Votes aux législatives : explorations géographiques

Je propose dans ce billet quelques analyses géographiques des votes au 1er tour des élections législatives 2024, à partir des données par circonscription hors DROM-COM et hors français de l’étranger, soit 539 circonscriptions.

J’ai regroupé l’ensemble des listes en 5 blocs : gauche, majorité présidentielle, droite, extrême-droite et divers. Sur cette base, j’ai d’abord produit une classification ascendante hiérarchique, qui permet de distinguer 4 classes de territoires.

J’ai nommé chaque classe en fonction du ou des blocs surreprésentés. Le tableau ci-dessous reprend le score moyen non pondéré de chaque bloc, pour chaque classe.

J’ai ensuite produit une autre analyse, en récupérant un jeu de données proposé par l’INSEE, qui propose 119 indicateurs statistiques socio-démo-géo-économiques sur les circonscriptions législatives. J’ai calculé des coefficients de corrélation simple entre les scores des 4 principaux blocs (ED, NFP, MP, D) et chacune de ces variables.

Accéder aux résultats en cliquant sur ce lien (PDF)

Certains coefficients sont relativement élevés pour la gauche et pour l’extrême-droite, plus modérés pour la majorité présidentielle, faibles pour la droite. Pour l’extrême-droite, on constate que les scores sont plus élevés sur les territoires périurbains, ou sont surreprésentés les personnes peu diplômées, ouvriers ou retraités, propriétaires de leur logement, allant au travail en voiture. Pour la gauche, ressortent les circonscriptions avec une part plus forte de personnes vivant dans l’urbain, de jeunes lycéens ou étudiants, de personnes pauvres de 50 ans ou plus, se déplaçant en transport en commun, plus diplômées. Pour la majorité présentielle, ce sont les effets revenus qui dominent, les circonscriptions qui ressortent ont un niveau de vie et un premier décile de revenu plus élevé, la part des ménages aisés est plus forte, on a également une part plus importante de personnes diplômées. On n’a pas de surreprésentation d’un type de territoire. Pour la droite, les coefficients sont faibles, les plus forts correspondent à une localisation dans le rural, sur des territoires présentant des problèmes d’accessibilité un peu plus marqués.

Il s’agit de premières explorations, les données à la commune permettront de compléter l’analyse, affaire à suivre, donc.