Entretien avec Robin Cousin

« Les sciences peuvent-elles encore sauver le monde ? » C’est sur cette vaste question que Robin Cousin s’est penché durant trois mois. Durant sa résidence à l’Université de Poitiers, le primé de l’excellent Profil de Jean Melville nous a accordé un riche entretien. Et s’il n’y avait qu’une chose à retenir au travers de cet échange, c’est qu’il amène naturellement à s’interroger sur ce que doivent être nos limites avec les progrès technologiques d’aujourd’hui. Du crayon jusqu’aux étoiles, la visite guidée dans les réflexions de ce brillant auteur s’avère passionnante.

Les sciences peuvent-elles encore sauver le monde ? / Illustration Robin Cousin pour résidence à l’Université de Poitiers

 

Bonjour Robin. Tu arrives à la fin de ta résidence au sein de l’Université de Poitiers.* Trois mois de rencontres, d’ateliers, de conférences et de préparation d’un livre autour du thème qu’est « Les sciences peuvent-elles encore sauver le monde ? » As-tu trouvé des éléments de réponse à une telle question ?

La question choisie était volontairement vaste et en même temps très simpliste. Je ne m’attendais pas à avoir réellement de réponses. En revanche, je me suis laissé surprendre par une chose. Jusqu’à présent, j’étais très concentré sur les sciences dures (physique, mathématiques, etc.) en me disant qu’on pouvait s’appuyer sur elles face aux problèmes que l’on rencontre actuellement. Mais, lors de cette résidence, je me suis aperçu que les sciences humaines avaient tout autant leur rôle à jouer. Cette découverte a provoqué un nouveau regard et m’a donné un déclic sur ce que j’allais raconter dans mon livre.

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Pratiquer le communisme aux États-Unis au milieu du XIXe siècle : les communautés icariennes

Compte-rendu par le président de la communauté sur l’état de la colonie icarienne / Étienne Cabet.- Paris : chez l’auteur, 1854 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 4420)

Le jeudi 17 janvier à 18h et le le mardi 22 janvier à 12h, Nathalie Brémand propose, dans le Service du Livre ancien, une Heure du Livre ancien intitulée Pratiquer le communisme aux États-Unis au milieu du XIXe siècle : les communautés icariennes. L’entrée est libre sur inscription préalable (05 49 45 32 91 ou FondsAncien@univ-poitiers.fr).

Nombreux sont, au XIXe siècle, les socialistes qui expérimentèrent leurs projets de société nouvelle dans des contrées éloignées. Le communiste Étienne Cabet (1788-1856) en fait partie.

Avocat et député républicain sous la Monarchie de Juillet, il mène une opposition active au régime au sein de la Charbonnerie, puis se détourne des sociétés secrètes. Il publie de très nombreux écrits qui le rendent populaire, en particulier auprès des milieux ouvriers. Lire la suite

Une édition du XVIe siècle de l’Utopie de Thomas More

Utopia / Thomas More.- Glasgow : Robert Foulis ; Edinburgh : Hamilton and Balfour, 1743 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2359)

Pendant tout le mois d’octobre, une édition parisienne du XVIe siècle, en français, de l‘Utopie de Thomas More, est exposée à la BU Michel Foucault.

Une présentation détaillée de l’ouvrage est proposée le mercredi 12 octobre de 12h à 12h30 dans le cadre d’une Petite pause méridienne… Entrée libre sur inscription (yvan.hochet@univ-poitiers.fr).

L’Utopie est un récit en deux livres (une critique de l’Angleterre et une description de l’île d’utopie) publié pour la première fois en 1516 en Flandres. Très rapidement, l’ouvrage, qui proposait un regard critique et documenté sur les sociétés européennes, connut un grand succès éditorial.

Le terme d’utopie fut forgé par Thomas More en 1516 ; il vient du grec τόπος (lieu) et du préfixe οὐ (sans) et signifie « sans lieu » ou « nulle part ». On peut aussi lire, plutôt que « utopia », « eutopia », avec le préfixe εὖ, ce qui donne au mot la signification de « bon lieu » ou « lieu du bonheur ».

Dans cette œuvre, il ne s’agissait ni d’énoncer un programme idéologique, ni de donner un modèle de société parfaite ou une grille pour distinguer les institutions bonnes et justes ; l’auteur voulait rendre compte de ses recherches de « la meilleure forme de gouvernement ».

L’eloge de la folie / Érasme.- Amsterdam : François L’Honoré, 1731 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2790

L’auteur

Thomas More, après des études de droit, devint avocat et sous-shérif de la ville de Londres, tout en étant membre de la Chambre des Communes. En 1509, il fut appelé au service du jeune roi Henry VIII, qui en fit pendant quelques années son homme de confiance. Il connaissait de ce fait très bien la politique, la diplomatie, l’économie et l’organisation sociale du royaume d’Angleterre, ce qui lui permit de critiquer avec justesse la situation de son temps. Thomas More faisait partie d’un réseau d’intellectuels humanistes européens. Il admirait Pic de la Mirandole et était l’ami de Marcil Ficin, de Guillaume Budé et d’Érasme.

L’Utopie dans les collections anciennes de l’Université de Poitiers

Grâce à Auguste Dubois, un professeur d’histoire des doctrines économiques et d’économie politique qui légua ses collections à la Bibliothèque universitaire à sa mort en 1935, les collections du Fonds ancien sont riches de plusieurs éditions de l’Utopie publiées aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles en latin, français, italien et anglais. Elles sont classées ci-dessous par ordre chronologique :

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la bibliographie des éditions de l’utopie de Thomas More jusqu’en 1780 et l’exposition virtuelle mise en ligne en 2014 par les bibliothèques universitaires de Poitiers « Sociétés réelles, sociétés rêvées : une histoire de l’utopie« .

A chacun ses utopies

A chacun ses utopies (source : site UP).

A chacun ses utopies (source : site de l’Université de Poitiers).

De Janvier à Juin 2014, l’Université de Poitiers organise un grand projet culturel transdisciplinaire autour du thème de l’utopie : expositions, conférences, journées d’études, performances, spectacles, ateliers… sur de très nombreux sites de l’Université. L’occasion de mener une réflexion collective sur cette notion audacieuse en visitant tous les domaines qui s’en sont emparés : création littéraire, cinématographique, picturale, philosophique… Un mur d’expression virtuel a même été créé, où vous pouvez afficher des images, des citations, des réflexions personnelles, des liens vers des sites internet, des références : exprimez votre propre vision de l’utopie !

Les Utopies à la BU Droit-Lettres

Dans votre BU Droit-Lettres, vous pouvez venir visiter la très belle exposition « Sociétés réelle, sociétés rêvées : une histoire de l’utopie », organisée par la BU Lire la suite

Sociétés réelles, sociétés rêvées : une histoire de l’utopie

L’île d’Utopie
Idée d’une république heureuse : ou l’Utopie / Thomas More.- Amsterdam : François L’Honoré, 1730
Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1542

Qu’est-ce que l’utopie ? Le terme a été forgé par Thomas More en 1516. Étymologiquement, il vient du grec τόπος (lieu) et du préfixe οὐ (sans) et signifie « sans lieu » ou « nulle part ». Mais ce mot a été également orthographié autrement par Thomas More lui-même, « eutopia » : la signification du préfixe est alors « eu », bon, et ce terme peut être traduit par « bon lieu » ou « lieu du bonheur ». C’est grâce à cette ambiguïté, que Thomas More a lui-même entretenue, que l’utopie est associée à une perspective heureuse et positive ; elle est le lieu où tout va mieux. Mais c’est aussi à cause de ce double sens que des œuvres ou des projets très différents, voire opposés, ont été appelés utopies.

C’est en effet la diversité des projets qui frappe celui qui se risque au voyage au cœur des utopies : chacune étant un système totalisant, elle s’oppose par nature aux autres. Pourtant il est possible de distinguer des points communs entre elles. Lire la suite