Tu habites loin de chez ta maman?

J’ai participé début juillet à un programme intensif Erasmus à Padoue. J’ai notamment pu entendre Maria Castiglioni, qui a présenté quelques statistiques intéressantes sur la localisation des
personnes.

 

Question posée lors d’une enquête réalisée en 2005 à des personnes de plus de 15 ans mariés ou vivant en couple : à quelle distance de
la maison de votre mère vivez-vous aujourd’hui? (si votre mère est décédée, précisez la distance qui vous séparait de son domicile au moment de son décès).

Tableau de résultats :

 

(% cumulés) ITA  FRA  GER  HUN  CZE 
Je vis avec elle 35.6 24.4 17.9 29.8 25.5
Au même endroit mais dans un appartement/maison différent 43.4 30.6 26.2 32.5 31.3
à moins d’un kilomètre 57.2 35.9 33.8 46.7 44.4
1-10 kilomètres  78.6 53.9 52.9 71.4 68.7
10-50 kilomètres 89.4 69.5 73.6 86.9 86.5
50-100 kilomètres  92.6 75.4 85.7 90.8 93.5
plus de 100 kilomètres  100 100 100 100 100
Nombre de personnes interrogées 900 902 901 1240 964

 

On observe certes des différences selon les pays, mais dans tous les cas, les chiffres sont particulièrement forts. Plus de 75% des
français interrogés vivent à moins de 100 kilomètres de leur mère, proportion qui dépasse les 90% pour l’Italie, la Hongrie et la République Tchèque. Un bon tiers des français et bien plus de la
moitié des italiens vivent à moins d’un kilomètre de leur mère.

J’aime bien ce genre de statistiques : la mondialisation, la nécessaire mobilité des personnes, tout ça semble tout à coup très
loin…

relocalisations : (ex-future) interview pour le Figaro

Le Figaro m’a interviewé il y a un mois au sujet des relocalisations d’entreprises. L’article n’a finalement pas été publié, pour
je ne sais quelle raison (plusieurs hypothèses possibles). Je poste malgré tout ce petit billet avec quelques éléments mobilisés alors.

Sur l’aspect quantitatif, je me suis appuyé pour l’interview sur les résultats de l’exploitation de la base de données de
l’Observatoire de l’Investissement, exploitation qui a donné lieu à la rédaction d’un article (Délocalisations et désinvestissements : une analyse empirique des régions« à risque ») co-écrit avec
Liliane Bonnal, collègue Poitevine.

A partir de ces données, nous montrons dans un premier temps que les opérations de délocalisation et de relocalisation pèsent très peu
dans l’ensemble, que ce soit en nombre d’opérations ou en nombre d’emplois concernés (les délocalisations représentent 2,7% des opérations de désinvestissement, les relocalisations 0,3% de
l’ensemble des opérations d’investissement…). Nous nous focalisons donc dans un deuxième temps sur l’ensemble des opérations d’investissement et de désinvestissement, en estimant un modèle
économétrique qui explique la probabilité d’observer un investissement ou un désinvestissement, ainsi que la probabilité d’observer différentes catégories d’investissement (création de site et
extension de site) et de désinvestissement (menace, réduction d’effectifs, fermeture de site).

Nous identifions notamment 5 régions “à risque”, c’est-à-dire des régions qui influent négativement sur la probabilité d’investir
plutôt que de désinvestir. C’est d’abord la région Poitou-Charentes, avec un effet marginal de -19,7%, suivie de la région Champagne Ardennes (-9,9%), de la région Centre (-8,5%), de la Picardie
(-7,1%) et de l’Ile de France (-6,5%). Provence-Alpes-Côte d’Azur est la seule région qui influe positivement sur la probabilité d’investissement, avec un effet marginal comparativement modéré
(+5,6%).

régions à risque