JO : classement des pays

Quel est le pays le mieux classé actuellement dans les JO ? Si l’on en croit le classement le plus diffusé, c’est la Chine, suivi des
Etats-Unis et de la Corée du Sud. Le critère ? Le nombre de médaille d’or (classement 1). D’où le désespoir des journalistes français, devant la colonie de médailles d’argent et l’absence de
médaille d’or.

On peut cependant s’amuser à changer le critère.

En prenant par exemple le nombre total de médailles (classement 2).

Ou en considérant qu’une médaille d’or vaut 4 points, une médaille d’argent 2 points et une médaille de bronze 1 point (classement 3).

Ou en se disant que deux pays de taille différente n’ont pas les mêmes chances de médaille, et donc en divisant le nombre de médailles par la
population (classement 4) ou le nombre pondéré de médailles, comme dans le classement 3, par la population (classement 5).

On pourrait aussi se dire que, plus que la population, c’est la richesse des pays qui compte, il conviendrait donc de pondérer par le PIB. Ou
encore mieux, par un indicateur de l’effort d’investissement dans le sport, histoire de se doter d’un indicateur de productivité. Mais là, je l’avoue, je n’ai pas eu le courage de rechercher les
données…

Voici en tout cas les résultats des 20 premiers pays du classement 1, et leur rang dans les autres classements :


pays

classement1

classement 2

classement 3

classement 4

classement 5

Chine

1

2

1

19

19

USA Etats-Unis

2

1

2

12

13

CDS Corée du Sud

3

3

3

7

6

ITA Italie

4

4

4

9

9

AUS Australie

4

4

5

3

5

JAP Japon

4

9

7

15

15

RUS Russie

7

4

5

14

14

GBR Grande-Bretagne

7

10

10

13

12

RTC Rép. Tchèque

7

14

11

8

4

CDN Corée du Nord

10

8

9

5

7

AZE Azerbaïdjan

10

12

11

4

3

HOL Pays-Bas

10

10

11

6

8

ALL Allemagne

10

12

14

17

17

SLQ Slovaquie

10

14

15

2

1

ESP Espagne

10

14

16

16

16

FIN Finlande

10

14

16

1

2

ROU Roumanie

10

14

16

11

11

IND Inde

10

19

19

20

20

THA Thaïlande

10

19

19

18

18

FRA France

20

4

7

10

10

La France est donc au choix 4ème, 7ème, 10ème ou 20ème. La Chine 1ère ou
avant-dernière, etc… C’est quand même sympa les exercices de benchmarking !

J’ai trouvé le classement 1 ici et les chiffres sur la population .

Stupéfiant…

On apprend sur le site de l’Insee
que le nombre d’interpellations pour usages de stupéfiants a été de 124 471 en 2007, en hausse de 33% par rapport à 2006, soit la plus forte hausse depuis 15 ans !!!



Depuis que Sarkozy est au pouvoir, les français se shootent pour supporter le choc…

PS : Oui, je sais, ce n’est pas forcément la consommation qui augmente, mais les contrôles et interpellations. Le gouvernement semble
d’ailleurs prendre le problème à bras le corps, avec la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie dont le site web (www.drogue.gouv.fr), auquel renvoie l’Insee, a un contenu également stupéfiant…

L’inflation en images

 Les prix augmentent en France, comme partout en Europe, en raison notamment de l’évolution des prix énergétiques et alimentaires.

Contrairement à une idée qui circule, les prix n’augmentent pas plus en France que dans l’Union, plutôt moins. Preuve dans  l’Insee Première n°1191 de mai 2008, dans lequel on trouve le graphique suivant, qui représente le taux de
croissance des indices des prix à la consommation harmonisés, entre mars 2007 et mars 2008 :



S’agissant plus spécifiquement des prix alimentaires, on y apprend que “entre février 2007 et février 2008, les prix alimentaires croissent de
5 % en France et de façon similaire chez les principaux pays européens (+ 5,8 % pour la zone euro et + 6,6 % pour l’ensemble de l’Union européenne).”

Sur l’évolution du prix du pétrole, si elle touche tout le monde, c’est de manière différenciée. Et parmi les différences, certaines tiennent
à la localisation des acteurs. Preuve en image avec cette carte sur la ville de Sydney, trouvée via cet article fort intéressant de François Meunier sur Télos :



 Est représentée sur cette carte la part dans le budget du poste “transport”, qui dépasse les 6% dans les banlieues les plus éloignées,
contre moins de 2% dans les quartiers du centre.

Qui sont les plus généreux : les riches ou les pauvres ?

Pour le savoir, on peut s’appuyer sur l’Insee Première n°1186 de
mai 2008
.

Concentrons-nous d’un côté sur les 25% de ménages les plus pauvres (1er quartile), de l’autre sur les 25% de ménages les plus riches (4ème
quartile).

Si on regarde d’abord qui donne, on s’aperçoit que les riches sont plus nombreux à donner que les pauvres : plus de 18% des riches
donnent, contre moins de 2% des pauvres.

On se focalise ensuite sur ceux qui donnent, riches et pauvres, et on regarde combien ils donnent :

Première idée : si on regarde la médiane des dons de ces deux catégories, on s’aperçoit que les riches donnent plus : 107€ contre 50€.

Deuxième idée : oui, mais il y a des réductions d’impôt sur ces dons (75%), dont peuvent bénéficier les ménages imposables. Il faut donc
regarder plutôt les dons nets, c’est-à-dire les dons effectués, desquels on soustrait les réductions d’impôts (en sachant que tout le monde ne paie pas d’impôt et ne bénéficie donc pas de ces
réductions). Nouveau résultat : la médiane des pauvres passe de 50€ à environ 35€, celle des riches de 107€ à … 27€…

troisième idée : c’est bien joli de regarder ce que donnent les gens, en brut ou en net, mais il est clair que ce que l’on donne dépend
de ce que l’on a. On peut donc vouloir rapporter les dons effectués aux revenus disponibles des ménages. Et on peut calculer cette part pour les dons bruts et les dons nets. On obtient alors cela
:



Sur la base de ces indicateurs, que l’on raisonne en brut ou en net, les pauvres sont plus généreux que les riches : la moitié des pauvres
consacrent plus de 0,23% de leurs revenus aux dons, alors que pour les riches, le chiffre est de 0,06%.

Conclusion générale : plus de riches donnent, mais ils donnent moins.


Comment lutter contre la hausse du prix de l’essence?



J’en ai parlé l’autre jour, Krugman considère que l’idée de
McCain et Clinton de baisser pendant l’été les taxes sur l’essence est mauvaise, car l’offre n’est pas sensible au prix. Mieux vaut consommer autrement.

Krugman et Mankiw reprennent le même exemple
tiré du
Financial
Times
: en Inde (Etat du Rajasthan), compte tenu de la hausse du prix de l’essence, les agriculteurs qui s’étaient équipés de tracteurs sont en train de redécouvrir le chameau. Ce
qui n’est pas sans conséquence sur le prix de l’animal, qui a été multiplié en gros par 4 sur les trois dernières années (mais un chameau reste 4 fois moins cher qu’un tracteur bas de gamme).
Avec un avantage induit : la population des chameaux, qui avait diminué de 50% sur les dix dernières années (comme on les utilisait de moins en moins, on tuait ces petites bêtes pour leur
viande), va sans doute repartir à la hausse.

Sur ce, je vous laisse : je pars à la recherche d’un baudet du poitou (les chameaux se font rare par ici), susceptible de me véhiculer
jusqu’à la fac les prochaines semaines….

Faut-il baisser les taxes sur l’essence ?

John McCain propose de réduire les taxes sur l’essence pendant l’été. Hillary Clinton le suit. Barack Obama non, il accuse ses adversaires de populisme. Hillary Clinton l’accuse
alors
d’être en décalage avec la réalité vécue par les Américains. “Un moratoire sur la taxation de l’essence ne veut pas
dire grand chose pour mon adversaire mais cela signifie beaucoup pour les gens” confrontés à la hausse des prix
(source ici).

Réaction de Paul Krugman à la proposition initiale de McCain
: si l’offre d’un bien n’est pas sensible aux prix, le prix au consommateur montera toujours jusqu’à ce que la quantité demandée atteigne la quantité offerte. Dimimuez les impôts, et tout ce qui
se passera, c’est que les prix avant impôt augmenteront du même montant. La proposition de McCain est donc un cadeau pour les compagnies pétrolières déguisé en cadeau aux
consommateurs.

Heureusement, ce n’est pas en France qu’on aurait ce genre de proposition populiste…



Les joueurs du PSG sont rationnels

Mazette! J’ai préparé ce petit billet hier, et voilà que je découvre ce matin que Gizmo m’a grillé mon sujet… Tant pis, je le poste, et renvoie sur son billet pour des précisions/compléments.


Petite réaction rapide suite au billet de Rue89, curieusement titré “le PSG perd, les joueurs veulent être augmentés”. En fait, les joueurs ne demandent pas une prime en cas de défaite, mais en cas de maintien. Ce
qui est tout à fait rationnel.

Si le PSG est relégué, il essuie une perte R. En posant l’hypothèse héroïque que les joueurs, en accroissant leur effort pendant les derniers
matchs, peuvent empêcher la relégation, il est rationnel de leur octroyer une prime P, d’un montant total inférieur à R, pour les inciter à produire cet effort. Le PSG y gagnera (coût
supplémentaire de P inférieur à la perte potentielle R). On peut bien sûr considérer que les joueurs n’ont pas de déontologie, qu’ils sont opportunistes, mais c’est une hypothèse de base de
l’économie : si je peux tirer avantage de ma situation, je n’hésite pas.

On notera que si le PSG était à quelques points des premières places, et que les joueurs demandaient une prime supplémentaire en cas de
qualification pour la ligue des champions, les réactions à leur comportement ne seraient sans doute pas les mêmes. Pourtant, ce serait la même histoire : la qualification serait synonyme
de gain G, en posant la même hypothèse héroïque que précédemment, il serait rationnel que le PSG leur octroie une prime P d’un montant total inférieur à G.

Bref, un joueur du PSG est sans doute un mauvais footballeur, mais c’est un bon homo oeconomicus

Interview Sciences Humaines

 

Dans le numéro 193 du mois de mai du magazine Sciences Humaines, un petit
dossier, p. 56 à
61, titré l’entreprise introuvable. Avec un article (€) de Xavier de la Vega, que je trouve très bien fait, qui passe en revue, sous forme
d’enquête policière, les théories récentes de l’entreprise. Ainsi qu’une interview (€) de ma part, intitulée “la multinationale entre deux stratégies”.

J’en profite également pour signaler une synthèse intéressante (€) d’Arnaud Parienty, dans le numéro
d’avril d’Alternatives Economiques, “Pourquoi les entreprises délocalisent”. 

Simple comme un coup de fil…

Ami lecteur, j’en appelle à toi, pour essayer de mieux  comprendre la différence entre une communication à distance et une communication en face à face. C’est
une vraie question, à laquelle je n’ai pas trouvé jusqu’à présent de réponse vraiment satisfaisante, je me dis que tu pourras peut-être me donner des éléments. Je t’explique.


Tu sentiras facilement la différence entre un échange par mail et une discussion en face à face,
ne serait-ce que parce que l’échange de mail se fait par écrit, alors que la discussion est orale.


La différence est moins grande si l’on compare un coup de téléphone et une discussion en face à face. On est dans les deux cas dans du langage
oral, on entend l’intonation de la personne, on peut “sentir” son humeur, … mais il manque encore des choses : on ne la voit pas, on ne voit pas les gestes qu’elle fait,
etc…


Imaginons maintenant que tu es en visio-conférence avec une autre
personne, tu as le son et l’image, tu entends et tu vois la personne, bref, la différence entre cette discussion à distance et un échange en face à face devient très faible (on suppose que les
moyens techniques sont bons, l’image et le son de qualité, etc.).


Or, quand
un enseignant fait un cours dans deux amphis, en direct dans un amphi et en visio-conférence dans l’autre amphi, certains étudiants se battent pour être dans le premier amphi (sauf erreur, c’est
le cas en première année de médecine sur Poitiers), alors qu’on peut penser que ce qui manque dans l’amphi en visio est très faible. Pourtant, il doit bien manquer quelque chose, sinon, les
étudiants ne se battraient pas pour ne pas y être.


D’où la question :
quelle(s) différence(s) y-a-t-il entre les deux situations, que manque-t-il dans l’amphi en visio ?