Combien pèsent les filiales étrangères en France ? L’OCDE a sorti un document il y a quelques temps, qui permet de s’en faire une idée plus précise qu’en
regardant simplement les IDE entrants en France. Le critère statistique retenu est plutôt strict : sont comptabilisées les filiales dont le capital est détenu à plus de 50% par une société
étrangère. Résultats pour quelques pays, pour l’industrie manufacturière seulement :
Tableau 1 : poids des filiales étrangères dans différents pays, en % du total national,
2004
nombre d’entreprises |
nombre de salariés |
chiffre d’affaires |
R&D |
|
Allemagne |
1,4% |
15,4% |
26,7% |
27,9% |
Espagne |
0,7% |
15,6% |
26,4% |
nd |
France |
2,0% |
26,2% |
31,8% |
27,4% |
Royaume-Uni |
2,6% |
26,6% |
41,0% |
39,4% |
Suède |
2,8% |
32,4% |
39,9% |
52,0% |
Tchéquie |
4,0% |
37,2% |
52,6% |
65,0% |
Source : OCDE, Mesurer la mondialisation : activités des multinationales, volume I, secteur manufacturier
2000-2004. Les chiffres portent sur l’industrie manufacturière.
On a des données également pour l’ensemble des activités. Pour la France, les chiffres deviennent un peu moins
importants, mais ils restent conséquents (14% des salariés, 23% du chiffre d’affaires et 25% de la R&D).
Je reviens aux chiffres « effectifs salariés » de l’industrie manufacturière française travaillant dans des
filières étrangères. On apprend dans le document que 99% de ces effectifs travaillent pour des filiales relevant de pays de l’OCDE, dont 66,3% de pays de l’Europe et 26,3% des Etats-Unis. Au sein
de l’Europe, ce 66,3% se décompose en un 57,8% UE à 25 et un 57,7% UE à 15. Le premier pays UE à 15 est l’Allemagne, avec 16,6%.
Vous imaginez si les pays d’origine des filiales étrangères implantées en France instaurent, comme le fait le
gouvernement français, des primes à la relocalisation, et que ces primes soient réellement efficaces ? Sûr que ça fera du bien à l’économie française…