jeu-concours : résultat

Bravo à Shrat (commentaire 10) et à Veig (commentaire 19) pour les réponses. Le graphique suivant…




… représentait les flux migratoires par âge de l’Ile de France (très précisément : les quotients migratoires annuels moyens 1990-2005). Il
est tiré d’un article de Economie et Statistique qui vient de paraître : Léon Olivier, 2008, “Les projections
régionales de population 2005-2030″, Economie et Statistique, n°408, p. 137-152.

Voici le commentaire associé au graphique : “Enfin, L’Île-de-France constitue à elle seule une singularité. Elle accueille des étudiants et
des jeunes actifs, mais dès 30 ans, les fl ux migratoires s’inversent, notamment à l’âge de la retraite (cf. graphique III). L’excédent migratoire de jeunes se combine au déficit dans les âges
plus élevés pour limiter le vieillissement : l’âge moyen en 2030 en serait ainsi réduit de plus de trois ans par rapport au scénario sans migrations. La région capitale serait dans ces conditions
celle qui vieillirait le moins (de 2,6 ans), ce qui  renforcerait sa position de région la plus jeune de France métropolitaine.” (p. 147)

Autre configuration pour l’Aquitaine par exemple :




On apprend plus généralement dans l’article que les “nouvelles projections rehaussent en général les populations régionales par rapport aux anciennes. C’est particulièrement net en Limousin, en
Midi-Pyrénées et en Poitou-Charentes, qui ont enregistré les plus fortes infl exions démographiques au cours des dernières années, avec une fécondité en nette hausse conjuguée à un regain
d’attractivité migratoire prononcé.”

Migrations et migrations

Petite réflexion au moment de la sortie des chiffres de l’Insee sur l’évolution de la population : la
Nouvelle République du Centre Ouest
 titre “Poitiers a gagné 6 000 habitants” (entre 1999 et 2005). En page intérieure, on apprend plus généralement que la population régionale a augmenté
de 5% sur la période, avec notamment un apport de 45 000 personnes en provenance des autres régions. D’où le titre de l’article : “Poitou-Charentes attire toujours”. On trouve également un
encart qui commence ainsi : “Poitiers prend la première place du tableau d’honneur des plus grandes communes de la région”.

Bref, la population picto-charentaise augmente, cette augmentation résulte pour une bonne part des migrations interrégionales, et c’est une bonne chose :
ce sont des personnes en plus qui vont travailler, dépenser localement leurs revenus, éviter des fermetures d’écoles et des suppressions de lits d’hôpitaux, etc…
Sûr que la plupart des lecteurs de la NR se réjouissent de cette nouvelle. Interrogez-les, en revanche, sur leur sentiment vis-à-vis de
l’immigration étrangère, je ne suis pas sûr qu’il soit tout à fait le même.
 

A consulter : Insee Première n°1170, janvier 2008, “Bilan démographique 2007”.
Pierre Maura en propose une petite synthèse. A partir des données de ce document, j’ai calculé la
contribution du solde migratoire à l’accroissement de la population (0,66% par an), qui est de 22% en moyenne, contre 78% pour l’accroissement naturel.  A consulter également, Insee Première n°1116, janvier 2007, “enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2006”. Même calcul, mais au niveau des
régions, pour la période 1999-2006. On obtient une contribution des migrations de 36%, contre 64% pour l’accroissement naturel.

Relancer l’immigration

Le Figaro
indique que
le rapport Attali propose une relance de l’immigration, et pose différentes questions :

Cette proposition promet de relancer la polémique. Les échecs de l’intégration montrent qu’avant d’ouvrir largement les frontières, les dirigeants devront répondre à
un certain nombre de questions. Quels seront les effets d’une telle mesure sur le marché du travail ? Ne risque-t-elle pas de tirer les salaires vers le bas ? Quelle politique du
logement faut-il mettre en œuvre pour l’accompagner ?

 Vous trouverez des réponses à ces questions (au moins les deux premières) et à quelques autres questions complémentaires, dans des billets du Libéblog.
Deux billets d’Alexandre Delaigue (ici et ), avec tout un ensemble de références attachées, et un billet que j’avais rédigé sur la base
d’une étude sur la Californie (ici), qui montre notamment que “l’immigration sur
la dernière sous-période 1990-2004 a un impact négatif sur les salaires des migrants de la première sous-période, mais un impact positif sur les salaires des natifs américains. Ce qui semble
montrer la complémentarité entre immigrés et natifs d’une part, mais aussi la substituabilité entre les différentes générations d’immigrés, d’autre part. Le problème ne se situe pas là où on le
pense généralement…”. (voir le commentaire d’Askenazy sur ce même papier dans les Echos).

A lire également ce papier pour Telos-eu
de Jean-Christophe Dumont, qui montre notamment que l’immigration est favorable à la croissance du PIB, que son impact sur le PIB par tête est théoriquement incertain mais historiquement positif,
que le lien immigration-chômage n’est attesté ni par la théorie, ni par les études empiriques, que l’effet sur les salaires est ambigü, plutôt faiblement négatif à court terme et négligeable à
moyen-long terme. Il déplore le manque d’étude sur le sujet (sur le lien immigration-croissance en tout cas) pour le cas de la France, et, comme il dit, c’est assez symptomatique…