Prêts en Bulles # 7

Cette fin d’année universitaire coïncide avec l’ultime billet de la saison pour Prêts en Bulles. L’occasion de dresser un bilan de l’activité de notre fonds bandes dessinées qui ne cesse de s’enrichir depuis près de deux ans. En avoisinant les mille titres disponibles à l’emprunt, quelques données démontrent que cet objet culturel trouve sa place dans la communauté estudiantine. Sans éluder les nombreuses lectures sur place, voici quelques œuvres graphiques qui ont obtenu la faveur du public et d’autres qui mériteraient tout autant de voyager hors de nos locaux.

Carnets de Thèse/T. Rivière (Editions du Seuil). Source : Decitre.fr

Carnets de Thèse/T. Rivière (Editions du Seuil). Source : Decitre.fr

  • Notre avisQuoi de plus logique que la bande dessinée la plus empruntée depuis son acquisition en 2015 soit Carnets de Thèse. Ce témoignage de T. Rivière qui utilise son propre vécu de parcours de thésarde. Encore faut-il que tous ceux qui préparent ce diplôme de haute distinction s’y retrouvent. Force est de constater que T. Rivière a réussi à mettre en images le ressenti de chacune et chacun d’entre eux. L’incompréhension de l’entourage familial, la longueur sans fin de ce diplôme tant convoité, la dureté de ces remises en question perpétuelles, font de tous ces imprévus un témoignage authentique. À l’origine issues de son blog, les deux-cents pages de l’auteure offrent un sujet unique et représentatif de l’univers des thésards.

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Le sacre de la bande dessinée : le Débat n° 195

La bande dessinée dans le Débat, « revue d’analyse et de discussion ouverte à toutes les réflexions qui permettent de mieux comprendre les évolutions du monde contemporain » ?

Le Débat n° 195 - Le sacre de la bande dessinée

« Pour qui avait, au début des années 80, le sentiment aigu d’un monde à tous égards nouveau, la tâche était claire : lutter sur deux fronts, contre la réduction médiatique d’un côté, la spécialisation universitaire de l’autre ».

Après des sujets tels que « l’histoire saisie par la fiction », « le difficile enseignement de l’histoire » ou « la culture du passé », le Débat s’intéresse à la bande dessinée, la BD, « enthousiasme d’enfance » (Le Clézio), « écriture spécifique » (Benoît Peeters), consacrée aujourd’hui comme le 9ème art et légitimée par le festival d’Angoulême. C’est précisément ce phénomène de consécration que la revue a voulu tenter de cerner, à travers l’analyse des moments forts de l’évolution de la bande dessinée. Lire la suite

Prêts en Bulles # 6

Il y a quelques semaines disparaissait Jirō Taniguchi, l’un des plus grands auteurs japonais de mangas. Ce genre apparu en France en 1978 a réellement conquis l’hexagone avec la saga futuriste Akira imaginée par Katsuhiro Otomo, douze ans plus tard. Puis sont arrivées les créations graphiques de J. Taniguchi. Celui qui a permis une vision inédite du manga a toujours été surpris par la ferveur qu’il dégageait auprès du public français. Une belle histoire qui a débuté en 1995 avec L’Homme qui marche, et qui ne s’est jamais essoufflée. C’est une œuvre remplie de délicatesse, de poésie et de rêverie que laisse en héritage un mangaka passionné par la bande dessinée européenne. Parmi ces quelques titres, la BU Lettres vous propose un voyage des plus apaisants.

Elle s’appelait Tomoji / J. Taniguchi : couverture. Ed. Rue de Sevres (source : Decitre.fr).

 

  • Notre avisTaniguchi s’inspire ici de la vie de Tomoji Uchida, célèbre pour avoir créé un temple bouddhiste (Tokyo). L’auteur, en narrant la jeunesse de Tomoji, en profite pour dépeindre un Japon moins connu, car pauvre et met l’accent sur les conditions de vie précaires. C’est là tout l’intérêt de l’histoire : découvrir cette période appelée l’ère Taishō (1913-1926), où la population se cantonnait à une vie rudimentaire. L’auteur distille quelques indices qui expliqueraient la raison pour laquelle Tomoji se serait dirigée vers le bouddhisme (notamment par de dures épreuves à traverser). Le trait épuré de Taniguchi accompagne harmonieusement ce portrait. Tout en délicatesse, il donne à ses personnages cette humilité qu’il affectionne tant. Avec cette particularité qu’il utilise pour la première fois, un personnage féminin au centre de l’histoire. Comme souvent, une fois l’oeuvre terminée, on a cette agréable sensation d’avoir été transportés.

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Akira : le manga qui a conquis la France

« Le 6 décembre 1982, à 14 heures et 17 minutes, une bombe d’un nouveau type est lâchée sur la région du Kantô, Japon. Exactement neuf heures plus tard, la troisième guerre mondiale éclate […] Néo-Tokyo, 38 ans après (An 2019). »

Couverture BD Akira ; Tome 1 / Otomo K. : Ed. Glénat (source : Decitre.fr)

Couverture BD Akira ; Tome 1 / Otomo K. : Ed. Glénat (source : Decitre.fr)

Voici les lignes introductives de cette saga futuriste qu’est Akira. Le décor étant dressé, suivront 2200 planches pour illustrer ce manga débuté en 1982 au Japon et dont l’ultime volume relié sortira en 1993.

Les premières cases illustrent une bande de jeunes motards conduite par Kanéda et Tetsuo, les deux fortes têtes de la troupe. Alors qu’ils roulent à toute vitesse dans la « vieille ville », surgit de nulle part une espèce de mutant, provocant une violente collision entre Tetsuo et celui qu’on appellera numéro 26. Lire la suite

Invitation à se perdre dans un « Quartier Lointain »

« Si je remontais le cours du temps, profiterais-je de tout ce que je sais pour changer l’avenir ? »  C’est en se posant l’une de ces questions qu’est née l’une des plus belles œuvres de Jirô Taniguchi.

Quartier Lointain / J. Taniguchi : couverture. Ed. Casterman (source : Amazon.fr).

Quartier Lointain / J. Taniguchi : couverture. Ed. Casterman (source : Amazon.fr)

Car c’est bien de cela dont il est question dans Quartier Lointain : l’histoire d’un homme qui, à l’aube de la cinquantaine, se trouve en plein questionnement sur le cours de sa vie. Par un improbable sort du destin (ou rêve éveillé…), il va revivre l’époque de ses 14 ans. Un retour dans le passé où le héros, Hiroshi Nakahara, retrouve le corps de son adolescence tout en conservant sa maturité d’homme. Lire la suite