Sarkozy et la Mondialisation

Nicolas Sarkozy a donc livré sa vision de la mondialisation dans une interview aux Echos du 10 novembre, puis dans son discours de Saint-Etienne le même jour.

Patchwork étonnant d’éléments de diagnostic et de propositions de Nicolas Sarkozy autour de la mondialisation. Résumer l’essentiel de son propos, comme je pensais le faire, est impossible. Il est selon les cas pro, alter ou anti-mondialiste. Il propose des mesures parfois libérales, parfois anti-libérales. Aucune cohérence, aucune hiérarchie dans les problèmes, aucun raisonnement à plus d’un coup.

Juste deux régularités.

La première consiste, en matière de diagnostic, à considérer que l’on est toujours dans un jeu opposant les bons et les méchants :

* les méchants français qui ne veulent rien faire, qui brûlent des bus, etc… et les gentils français qui bossent dur et voudraient travailler plus pour gagner plus, être moins imposés pour ne pas s’expatrier, etc…

* les méchants patrons voyous qui délocalisent, veulent faire monter les actions sur le Cac40 et les gentils chefs d’entreprise qui sont désespérés par les 35 heures,

* la gentille France et les méchants étrangers qui font du dumping fiscal/social (PVD), qui taxent les produits étrangers plus que leurs produits nationaux (US), qui profitent des subventions de l’UE (pays de l’Est)

* etc, etc…

La deuxième régularité consiste, sur cette base, à prendre ces pseudo-problèmes bien populistes un par un pour avancer une réponse qui a toutes les apparences de l’évidence, sans s’interroger sur les conséquences en chaîne des décisions prises, sur les interdépendances entre les différents problèmes, etc. Bref, la stratégie du hérisson de la fable, poussée à l’extrême.

Chez certaines personnes, le cerveau est un organe vestigial.