voisin de bureau et néanmoins ami Philippe Norel, qui a posté sur ce site un
texte sur l’hégémonie européenne (15ème – 20ème siècles). Théoriquement, un ou deux textes de chercheurs devraient être postés chaque mois. A consommer sans modération!
On apprend que Natixis va verser 70
millions de primes à ses salariés au titre de l’exercice 2008. Il faut dire que depuis janvier 2007, ça bosse bien chez Natixis…
60 millions de Consommateurs a mené l’enquête : certains produits livrés en grand conditionnement et marqués “format familial”, “format éco” ou “format économique” sont plus chers au kilo que ceux livrés en conditionnement classique. Témoignage à l’appui : «Dans mon hypermarché Auchan, je constate qu’il est moins cher d’acheter deux paquets de céréales Special K de 375 g (5,73 € le kilo) qu’un paquet de 600 g (6,50 € le kilo)». Le Monde reprend l’information ici.
Vilcoyote s’énerve sur le blog Optimum, en expliquant qu’il s’agit d’une pratique classique de discrimination tarifaire, consistant à isoler les consommateurs prêts à payer plus que d’autres un certain produit, et à leur faire payer ce supplément d’une façon ou d’une autre (voir chez les mêmes pour un exemple sur les yaourts, et chez les Econoclastes pour d’autres exemples amusants).
Pratique pas forcément condamnable nous expliquent les Econoclastes dans leur (excellent) ouvrage : soit un bien X dont le coût de production est de 20€. Supposons qu’Alexandre soit prêt à payer 25€ pour ce produit, et Stéphane seulement 19€. Si l’entreprise vend le bien X à 20€, seul Alexandre l’achète, il réalise un gain de 5€ (25€ – 20€). Si l’entreprise discrimine en vendant 18€ à Stéphane et 24€ à Alexandre, les deux gagnent 1€. De plus, en augmentant le nombre de produits vendus, l’entreprise peut bénéficier d’économies d’échelle, permettant d’abaisser le coût unitaire de production, ce qui peut bénéficier à l’ensemble des consommateurs. On pourrait objecter que ce n’est pas normal que le petit Alexandre paye beaucoup plus cher que le petit Stéphane, sauf si l’on suppose qu’Alexandre a des revenus plus importants que Stéphane (ce qui peut expliquer qu’il est prêt à payer plus au départ) : la discrimination apparaît alors comme un
moyen de prendre aux riches pour donner aux pauvres…
Bref, on en viendrait presque à considérer que vendre les formats éco plus chers que les formats classiques, ma foi, ça n’a rien d’embêtant.
Sauf qu’on peut analyser les choses un peu différemment…
Supposons qu’Alexandre souhaite acheter un paquet de Céréales dans son hypermarché, au prix le plus bas possible. Dans un monde idéal d’information parfaite, il connaît tous les prix pratiqués, il pourra tranquillement se diriger dans le magasin proposant le meilleur prix et acheter le produit au prix le plus bas. Dans le monde réel, Alexandre ne connaît pas parfaitement tous les prix, il doit collecter l’ensemble de l’information pertinente avant de faire son achat. Or, cette collecte d’information est coûteuse, elle correspond à ce que l’on appelle des coûts de transaction. Alexandre a donc intérêt à les intégrer dans son calcul, il doit minimiser non pas le prix du paquet de céréales, mais l’ensemble de ses coûts.
Lorsqu’on prend en compte ces coûts de transaction, on comprend mieux que les hypermarchés situés en périphérie puissent perdre face à des supermarchés plus proches des lieux d’habitation : même s’ils proposent des produits à un coût unitaire plus faible, ils font supporter aux consommateurs des coûts de transport plus élevés, les consommateurs passeront également plus de temps pour faire leurs achats, le temps de s’y retrouver dans le dédale des rayons et de trouver les produits qu’ils cherchent (L’Insee montre ainsi que la part de marché des Hypers est passée de 35,4% à 33% entre 1999 et 2007, pendant que celle des supermarchés est passée de 30,8% à 33,1%. Il y a bien sûr d’autres éléments explicatifs).
Sachant cela, les hypermarchés proposent des services permettant de signaler aux consommateurs des produits aux prix plus bas : marques repères, étiquettes “produit le moins cher”, produit étiquetés “forma éco”, etc. Services qui permettent de réduire les coûts de transaction des consommateurs.
Les résultats de l’enquête de 60 millions de Consommateurs peuvent alors être interprétés autrement : les hypermarchés délivrent des informations mensongères aux consommateurs, en leur faisant croire qu’ils minimisent prix des produits et coûts de transaction, alors qu’en fait, si les coûts de transaction sont bien minimisés (ils n’ont pas à comparer les prix des produits), les prix des produits ne le sont pas. Pratique peu défendable, on en conviendra…
Les inégalités territoriales d’accès à l’emploi sont analysées à un niveau géographique très fin, celui de la commune, sur tout le territoire métropolitain, pour deux populations : les
chômeurs inscrits à l’ANPE et les allocataires du RMI. Les données utilisées sont issues de deux sources administratives exhaustives portant sur ces populations. Globalement, les inégalités
d’accès à l’emploi selon la commune de résidence sont très marquées. Cependant, des groupes de communes contigües présentent des chances d’accès à l’emploi, uniformément faibles ou élevées, sur
de larges parties du territoire français. Les écarts d’une localité à l’autre demeurent élevés lorsque l’on neutralise les différences de composition sociodémographique de la population entre
communes, ce qui confirme l’existence d’un effet spécifique du territoire. Les déterminants théoriques de l’économie spatiale sont introduits dans l’analyse pour expliquer cet effet territorial.
La localisation des activités et les problèmes de distance physique à l’emploi ont effectivement un impact fort, mais les inégalités territoriales d’accès à l’emploi peuvent également s’expliquer
par des effets de ségrégation résidentielle et de réseaux sociaux.
Un autre article de Blanc et Hild sur les liens entre taux de sortie du chômage et taux de chômage, résumé :
Cette étude vise à éclairer le fonctionnement des marchés locaux du travail en analysant les disparités infra-régionales de deux indicateurs de l’état du marché du travail : le taux de sortie
du chômage vers l’emploi et le taux de chômage. L’analyse est menée au niveau des zones d’emploi. La cartographie des taux de sortie du chômage ne recouvre pas exactement celle des taux de
chômage. Une modélisation de ces deux taux est réalisée. Elle met notamment en évidence que l’intensité de l’effet de certaines variables diffère selon l’indicateur de l’état du marché du travail
considéré. Dans la majorité des cas les zones où le taux de retour à l’emploi est élevé (resp. faible) enregistrent également un taux de chômage faible (resp. élevé). Mais il existe aussi
d’autres configurations dont on essaye d’expliquer le caractère à première vue surprenant.
Cet autre encore, de Behaghel, sur la dynamique spatiale des écarts de revenu :
La stabilité globale des écarts de revenu (après transferts et avant impôt) observée en France, entre 1984 et 2002, masque des évolutions significatives au sein du territoire. Tout d’abord,
hors Île-de-France, l’écart se résorbe systématiquement entre pôles urbains, d’une part, et entre espaces périurbain et rural, d’autre part. Ensuite, au sein de ces trois différents espaces, les
inégalités semblent prendre des trajectoires différentes : elles croissent davantage dans les pôles urbains que dans les communes des espaces périurbain et rural. Le rattrapage effectué par les
espaces périurbain et rural s’explique statistiquement par la convergence des trois types d’espaces en termes de composition socioprofessionnelle et par le fait que les statuts d’emploi évoluent
plus favorablement pour les ménages périurbains et ruraux que pour les ménages des pôles urbains. Il est plus difficile de rendre compte statistiquement des évolutions contrastées de la
dispersion des revenus au sein de chaque espace : ces évolutions sont plus ténues, plus erratiques et la part attribuée aux différentes composantes dépend de l’ordre dans laquelle la
décomposition est menée. Un résultat ressort néanmoins avec robustesse : la tendance plus inégalitaire au sein des pôles urbains tient en partie à la composition de plus en plus contrastée de la
population en termes de catégories socioprofessionnelles et d’accès à l’emploi.
J’avais montré dans ce billet que la baisse des effectifs étudiants dans l’Académie
de Poitiers était la plus forte de l’ensemble des Académies, avec un recul de -2,9% contre -1,2% en moyenne France entière. L’essentiel de la baisse est concentré dans les Universités hors IUT
(-4,6% dans l’Académie, contre -3,1% France entière). Avec une question en suspens : cette baisse peut-elle s’expliquer par une diminution plus forte qu’ailleurs du nombre de bacheliers ? Voici
quelques éléments complémentaires sur l’Université de Poitiers (l’Académie de Poitiers compte deux Universités, Poitiers et La Rochelle).
Le Service des Etudes, de l’Evaluation et de la Prospective de l’Université de Poitiers m’a fait passer les chiffres de
l’Université de Poitiers, total et hors IUT (merci à Nelly Mignon pour ces chiffres !). Voici l’évolution depuis 1997.
Chute importante de 1996 à 2002, remontée de 2002 à 2006, nouvelle chute depuis, notamment la dernière année, comme
constaté plus haut. Sur cette dernière année, la baisse est de -3,8% pour l’ensemble de l’Université, qui se décompose en -4,5% pour l’Université hors IUT et +1,8% pour les IUT.
Je dispose également des effectifs des nouveaux bacheliers inscrits à l’Université de Poitiers, mais seulement depuis
2000. Ces bacheliers peuvent bien sûr provenir d’autres Académies, mais on estime que 85% viennent de l’Académie de Poitiers.
Sur la base de l’ensemble des chiffres, j’ai calculé l’évolution des effectifs totaux de l’Université (avec et sans les
IUT) et celle des nouveaux bacheliers inscrits, en prenant les effectifs 2000 comme base 100.
On observe une chute marquée des nouveaux inscrits à la rentrée 2001 d’abord, puis de 2006 à 2008. La rentrée 2007 est
particulièrement calamiteuse, avec une chute d’environ 13 points de l’indice pour l’Université hors IUT. Lors de cette rentrée 2007, la baisse absolue des effectifs de l’Université de Poitiers
hors IUT est de 999, dont une baisse de 376 de nouveaux bacheliers inscrits, soit 38%. Baisse qui se poursuit en 2008-2009, avec encore 142 personnes en moins.
Comme expliqué précédemment, ces évolutions peuvent s’expliquer en partie par une évolution défavorable du nombre de
bacheliers dans l’Académie. Le service statistique académique du Rectorat de Poitiers m’a fait passé les chiffres depuis 1997 pour l’ensemble des Académies, avec une décomposition, pour
l’Académie de Poitiers, par département (merci cette fois à Joel Migault pour m’avoir mis en relation et à Marie-Jo Kolpak pour les statistiques !).
L’évolution dans l’Académie de Poitiers est plus favorable que celle observée France entière de 1997 à 2000, depuis 2001,
c’est l’inverse, évolution relative défavorable. On observe de plus une chute plus marquée de l’indice en 2006-2007, c’est-à-dire l’année du bac de ceux qui vont entrer en 2007-2008 à
l’Université, avec 343 bacheliers de moins que l’année précédente, alors que le nombre de bacheliers France entière est plutôt stable (256 bacheliers de plus cette année là). On peut donc
considérer qu’une partie de la chute observée au niveau de l’Université s’explique par une évolution défavorable du nombre de bacheliers dans l’Académie de Poitiers.
L’académie de Poitiers comprend quatre départements (Vienne (86), Deux-Sèvres (79), Charente (16) et Charente Maritime
(17)). Le premier dispose d’une Université (Poitiers) d’environ 24 000 étudiants, tout comme le dernier, avec l’Université de La Rochelle, de création beaucoup plus récente, qui regroupe environ
4 000 étudiants.
L’évolution du nombre de bacheliers en Charente Maritime est nettement plus favorable que celle observée dans l’ensemble
de l’Académie. Dans la Vienne, l’évolution est proche de ma moyenne académique jusqu’en 2005, et plus défavorable ensuite. En 2006-2007, le nombre de bacheliers augmente très légèrement en
Charente et Deux-Sèvres, il chute assez fortement en Charente Maritime (-179), encore plus en Vienne (-186). Evolution qui renforce encore l’idée qu’une partie de la chute de l’Université de
Poitiers, dont le bassin de recrutement premier est le département de la Vienne, s’explique par la baisse du nombre de bacheliers, même si l’on peut penser que cette baisse n’épuise pas le
problème.
Pour finir, j’ai estimé la corrélation entre les nouveaux bacheliers inscrits à l’Université de Poitiers et le nombre de
bacheliers, dans l’Académie d’une part, dans la Vienne d’autre part. Les résultats sont à prendre avec beaucoup de précaution, puisque je ne dispose à chaque fois que de 9 points (pour les
rentrées universitaires de 2000 à 2008). Le R² est quasi-nul (0,02) quand on teste le lien entre nouveaux bacheliers à l’Université de Poitiers et bacheliers de l’Académie ; il est de 0,27 quand
on teste le lien avec les bacheliers de la Vienne, avec une corrélation logiquement positive.
Thesmar et Landier ont montré que nombre des arguments avancés par les auteurs de cette thèse sont démentis par les faits (voir la note de lecture de leur ouvrage sur Econoclaste). J’avais
également indiqué ici que
Un nouvel article de Aghion, Van Reenen et Zingales (working paper du CEPR dont on trouve une synthèse ici) complète le tableau, en présentant des résultats particulièrement intéressants sur le lien entre poids des investisseurs
institutionnels et performances en matière d’innovation. Il montre d’abord que le poids des zinzins est passé, aux Etats-Unis, d’environ 5% en 1950 à plus de 60% en 2005, puis (et surtout)
que les performances en matière d’innovation des entreprises sont positivement et fortement corrélées au poids des zinzins dans leur capital.
Comment expliquer ce lien? Selon les auteurs, les managers sont en général peu enclin à investir dans l’innovation, activité risquée par excellence, car en cas d’échec, ils seraient rapidement
désignés comme responsables. Les zinzins seraient eux incités à collecter beaucoup plus d’informations sur l’effort réel des entreprises, et pénaliseraient moins les dirigeants malchanceux
dans leur activité d’innovation.
Pour tout dire, je ne suis pas totalement convaincu par l’explication, mais n’ayant pas lu en détail leur article, je me garderai bien de la contester. Et cela n’enlève rien à la corrélation
observée, suffisamment intéressante pour être signalée…
trouvé via Rationalité
Limitée
L’indicateur de base pour comparer les régions est le PIB par habitant, que je note PIB/H. Je l’ai déjà dit ici, le
PIB par habitant n’est qu’un indicateur imparfait de la productivité, on lui préfèrera le PIB par emploi, noté PIB/L. Le lien entre les deux est évident :
PIB/H = PIB/L * L/H
L’accroissement du PIB par habitant d’une région par rapport à un ensemble de régions peut dès lors résulter de gains de productivité supérieurs (hausse plus forte de PIB/L) et/ou d’une hausse
plus forte du taux d’emploi (L/H).
Quid de Poitou-Charentes sur la période?
En 2000, le PIB par habitant de la région était égal à 82,6% du PIB de la France métropolitaine, et à 93,3% du PIB par habitant de l’ensemble des régions hors Ile de France. Ces chiffres sont
passés respectivement à
Ce rattrapage s’explique l’évolution relative de la productivité, plutôt que par une évolution favorable du taux d’emploi : le PIB par emploi est en effet passé de 93,3% à 94,7% par rapport à
l’ensemble des régions hors Ile de France et de 85,7% à 87,1% par rapport à l’ensemble des régions. On observe encore une sous-productivité de Poitou-Charentes, mais moins forte qu’avant.
L’évolution du taux d’emploi a peu joué : par rapport à l’ensemble des régions, le taux d’emploi était à 96,4%, il est passé à 96,5%. Il a même joué plutôt défavorablement vis-à-vis des régions
hors Ile de France, puisqu’il est passé de 100,1% à 99,8%.
Est-ce à dire que les entreprises picto-charentaises sont devenues plus performantes? Pas sûr : comme le signale l’Insee, ceci est dû en partie à des effets de structures, avec un désengagement
de secteurs avec des emplois à faible valeur ajoutée (agriculture), et un engagement dans des secteurs à emplois à plus forte valeur ajoutée (activités immobilières et financières).
Le ministère vient de publier
les chiffres sur les étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur à la rentrée 2007 : 2 191 285 étudiants en 2007-2008, contre 2 217 819 en 2006-2007. Soit une baisse de
1,2% (il s’agit des chiffres France Métropolitaine). Seules les académies de Corse, de Clermont-Ferrand et de Nantes voient leurs effectifs augmenter. La plus forte baisse ? L’Académie de
Poitiers, 1308 étudiants en moins, soit une baisse de 2,9%. Devant Toulouse, -2,4%.
Les chiffres 2007-2008 sont décomposés entre « Université hors IUT », « formations courtes »
(elles-mêmes décomposées entre IUT, STS et écoles paramédicales), « Grandes Ecoles », et « Autres formations ». Mais on ne nous donne pas dans le document les chiffres de
l’année précédente, pour voir où la baisse a été la plus forte. J’ai donc récupéré les chiffres de la rentrée 2006
pour affiner le diagnostic.
Poitiers |
2006-2007 |
2007-2008 |
variation absolue |
taux de croissance |
taux de croissance France |
Université hors IUT |
27 054 |
25822 |
-1 232 |
-4,6% |
-3,1% |
IUFM |
1724 |
1654 |
-70 |
-4,1% |
-5,6% |
Formations courtes |
11 606 |
11522 |
-84 |
-0,7% |
0,9% |
Grandes écoles |
4 631 |
4638 |
7 |
0,2% |
5,3% |
Autres formations |
842 |
913 |
71 |
8,4% |
-2,0% |
Total académie |
45 857 |
44549 |
-1 308 |
-2,9% |
-1,2% |
Compte tenu du poids de l’Université hors IUT dans l’académie (59% du total en 2006-2007), on observe sans grande
surprise que c’est là que se situe l’essentiel de la baisse. Sans surprise, mais quand même : l’Université hors IUT pèse 59% de l’ensemble, mais 84% des baisses… Sur les autres
composantes, l’IUFM fait plutôt mieux (moins mal) que la moyenne, les formations courtes et les grandes écoles font moins bien.
Pour affiner encore le diagnostic, il faudrait creuser du côté des évolutions démographiques, en regardant par exemple si
le nombre de lycéens baisse plus fortement dans l’Académie de Poitiers que dans les autres Académies. Si quelqu’un a ça sous la main, sinon je chercherais à l’occasion.
Ca vote dur dans les AG pour savoir si :
* il faut faire un blocus total de l’Université (option notée BT),
* il faut faire un blocus partiel, en banalisant par exemple une journée par semaine pour les manifestations, et en
reprenant les cours les autres jours (option notée BP),
* arrêter le blocus totalement, et reprendre la vie normale de l’Université (option notée NB).
On peut faire les hypothèses suivantes sur les préférences des acteurs :
* les pro-blocus total : BT>BP>NB
* les pro-non-blocus : NB>BP>BT
* les pro-blocus-partiel : BP>BT ?NB. C’est la catégorie qui pose problème : en l’absence de blocus
partiel, qu’ils préfèrent, opteraient-ils pour le blocus total ou le non blocus ? On n’en sait rien…
Interrogeons-nous maintenant sur les modalités du vote, en supposant que chaque catégorie rassemble 1/3 des
votants.
On fait voter d’abord BT contre BP : BP gagne à 2 contre 1. On fait ensuite voter le vainqueur contre le troisième,
soit BP contre NB : BP gagne à 2 contre 1.
On fait voter d’abord BP contre NB : BP gagne à 2 contre 1. On fait ensuite voter le vainqueur contre le troisième,
soit BP contre BT : BP gagne à 2 contre 1.
Cas le plus difficile, on fait voter d’abord BT contre NB : 1 contre 1 plus une indétermination, selon que l’on
suppose que les pro-blocus partiel préfèrent en second choix BT ou NB.
Supposons qu’ils préfèrent BT, BT gagne au premier tour, ils choisissent ensuite entre BT et BP, BP gagne à 2 contre
1.
Supposons qu’ils préfèrent NB, NB gagne au premier tour, ils choisissent ensuite entre NB et BP, BP gagne à 2 contre
1.
Conclusion : BP gagne à tous les
coups !!!
Les leaders du blocus total, à la tête de la coordination étudiante, pressentent cela. Ils sont au courant, par exemple,
que les anti-décrets mais pro-reprise des cours, bref, des gens plutôt pour un blocage partiel, sont de plus en plus nombreux. Ils ont donc plutôt intérêt à anticiper sur les modalités du
vote.
Une solution possible, sauf erreur celle généralement retenue dans les AG précédentes, consiste à faire se prononcer les
gens d’abord sur blocus/non blocus, ensuite sur blocus partiel/blocus total. Sauf que s’ils organisent les choses comme cela, ils perdent à tous les coups (au profit du blocage partiel, je vous
laisse vérifier).
Quelle alternative ? Faire voter en une fois sur les trois motions, en espérant que la motion « blocus
total » devancera légèrement les deux autres.
PS : les étudiants réunis en AG ont procédé au vote direct entre trois motions : blocus total, blocus
partiel et non blocus. 39% ont voté pour le blocus total, 24% pour le blocus partiel, 36% pour l’absence de blocus. La coordination étudiante a donc conclu que le blocus total était
reconduit.