit sondage auprès de vous, fidèles lecteurs, en tout cas le sous-ensemble d’entre vous qui disposez d’une page Facebook. Vous verrez, répondre à ce sondage ne vous prendra que quelques minutes (il n’y a que 10 questions).

Trois de ces questions vous demanderont un petit effort, mais je compte sur vous, lecteurs adorés, pour accepter de vous livrer au jeu. Vous pourrez ainsi vous vanter, ensuite, d’avoir participé au déplacement de la frontière des connaissances ce qui, vous en conviendrez j’en suis sûr, ne vous arrive pas tous les jours (à moi non plus, je précise)… Voici ces trois questions, autant préparer les réponses avant de compléter le questionnaire en ligne :

  1. Combien avez-vous d’amis Facebook? (niveau facile)
  2. Parmi vos amis Facebook, combien résident dans la même ville que vous? (niveau moyen, cf. infra)
  3. Parmi vos amis Facebook, combien de personnes n’aviez-vous jamais rencontré physiquement avant d’être amis sur Facebook? (niveau difficile, cf. infra)
Pour la question 2, le niveau de difficulté est moyen : pour trouver ce nombre, il vous faut faire une recherche, dans l’ensemble de vos amis, en faisant une recherche par “lieu de résidence”, tapez alors la ville où vous résidez actuellement. Facebook affichera ensuite vos amis qui résident dans la même ville que vous. Hélas, il n’affiche par le nombre d’amis concernés, il vous faut donc les compter “manuellement”, d’où la difficulté…
Pour la question 3, le niveau de difficulté est plus important : il vous faut passer en revue tous vos amis et compter le nombre de personnes que vous n’aviez jamais rencontré physiquement avec d’être amis sur Facebook, c’est un peu plus long, donc… Comme certains pourraient être rebutés par cette question, la réponse n’est pas obligatoire. Mais ça me ferait drôlement plaisir si vous y répondiez, lecteurs vénérés… (petite précision : si votre ami est une institution, association, etc…, demandez-vous si vous aviez rencontré physiquement l’un des membres de cette institution/association avant d’être ami sur Facebook. Si oui, ne la comptez pas, sinon, comptez-là).
Comment participer au sondage? Rien de plus simple : il vous suffit de cliquer sur le lien ci-dessous :
Je publierai bien sûr sur mon blog les résultats et l’interprétation de cette petite enquête, ainsi qu’une synthèse plus générale des thèmes que j’aborderai. N’hésitez pas à diffuser cette enquête dans vos propres réseaux si vous le souhaitez!
Merci encore, lecteurs adulés, et n’hésitez pas à poster un commentaire si quelque chose n’est pas clair…
NB : Je viens de me rendre compte qu’une question est mal libellée (je ne peux plus modifier) ! Je demande à un moment “depuis combien de temps vivez-vous dans cette ville?” Il faut répondre le nombre d’années.

22% de pauvres à Poitiers

Rue89 a publié un article sur la pauvreté dans les 100 plus grandes villes françaises, suite à l’étude de Compas disponible ici. Le taux de pauvreté est défini comme la part dans la population des ménages disposant d’un revenu, après versement des prestations sociales, de 60% du revenu médian. Pour un ménage composé d’une personne seule, ceci correspond à une somme de 954€ par mois.

Ce taux oscille de 7% à Neuilly-sur-Seine à 46% à Roubaix, avec une moyenne France entière de 15%. De manière générale, les plus grandes villes connaissent des taux de pauvreté plus importants, pour des raisons bien expliquées dans l’article et l’étude.

Centre Presse m’a demandé de réagir sur le taux observé pour Poitiers, qui est de 22%, sensiblement plus fort que la moyenne France entière. Taux qui m’a surpris au départ, mais après réflexion, on trouve plusieurs éléments explicatifs :

  • Poitiers est une ville dont la population étudiante pèse beaucoup dans l’ensemble de la population, il s’agit même de la ville française dont le ratio étudiants/population est le plus élevé. Certes, tous ne résident pas sur Poitiers, mais ils sont nombreux à y être logés,
  • Ce n’est pas la seule dans ce cas cependant : Dijon, de taille comparable, présente également un ratio élevé. Pourtant, le taux de Pauvreté y est beaucoup plus faible (13%). Comment expliquer cet écart entre Poitiers et Dijon?
  • Première possibilité : la dynamique économique (chômage plus faible, croissance plus forte) et la structure des activités économiques (plusd’emplois à faible rémunération),
  • Deuxième possibilité : l’étude a calculé des taux de pauvreté sur les villes, non pas sur les agglomérations. Or, sur Dijon, le taux de pauvreté est plutôt faible car les logements sociaux sont majoritairement localisés dans les communes alentours. Sur Poitiers, nous sommes dans la configuration inverse : les logements sociaux sont majoritairement situés dans la ville centre, non pas dans les communes alentours comme Saint-Benoît, Buxerolles ou Mignaloux.

Sur ce dernier point, un travail réalisé par la Communauté d’Agglomération de Poitiers est plutôt éclairant, j’en reprends une des cartes les mieux adaptées au sujet (page 34) :

Les personnes disposant de contrats précaires sont localisés dans la ville centre, elles sont même fortement concentrés dans quelques quartiers.

Autre point important : être pauvre à Poitiers ou dans des villes plus grandes (Paris, Bordeaux, Marseille, …), ce n’est pas la même chose. Prenons le cas d’une personne seule disposant d’un revenu de 900€ à Poitiers, comparé au cas d’une personne percevant le même revenu mais localisée sur Paris. Compte-tenu du fonctionnement du marché du logement, il est clair que le coût pour se loger ne sera pas le même. Que la localisation de la personne pauvre sur Paris risque de la reléguer en périphérie lointaine ce qui va peser sur leur budget transport, etc. En complément, l’article évoque des prolongements intéressants, en étudiant par exemple le lien entre pauvreté monétaire et pauvreté ressentie.

La situation économique de Poitou-Charentes

Je serai sur le plateau de France 3 Poitou-Charentes ce soir, à 19 heures, pour évoquer la situation économique de notre région, ses atouts, ses faiblesses, etc., dans le cadre du 19/20.

Intervention qui devrait durer plus de dix secondes, visible quelque part ici en suite.

Soixante ans d’histoire économique en un graphique

Trouvé via Arthur Charpentier (@Freakonometrics), ce magnifique graphique, qui résume soixante ans d’histoire économique, américaine en l’occurrence :

Il s’agit du taux de croissance annuel moyen du revenu des ménages, sur la période, par quintile de revenu (les 20% les plus pauvres, puis les 20% suivants, etc.) et pour les 5% les plus riches.

On peut y voir beaucoup de choses :

  • la forte croissance d’après la seconde guerre mondiale, avec une tendance à la réduction des inégalités (surtout sur 1950-1960), les taux de croissance étant d’autant plus fort que les revenus sont faibles,
  • la crise des années 1970 (les chocs pétroliers pour aller vite), avec des taux de croissance faibles mais malgré tout positifs, et la crise actuelle, d’ampleur beaucoup plus forte, avec des taux de croissance tous négatifs,
  • la très forte montée des inégalités sur la période 1980-2000, avec cette fois des taux de croissance du revenu des ménages d’autant plus forts que les revenus sont forts. Les 20% les plus riches s’en sortent bien, les 5% encore mieux, si on avait les chiffres pour les 1% ou les 0,1%, ce serait encore mieux pour eux (voir les travaux de Piketty/Saez).
J’ai décidé d’ajouter une catégorie pour classer mes articles, intitulée “Graphiques”, histoire de poster de temps en temps un petit billet sur les graphiques qui auront retenu le plus mon attention.

J’ai été interviewé à la télé!!! (retour d’expérience)

Comme expliqué dans mon précédent billet, France 3 (attention : National, pas Régional!) m’a sollicité pour une interview, rapport aux affaires en cours : PSA, Doux, Unilever, etc.

Tout a commencé par un mail de Camille B. :

Bonjour !

Je me permets de vous contacter en urgence : je suis journaliste au service éco de la rédaction nationale de France 3, ancienne élève de la rue Saint-Guillaume (promo 2000 !), et la rédaction en chef vient de me demander un dossier pour diffusion mercredi soir, sur le thème : “Doux, PSA, Elephant and co : quelle marge de manœuvre pour Arnaud Montebourg”. Vaste sujet !!! Ma question est simple : êtes vous actuellement sur Paris, et pourrions nous vous interviewer dans le créneau qui vous conviendrait d’ici mercredi 15h (ensuite je serai en montage), sur cette problématique de l’ingérence de l’Etat dans les plans sociaux et la réaction des grands patrons (celui d’Unilever par ex) qui alertent sur le fait que cela risque de décourager les invetsissements étrangers en France ? J’ai lu votre blog, pris connaissance de vos interviews précédentes, c’est passionnant et je suis sûre que ce serait une vraie valeur ajoutée pour le sujet. Vous pouvez me joindre au 06********. Un très grand merci, à très vite j’espère,

Je précise le contexte de réception du mail : après dix jours sur des transats espagnols (obtenus de haute lutte) à lire des livres (de langue française) ne parlant pas (surtout pas!) d’économie, je roulais tranquillement, sur des autoroutes espagnoles, d’abord, françaises, ensuite, pour réintégrer mes pénates.

Je notais en passant, à la lecture du mail, le besoin de Camille B. de se signaler, au sens de Spence, en m’indiquant, douze ans après sa sortie du système éducatif, qu’elle était passée par la rue Saint-Guillaume. Une sorte de code secret entre personnes informées – la rue Saint-Guillaume, c’est Science-Po Paris. (Personnellement, je suis passé ce matin, rue Magenta, à Poitiers, pour acheter une baguette de pain. Mais parler de la rue Magenta, à Poitiers, ce n’est pas comme parler de la rue Saint-Guillaume, à Paris : ce n’est pas un signal au sens de Spence. C’était juste pour accompagner ma salade. Pourtant, le pain est bon).

Mais, magnanime, l’esprit quelque peu engourdi par mon séjour espagnol sans doute (ses bières, son rosé, sa sangria), je me suis dit que, pourquoi pas, papoter un peu des élucubrations de notre nouveau gouvernement, ça me dégourdirait l’esprit. J’acquiesçais, donc, en précisant cependant que me rendre sur Paris ne me convenait pas trop, qu’un topo via Poitiers devrait être possible. Ce fut possible.

Quelques échanges de mails/textos plus tard, j’obtenais enfin les questions que Camille B. voulait me poser, questions dont je vous ai fait part dans mon précédent billet. J’y ajoute mes réponses :

  • Des dossiers très chauds attendent le gouvernement en cette rentrée : Doux, PSA, Elephant…. Le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg multiplie les déclarations d’intention. Mais l’Etat peut-il réellement intervenir de manière directe dans tous ces dossiers brûlants ?
Bof, bof. L’activisme d’Arnaud de Montebourg ressemble quelque peu à l’activisme du précédent président (quel est son nom, déjà?). Sur ce point, il y a plutôt continuité. Pour rappel, on estime que, chaque jour (j’insiste : chaque jour), plusieurs milliers d’emplois sont créés et détruits. Si notre ministre du redressement productif veut s’occuper de chaque emploi détruit, il risque d’avoir un problème d’agenda.
Plus sérieusement : que l’Etat s’intéresse à ces cas qui défraient la chronique, rien de plus normal : l’Etat édicte des règles, il convient de veiller à leur respect. De s’interroger, aussi, à l’évolution des règles, si elles ne sont pas satisfaisantes. Mais, dans ce cas, pour ne pas renouveler les erreurs passées (continuité, toujours), il conviendrait d’y réfléchir, comment dire, à tête reposée.
  • Quelle est la marge de manœuvre des politiques face à des problématiques économiques qui dépassent largement le cadre des frontières nationales, et qui concernent des entreprises privées ?
Question non vraiment posée comme ça ce matin (Paris-Poitiers, c’est loin). Il s’agissait plutôt de savoir si l’Etat pouvait faire quelque chose. J’ai dit oui, bien sûr. En insistant sur le fait que les problèmes à régler étaient des problèmes structurels (croissance, chômage), qu’il fallait donc des réponses adaptées (innovation, formation des personnes), qui ne produiraient leurs effets que dans 5, 10 ou 15 ans. Ce qui pose un problème de décalage, souvent, entre agenda politique et agenda économique. C’est un petit bout de ce petit passage qui a été repris.
  • Le PDG Monde d’Unilever, à propos du dossier Fralib, s’ext exprimé dans les Echos, indiquant que le gouvernement, par son ingérence excessive, risquait de décourager les investissements étrangers en France. C’est un vrai risque ?
Réponse en deux temps.
Les dirigeants d’entreprise sont de mauvais économistes (la réciproque est vraie). La France est un pays attractif, l’un des plus attractifs d’Europe, même. Pour des éléments de preuve, consulter les statistiques. Les entreprises s’intéressent avant tout aux facteurs structurels (qualité de la main d’oeuvre, des infrastructures, des compétences des sous-traitants, etc.), plutôt moins aux déclarations des dernières vingt-quatre-heures du nouveau sous-ministre.
Ceci dit : le cas Unilever n’est pas inintéressant, il pose la question de la stabilité du système de propriété intellectuelle. Si le gouvernement oblige à la rétrocession de la marque l’Eléphant à la Scop, ça va être le bazar en France. Mais le sachant, le gouvernement ne s’y risquera pas.
  • Lionel Jospin disait : « l’Etat ne peut pas tout ». Il avait raison ?
Economiquement, oui, politiquement, non (je vous laisse méditer, il est tard).
  • Le rôle de l’Etat est-il d’intervenir, d’empêcher, d’interdire, ou plutôt de « guérir » en améliorant la prise en charge des salariés qui perdent leur emploi, leur reconversion, leur indemnisation etc… ?
Le rôle de l’Etat est de s’occuper des personnes qui souffrent le plus, les salariés peu qualifiés, donc, prioritairement. Agir après coup, c’est trop tard. L’enjeu est donc d’anticiper, de mettre le paquet sur la formation en amont, de telle sorte qu’une personne qui perd son emploi puisse en retrouver rapidement un autre. Vouloir qu’aucun emploi ne disparaisse est stupide. Des emplois disparaîtront. D’autres seront créés. L’enjeu est de gérer les transitions, les flux, plus que le stock.
Bref. Je ne dis pas que mes réponses sont particulièrement innovantes (l’effet retard du rosé espagnol, sans doute). Mais : j’ai passé quelques minutes à échanger des mails, textos, coups de fil avec Camille B. sur mon trajet de retour, plutôt fatiguant. J’ai perdu ce matin une bonne heure pour l’interview (trajet aller, interview, trajet retour). Tout ça pour environ dix secondes inintéressantes sur France 3. Avec, en prime, des propos stupides d’un dirigeant d’entreprise (Clairefontaine, de mémoire), juste après moi, histoire de contrebalancer, sans doute. Coût d’opportunité énorme, pour moi (j’aurais pu dormir, pendant ce temps).
Conclusion : expérience pas inintéressante, sur la façon dont se construit l’information. Sûr que les journalistes ont un avantage énorme sur les blogueurs : ils sont professionnels.

Interview France 3

A peine levé de mon transat, France 3 m’appelle pour me demander de réagir aux affaires en cours : PSA, Doux, Unilever, etc. Petite interview ce matin, depuis Poitiers, diffusée dans l’édition nationale du 19/20, ce soir (ça devrait pouvoir se regarder ici ensuite).

Voici les questions :

  1. Des dossiers très chauds attendent le gouvernement en cette rentrée : Doux, PSA, Elephant…. Le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg multiplie les déclarations d’intention. Mais l’Etat peut-il réellement intervenir de manière directe dans tous ces dossiers brûlants ?
  2. Quelle est la marge de manœuvre des politiques face à des problématiques économiques qui dépassent largement le cadre des frontières nationales, et qui concernent des entreprises privées ?
  3. Le PDG Monde d’Unilever, à propos du dossier Fralib, s’ext exprimé dans les Echos, indiquant que le gouvernement, par son ingérence excessive, risquait de décourager les investissements étrangers en France. C’est un vrai risque ?
  4. Lionel Jospin disait : « l’Etat ne peut pas tout ». Il avait raison ?
  5. Le rôle de l’Etat est-il d’intervenir, d’empêcher, d’interdire, ou plutôt de « guérir » en améliorant la prise en charge des salariés qui perdent leur emploi, leur reconversion, leur indemnisation etc… ?

Comme nous sommes encore dans la période des jeux-vacances, je ne vous donne pas mes réponses : si ça vous amuse, vous pouvez poster vos prévisions (ou vos avis) en commentaire.

Je ne sais pas ce qui sera gardé dans le reportage (forcément court), je compléterai si besoin ce soir ou demain.

Vacances ludo-éducatives

Station balnéaire, quelque part en Catalogne. Camping. Cinq minutes de la plage, en marchant lentement. Piscine agréable dans le camping, plusieurs bassins, jets d’eau. Des transats partout autour.

Ce sont les transats qui m’intéressent : ils sont nombreux autour de la piscine, certes, mais moins nombreux que le nombre moyen de visiteurs par jour. Conséquence : dès neuf heures le matin (heure d’ouverture de la piscine), les campeurs défilent les uns après les autres. Ils viennent installer leur serviette pour la journée sur les transats. Ils viendront s’y installer au maximum une heure ou deux, mais quelle importance : ils auront des transats.

Dilemme du prisonnier : si chaque campeur n’occupait un transat que lorsqu’il en a besoin, il y aurait toujours des transats de libre. Mais comme tout le monde redoute de perdre sa place, chacun vient religieusement déposer sa serviette, dès neuf heures, sur un transat. Dès dix heures, donc, vous pouvez observer une dizaine de personnes se trémoussant dans la piscine et des serviettes sur la totalité des transats.

J’ai beau n’avoir qu’un seul objectif pendant les vacances (ne rien faire), cet équilibre sous-optimal m’a perturbé. Comment le contrarier ?

Je vous donne donc la solution, si d’aventures cela vous arrivait : les transats avec serviette mais sans chaussures sont des transats d’opportunistes. Vous pouvez vous installer, tranquillement, et enlever leurs serviettes. J’ai essayé : ça marche.