l’enseignement de l’économie dans les lycées, qui serait à la base de la défiance des français envers le marché. Tribune qu’Etienne Wasmer reprend sur son blog et qualifie de courageuse, assurément, et de polémique, certainement… Personnellement, à l’instar de Gizmo, je la trouve particulièrement mal documentée.
Comme démontré sur mon blog, en effet, moins de 30% des élèves suivent l’enseignement de SES en seconde. Ce n’est
donc pas là que se forgent, pour l’essentiel, les visions du monde des citoyens français vis-à-vis de l’économie de marché ou de la mondialisation (ce qui ne veut pas dire que cet enseignement
n’a pas à évoluer, mais c’est un autre sujet).
Où se développent-elles, alors? Question complexe, mais il me semble que les “producteurs de sens”, dans la société, ceux qui nous éclairent sur le fonctionnement du monde et sur les défis à
relever, plus que les profs de SES, ce sont les médias et les politiques. Bien sûr, c’est très réducteur de dire cela, bien sûr, ce sont des collectifs très hétérogènes, mais ils nous abreuvent
régulièrement de discours alarmistes sur la mondialisation, les délocalisations, les méfaits du marché, …, et contribuent sans aucun doute bien plus au sentiment de défiance des français que
les pauvres petits profs de SES…
Or, spécificité française, une bonne proportion de nos élites politiques et médiatiques sont passées, à un moment ou à un autre de leur formation, par la case Sciences Po Paris. Dès lors, si certains veulent s’amuser à trouver des coupables, c’est sans doute plus de ce côté là qu’il faut qu’ils
regardent, que du côté de l’enseignement de l’économie en classe de seconde.
On notera d’ailleurs, détail cocasse, qu’Hélène Rey ne dit rien d’autre : pour critiquer le contenu des manuels d’économie de SES, quel exemple particulièrement pertinent prend-elle ? L’extrait
d’un manuel … d’histoire … vivement recommandé en première année à … Sciences Po Paris…