On l’a vu l’autre jour, Nicolas Sarkozy était
protectionniste : il faut “redonner vie à la préférence communautaire” (29 mai 2005), trouver “un chemin équilibré entre protection et protectionnisme” (9 novembre 2006) ; il est
devenu, le 18 octobre 2008, anti-protectionniste : “la réponse à la crise, ce n’est pas le repli frileux. Ce n’est pas le protectionnisme”.
Depuis lors, il est devenu anti-et-pro-protectionniste-en-même-temps, en affirmant jeudi dernier 23 octobre, soit 5 jours
après le 18 octobre, dans le même discours “Je ne serai pas un président qui se réveillera avec des grands groupes industriels français passés à l’étranger !” et “C’est le volontarisme qui sera
le meilleur antidote à la dangereuse tentation du protectionnisme”.
Mais qu’on se rassure, l’opposition politique veille, en produisant des analyses d’une autre tenue : “la crise ne doit pas
servir à renflouer une caste de financiers irresponsables” ; il faut aller puiser dans le “trésor caché des pétroliers et dans la filière énergétique” ; “il faut maintenant aller chercher
l’argent là où il est” ; etc…
Heureusement qu’on a des politiques de ce calibre, vu l’ampleur des problèmes à résoudre…