Le service XRM : réalité étendue et média (RXRM : Real-Time XRM)

Introduction

Le XRM, ou service de réalité étendue et média, représente une convergence de technologies immersives que la 5G permet de déployer à grande échelle grâce à ses caractéristiques techniques avancées.

Le XRM englobe principalement:

1. La réalité virtuelle (VR) – immersion complète dans un environnement numérique
2. La réalité augmentée (AR) – superposition d’éléments numériques sur le monde réel
3. La réalité mixte (MR) – fusion interactive des mondes réel et virtuel
4. Les médias immersifs – contenus multimédia à forte composante d’immersion

Les avantages offerts par la 5G pour le XRM sont multiples:
– Faible latence (temps de réponse inférieur à 10ms) permettant des expériences immersives fluides
– Bande passante élevée pour transmettre des contenus haute définition
– Edge computing (traitement des données au plus près des utilisateurs)
– Fiabilité accrue des connexions

Ces services XRM trouvent des applications dans de nombreux domaines comme:
– L’éducation et la formation professionnelle
– La santé (chirurgie à distance, visualisation médicale avancée)
– L’industrie (maintenance assistée, jumeaux numériques)
– Le divertissement et les médias
– Le commerce (shopping immersif)

II) Déploiement technique

Du point de vue technique, la 5G propose le service XRM grâce à plusieurs mécanismes spécifiques :

1. Network Slicing : C’est effectivement une technologie clé pour le XRM. La 5G permet de créer des « tranches réseau » dédiées avec des caractéristiques adaptées aux besoins des applications XR :
– Une tranche URLLC (Ultra-Reliable Low-Latency Communications) pour minimiser la latence
– Une tranche eMBB (enhanced Mobile Broadband) pour garantir la bande passante nécessaire aux contenus haute définition.

2. Architecture Service-Based (SBA) :
– L’AMF (Access and Mobility Management Function) joue un rôle important en gérant les connexions des terminaux XR avec une priorité adaptée
– Le PCF (Policy Control Function) définit des règles QoS spécifiques aux flux XR
– L’UPF (User Plane Function) peut être déployé au plus près des utilisateurs (edge) pour minimiser la latence

3. Edge Computing :
– Déploiement des MEC (Multi-access Edge Computing) en bordure de réseau
– APIs ouvertes pour les développeurs XR (via ETSI MEC)
– Traitement local des données sensibles au temps (rendu, tracking, etc.)

4. QoS spécifique :
– Utilisation de 5QI (5G QoS Identifier) dédiés pour les flux XR
– Garantie de SLA (Service Level Agreement) adaptés aux besoins immersifs
– Mécanismes d’adaptation du débit selon les mouvements de tête (viewport-adaptive streaming)

5. Technologies radio avancées :
– Beamforming pour diriger l’énergie vers les terminaux XR
– Utilisation des bandes millimétriques (mmWave) pour les environnements à haute densité
– Duplexage flexible pour optimiser les flux montants/descendants

6. API réseau XR spécifiques :
– NEF (Network Exposure Function) exposant des API pour les applications XR
– Interfaces permettant aux applications de négocier dynamiquement les ressources

Ces différents mécanismes sont nécessaires pour apporter les caractéristiques essentielles du XRM :
– Latence ultra-faible (1-10ms)
– Bande passante garantie (jusqu’à plusieurs Gbps)
– Fiabilité élevée (99,999%)

Livre 5G NR – Chapitre 1 Architecture Fonctionnelle

Le réseau NG-RAN : L’architecture fonctionnelle

extrait du livre : NG-RAN et 5G NR (sortie 19 octobre 2021)

L’objectif de cet ouvrage est de présenter de manière synthétique le déploiement de la 5G-NSA et de la 5G-SA.

Le chapitre 1 présente l’architecture de déploiement 5G-NSA et 5G-SA. L’ouvrage décrit les entités de l’accès radioélectrique et les fonctions du cœur de réseau 5G-SA en présentant les fonctions supportées par l’accès radioélectrique et le cœur de réseau 5GC

Extrait
1.2.1. Le réseau d’accès radioélectrique NG-RAN

Le réseau d’accès NG-RAN fournit à la fois une interface radioélectrique LTE et une interface radioélectrique 5G-NR.

Un nœud NG-RAN est :

  • une station de base 5G (gNB) qui fournit les services du plan de contrôle et la transmission des données du plan utilisateur à travers l’interface radioélectrique 5G-NR;
  • une station de base 4G évoluée (ng-eNB) fournissant des services du plan de contrôle et la transmission des données du plan utilisateur vers les mobiles via l’interface radioélectrique LTE.

Le nœud NG-RAN est responsable de la gestion des ressources radioélectriques, du contrôle de l’établissement du plan utilisateur et la gestion de la mobilité en cours de session (handover). Le mobile se connecte à l’un des nœuds radioélectriques.

Le nœud NG-RAN transfère les données de trafic provenant du mobile vers la fonction UPF, et celles provenant de la fonction UPF vers le mobile.

Lorsque le nœud NG-RAN reçoit des données de la part du mobile ou de la part de la fonction UPF, elle se réfère à l’identifiant QFI (QoS Flow Identifier) pour la mise en œuvre du mécanisme d’ordonnancement des données.

Le nœud NG-RAN peut effectuer pour les données sortantes, à destination de la fonction UPF, le marquage du champ DSCP (DiffServ Code Point) des paquets IP (Internet Protocol) en fonction de l’identifiant QFI affecté au flux.

Le nœud NG-RAN effectue la compression, le chiffrement des données de trafic et optionnellement le contrôle d’intégrité des données avec le mobile sur l’interface radioélectrique.

Le nœud NG-RAN effectue le chiffrement et le contrôle d’intégrité des données de signalisation échangées avec le mobile sur l’interface radioélectrique.

Le nœud NG-RAN effectue la sélection de la fonction AMF du cœur de réseau sur laquelle s’enregistre le mobile UE.

Le nœud NG-RAN traite la demande de paging émise par la fonction AMF pour sa diffusion dans la cellule. La cellule est une zone de couverture radioélectrique du nœud NG-RAN.

Le nœud NG-RAN diffuse également dans la cellule des informations systèmes contenant les paramètres de l’interface radioélectrique.

Afin de gérer les services d’un mobile, le nœud NG-RAN conserve un bloc d’information UE Context relatif au mobile. Les informations sauvegardées par le nœud radioélectrique dépendent de l’état du mobile. Le mobile est soit à l’état RRC connecté (RRC_CONNECTED), soit à l’état RRC inactif (RRC_INACTIVE) soit à l’état RRC de veille (RRC_IDLE).

A l’état de veille, la station de base n’a pas connaissance de la présence des mobiles qui sont à l’écoute des informations diffusées par le nœud radioélectrique. Concernant les mobiles à l’état RRC_IDLE, il n’y a pas de contexte UE au niveau du nœud radioélectrique.

Lorsque le mobile est à l’état radioélectrique connecté RRC_CONNECTED ou à l’état RRC_INACTIVE, l’identifiant radioélectrique du mobile est connu par le nœud respectivement via l’identifiant C-RNTI ou I-RNTI (Connected/Inactive Radio Network Temporary Identifier). Un bloc d’information (le contexte du mobile UE) est rattaché à l’identifiant radioélectrique RNTI. Le contexte est enregistré au niveau du nœud NG-RAN qui gère le mobile (nœud source) et il est transmis au nœud cible en cas de handover. Le contexte UE est également créé au niveau du nœud maitre et du nœud secondaire en cas de double connectivité.

Lorsqu’un mobile est en mode connecté, le nœud NG-RAN utilise les mesures effectuées par le mobile pour décider du déclenchement d’un changement de nœud en cours de session (handover), pour activer ou désactiver des cellules secondaires.

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E2E Network Slicing : le découpage du réseau de bout en bout (Partie 2)

[bws_captcha]Cet article est la suite de :

« E2E Network Slicing : le découpage du réseau de bout en bout (Partie 1)

III) La virtualisation du cœur de réseau

Les entités du cœur de réseau AMF, SMF, NEF, PCF sont des fonctions qui peuvent être virtualisées. Ces fonctions gèrent le plan de contrôle du réseau de mobiles et les performances fonctionnelles sont analysées au niveau du support opérationnel OSS (FCAPS).

L’entité UPF peut également être virtualisée, cette fonction gère le plan utilisateur. La fonction UPF possède des capacités d’aiguillage de trafic à partir de la classification de flux UL-CL (Uplink Classifier). Ainsi, la fonction UPF peut avoir le rôle de point de branchement (multi-homing), point d’ancrage de session (PSA : PDU Session Anchor) ou classificateur de flux pour définir le prochain saut. La classification de flux est une fonctionnalité supportée par la fonction UPF afin de diriger le trafic localement en fonction des filtres appliqués au trafic UE.

Le contrôle des fonctions virtuelles dans le cœur de réseau 5G est réalisé par deux fonctions nommées NSSF (Network Slice Selection Function) et NRF (Network Repository Function).

  • Le rôle du NSSF est de sélectionner le jeu de tranches réseau que l’utilisateur va pouvoir utiliser en fonction de son contrat d’abonnement (SLA) pour lui apporter la QoE (Quality of Experience) souhaitée. Le choix du slice se faisant au moment de l’enregistrement du mobile, la fonction NSSF dialogue avec la fonction AMF ou la fonction NSSF d’un autre PLMN.
  • Le rôle du NRF est de fournir un contrôle des fonctions virtuelles (NF) et des services proposés par les fonctions virtuelles.
    • La fonction NRF est un catalogue qui est mis à jour au moment de l’activation de la fonction virtuelle (enregistrement) et mis à jour lorsque la fonction virtuelle est redimensionnée. Elle propose ainsi un service de découverte de fonctions virtuelles
    • Toute fonction virtuelle NF peut demander à la fonction NRF, par une procédure de souscription, d’être informée dès qu’une nouvelle instance est créée.

Figure 5 : Inscription d’une fonction virtuelle au niveau de la fonction NRF (TS 29.510)

Une sous-instance virtuelle est composée au minimum de fonctions AMF, SMF, PCF, NRF. L’opérateur (OSS) met en place un ou plusieurs sous réseaux virtuels SNI et peut à tout moment activer ou désactiver un sous-réseau (procédure NSI figure 3). Chaque fonction activée vient se déclarer auprès de la fonction NRF (figure 5).

Une instance de réseau permet de gérer un type de service. Le type de service est défini par la variable S-NSSAI. Le S-NSSAI contient 2 champs :

  • SST sur 8 bits défini le type de slice (Slice Service Type)
    • SST = 1 : eMBB (normalisée 3GPP) ;
    • SST = 2 : URLLC (normalisée 3GPP) ;
    • SST = 3 : mMTC (normalisée 3GPP) ;
    • SST = 4 : V2X (normalisée 3GPP) ;
    • SST= 5 : HMTC (High Performance MTC normalisée 3GPP – R.17 – mise à jour janvier 2022);
    • SST=6 : HDLLC (High Data Low Latency Communication 3GPP – R.18 mise à jour juin 2023)
    • SST de 128 à 255 sont définis par l’opérateur.
  • SD (Slice Differentiator) est une information optionnelle qui permet de décliner plusieurs types de sous-service dans une catégorie SST donnée afin de différencier les clients.

La fonction NSSF permet d’identifier les NSI. Cette fonction est configurable via une API REST.

Voici un exemple de configuration de la fonction NSSF :

https://host:port/v1/nssf/configurations/nsiprofiles
POST
Content-Type: application/json
BODY
{
    « name »: « NSI001 »,
    « nrfUri »: « https://nrf.bloglaunay.com »,
    « nsiId »: « 1 »,
    « targetAmfSets »:
    [
        {
            « regionId »: « 01 »,
            « setId »: « 001 »,
            « setFqdn »: « set001.region01.amfset.5gc.mnc111.mcc208.3gppnetwork.org »
        },
        {
            « regionId »: « 01 »,
            « setId »: « 002 »,
            « setFqdn »: « set002.region01.amfset.5gc.mnc111.mcc208.3gppnetwork.org »
        }
    ]
}

Pour être plus complet, la configuration de la fonction NSSF permet aussi de diriger le choix de la fonction NRF en fonction du NSSAI demandé.

D’un point de vue opérateur : Lorsqu’une tranche de réseau est mise en œuvre, la fonction AMF peut toujours mettre à jour la configuration S-NSSAI de la fonction NSSF afin d’informer celle-ci des types de service supportés par la fonction AMF sur une zone de localisation TA.

Une fonction AMF peut gérer plusieurs tranches de réseaux S-NSSAI (il n’y a pas de limite fixée au niveau du cœur de réseau).

Figure 6 : La mise à jour de la fonction NSSF

L’entité NSSF sélectionne le (ou les) instances de réseau NSI correspondant(s) à la demande du mobile à partir du (ou de la liste des) S-NSSAI et détermine ainsi les fonctions AMF candidates correspondant spécifiquement (ou au mieux) à la demande de l’UE. Eventuellement, l’entité NSSF interroge la base de données NRF (Network Repository Function).

Figure 7 : Procédure d’enregistrement et sélection du NSI

L’entité NSSF renvoie à la fonction AMF qui l’a interrogée, la valeur NSSAI autorisée sur la zone TA et la liste des fonctions AMF candidates (figure 7).

Lorsque la station de base s’active (mise en route ou suite à une procédure de ré-initialisation), elle interroge les fonctions AMF pour connaître les tranches de réseaux (slices) supportées par chaque fonction AMF accessible comme le montre la figure 8.

 

Figure 8 : La déclaration des slices supportées par les fonctions AMF auprès de l’entité gNB

Si la station de base gNB était déjà en fonctionnement, alors elle est informée des modifications NSSAI apportées au niveau de la fonction AMF via le message NG Setup request (figure 9).

Figure 9 : La mise à jour des slices supportées par les fonctions AMF auprès de l’entité gNB

Lorsque le mobile s’active, il réalise une procédure d’attachement auprès d’une fonction AMF. L’attachement se fait sur une fonction AMF parmi toutes les fonctions AMF qui ont été activées par le support opérationnel OSS et accessible par la station de base gNB.

La sélection de l’entité AMF est réalisée au moment de la procédure d’attachement. Le choix est effectué à partir de l’identifiant NSSAI émis dans la requête NAS REGISTER. La station de base gNB reçoit la requête RRC qui porte le message NAS et l’indicateur NSSAI à partir duquel il sélectionne une fonction AMF. Si plusieurs fonctions AMF candidates peuvent être choisies (cf figure 8), la station de base gNB fait son choix par équilibrage de charge.

La fonction AMF sélectionnée par l’entité gNB interroge la base de données UDM pour vérifier que l’indicateur NSSAI demandé par le terminal (requested NSSAI) est accepté. L’entité UDM transmet à la fonction AMF le NSSAI autorisé pour ce client (allowed NSSAI). A partir de ce moment, la fonction AMF consulte la fonction NSSF (Network Slicing Selection Function) à partir d’une requête GET en indiquant la liste des S-NSSAI autorisés.

Si après consultation de la fonction NSSF, la fonction AMF sélectionnée initialement (appelée AMF source) par la station de base n’est pas appropriée pour les services demandés (NSSAI), alors la fonction AMF source réalise la procédure de ré-allocation de la fonction AMF.

Concernant la ré-allocation (lors de la procédure d’attachement), deux options sont possibles :

Dans le cas de l’option A (figure 10), en fonction des informations de souscription et de politique locale, la fonction AMF source décide d’envoyer la requête initiale vers la fonction AMF cible via le message Namf_Communication_N1MessageNotify portant le message NG-RAN Reroute Message.

Cependant, comme il ne peut y avoir qu’un seul point de terminaison N2 entre l’entité gNB et la fonction AMF pour un UE donné, la fonction AMF cible met à jour le point de terminaison auprès du gNB via le message NG AMF Configuration Update.

 

Figure 10 : Procédure de ré-allocation de la fonction AMF pour la gestion des transches de réseau du mobile UE : Option A

Dans le cas de l’option B (figure 11), en fonction des informations de souscriptions et de politique locale, la fonction AMF source décide d’envoyer le message NGAP Reroute NAS Message à l’entité gNB afin que celle-ci formule une nouvelle requête d’attachement vers la fonction AMF cible.

Figure 11 : Procédure de ré-allocation de la fonction AMF pour la gestion des tranches de réseau du mobile UE : Option B

Au niveau du cœur de réseau, le mobile s’enregistre sur une seule fonction AMF.

Le mobile peut demander à profiter de plusieurs tranches de réseaux (figure 12), les fonctions AMF, NSSF font parties des fonctions communes à toutes les tranches. Les fonctions PCF et NRF peuvent être communes ou spécifiques à une tranche de réseau.

Pour que le mobile puisse recevoir ou émettre des données, il faut mettre en place une session PDU. La session PDU est contrôlée par la fonction SMF, avec des règles PCF spécifiques.

Figure 12 : Les tranches de réseaux : Fonctions communes et spécifiques.

Il est aussi possible d’ajouter des fonctionnalités supplémentaires comme imposer la direction de trafic (trafic steering) en sortie du réseau de mobiles Gi-LAN afin d’apporter des services comme de l’optimisation vidéo, optimisation http, un cache CDN, un cache de réalité virtuelle, un détecteur de malware, une fonction parentale, un parefeu, …

Au niveau du mobile, le mobile fait une demande d’enregistrement auprès du cœur de réseau. Le mobile indique dans sa requête NAS les tranches de réseaux souhaitées (Requested NSSAI). Le requested NSSAI correspond soit au NSSAI configuré pour le PLMN (configured NSSAI), soit au NSSAI autorisé pour le PLMN (allowed NSSAI). Ce dernier (allowed NSSAI) a été récupéré lors d’un précédent enregistrement. Si le mobile n’a aucun NSSAI configuré pour le PLMN sur lequel il s’enregistre, alors il transmet l’information NSSAI configurée par défaut (Default configured NSSAI).

L’information NSSAI est configurée sur la mémoire non volatile du mobile. Il ne revient pas au standard 3GPP d’indiquer où est stockée cette information mais aux fabricants de terminaux. Le mobile peut contenir plusieurs informations NSSAI, chaque NSSAI est couplée à l’identifiant SUPI et est identifiée par le PLMN ID (cf. TS 24.501). Si on change l’identifiant SUPI, les informations NSSAI sont supprimées de la mémoire du terminal.

Dans le cas des smartphones, l’information NSSAI est configurée par défaut (Default configured NSSAI).

Dans le cas des terminaux IoT et URLCC, l’information NSSAI devrait être provisionnée afin de limiter l’impact de charge au niveau de la fonction AMF grand public lorsque les terminaux IoT s’allumeront.

Le mobile doit stocker les informations S-NSSAI du HPLMN. Si le mobile est enregistré sur un réseau visité VPLMN, le mobile doit aussi sauvegarder le NSSAI configuré pour ce VPLMN et doit faire la correspondance avec les S-NSSAI qu’il peut exploiter sur le réseau HPLMN. Le mapped NSSAI est utilisé en roaming pour faire la correspondance entre un S-NSSAI spécifique (128 à 255) du réseau H-PLMN et le S-NSSAI correspondant dans le VPLMN.

Lorsque le mobile demande l’établissement d’une session PDU, il transmet dans le message NAS l’information S-NSSAI souhaitée et des règles URSP (UE Route Selection Policy).

 

Le dernier paragraphe sera traité dans un autre article.

Le réseau 5G – 5GS

Le réseau 5G (5G System) se compose d’un accès Radio (NG-RAN : Next Generation RAN) et d’un cœur réseau (5G Core).

I. L’accès radio 5G

L’accès radio 5G est constitué de stations de base de nouvelle génération qui forment le nœud de connexion des mobiles avec le cœur réseau 5G (5GC)

Les mobiles UE communiquent avec les stations de base soient par un lien radio 5G, soit par un lien radio 4G. Si la communication est en 5G, la station de base se nomme gNB (next Generation Node Base Station), si la communication est en 4G, la station de base est une station de base 4G eNB évoluée pour s’interconnecter avec le cœur réseau 5G. La station de base se nomme ng-eNb (Next Generation eNb).

Les fonctions de la station de base gNb sont  assez similaires avec l’entité eNB. Cependant, les différences concernent la gestion de la qualité de service par flux et non par support (bearer) et la gestion des tranches de réseau (Slices) sur l’interface radio.

Pour rappel, un slice est composé d’instances logiques du réseau mobile permettant d’apporter un service réseau de manière efficace en vue de répondre à une qualité de service QoS spécifique à ce service (se référer à l’article Network Slicing).

II. Le cœur réseau 5G (5GC)

Le cœur réseau 5G est adapté pour la virtualisation du réseau et s’appuie sur le découpage du plan de contrôle (Control Plane) et du plan utilisateur (User Plane) définit dans l’architecture CUPS.

Par comparaison avec la 4G CUPS, on pourrait dire que  :

  • L’entité AMF (Access and Mobility Managmenent Function) reprend le rôle de l’entité MME. L’entité AMF établit une connexion NAS avec le mobile UE et a pour rôle d’enregistrer (attachement) les mobiles UE et de gérer la localisation des mobiles sur le réseau 3GPP et/ou non 3GPP.
  • L’entité SMF (Session Management Funtion) reprend le rôle de l’entité SGW-C et PGW-C. L’entité SMF permet de contrôler les sessions PDN. L’entité SMF est choisie par l’entité AMF puisque l’entité AMF  gère la signalisation NAS avec le mobile. L’entité SMF est responsable de la gestion du plan de contrôle. L’entité SMF a une interface avec l’entité qui gère la politique des flux (PCF : Policy Charging Function).

Le plan de transport est composé de passerelles de données qui réalise des mesures sur les données transportées et réalise l’interconnexion avec les réseaux Data (PDN). Dans l’architecture CUPS, les fonctions du plan de transport sont gérées par les entités SGW-U et PGW-U. Pour le cœur réseau 5G, les fonctions du plan de transport sont à la charge de l’entité UPF (User Plane Function). L’entité UPF communique avec l’entité SMF par l’interfae Sx et selon le protocole PFCP. Se référer à l’article présentant l’architecture CUPS.

L’entité PCRF de l’architecture 4G permet de définir les règles de contrôle et les politiques de flux avec l’entité SGW/PGW. En 5G, l’entité PCRF se renomme PCF et permet de contrôler les flux à la fois au niveau de l’entité SMF mais également au niveau de l’entité AMF afin de pouvoir apporter une meilleure granularité sur les flux autorisés en prenant en compte la localisation du mobile UE.

Le profil utilisateur (son abonnement, ses droits, …) sont sauvegardées dans une base de données UDR accessible via l’entité UDM (Unified Data Management). L’entité UDM conserve les profils de sessions de données (sessions PDU) et de l’entité AMF sur laquelle est attachée le mobile UE (éventuellement les entités AMF pour un accès 3GPP et non 3GPP sur un autre opérateur).

L’enregistrement du mobile nécessite une double authentification réalisée au niveau de l’entité AMF et du mobile UE à partir de vecteurs d’authentifications fournies par l’entité AUSF (AUthentication Server Function).

Enfin, l’entité NSSF (Network Slice Selection Function) est une entité permettant d’assister l’entité AMF de la sélection des instances logiques du réseau pour une tranche de réseau (slice) défini.

La figure 1 présente l’architecture 5G et les interfaces entre chaque entité.

Figure 1 : L’architecture du réseau 5G point à point (R.15)