Il faut dire que ça commence très mal pour Oui-Oui : son oeuf à la coque a mauvais goût et un pneu de sa petite voiture est crevé. Et voilà que le gendarme l’accuse
d’avoir pillé le garde-manger de Mlle Chatounette pendant la nuit…
Et pourquoi donc l’accuse-t-il d’un crime si odieux, me direz-vous ? Eh bien simplement parce que plusieurs des victimes du pilleur de garde-manger ont entendu, sur
les lieux du crime, le grelot de Oui-Oui. Et comme, à Miniville, seul Oui-Oui a un grelot, l’enquête du gendarme est vite conclue. Bien trop vite.
C’est à ce moment que j’ai commencé à me dire qu’Enyd Blyton était une auteure subversive,
laissant entendre que les gendarmes pratiquaient le délit de sale gueule (ou de sale grelot, ce qui revient au même : on se limite aux apparences).
Mais ce n’est pas tout : après une enquête rondement menée avec son ami Mirou, Oui-Oui a réussi à débusquer le vrai coupable (je me doutais bien depuis le début,
moi, que ça ne pouvait pas être Oui-Oui). Et, tenez vous bien, vous savez qui est le vrai coupable ? Fred. Et vous savez ce qu’il fait dans la vie, Fred ? Il est soldat…
Eh oui, dans un petit livre pour enfant, un auteur arrive à mettre dans la tête de nos chérubins que premièrement, les gendarmes sont des incompétents et que,
deuxièmement, les soldats sont des voleurs. Alors, oui, j’ose le demander : ne serait-il pas temps de censurer Oui-Oui ?
(Bon, à la décharge d’Enyd Blyton, je signale que Oui-Oui vouvoie le gendarme).