résistait pas à l’épreuve des statistiques. Hier, notre ministre, lors d’un chat sur Le Monde.fr,
a lui même utilisé des statistiques. Pour le moment, c’est un peu laborieux et peu convaincant… Extrait du chat :
jeremi : Comment pouvez-vous dire que la filière ES n’a que des débouchés incertains alors que les titulaires du bac ES réussissent
plutôt bien dans l’enseignement supérieur ? Est-ce une attaque cachée envers notre président, titulaire d’un bac B, l’ancien bac ES ?Xavier Darcos :
Je sais cependant que seuls 6 % de ces bacheliers accèdent aux classes préparatoires et que 68 % d’entre eux vont vers l’enseignement du droit ou de la
gestion. Je sais aussi que ce sont dans ces filières de l’enseignement supérieur, comme dans les sciences humaines, que les déperditions sont importantes
Bon, je me concentre sur les inexactitudes :
“seuls 6% de ces bacheliers accèdent aux classes préparatoires” : Exact ! (5,9% en fait). En revanche, ils sont 12,4% à aller en Grandes Ecoles d’après les statistiques du ministère (voir le 2ème tableau ici). Mais au-delà : On dirait que notre Ministre sous-entend par ce chiffre qu’en dehors des classes prépas et des Grandes Ecoles, point de salut… Me trompe-je?
Intéressant, je trouve, je pense que les Présidents d’Université apprécieront…
“68% d’entre eux vont vers l’enseignement du droit ou de la gestion” : Faux, très faux ! Ils sont 15% en Droit. Quant à la gestion, il n’y a pas de
filière longue juste après le bac… Peut-être voulait-il dire économie ? Ils sont 8,5% à aller en Fac d’économie, ajoutons la filière Administration Economique et Sociale (8%), on obtient au
total 31,5%. Je ne sais pas d’où viennent ces 68%…
“Je sais aussi que ce sont dans ces filières de l’enseignement supérieur, comme dans les sciences humaines, que les déperditions sont importantes” :
Ca veut dire quoi “déperditions importantes?”. S’il s’agit des débouchés, droit, éco et gestion en offrent de nombreux. S’il s’agit du taux d’échec, oui, on sait qu’il est important à
l’Université, y compris dans ces filières, mais il ne touche pas plus les élèves ES que les autres, voire moins, comme déjà dit dans mon billet précédent (sur la base des statistiques ministère présentées ici).