La géographie de Facebook : c’est pour un sondage!!!

J’ai été sollicité récemment pour assurer une conférence sur les réseaux socio-numériques (Facebook, twitter, …) qui aura lieu sur Poitiers le 17 septembre prochain. Un des points de que je souhaite aborder est celui de la géographie des réseaux socio-numériques.

Dans cette perspective, j’ai eu l’idée d’organiser un petit sondage auprès de vous, fidèles lecteurs, en tout cas le sous-ensemble d’entre vous qui disposez d’une page Facebook. Vous verrez, répondre à ce sondage ne vous prendra que quelques minutes (il n’y a que 10 questions).

Trois de ces questions vous demanderont un petit effort, mais je compte sur vous, lecteurs adorés, pour accepter de vous livrer au jeu. Vous pourrez ainsi vous vanter, ensuite, d’avoir participé au déplacement de la frontière des connaissances ce qui, vous en conviendrez j’en suis sûr, ne vous arrive pas tous les jours (à moi non plus, je précise)… Voici ces trois questions, autant préparer les réponses avant de compléter le questionnaire en ligne :

  1. Combien avez-vous d’amis Facebook? (niveau facile)
  2. Parmi vos amis Facebook, combien résident dans la même ville que vous? (niveau moyen, cf. infra)
  3. Parmi vos amis Facebook, combien de personnes n’aviez-vous jamais rencontré physiquement avant d’être amis sur Facebook? (niveau difficile, cf. infra)
Pour la question 2, le niveau de difficulté est moyen : pour trouver ce nombre, il vous faut faire une recherche, dans l’ensemble de vos amis, en faisant une recherche par “lieu de résidence”, tapez alors la ville où vous résidez actuellement. Facebook affichera ensuite vos amis qui résident dans la même ville que vous. Hélas, il n’affiche par le nombre d’amis concernés, il vous faut donc les compter “manuellement”, d’où la difficulté…
Pour la question 3, le niveau de difficulté est plus important : il vous faut passer en revue tous vos amis et compter le nombre de personnes que vous n’aviez jamais rencontré physiquement avec d’être amis sur Facebook, c’est un peu plus long, donc… Comme certains pourraient être rebutés par cette question, la réponse n’est pas obligatoire. Mais ça me ferait drôlement plaisir si vous y répondiez, lecteurs vénérés… (petite précision : si votre ami est une institution, association, etc…, demandez-vous si vous aviez rencontré physiquement l’un des membres de cette institution/association avant d’être ami sur Facebook. Si oui, ne la comptez pas, sinon, comptez-là).
Comment participer au sondage? Rien de plus simple : il vous suffit de cliquer sur le lien ci-dessous :
Je publierai bien sûr sur mon blog les résultats et l’interprétation de cette petite enquête, ainsi qu’une synthèse plus générale des thèmes que j’aborderai. N’hésitez pas à diffuser cette enquête dans vos propres réseaux si vous le souhaitez!
Merci encore, lecteurs adulés, et n’hésitez pas à poster un commentaire si quelque chose n’est pas clair…
NB : Je viens de me rendre compte qu’une question est mal libellée (je ne peux plus modifier) ! Je demande à un moment “depuis combien de temps vivez-vous dans cette ville?” Il faut répondre le nombre d’années.

22% de pauvres à Poitiers

Rue89 a publié un article sur la pauvreté dans les 100 plus grandes villes françaises, suite à l’étude de Compas disponible ici. Le taux de pauvreté est défini comme la part dans la population des ménages disposant d’un revenu, après versement des prestations sociales, de 60% du revenu médian. Pour un ménage composé d’une personne seule, ceci correspond à une somme de 954€ par mois.

Ce taux oscille de 7% à Neuilly-sur-Seine à 46% à Roubaix, avec une moyenne France entière de 15%. De manière générale, les plus grandes villes connaissent des taux de pauvreté plus importants, pour des raisons bien expliquées dans l’article et l’étude.

Centre Presse m’a demandé de réagir sur le taux observé pour Poitiers, qui est de 22%, sensiblement plus fort que la moyenne France entière. Taux qui m’a surpris au départ, mais après réflexion, on trouve plusieurs éléments explicatifs :

  • Poitiers est une ville dont la population étudiante pèse beaucoup dans l’ensemble de la population, il s’agit même de la ville française dont le ratio étudiants/population est le plus élevé. Certes, tous ne résident pas sur Poitiers, mais ils sont nombreux à y être logés,
  • Ce n’est pas la seule dans ce cas cependant : Dijon, de taille comparable, présente également un ratio élevé. Pourtant, le taux de Pauvreté y est beaucoup plus faible (13%). Comment expliquer cet écart entre Poitiers et Dijon?
  • Première possibilité : la dynamique économique (chômage plus faible, croissance plus forte) et la structure des activités économiques (plusd’emplois à faible rémunération),
  • Deuxième possibilité : l’étude a calculé des taux de pauvreté sur les villes, non pas sur les agglomérations. Or, sur Dijon, le taux de pauvreté est plutôt faible car les logements sociaux sont majoritairement localisés dans les communes alentours. Sur Poitiers, nous sommes dans la configuration inverse : les logements sociaux sont majoritairement situés dans la ville centre, non pas dans les communes alentours comme Saint-Benoît, Buxerolles ou Mignaloux.

Sur ce dernier point, un travail réalisé par la Communauté d’Agglomération de Poitiers est plutôt éclairant, j’en reprends une des cartes les mieux adaptées au sujet (page 34) :

Les personnes disposant de contrats précaires sont localisés dans la ville centre, elles sont même fortement concentrés dans quelques quartiers.

Autre point important : être pauvre à Poitiers ou dans des villes plus grandes (Paris, Bordeaux, Marseille, …), ce n’est pas la même chose. Prenons le cas d’une personne seule disposant d’un revenu de 900€ à Poitiers, comparé au cas d’une personne percevant le même revenu mais localisée sur Paris. Compte-tenu du fonctionnement du marché du logement, il est clair que le coût pour se loger ne sera pas le même. Que la localisation de la personne pauvre sur Paris risque de la reléguer en périphérie lointaine ce qui va peser sur leur budget transport, etc. En complément, l’article évoque des prolongements intéressants, en étudiant par exemple le lien entre pauvreté monétaire et pauvreté ressentie.