L’école des Mines a produit un classement édifiant, repris dans cet article du Figaro. Il s’agit de contrer le classement de Shangaï, en prenant en compte
non pas “l’activité de recherche des établissements ou le nombre de prix Nobel”, mais “le nombre d’anciens élèves occupant le poste de numéro un dans l’une des 500 plus grandes
entreprises internationales”. Dès lors, on observe que “HEC serait 7e, l’Ena 10e, Sciences Po, 11e, Polytechnique, 15e et les Mines 20e.” Les Grandes Ecoles françaises sont donc à
l’honneur…
Est-ce à dire qu’elles sont performantes ? Dès lors qu’on dispose d’un cerveau doté de plus de 2 neurones, on peut se dire que non : il s’agit
plutôt d’un indicateur de la déficience du système français de reproduction des élites économiques de notre pays.
Pourquoi parler de déficience, me direz-vous? Ils sont peut-être très bons les dirigeants formés dans ces écoles? Disons d’abord
qu’être capable de produire de tels classements ne me semble pas être un signe d’intelligence… Ajoutons qu’il existe des études plutôt sérieuses montrant que le système de
(re)production des dirigeants d’entreprises françaises n’est pas des plus efficaces…
ps 1 : merci à Stéphane pour le lien. Enfin merci… j’avais bien besoin d’être énervé ce week-end, tiens! 🙂
ps 2 : ce billet n’est pas une défense du classement de Shangaï, qui présente des limites évidentes (comme tout classement d’ailleurs, qui, dès qu’on a décrypté son mode opératoire, peut être
très facilement instrumentalisé. Si j’ai le temps, je vous donnerais un de ces jours les 4 conseils pour monter très vite dans le classement sans rien changer de vos pratiques!). Mais ca me
semble plutôt contre-productif de bâtir un classement stupide pour le contrer.