Pour trouver les réponses à toutes les questions que vous vous posez sur la crise des subprimes, je vous conseille de lire le billet suivant (en), trouvé via le blog de Dani Rodrik. Pour les non anglophones, si quelqu’un a le temps de traduire, qu’il n’hésite pas à transmettre, je mettrais en ligne. Sur un point complémentaire, lisez
également les contributions (en français cette fois) de A.B. Galiani sur le blog d’Alain Lambert. Si les journalistes du Monde avaient lu ces billets, ils auraient évité deux erreurs dans cet article :
* la première (commise dans la plupart des articles que j’ai pu recenser) consiste à ajouter les sommes injectées au jour le jour par la BCE. Le Monde affirme ainsi
que la BCE a injecté « plus de 250 milliards d’euros ». En fait, non : les prêts accordés par la BCE sont pour l’essentiel au jour le jour. Exemple purement théorique : la BCE
prête 100 lundi matin, se fait rembourser les 100 mardi matin, elle prête de nouveau 90 mardi matin, qu’elle se fait rembourser mercredi matin. Au total, elle a prêté au maximum 100, non pas
190.
* la deuxième, liée à la précédente, consiste à croire que cette injection « a pour effet de provoquer un gonflement de la masse monétaire, donc en totale
contradiction avec son discours de vigilance anti-inflationniste ». Ce serait vrai si les prêts étaient de plus long terme. En prêtant de l’argent un jour (et de moins en moins : 95
milliards d’euros le 9 août, 60 le 10 août, 48 le 13 août et 25 le 14 août) mais en les retirant presque immédiatement, elle n’accroît pas substantiellement la masse monétaire. C’est un
accroissement plus durable de la masse monétaire qui pourrait conduire à un accroissement des prix, donc à des risques de tension inflationniste.
Jeu concours : quelles autres erreurs d’analyse ont été commises sur le sujet ces jours derniers ?