Gloubi-boulga


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J’ai un patronyme particulièrement complexe : il est composé de deux mots séparés par un trait d’union, le premier mot est composé de 5
lettres, le deuxième de 4 lettres. Ce qui fait dix signes à mémoriser dans un ordre bien particulier. Ceci explique sans doute les coquilles rencontrées à droite ou à gauche.

 

Google me renvoie par exemple quatre résultats pour Bouba-Oulga, notamment un commentaire chez Embruns, un lien élogieux (rubrique « blogeconomitude, respect ») chez Blogizmo (dont je salue au passage l’arrivée dans la blogosphère et que je vais suivre avec attention, enfin… dès que la coquille est rectifiée 🙂 add 21/05 : ca y est, c’est rectifié – quelle célérité!), et une référence dans une
communication en colloque.

 

Un peu mieux quantitativement (neuf résultats), mais surtout qualitativement, pour Boulba-Olga : c’est d’abord Denis Clerc qui écorche mon nom dans sa recension de mon livre « économie de l’entreprise » (je précise : j’ai bien aimé la recension ; je préfère cette recension avec coquille qu’une mauvaise recension sans coquille ou
encore –le pire pour un auteur!– pas de recension du tout…), c’est également Ségolène Royal en personne (ou
son nègre : tient, je fais une hypothèse) dans le chapitre 2 de son ex-futur ouvrage

 

J’ai trouvé aussi du Olivier Boula-Olga dans les liens du blog Les cafés économiques, ainsi que du
Bouda-Olga (restons zen) dans certains commentaires (par Frednetick, à plusieurs reprises).

 

Allez, pour vous aider : pensez pour le premier mot au petit ourson (qu’est-ce qu’on est pas
obligé de faire…) et pour le deuxième, dites vous que c’est comme le prénom. Pour le trait d’union, je n’ai pas
trop d’idée, mais de toute façon, il est facultatif…

ça coule de source…

La Nouvelle République du Centre Ouest d’aujourd’hui (page 5, dans la rubrique « Echos de campagne
») reprend l’histoire de la phrase tronquée du tract de Jean-Yves Chamard, dont je vous avais parlé ici. Ça ne
m’étonnerait pas que le journaliste se soit inspiré de mon billet pour rédiger son petit article, auquel cas ce serait bien de citer ses sources…

Bon, franchement ce n’est pas bien méchant, mais ça m’a amusé de découvrir cela juste après avoir lu une interview de Jean-Marie Colombani dans l’Express, qui dénonce le “phénomène que l’on pourrait baptiser «Monpointdevue.com»” et loue parallèlement le journalisme fait de regards distanciés et équilibrés, de
rigueur et de qualité.

Recherche publique : Paris et le désert français?


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A peu près tous les économistes convergent sur l’idée suivante : la croissance économique de la France doit se nourrir de l’innovation,
l’innovation se nourrit elle-même, pour partie au moins, d’une activité amont de recherche (privée et publique), accroître l’effort financier et améliorer l’organisation de la recherche est donc
tout à fait essentiel.

Pour contribuer à la réflexion, on peut s’interroger sur un point particulier, à savoir le poids des différentes régions en matière de recherche publique. Et là, à
première vue, on se dit que, hors de Paris, point de salut… Pensez donc : l’Ile de France, qui concentre, en 2003, 19% de la population, 22% de l’emploi et 29% du PIB rassemble :
* côté ressources mobilisées pour la recherche (en 2003 pour tous les chiffres) : 40,2% des effectifs de R&D, 41,1% des chercheurs et 43,6% de la DIRD (Dépense
Intérieure de Recherche et Développement),
* côté résultats de l’activité de recherche : 36,7% des publications (en 2003), 34,5% des doctorats (en 2004), 40,16% des brevets déposés à l’OEB (Office Européen
des Brevets – données cumulées sur 4 ans 1999-2002) et 38,44% de ceux déposés auprès de l’INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle – même période).

Bref, que ce soit côté ressources ou côté résultats, le poids de l’Ile de France est bien supérieur à son poids dans la population, l’emploi ou la production de
richesses. Ça ressemble un peu, côté recherche, à du « Paris et le désert français »…

Sauf que ces chiffres, d’un point de vue économique, n’ont pas beaucoup de sens : en effet ce qui compte, plus que la concentration spatiale de la recherche, c’est
son efficacité. L’enjeu n’est donc pas de mesurer la production scientifique des régions, mais leur productivité.
Or, on la mesure rarement. Un seul exemple,
l’ouvrage de l’Observatoire des Sciences et Techniques (OST), groupement d’intérêt public créé en 1990, qui « a pour mission de concevoir et de produire des indicateurs quantitatifs sur la R&D pour contribuer au positionnement stratégique de la France en Europe et dans le monde, et à
l’analyse des systèmes de R&D ». J’ai sous les yeux l’édition 2002 : le chapitre 2 est consacré aux régions françaises, on y analyse côté recherche publique (1) les
ressources humaines et financières (1.1), la production scientifique mesurée par les publications (1.2) puis l’enseignement supérieur et les thèses soutenues (1.3). A chaque fois, c’est le poids
des régions qui est mesuré (l’Ile de France arrive dès lors toujours en tête, et très largement). On s’approche quelque peu d’un indicateur de productivité en rapportant la production à la
population, mais c’est un piètre indicateur de productivité, car la population n’est pas assimilable à un input de l’activité de recherche (on trouve le même problème dans les comparaisons des
niveaux de productivité entre pays ou régions, lorsqu’on utilise comme indicateur les PIB par habitant).

Un document du CNER (comité National d’Evaluation de la Recherche) sur l’analyse de la politique
de recherche publique en Aquitaine
, publié en mars 2007, permet d’aller plus loin (rapport auquel a contribué
Christian Aubin, professeur d’économie de
l’Université de Poitiers et “accessoirement” (!) doyen de notre faculté – j’en profite pour le remercier de m’avoir fait passer ce rapport et pour nos premiers échanges sur le sujet)

. Dans la section C du chapitre 2 (page 39 et s.), en effet, différents indicateurs de productivité ont été calculés, en rapportant la production scientifique
[mesurée par i) les publications, ii) les citations, iii) les doctorats, iv) les diplômes d’ingénieur, v) les brevets déposés auprès de l’OEB, vi) les brevets déposés auprès de l’INPI] aux
ressources mobilisées [mesurées par i) les dépenses de R&D, ii) les effectifs de R&D, iii) les effectifs de chercheurs de R&D].

Je me focalise ici sur la première série de résultats (tableau 14, page 41), qui rapporte la production de la recherche aux dépenses de R&D. Les auteurs ont calculé un indice de productivité relative : on divise la
productivité de chaque région par la productivité nationale. Si l’indice est égal à 1, cela signifie que la productivité de la région considérée est égale à la productivité nationale, si l’indice
est supérieur à 1, la productivité est supérieure à la productivité nationale, etc.

Concentrons nous sur le premier indicateur de productivité, qui correspond au ratio nombre de publications sur dépenses de R&D. Résultat pour l’Ile de France :
l’indice pour les publications est égal à 0,94, soit une sous-productivité de 6%. Il est en revanche égal à 1,10 pour les citations, mais inférieur à 1 pour tous les autres indicateurs.

Pour compléter l’analyse, j’ai construit un indice composite, égal à la somme des six indicateurs élémentaires de productivité. Pour faciliter l’interprétation, j’ai divisé la somme par 6, puis
multiplié le tout par 100 : une valeur de 100 indique une productivité synthétique relative égale à la moyenne, une valeur supérieur à 100 une sur-productivité, une valeur inférieure à 100 une
sous-productivité. On obtient les résultats suivants :

Région

Poids dans les dépenses de R&D

indice synthétique de productivité

Ile-de-France

39,15%

98

Rhône-Alpes

10,67%

133

Provence-Alpes-Côte d’Azur

7,71%

84

Midi-Pyrénées

6,93%

74

Languedoc-Roussillon

6,03%

61

Bretagne

3,60%

118

Aquitaine

2,97%

106

Nord-Pas-de-Calais

2,75%

128

Alsace

2,66%

138

Pays-de-la-Loire

2,62%

123

Lorraine

2,55%

113

Centre

1,82%

129

Auvergne

1,18%

136

Poitou-Charentes

1,16%

116

Bourgogne

0,92%

156

Basse-Normandie

0,89%

145

Haute-Normandie

0,84%

194

Picardie

0,64%

239

Franche-Comté

0,64%

227

Champagne-Ardenne

0,54%

171

Limousin

0,43%

151


Résultat plutôt intéressant : en dehors de Rhône-Alpes, les plus grandes régions en termes de dépenses de R&D (Paris, bien sûr, mais aussi PACA, Midi-Pyrénées et
Languedoc-Roussillon) ont un indice faible. On a du mal à voir les effets positifs de la concentration spatiale des dépenses… Des petites régions comme la Picardie ou la Franche-Comté obtiennent
en revanche les meilleurs scores.

En calculant les coefficients de corrélation linéaire entre le poids dans la R&D et les 6 indicateurs de productivité, on trouve des coefficients négatifs dans 5
cas, avec des valeurs comprises entre -0,27 et -0,46. Le coefficient est positif pour les citations, mais la relation n’est pas significative (le coefficient est égal à 0,09).

Est-ce à dire qu’on a une nouvelle version du “small is beautiful” (les petites régions sont plus productives que les grandes)? Pas sûr, si on s’en tient au
graphique suivant, construit en excluant l’Ile de France, sur lequel on observe plutôt une courbe en U (en abscisse le poids des régions et en ordonnée l’indicateur synthétique de productivité)
:


productiviterecherche.gif
Résultat à prendre avec précaution toutefois, vu le faible nombre de points (le U tient pour beaucoup à Rhône-Alpes, on devine aussi l’hétérogénéité des
performances des petites régions est élevée, etc) .

Précision supplémentaire, relative à l’ensemble des résultats précédents : la sous-productivité de certaines régions pourrait s’expliquer par des biais disciplinaires, il conviendrait donc de
compléter l’analyse. Bon, mais disons qu’on a avec ces statistiques de premiers éléments assez intéressants conduisant à une conclusion plutôt contre-intuitive…


Pour finir, un petit message aux chercheurs parisiens : faudrait voir à vous remuer un peu, soit pour nous trouver d’autres stats permettant d’infirmer mes
conclusions, soit pour améliorer votre productivité parce que, si vous voulez gagnez plus…

Législatives

Dans ma boîte aux lettres, aujourd’hui, j’ai reçu le prospectus de Jean-Yves Chamard, candidat UMP aux
élections législatives sur la circonscription de Poitiers-Sud. Petit encart intitulé Immigration et développement, qui commence par ce texte : “la France ne peut accueillir toute la misère du
monde” disait Michel Rocard.

Je signale donc à Jean-Yves Chamard qu’il y a eu un bug dans son copier-coller, la phrase exacte étant :
“La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part.

Rocard est revenu en 1996 sur l’oubli récurrent et bien sûr tout à fait involontaire de la deuxième partie de sa phrase dans un article du Monde.

Liaisons Sociales


liaisonssociales.gif
Petite interview pour le numéro de mai (n°382, p. 46) du magazine Liaisons Sociales (3,70 euros chez votre marchand de
journaux…).

La question posée était la suivante : Les investissements étrangers créent-ils de l’emploi en France ? J’ai
répondu oui.

 

Sur la base des données Afii d’abord, qui
montrent que la France est attractive, qu’elle attire des projets étrangers, projets qui sont créateurs d’emplois
(40 000 emplois créés en
2006)
. Mais ça ne suffit pas, compte tenu de certains discours qui circulent (voir la réponse de Jean Arthuis à la première question du journaliste dans
cette interview à trois).

J’ai donc complété sur la base de ce document de l’Insee, qui montre qu’entre 1993
et 2003, le nombre de salariés employés par des filiales de groupes étrangers a été multiplié par 1,8, pour atteindre 1,9 million. C’est maintenant un salarié sur sept qui travaille pour une
filiale de groupe étranger. Autre élément important, le bilan des créations de filiales entre fin 1994 et fin 2003 est positif : il correspond à 100 000 salariés et 4 800 filiales
supplémentaires.

Fabrice Hatem, de l’Afii et Gilles Le Blanc, de l’Ecole des Mines sont également interviewés. Avec des angles d’attaque différents, nos avis convergent.

La prime de beauté…



Document de travail plutôt intéressant de Belot, Bhaskar et Van de Ven (CEPR
Discussion Paper n°6276, une version est disponible ici) intitulé « Insidious
Discrimination ? Disentangling the Beauty Premium on a Game Show ». Les auteurs ont travaillé sur les données collectées suite à la diffusion de 69 épisodes du jeu Shafted aux Pays-Bas en 2002. Pour gagner à ce jeu, qui n’est pas sans rapport avec le Maillon Faible, il faut :

1. répondre correctement et rapidement à un ensemble de questions

2. être capable de coopérer avec les autres joueurs (la dernier partie du jeu consiste en un dilemme du
prisonnier
)

3. ne pas être éliminé par les autres joueurs

 Les auteurs s’interrogent sur le rôle de l’apparence physique. Ils montrent que les personnes attrayantes ne répondent pas mieux, en moyenne, aux questions posées, qu’ils
n’ont pas une aptitude supérieure à la coopération, mais qu’ils sont moins souvent éliminés par les autres. Il existe donc une prime à la beauté, qui assure en moyenne des gains multipliés par
deux aux joueurs considérés comme attrayants.

 Cette prime à la beauté n’existe pas seulement dans ce jeu : Hamermesh et Biddle, dans une étude de 1994, montrent qu’une prime d’environ 15% récompense les personnes
physiquement attrayantes sur le marché du travail… Certains ont tenté de rationaliser ce résultat : i) les personnes attrayantes ont plus confiance en elles, elles parviennent mieux à
développer leurs compétences sociales sur leur lieu de travail, ii) causalité inverse : les personnes qui réussissent bien sur le marché du travail ont la possibilité et sont plus incitées à
investir dans leur apparence (plus grande estime de soi), iii) les clients, les autres employés, les responsables aiment “consommer” (consciemment ou inconsciemment) de la beauté, ce qui
expliquerait l’existence d’une telle prime. L’intérêt principal du document de travail cité consiste précisément à montrer que seul le dernier élément semble jouer, d’où l’expression de
“discrimination insidieuse”.

Extrapolation de circonstance : les deux finalistes de dimanche soir ne sont peut-être pas ceux qui ont produit les meilleures réponses aux problèmes que la France doit
régler, ni ceux qui sont le mieux à même de coopérer au sein de l’arène politique, mais seulement ceux que les français ont jugé le plus attrayant…

Live blogging

Ce soir, c’est décidé, je fais du Live Blogging. En clair, pour les non initiés, je commente en temps réel le "combat" tant attendu.  Ce "match", certains disent que c’est un peu Berlusconi contre Blair, ce qui ne me semble pas totalement faux. On est en France, certes, mais c’est un peu deux conceptions de l’Europe que l’on va voir s’exprimer.

A la vue des prestations antérieures, on s’attend côté gauche à ce que ça parte très vite, un peu dans tout les sens peut-être, mais parfois, cela donne de vraies fulgurances. Côté droit, on redoute un peu les coups tordus. On verra…

En tout cas, ça risque d’être tendu, très tendu même, car finalement, le score est plutôt serré. Oh, certes, l’un des deux a réussi à se forger un léger avantage, mais tout reste ouvert. Et l’on sait bien que ce soir, c’est un peu la finale avant l’heure : le vainqueur aura toutes les chances de l’emporter lors du dernier round…

S’agissant des tenues, j’ai cru comprendre que, côté gauche, ce serait du rouge et du blanc, ce qui reste conforme à ce que l’on a vu jusqu’à présent. On sera plus classique côté droit, très classique même, avec un haut blanc et le reste plutôt sombre.

Une question importante : les "arbitres" sauront-ils rester neutres ? Pas sûr, car on sait que dans le domaine, les pressions existent, les médias s’en sont fait régulièrement l’écho…

Beau "match" en perspective, en tout cas, c’est certain. Mais quel que soit le vainqueur, je ne suis pas sûr que la France y gagne grand chose…


Ce soir, je fais du Liveblogging, donc, mais j’hésite encore : je regarde cette chaîne… ou bien… celle-ci ?

Actualité bordelaise



Suite au commentaire de Clic, je confirme : je pars pour Bordeaux demain matin (jeudi 3 mai), je ferai une conférence autour de mon ouvrage sur Les nouvelles géographies du capitalisme à 18h30, dans le cadre des rencontres de la librairie La Machine à Lire. Les lecteurs bordelais du blog sont bien sûr les bienvenus !

Le lendemain, séminaire de recherche à la faculté de sciences économiques de Bordeaux IV, à l’invitation du GREThA autour du texte co-écrit avec Michel Grossetti.

Eh, mon ami, t’aimes ça manger des peutates?

J’ai découvert cette vidéo (source ici) il y a quelques jours (sans doute après nombre d’entre vous!) et je ne sais pas vous, mais moi, ça m’a un peu fait penser à la campagne présidentielle…


Non, c’est vrai, que font d’autres nos candidats, si ce n’est i) dire qu’aujourd’hui, sans eux, tout va mal (on est en train d’éplucher nos peutates avec nos mains), ii) qu’ils ont trouvé le remède miracle (le willi waller two thousand six), iii) que ça nous coûtera quasiment rien de le mettre en oeuvre (4 paiements de 29,99) et iv) tout ça avec un joli sourire et une telle assurance ! Bon, ça fait toujours une possibilité de reconversion pour le perdant de dimanche soir…

mail effacé

Retour de vacances, traitement des mails et petite erreur de manip : j’ai effacé malencontreusement le mail d’une personne m’ayant contacté au sujet d’un documentaire qu’elle était en train de réaliser, si bien que je ne peux plus lui répondre… Sachant qu’elle fréquente ce blog, je laisse ce message pour lui dire de retenter un envoi…