Poitou-Charentes, région leader

Ce qui est bien avec les statistiques, c’est qu’on peut toujours montrer qu’une région est meilleure que toutes les autres dans au
moins un domaine. Pour Poitou-Charentes, je viens de trouver l’indicateur adéquat : le rapport entre le taux de chômage des femmes et le taux de chômage des hommes. Ce rapport est de 0,7, ce qui
signifie que le taux de chômage des femmes est égal à 70% du taux de chômage des hommes (6,8% contre 9,2%). Ce rapport est le plus faible de France (sur 21 régions = 22 régions métroplitaines
moins la Corse). 4 régions seulement ont un ratio inférieur à 1 (Centre, Limousin, Languedoc-Roussillon et, donc, Poitou-Charentes). A l’autre extrème, on trouve la Bretagne (1,4), l’Aquitaine
(1,3) et les Pays de la Loire (1,3).


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Côté jeunes, elle n’est pas trop mal classée non plus : le ratio taux de chômage des jeunes sur taux de chômage total est de 2,3, ce
qui classe la région au 16ème rang (vous avez compris : plus on est loin dans le classement, mieux c’est). La Bretagne est encore une fois la “pire”, avec un ratio de 3,2. Mais la Lorraine fait
mieux que Poitou-Charentes : ratio de 2,1, meilleure région française (y’a peut-être plus beaucoup de jeunes en Lorraine, faut dire…).

 

Côté chômeurs de longue durée, en revanche, c’est moins bien : 41,7% de l’ensemble des chômeurs, soit le 9ème rang français. La
Bretagne a en revanche le taux le plus faible (26,2%). La Bretagne ne prend pas soin des femmes ni des jeunes, seulement de ses chômeurs de longue durée.

 

Au niveau de l’UE à 27, les ratios sont respectivement de 1 (taux de chômage femmes/taux de chômage hommes), 2,3 (taux de chômage
jeunes/taux de chômage total) et 40,1% (part des chômeurs de longue durée).

 

source.

Etes-vous riche ou pauvre? Episode 2

Résultat de mon mini-sondage,
réalisé entre le 6 et le 26 novembre 2011 auprès d’un échantillon représentatif de la population mondiale (selon la méthode des quotas) : 9 des répondants se pensaient plus bas dans la hiérarchie
des salaires, 4 se pensaient plus haut, 8 se situaient à la bonne place. Sur les 8 se situant à la bonne place, 4 sont économistes ou familiers du sujet, avouent-ils (les fourbes).

Mon hypothèse était que les gens avaient tendance à se situer plus bas dans la hiérarchie des salaires. En commentaire, Julien renvoie
vers un billet qui montre que mon hypothèse n’était pas la bonne : la perception de
notre place dépend de notre place effective. Pour le dire autrement et plus précisément : les riches se pensent plus bas qu’ils ne le sont, les pauvres se pensent plus haut qu’ils ne le sont.
Bref, tout le monde se pense dans la moyenne. Preuve en image :


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En grisé le décile de revenu perçu, en blanc cerclé de noir, le décile effectif.

C’est grave docteur? Plutôt, oui. Comme le
montrent les auteurs
de l’étude cité dans ce billet, le fait que les gens se situent dans la moyenne les rends plutôt réticents à toute politique de redistribution. Lorsqu’ils sont informés
de leur situation effective, ils y sont plus favorables.

Attention, il s’agit d’une étude sur données argentines. Je serais curieux de voir ce que ça donne pour la France. Appel à Laurent Denant-Boemont, donc : vous ne pourriez-pas mener une petite expérience similaire?

Inégalités de patrimoine et de revenu

Doocument intéressant de l’Insee sur les
inégalités de patrimoine et leur évolution entre 2004 et 2010.

Si l’on ne regarde que le revenu disponible, les 10% les plus riches ont un revenu disponible 4,2 fois supérieur à celui des 10% les
plus pauvres. En termes de patrimoine, le ratio n’est pas de 4,2, mais de 205.

On y apprend également que ce ratio a aougmenté de 30% entre 2004 et 2010.

Preuve supplémentaire, s’il en était besoin, de l’urgence d’une réforme fiscale en France.

Le modèle Allemand

15,6% des femmes allemandes sont obèses (Indice de Masse Corporelle supérieur à 30) contre 12,7% des femmes françaises. Pour les
hommes, les chiffres sont respectivement de 16,1% et 11,7%. Pas top le modèle allemand. Bon, le modèle britannique est pire : 23,9% pour les femmes, 22,1% pour les hommes.

La même étude
montre que l’obésité augmente avec l’âge et diminue quand le niveau d’éducation augmente.

Bon, je vais me refaire un sandwich au foie gras…

Présidentielle 2012 : conseil de lecture

A l’approche des éléctions 2012, je ne peux que conseiller de suivre assidûment les blogs d’économistes, de sociologues et de juristes
(voir par exemple la blogroll à gauche de l’écran), qui ne manqueront pas de décrypter les propositions des uns et des autres.

 

Je conseille également, et c’est l’objet du petit billet du jour, de suivre le blog
de Jean Véronis
, Professeur de linguistique et d’informatique, qui s’amuse souvent à produire des statistiques sur les mots utilisés par nos politiques. Dernier exemple en date, les critiques de l’UMP vis-à-vis d’Hollande, accusé de vouloir “réenchanter le rêve
français”. Il ne faut pas faire rêver les français, nous dit-on, mais les rappeler à la réalité, ce que ne manque pas de faire Nicolas Sarkozy, dixit l’incontournable Jean-François Copé : “Il ne
ré-enchante pas le rêve mais éclaire le chemin des Français ainsi que la raison profonde de son action et de sa mission”.

 

Jean Véronis est donc aller chercher des éléments de preuve de cet ancrage dans la réalité de notre Président, en s’appuyant sur les
discours de la dernière campagne présidentielle, en dénombrant le nombre de fois où les mots “rêves” ou “rêver” sont cités (en proportion du nombre de mots cités, bien sûr). Résultat des courses
:

 

sarkozy-reve

Les chercheurs sont globalement des gens pénibles…

êtes-vous riche ou pauvre?

Animation sympathique de l’Observatoire des Inégalités pour se situer
dans l’échelle des salaires en France. Il suffit de cliquer sur l’image ci-dessous, d’indiquer votre salaire mensuel net, puis de valider. Vous découvrirez la part des salariés qui gagnent moins
que vous.

Mon hypothèse : la plupart des salariés pensent être plus bas dans la hiérarchie des salaires. Petite exercice pour valider/invalider
cette hypothèse : postez si vous le voulez bien un commentaire en indiquant seulement “plus bas”/”plus haut”/”bonne place” selon que vous pensiez être plus bas dans la hiérarchie, plus haut, ou à
la bonne place. Jeu sans obligation d’achat.


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TVA anti-délocalisation

Les élections présidentielles 2012 approchent. L’occasion d’entendre des propositions innovantes, peut-on espérer.

Pas vraiment en fait… Pour preuve, l’interview de Jean Arthuis au Monde, qui nous exhorte à oser le débat sur la TVA anti-délocalisation. Bon, je pourrais écrire un article pour dire ce que j’en pense, mais c’est plutôt inutile : billet déjà fait il y a 4 ans, intitulé “La TVA sociale anti-délocalisation anti-chomage non inflationniste qui va faire payer les méchants étrangers”.

Je la pressens reposante pour les économistes blogueurs, cette campagne 2012 : il nous suffira juste de poster des liens vers des billets d’il y a 5 ans!

L’insertion professionnelle des diplômés de l’Université

Le Ministère a publié tout un ensemble de statistiques
sur l’insertion professionnelle des diplômés de l’Université. Les personnes interrogés sont les sortants de 2008, il s’agit donc d’une évaluation 30 mois après la sortie du système
éducatif.

On apprend ainsi que, France entière, les titulaires d’un DUT ont un taux d’insertion de 91%, que la part des emplois stables est de
73% et que la part des cadres/professions intermédiaires est de 59%.

Pour les titulaires d’un Master, les chiffres sont respectivement de 91% (même taux), 74% (+1 point) et 89% (+30 points).

Pour les titulaires d’un Master en Economie, enfin, ils sont de 92% (+1 point par rapport à l’ensemble des masters), 76% (+2 points) et
88% (-1 point).

Vous trouverez sur le site des résultats encore plus précis par Université, discipline, etc.

A noter que le
Point n’a pas pu s’empêcher
de bâtir un classement sur la base de ces chiffres, ce qui ne rime à rien, ne serait-ce qu’en raison du fait que les publics accueillis dans les Universités et les
marchés régionaux du travail diffèrent fortement d’un endroit à l’autre. Mais bon, c’est vendeur…

 

[Mise à jour : comme conseillé par Anne Lavigne en commentaire, lire sur le classement du Point ce billet de Pierre Dubois]