Voyage pittoresque à travers la Russie et l’Asie

Du 1er au 28 février 2019, à la bibliothèque Michel Foucault, le livre du mois du Fonds ancien est consacré aux Costumes civils de tous les peuples de Sylvain Maréchal (1750-1803).

Costumes civils de tous les peuples / Sylvain Maréchal.- Paris et Guigamp : B. Jollivet, 1838

Costumes civils de tous les peuples / Sylvain Maréchal.- Paris et Guingamp : B. Jollivet, 1838

 

L’auteur

Pierre Sylvain Maréchal (1750-1803) est un écrivain, poète et pamphlétaire français.

En 1771, à l’âge de 20 ans, il publie son premier ouvrage en vers, Bergeries, et obtient un poste à la Bibliothèque Mazarine à Paris.

Grand admirateur de Rousseau, Voltaire ou Diderot, Sylvain Maréchal aborde pour la première fois le problème de l’inégalité sociale dans son ouvrage Le Livre de tous les âges (1779).

En 1780, il publie anonymement un ouvrage athée, Fragmens d’un poème moral sur Dieu. Suite à la publication du Livre échappé au déluge (1784), où il expose son point de vue sur la religion, la morale et la société, il perd son poste à la Bibliothèque Mazarine. Lire la suite

Objets anatomiques : une leçon d’histoire du 19e siècle à l’actuel

Le « petit écorché ».- Modèle humain, papier mâché, 1897 (Université de Poitiers, CVCU, UP-BIO-9)

Fruit d’une collaboration entre le Centre de valorisation des collections scientifiques (CVCU) et le SCD de l’Université de Poitiers (BU Médecine-Pharmacie et Service du Livre ancien), l’exposition Objets anatomiques : une leçon d’histoire du 19e siècle à l’actuel, qui a lieu du 14 janvier au 28 février 2019, présente à la BU Médecine-Pharmacie une vingtaine de pièces conservées par ces trois services. Elle permet de découvrir l’évolution, pendant plus de 150 ans, de l’enseignement de l’anatomie en médecine à Poitiers.

Objets fabriqués et spécimens permettaient de former des « naturalistes » du corps humain, qui devaient être capables d’élaborer un jugement critique en observant, décrivant et comparant. Les objets, faits pour certains en papier mâché, pour d’autres en cire, étaient non seulement des supports de l’apprentissage pour les étudiants en médecine, mais aussi les vecteurs de la vulgarisation auprès du plus grand nombre.

Dans le cadre de cette exposition, le Fonds ancien, qui conserve une belle collection d’ouvrages de médecine, ayant appartenu à l’École de médecine de Poitiers, présente deux documents, aux illustrations remarquables. Lire la suite

Pratiquer le communisme aux États-Unis au milieu du XIXe siècle : les communautés icariennes

Compte-rendu par le président de la communauté sur l’état de la colonie icarienne / Étienne Cabet.- Paris : chez l’auteur, 1854 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 4420)

Le jeudi 17 janvier à 18h et le le mardi 22 janvier à 12h, Nathalie Brémand propose, dans le Service du Livre ancien, une Heure du Livre ancien intitulée Pratiquer le communisme aux États-Unis au milieu du XIXe siècle : les communautés icariennes. L’entrée est libre sur inscription préalable (05 49 45 32 91 ou FondsAncien@univ-poitiers.fr).

Nombreux sont, au XIXe siècle, les socialistes qui expérimentèrent leurs projets de société nouvelle dans des contrées éloignées. Le communiste Étienne Cabet (1788-1856) en fait partie.

Avocat et député républicain sous la Monarchie de Juillet, il mène une opposition active au régime au sein de la Charbonnerie, puis se détourne des sociétés secrètes. Il publie de très nombreux écrits qui le rendent populaire, en particulier auprès des milieux ouvriers. Lire la suite

Marcello Malpighi ou les débuts de l’anatomie microscopique

Du 7 au 31 janvier 2019, la bibliothèque Michel Foucault accueille les œuvres complètes, Opera Omnia, de Marcello Malpighi, naturaliste et médecin italien du XVIIe siècle.
Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du Livre ancien du mois : chaque mois, sauf en juillet-août et excepté événement de plus grande ampleur, un ouvrage du Fonds ancien est exposé, accompagné d’un commentaire.

Une petite présentation commentée (30 min) aura lieu mardi 15 janvier à 12h.
Pour s’inscrire : FondsAncien@univ-poitiers.fr ou 05 49 45 32 91.

Opera omnia / Marcello Malpighi.- Londres‎ : Robert Littlebury, 1686-1687 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, Kg 4)


L’auteur

Marcello Malpighi est né en 1628 à Crevalcore, en Italie. Fils d’une famille de paysans plutôt aisés, Malpighi partit étudier la philosophie à l’âge de 17 ans, puis la médecine à l’Université de Bologne. Il obtint son diplôme de docteur en médecine et en philosophie en 1653 et accepta, 3 ans plus tard, une chaire de médecine à Pise. En 1659, il revint à Bologne où il enseigna la médecine théorique et pratique, puis fut élu en 1662 à la première chaire de médecine à l’Université de Messine. Lire la suite

Le Dictionnaire classique d’histoire naturelle dirigé par Bory de Saint-Vincent (2/2)

Ce billet complète celui du 7 décembre 2018

Le dessinateur, Antoine Charles Vauthier (1790-185.)

À de très rares exceptions près, les planches du Dictionnaire classique d’histoire naturelle portent la signature d’Antoine Charles Vauthier, comme auteur du dessin ou au moins responsable de sa retranscription par les graveurs. L’avertissement du tome premier lui rend un hommage appuyé, à lui et à son beau-père Louis Claude Marie Richard, décédé l’année précédente : « M. Vauthier, peintre d’histoire naturelle, connu avantageusement par des planches de Lépidoptères, gendre de feu Richard qui dessinait la botanique avec une si rare perfection, et formé sous un tel maître, est chargé de l’exécution de l’atlas. »

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Le Dictionnaire classique d’histoire naturelle dirigé par Bory de Saint-Vincent (1/2)

Du 3 au 21 décembre 2018, la bibliothèque Michel Foucault accueille le Dictionnaire classique d’histoire naturelle, dirigé par Bory de Saint-Vincent (Paris : Rey et Gravier, Baudouin frères, 1822-1831). Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du Livre ancien du mois : chaque mois, sauf en juillet-août et excepté événement de plus grande ampleur, un ouvrage du Fonds ancien est exposé, accompagné d’un commentaire.

 

Bory de Saint-Vincent (1778-1846)

Naturaliste et géographe originaire d’Agen, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent ne cessa de voyager, dans le cadre de missions scientifiques ou militaires, et de publier. Il fut le premier à fournir une véritable description générale du Piton de la Fournaise, éruption comprise, suite aux expéditions qu’il entreprit sur ses flancs en 1801. Un des deux cratères sommitaux du volcan réunionnais fut alors appelé cratère Bory, nom qu’il conserve encore aujourd’hui.

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Le Cours d’architecture de d’Aviler

Du 5 au 30 novembre 2018, à la bibliothèque Michel Foucault, le livre ancien du mois est consacré au Cours d’architecture d’Augustin-Charles d’Aviler.

Augustin-Charles d’Aviler (1653-1701), architecte du roi

D’Aviler fut formé dans les toutes nouvelles institutions grâce auxquelles, pour la première fois, l’architecture devenait la matière d’un enseignement.

Il fit partie des premiers élèves de l’Académie royale d’architecture créée, en 1671, par Colbert. Il y suivit, de 1672 à 1674, le cours de François Blondel, professeur et premier directeur de l’Académie, auteur du Cours d’architecture enseigné à l’Académie royale d’architecture, ouvrage dont s’inspira d’Aviler. Lire la suite

Compter à l’époque moderne

Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata / Berthold Hauser. – Augsbourg ; Innsbruck : Joseph Wolff, 1755-1764 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, JP 506-6)

Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata / Berthold Hauser. – Augsbourg ; Innsbruck : Joseph Wolff, 1755-1764 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, JP 506-6)

Les lundi 22 octobre à 18h et vendredi 26 octobre à 12h, au Service du Livre ancien, une Heure du Livre ancien intitulée Compter à l’époque moderne sera animée par Patrice Remaud (enseignant à l’ENSIP). Il est nécessaire de s’inscrire au préalable (FondsAncien@univ-poitiers.fr ou 05 49 45 32 91).

Tout au long de l’époque moderne, des ouvrages d’arithmétique traditionnelle furent publiés en nombre ; d’une grande variété, ils pouvaient être de simples exposés pratiques pour débutants comme des manuels didactiques pour tous les niveaux. Les importantes découvertes faites dans le domaine de l’algèbre furent également diffusées par l’écrit. L’Heure du Livre ancien donne à voir tous ces types d’ouvrages, mais nous nous arrêtons ici plus particulièrement sur des livres publiés par des membres de la famille Barrême. Lire la suite

Terres lointaines

Jusqu’au 31 octobre, à la BU Droit-Economie-Gestion, des livres du Fonds Dubois, conservés au Fonds ancien de l’Université de Poitiers, sont exposés pour accompagner le Colloque Terres Lointaines: compagnies, commerces, colonies. Une Heure du Livre ancien sur ce même thème sera animée le 15 novembre à 12h et le 29 novembre à 12h par Élodie Peyrol-Kleiber, maître de conférences à l’UFR de Lettres et langues.

La complexité des acquisitions territoriales par l’Angleterre, puis la Grande-Bretagne, conduit l’historien des XVIIe et XVIIIe siècles à prendre en compte un vaste ensemble géographique. D’apparence morcelé, cet espace territorial et maritime était néanmoins relié à la métropole par de multiples réseaux commerciaux, et par conséquent humains. Ces terres lointaines restèrent ainsi proches et dépendantes de l’Angleterre, puis de la Grande-Bretagne, et en retour certains aspects du modèle anglais furent exportés dans les colonies. Lire la suite

Le sort de ce livre est entre vos mains

Du 1er au 31 octobre 2018, à la bibliothèque Michel Foucault, le livre du mois du Fonds ancien est consacré à La cartomancie ancienne et nouvelle ou Traité complet de l’art de tirer les cartes par Arthur Halbert d’Angers (17..-18..)

 

Diseuse de bonne aventure

 

L’auteur

Dans l’ouvrage Typographes et gens de lettres de Décembre-Alonnier (1864), le polygraphe et chansonnier Arthur Halbert d’Angers ou Albert d’Angers (17..-18..), est présenté ainsi : « Écrivain et poète, il est d’une fécondité prodigieuse et peut être appelé l’Alexandre Dumas de ce genre de littérature. Sa réputation est venue de la singularité de son nom qui le fit rechercher par les éditeurs de livres de colportage qui lui confièrent l’exécution de traités des songes, de magie, etc., qui, ornés de la signature d’Halbert d’Angers, pouvaient passer aux yeux des bonnes gens pour être l’œuvre d’un descendant du grand Albert… Il étudia d’abord la médecine. Après l’étude de la machine humaine, il passa à celle de l’horlogerie ; puis s’adonna à l’arquebuserie. Il fit aussi de la gravure. »

Halbert d’Angers a publié de nombreux ouvrages :

  •  Le chansonnier des amis de la gaîté (1851)
  •  Le chansonnier de la Guinguette ou Les délices des buveurs (1851)
  •  Les amours de Béranger : chansonnier nouveau (1856)
  •  Le favori des dames, chansonnier des villes et des campagnes (1857)
  •  Les échos de la gaité française, recueil de chansons, chansonnettes, romances anciennes et modernes (1858)
  •  Refrains joyeux : chansons nouvelles (1858)
  •  Trésor des chansons joyeuses et populaires, anciennes et nouvelles (1860)
  •  Le bon vivant ou La joie du foyer, choix des meilleurs chansons (1878)

L’œuvre

L’ouvrage du Fonds ancien énumère tous les systèmes connus pour interpréter les cartes (système français, égyptien, tarots…). Il détaille aussi les principes de lecture et d’interprétation des horoscopes, de la chiromancie (art d’interpréter les lignes et signes de la main), de la physiognomonie, de la phrénologie (étude du caractère d’un individu d’après la forme de son crâne), etc.

Chiromancie

Selon Halbert d’Angers, ce fut Etteilla seul qui mit au point la manière française de tirer les cartes. Jean-Baptiste Alliette (1738-1791), plus connu sous le nom d’Etteila (anagramme de Alliette), est l’auteur de livres sur l’art et le tarot divinatoire. Il inventa deux jeux divinatoires, le Grand Etteilla, ou tarots égyptiens de 78 cartes, et le Petit Oracle des dames, ou Petit Etteilla. Son Etteilla, ou Manière de se récréer avec un jeu de cartes (Amsterdam et Paris, 1770) est le plus ancien traité de cartomancie en Occident ; c’est grâce à cet ouvrage qu’Halbert d’Angers a été connu comme le premier « tireur de cartes » professionnel. Etteilla publia quelques années après, en 1772, un recueil astrologique (Le zodiaque mystérieux, ou Les oracles d’Etteilla).

Cartomancie

Halbert d’Angers décrit avec minutie et grandiloquence les deux jeux de tarots inventés par Etteilla. L’emphase est de mise dans de savoureux portraits intitulés « Horoscopes des hommes » et sous-titrés « Voyons le portrait de mon mari ». Octobre (le scorpion) sera ainsi « méchant en sa jeunesse, ce qui lui causera des ennemis… c’est pourquoi il sera pauvre. Il fera plusieurs voyages comme vagabond, il sera impitoyable, prendra une femme avec difficulté et aura du bien par adresse ; à la fin il sera en danger d’être tué ». De courts chapitres sont ensuite consacrés à la « physiognomonie ou l’art de juger des inclinations par l’inspection des traits de la figure », au « pronostic du docteur Melchisedech sur la destinée de chaque personne », à « l’alectromatie ou divination par le moyen d’un coq ». Halbert d’Angers termine son ouvrage comme il l’a commencé avec une adresse « aux jeunes personnes dans les pensionnats, les couvents, les réunions pour connaître le nom d’une personne bien chère, ou celle que l’on doit haïr », à travers deux méthodes « L’oracle des petits papiers » et « L’oracle de Vulcain ».

L’ouvrage est volontairement destiné, comme le précise l’avis, aux femmes : « Le sort de ce livre est entre les mains des dames ; ainsi, il est bien juste de leur dédier un ouvrage qui n’a pour but que d’interroger le sort sur ses secrets… Puisque l’amour et la tendresse ont fait naître la Cartomancie, ce devait nécessairement être chez le beau sexe qu’elle devait avoir accès».

La présente édition est ornée de nombreuses gravures sur bois dont le dessin exact des mains de l’Empereur Napoléon et de Joséphine de Beauharnais.

 

Lignes de la main

En conclusion

Au cours du XIXe siècle, de nombreux titres d’ouvrages, se voulant populaires ou non, se sont vendus par colportage. Parmi ces livres et ces opuscules bon marché édités en nombre, se trouvaient des guides pratiques de divination ordinaire, souvent associés à d’autres moyens de prédire l’avenir (marc de café, tarots, astrologie, etc.).

Halbert d’Angers livre ainsi une approche complète de ces différentes méthodes de divination. Et, comme il l’affirme dans un autre ouvrage paru en 1857, L’oracle des dames et des demoiselles, « le temps de l’incrédulité est passé. Des choses si merveilleuses ont été produites de nos jours par les savants qui s’occupent des sciences occultes, qu’en présence de ces prodiges si souvent renouvelés le doute n’est plus permis, et l’on sent que l’esprit humain est encore loin d’avoir atteint l’élévation et la perfection auxquelles il doit parvenir. »

 

Pour aller plus loin :