Le graphique, trouvé ici, reprend en abscisse la part effective des immigrés dans la population de différents pays et, en ordonnée, la part estimée par les citoyens de ces mêmes pays. La ligne rouge rassemble les points où parts estimées et parts effectives sont égales. Tous les pays sont au-dessus, signe que tout le monde surévalue la part des immigrés dans la population.
Tous sont au-dessus, mais certains plus que d’autres. A ce petit jeu, ce sont les français qui se trompent le plus : la part des immigrés dans la population est de 10%, les français la déclarent en moyenne comprise entre 25 et 30%.
Je m’interroge sur une causalité : est-ce parce que nos politiques sont incapables de parler sérieusement d’immigration que les citoyens surestiment autant les chiffres, où est-ce parce que les citoyens surestiment autant ces chiffres que les politiques sont incapables d’en parler sérieusement ? Causalité circulaire, peut-être.
On pourrait élargir à bien d’autres sujets : piégés par nos croyances, nous avons tous du mal à voir les évidences et à agir en conséquence…