Conférence intéressante sur Poitiers d’Eric Le Breton, sociologue rennais, sur la question des mobilités. Il a notamment proposé une typologie plutôt
convaincante des personnes : i) les ubiquistes, ii) les navetteurs, iii) les insulaires. Termes suffisamment clairs pour que je ne développe pas sur les caractéristiques de chacun. Je doute
cependant de la réalité de la première catégorie, correspondant à des personnes ultra-mobiles. Je veux bien s’agissant de la mobilité temporaire (dans le travail ou lors des vacances), je
m’interroge plus sur leur mobilité résidentielle. J’ai le sentiment que, y compris pour ces personnes, l’inertie spatiale n’est pas négligeable. Pas eu le temps de lui poser la question, je vais
enquêter…
Dans la discussion suite à sa présentation, il a évoqué les recherches d’une autre sociologue, Cécile Vignal, sur la
question de la mobilité des salariés suite à la décision de délocalisation (infra-nationale) d’un établissement. Après quelques recherches, j’ai trouvé cet article, visible ici, dont je vous livre quelques extraits de l’introduction :
« En 2000, les trois cents salariés d’une usine de câbles électriques de Laon (Picardie) furent confrontés à la
fermeture de leur établissement et à la délocalisation des emplois à deux cents kilomètres de leur domicile. (…)
L’ensemble des salariés dut choisir entre trois options : accepter la mutation de leur emploi à Sens, ou bien tenter une
mutation d’essai d’au moins six mois dite « période probatoire », ou bien encore opter pour le licenciement. (…)
Quelques indicateurs permettent de décrire rapidement le profil des salariés refusant la mutation : être propriétaire ou
accédant à la propriété de son logement, appartenir à un ménage composé d’une famille avec enfants, être âgé de plus de quarante ans. Les dimensions socioprofessionnelles, comme le fait d’être
ouvrier ou d’appartenir à un couple bi-actif, se conjuguent souvent chez les salariés qui optent pour le licenciement. »
J’ai trouvé dans l’article cette référence à une autre étude: « l’enquête « Proches et parents » réalisée en 1990
par l’INED révèle que malgré les migrations et grâce au processus de concentration urbaine, une personne sur cinq habite la même commune que sa mère, et plus de une sur deux le même
département (Bonvalet et al., 2003). » (souligné par moi).
J’ai le vague sentiment qu’on néglige trop souvent l’inertie des comportements…