Fitoussi sur les agences de notation

Tribune intéressante de Fitoussi sur
les agences de notation, qui ne sont pas sans avoir contribué à la crise financière, mais qu’on écoute de nouveau quand elles notent les pays.

Qu’on ne me dise pas que la dénonciation des comportements des agences de notation est récente, que les économistes ne l’avaient pas vu, pour preuve cet extrait d’un ouvrage de 2006 : “D’autres insistent encore sur la nécessaire amélioration du travail des agences de notation, dont les comportements, jusqu’à
présent, relèvent plutôt du mimétisme : alors qu’elles ont a priori pour mission de délivrer une information crédible sur les entreprises, permettant d’orienter les décisions des
acteurs sur les marchés, on observe que les notes suivent plus qu’elles ne précèdent l’évolution des cours…”

ps : merci à Philippe N. pour l’info!

Economistes atterrés sur Facebook

Les économistes atterrés viennent d’atterrir sur Facebook. on y trouve des séquences vidéos
d’une quinzaine de minutes, filmées lors des trois tables rondes organisées le 9 octobre dernier sur Paris.

Introduction de Philippe Askenazy.

Table ronde n°1 : “Régulation financière: protéger ou désarmer les marchés?”

Table ronde n°2 : “Sortir du piège de la dette et de l’austérité en Europe”

Table ronde n°3 : “Croissance, emploi, consommation, écologie, solidarités…: quelle économie pour quelle finalité?”

On peut y découvrir notamment les interventions de Lordon, Plihon et Orléan.

 

Sur le même sujet, voir le billet d’Alexandre Delaigue, qui était assez critique, je crois, sur le manifeste des économistes atterrés, mais qui lui aussi semble plutôt atterré

J’ai trouvé une grappe !

Ceux qui suivent un peu mes propos sur les clusters, grappes, pôles de compétitivité et autres SPL savent que je suis plutôt critique
envers ce que beaucoup érigent en nouveau modèle de développement économique (voir par exemple ici, ou encore ). Mais cela n’empêche pas que certains territoires ont assuré et assurent encore leur développement
en s’inscrivant dans une telle configuration. La preuve, j’en ai rencontré un : le territoire de Cognac.

Cognac-copie-2.jpg

Joli schéma, n’est-ce pas ? (Il vaut largement ceux de Porter je
trouve 😉
(voir diapos 7 et 8 de ce
diaporama
). Il a été réalisé dans le cadre d’une étude pour la DREAL Poitou-Charentes et la DDT de Charente (rapport non encore disponible) par Benjamin Guimond
(ingénieur d’études du CRIEF) et Baptiste Perrier (dans le cadre de son stage de Master Développement Economique Local de Poitiers).

Je posterai l’étude complète quand elle sera disponible. L’histoire de ce territoire est en tout cas passionnante. J’en dirai quelques
mots la semaine prochaine dans le cadre d’un colloque sur Tours (article co-écrit avec Marie Ferru). J’en ai
déjà dit quelques mots à Sud-Ouest récemment.

Bon, bien sûr, cette grappe n’est pas labellisée. Mais elle existe. Ca compense pour toutes celles qui n’existent pas, mais qui sont
labellisées…

Relocalisation : dossier de Terra Eco

Terra Eco m’a interviewé il y a quelques temps au sujet des relocalisations, dans l’optique d’un dossier qui vient de
paraître (numéro de janvier 2010).

Trois articles :
* 1/2 : relocaliser, l’arme anti-crises?
* 2/2 : relocaliser, pour la planête? pour l’Humanité? pour tout?
* exemples d’entreprises ayant relocalisé

il suffit de s’abonner pour accéder aux articles.

Les jeunes et la politique

Via
Pierre Maura
, je découvre cette enquête très intéressante sur la politisation des jeunes, que j’insère ci-dessous :

 

 

Si l’on interrogeait les enseignants ou enseignants-chercheurs, je pense que le sentiment dominant serait celui d’une dépolitisation
des jeunes. Ils ne s’intéressent à rien nos petits jeunes, de toute façon, ils sont de moins en moins bons, ils
passent leur temps sur leur portable ou sur Facebook, etc, etc…


L’étude montre qu’il n’en est rien : les réponses des 18-29 ans sont très proches en 2008 de ceux des 30 ans et plus, qu’il
s’agisse de « l’importance de la politique dans la vie », de « l’intérêt pour la politique » ou de « la fréquence des discussions politiques » (tableau 1). Idem
s’agissant des formes d’action politique (tableau 2) ou de leur positionnement politique (tableau 3).

 

Seule différence significative par rapport aux 30 ans et + :  les 18-29 ans sont seulement 36% à suivre l’actualité politique tous
les jours, contre 63% pour les 30 ans et +. Ce que j’estime comme le signe d’une meilleure allocation du temps de cerveau disponible, vu le niveau des propos de nos politiques et des médias
traditionnels (je sais, ça a un petit côté populiste ce discours).

 

Par rapport aux jeunes de 1981, 1990 ou 1999, les jeunes de 2008 sont beaucoup moins nombreux à ne pas se situer sur l’échelle
politique (autour de 20% sur les 3 premières périodes, seulement 8% en 2008). Ils sont également plus nombreux à souhaiter un changement radical de la société (24% en 2008 contre 11% en 1981 et
6% en 1990).

 

L’article insiste sur la fin sur l’hétérogénéité de la catégorie “jeunes”, en fonction notamment du niveau d’études. Les plus instruits sont ainsi plus
intéressés par la politique (54% contre 27%) et moins “révolutionnaires” (19% contre 32%). Ce qui fait que l’on peut s’interroger, au final, sur la pertinence de cette catégorie
“jeunes”.