UE-SAT-UE Communication

ATTENTION : Cet article suit une recommandation et non une spécification. C’est donc seulement une étude qui a pour objectif de préparer l’écriture d’un autre article sur la communication UE-UE par satellite mais qui sera défini par la spécification R.19.

Cet article est écrit suite à la publication d’un essai de communication satellitaire 5G-NTN : Ericsson, Qualcomm et Thales Alenia Space franchissent une étape clé dans la connectivité par satellite : « Parmi les applications potentielles, cette technologie pourrait prendre en charge les appels vocaux de haute qualité et les services de streaming vidéo en temps réel. »

https://www.ericsson.com/fr/press-releases/3/2025/ericsson-qualcomm-thales-achieve-space-connectivity-milestone

L’article décrit ici s’appuie sur la recommandation TR 23.700-29.

Cette solution permet la communication directe entre équipements utilisateurs via satellites sans transit par les réseaux terrestres. Elle répond au problème concernant le support de la communication UE-satellite-UE.

I) Architecture et principes

L’architecture déploie des gNB (stations de base 5G) et des **UPF (User Plane Functions) directement sur les satellites. Les UE peuvent être desservis par le même satellite ou par des satellites différents connectés via des liens inter-satellites (ISL).

Principe fondamental : La signalisation des UE transite vers les réseaux 5GC et IMS au sol, mais le trafic utilisateur entre les deux UE est routé uniquement par les satellites.

Ces deux points sont fondamentaux et nécessite des hypothèses importantes :

 Hypothèses principales
– Les deux UE sont servis par le même PLMN (réseau domestique)
– Les deux UE utilisent la même instance SMF ou I/V-SMF
– Le système IMS détermine pendant l’établissement d’appel s’il faut utiliser la communication UE-Satellite-UE
– La passerelle média IMS (IMS AGW) reste au sol, ce qui signifie que le transcodage n’est pas supporté

Sélection intelligente des UPF

Le document décrit un mécanisme d’association de satellites organisés en groupes. Chaque groupe comprend :
– Des satellites avec gNB embarqués
– Un satellite avec UPF embarqué accessible via ISL
– Des DNAI (Data Network Access Identifier) accessibles

Le SMF sélectionne les UL CL/BP/PSA UPF locaux basés sur :
– L’ID du satellite embarquant le gNB
– Les informations d’association de satellites préconfigurées
– Le DNN fourni par l’UE

Gestion de l’itinérance satellite (Section 6.28.2.3)

La procédure I/V-SMF commun au sol traite un cas complexe d’itinérance où UE1 est dans son réseau domestique et UE2 est en itinérance home-routed dans le PLMN de UE1.

Étapes critiques de la procédure :

1. Établissement séparé des sessions PDU : Chaque UE établit sa session avec des UPF terrestres différents (UPFx pour UE1, UPFy pour UE2 en itinérance)

2. Détection de non-service : SMF1 servant UE1 détecte qu’il ne sert pas l’UE pair (UE2) lors de la demande de communication UE-SAT-UE

3. Sélection I-SMF coordonné : Un SMF dédié (I/V-SMF) supportant la communication UE-SAT-UE est sélectionné pour coordonner les deux sessions

4. Insertion UPF satellites : L’I/V-SMF insère UPF1 sur SAT1 pour UE1 et UPF2 sur SAT2 pour UE2

5. Re-sélection V-SMF : Le SMF2 servant UE2 déclenche également la sélection du même I/V-SMF

6. Chemin média optimisé : Le trafic final suit : UE1 ↔ SAT1(gNB1+UPF1) ↔ SAT2(gNB2+UPF2) ↔ UE2

Innovation technique : Cette procédure montre comment maintenir l’optimisation du trafic spatial même dans des scénarios d’itinérance complexes, en utilisant un SMF coordonnateur qui comprend les spécificités satellite.

Gestion des handovers satellite

Quand le satellite de service change, la procédure maintient la communication en :
– Sélectionnant un nouveau UPF sur le satellite cible
– Mettant à jour les chemins de signalisation
– Gérant la libération des ressources source avec un timer de garde pour éviter les pertes de paquets

Le réseau privé mobile de radiocommunication PMR – Private Mobile Radio

I- Introduction

Le réseau privé mobile Radio (PMR) ou Réseau Mobile Privatif (RMP) est utilisé par les services publics (collectivités, ministère de l’intérieur, sécurité publique) et les entreprises pour des besoins de résilience sur leur infrastructure et leur communications.

Aujourd’hui les réseaux PMR sont utilisés pour des besoins de :

  • communications mobiles extérieures à bande étroite (TETRA, DMR, GSM-R)
  • communications sans fils intérieures (DECT)
  • communications de données (WiFi privatif)
  • communication pour l’IoT (LoRAWAN, LTE-M, NB-IoT)

Les communications mobiles TETRA ont connu un grand succès avec les communications de terrain via le mode Talkie Walkie. Toutefois, le réseau TETRA n’offre qu’un faible débit de données et un nombre limité de terminaux ce qui ne répond plus au besoin d’aujourd’hui.

Les réseaux PMR 4G et PMR 5G présentent de nombreux avantages :

  • la prise en charge de la QoS;
  • la sécurisation des échanges et de l’infrastructure (ex : Stormshield);
  • une bonne couverture par station de base;
  • des gammes de smartphones durcis 4G (encore en nombre limité en 2022 pour la 5G);
  • la gestion des appels d’urgence, dénommés Missions critiques (MCx, Push To X – PMR à bande étroite);
  • la gestion de l’IoT avec pour la 5G la prise en compte d’une faible latence.

Selon les partenariats de Roaming, l’entreprise ou l’acteur public déploie un cœur de réseau dédié et des accès radios privés pour ses propres services de DATA et de voix

Les terminaux sont gérés par une plateforme OTA (Over The Air) afin de charger le profil des cartes SIM sur l’interface radio.

Avec la 4G/5G, les nouveaux services visés pour le réseau PMR sont :

  • Les services missions critiques : MCPTT (LTE Advanced Pro : En route vers la 5G)
  • Les applications collaboratives (communications enrichies WhatsApp,..)
  • Les services industrielle (entreprise 4.0) : IoT, robotique, maintenance prédictive, VR/AR/MR,
  • les services de données haut débit (image vidéo, reconnaissance faciale, … )

Une analyse du marché [1] montre que les réseaux PMR 4G/5G devraient connaitre une croissance mondiale estimée à 35% jusqu’en 2026 (et 20% ensuite). La figure 1 compare le réseau PMR 4G par rapport aux autres technologies réseaux PMR:

Figure 1 : Comparaison des solutions technologiques PMR [1]

II – Les bandes de fréquences

Actuellement, le ministère de la défense et le ministère de l’intérieur disposent de leur propre bande de fréquence ;

  • Le ministère de la défense dispose de la bande 40 (90 MHz de bande à 2,31 GHz – 2,4 GHz).
  • Le ministère de l’intérieur dispose des bandes 28 et 68 suivantes : 698 MHz – 703 MHz, 733 MHz- 736 MHz, 753 MHz – 758 MHz, 788 MHz – 791 MHz

Jusqu’au milieu des années 2010, les bandes de fréquences se situaient dans les bandes suivantes :

  • UHF : 380-470 MHz et 900 MHz (GSM-R)
  • VHF : 50 MHz, 60 MHz, 80 MHz, 160 MHz

En 2019, l’ARCEP a ouvert la bande B38 (2575 MHz à 2615 MHz) de 40 MHz de bande en mode TDD proposée pour la 4G mais qui pourra aussi couvrir la 5G.
Figure 2 : Les bandes de fréquence PMR en France en 2021

Pour la 5G, l’ARCEP va proposer les bandes suivantes

  • Bande 3,800 à 4,200 GHz,
  • Bandes dites « millimétriques » : 26 GHz.

L’accès radio est gérée par une station de base eNB en 4G ou gNB en 5G. L’alliance OPEN-RAN devrait faciliter, à partir de 2025, le déploiement de gNB PMR 5G.

Pour la 4G, l’eNB est classiquement composée d’une tête radio déportée (RRU/RRH) et d’une unité de traitement et de contrôle BBU. L’unité BBU est connectée au cœur de réseau.

Le cœur de réseau 4G ou 5G profite de la solution de virtualisation pour être déployé sur le Cloud ou sur une VM. Pour des raisons de résilience, il est préférable de dupliquer le coeur de réseau.

III- La Mission critique  MCPTT

L’application Mission Critique Push To Talk a initialement été normalisée par le standard 3GPP pour les réseaux  4G [3] avec comme objectif de maintenir le même niveau de sécurité, de résilience que la fonctionnalité Talkie Walkie du réseau TETRA.

Le service MCPTT prend en charge la communication entre plusieurs utilisateurs (un appel de groupe), et arbitre, pour chaque utilisateur, la permission de pouvoir prendre la parole via un mécanisme de contrôle (floor control) en cas de congestion.

Le service MCPTT permet aussi les appels privés entre deux utilisateurs du groupe.

Pour permettre la gestion des utilisateurs, le service MCPTT s’appuie sur deux facilitateurs de service :

  • Le service de proximité PROSE (Proximity Service Enabler)
  • Le service de gestion d’appels de groupe GCSE (Group Communication System Enabler)

Le service de proximité permet d’étendre la couverture du réseau 4G en utilisant le téléphone comme point relais d’une station de base ou comme station de base.

Le service de gestion d’appels de groupe permet la transmission d’un flux de 1 vers N via un mécanisme de multicast pour le trafic et de broadcast pour la signalisation.

La fonction MCPTT utilise le service multimédia fourni par le réseau IMS (IP Multimedia Sub-system), le service de proximité ProSe, le service de communication de groupe GCSE fourni par le réseau eMBMS et le service de transfert des données fourni par le réseau de mobiles EPS.

Bibliographie

[1] http://ld-expertise.com/wp-content/uploads/2021/09/ETUDE-DE-MARCHE-RMP_2021.pdf

[2] Network 2020: Mission Critical Communications : https://www.gsma.com/futurenetworks/wp-content/uploads/2017/03/Network_2020_Mission_critical_communications.pdf

[3] LTE; Mission Critical Push to Talk (MCPTT) over LTE; Stage 1 : https://www.etsi.org/deliver/etsi_ts/122100_122199/122179/13.03.00_60/ts_122179v130300p.pdf

Gestion de l’itinérance (Part 4) : VoLTE

Roaming LTE

VOLTE (prononce volti:) fait référence à plusieurs technologies pour délivrer des communications en temps réels par paquets IP. Le VOLTE permet de fournir des services existants comme la voix et les SMS sur le réseau LTE. Le standard IR.92 proposé par le GSMA s’appuie sur une partie de l’architecture IMS. L’IMS, pour résumer, est une plate-forme standardisée pour délivrer des services multimédias sur un support IP.

L’itinérance sur le réseau IMS (IMS Roaming) est spécifiée dans le document GSMA IR.65, faisant lui-même référence au document 3GPP 32 221. Nous allons utiliser ces documents pour écrire cet article.

Dans le cas du roaming LTE, on suppose l’interconnexion entre deux opérateurs assurées par un réseau de transport qualifié IPX.

La signalisation (par exemple TAU : Location Update du terminal par le protocole Diameter) et le roaming de données (Applications IP encapsulées dans un tunnel GTP) sont échangées entre l’opérateur A (Home – Opérateur nominal) vers l’opérateur B (Visited) via IPX.

IPX_2

Figure 1 : Roaming entre 2 réseaux LTE via un fournisseur de service IPX

Le fournisseur de service IP, nommé IPX est connecté aux réseaux des opérateurs LTE via une passerelle de bordure (BG). Dans la norme GSMA (IR.65), l’IPX se nomme InterService Provider.

Dans le cadre du VoLTE, la téléphonie est prise en charge par le réseau IMS (IP Multimédia Subsystem).  Pour un UE, dans son réseau nominal ou un réseau visité, il y a trois possibilité de se connecter à un serveur IMS comme le présente la figure 2

Volte_roaming_IP_domain

Figure 2 :Domaines d’adressages IP vers le réseau PS et IMS

Un UE souhaitant accéder au sous-système IMS nécessite une adresse IP. Une fois l’adresse octroyée, il est possible de connecter le P-GW/GGSN du réseau visité ou du réseau nominal au serveur IMS. Lorsque l’UE est sur un réseau visité, pour des raisons d’efficacité (lien direct notamment en roaming) il peut être préférable de connecter l’UE au réseau IMS du réseau visité comme le montre la figure 1 ou de passer par le réseau IMS du réseau nominal (Figure 2).

Il faut bien noter que l’accès au réseau visité IMS (l’accès au Proxy du réseau IMS, nommé P-CSCF) est directement connecté au PGW du réseau visité.

Volte_roaming1

Figure 3 : L’UE accède au réseau IMS du réseau visité via le PGW du réseau visité

Dans le cas ou l’IMS exploité est dans le réseau de l’opérateur nominal, l’UE a une connectivité IP sur le réseau visité mais toutes les fonctionnalités IMS sont fournies par l’opérateur nominal (Home Network).

Volte_roaming_IMS_Home_PGW_visite

Figure 4: L’UE accède au réseau IMS du réseau nominal via le PGW du réseau visité

La différence est la suivante, l’UE est virtuellement présent sur le réseau de l’opérateur nominal . Il faut bien noter que l’accès au réseau IMS du réseau home (l’accès au Proxy du réseau IMS, nommé P-CSCF) est directement connecté au PGW du réseau visité.

Enfin, dans le troisième cas de figure (figure 5), le réseau IMS utilisé est celui de l’opérateur nominal, comme c’était le cas précédemment sur la figure 4, mais en passant par le PGW du réseau nominal

Volte_roaming_IP_IMS_home_PGW_home

Figure 5 : L’UE accède au réseau IMS du réseau visité via le PGW du réseau visité

Pour bien comprendre la différence, il est nécessaire de décrire le réseau IMS, et les équipements de la couche de contrôle (CSCF).

Pour simplifier et finir cet article sur le roaming, nous allons illustrer le roaming LTE par la figure 6 ci-dessous qui montre les différents types de roaming qui est une autre représentation de la figure 2.

Volte_roaming

Figure 6 :Domaines d’adressages IP vers le réseau PS et IMS

Cette figure suppose un réseau Full IMS avec la gestion de la QoS via un opérateur tiers.

Or, le déploiement du VoLTE est une finalité en soi, en réalité à ce jour différentes techniques sont mises en œuvre pour contourner la VoIP sur le réseau LTE.

En effet, si l’objectif principal est de promouvoir l’utilisation du réseau de commutation de paquets (réseau IP) pour fournir des services multimédias (communication téléphoniques ou visiophonie) avec la même qualité de service que celle offerte par la commutation de circuit et sans coupure. La difficulté est donc double : le maintien de la QoE (Quality Of Experience), et l’interconnexion pour le service de la voix entre un réseau tout IP (LTE) et un réseau 2G ou 3G (commutation de circuit). Durant cette transition de la 4G, diverses alternatives sont proposées pour la transmission de la voix :

  • CSFB : Circuit Switch FallBack
  • SRVCC : Single Radio Voice Call Continuity  permet l’interconnexion entre le réseau à commutation de paquets (PS) et commutation de circuit (CS) sans incidence sur la QoE
  • VOLTE

Nous verrons également ces procédures dans une autre série d’articles publiés prochainement.

La mise en place de la technologie VOLTE

Selon les derniers chiffres sur le déploiement du LTE, à ce jour 81 pays et 213 opérateurs commercialise le LTE. Si le LTE est un réseau Data, ce dernier est accessible via des smartphones, lesquels représentent pour l’utilisateur est outil technologique pour passer des appels téléphoniques. Voila donc le paradoxe, à ce jour les appels téléphoniques doit se rabattre sur la technologie 3G ou 2G imposant par la même des sessions en parallèles sur la même techno. Le lecteur peut revenir sur l’article  en lien ici pour revoir la technique CSCF (Circuit Switch Fall Back).

VOLTE ou Voix sur LTE est une technologie permettant de réaliser des appels téléphoniques sur le réseau 4G, cette technologie s’appuie sur un coeur réseau en IMS, laquelle est une plateforme complète qui est nécessaire pour déployer les services de communications enrichies (RCS). De tels services sont déjà proposés en 3G, et l’intégration pour la 4G est la prochaine étape.

Ainsi, le VoLTE a pour objectif de fournir des services pour la voix avec une fiabilité au moins identique de celles proposées par les actuels réseaux cellulaires mais en exploitant un coeur réseau tout IP.

Les premiers services commerciaux proposés par VoLTE ont déjà démarré parmi les opérateurs proposant la qualité audio en HD (HD W-AMR), ce qui limite actuellement aux pays suivants

Voice over LTE

Orange ayant lancé récemment un service RCS (cf article du 12 avril), peut on espérer la mise en place de la technologie VoLTE l’an prochain? Selon les sources sur le net, il semblerait que le HD AMR nécessite la mise à jour de tous les MSC, quant au lien entre le VoLTE et le HD Voice W-AMR, je vous avouerai ne pas encore avoir fait le rapprochement. Ce sera l’occasion d’écrire un nouvel article.

 

 

 

 

 

La téléphonie sur IP via le LTE

VoLTE : Voice Over LTE

L’une des caractéristiques de la 4G est d’être un réseau mobile tout IP (IP de bout en bout) et paradoxalement, la 4G ne permet pas, à ce jour, d’acheminer des appels téléphoniques.

Bien sur, des appels téléphoniques sont possibles sur un mobile supportant la 4G, mais l’appel est effectué sur le réseau 2G ou 3G, ou plus précisément sur le coeur de réseau en commutation de circuit.

Un article précédent (datant du 3 octobre 2012) présentait le VoLTE, nous allons compléter le dossier aujourd’hui pour savoir si l’opérateur va mettre en place la VoIP mobile et si oui, à partir de quand?

Pour que la voix puisse passer sur le réseau LTE, ce dernier doit être géré par un protocole de Voix Sur IP, protocole déployé massivement sur la téléphonie résidentielle (particulier avec le modemBox comme FreeBox, LiveBox, SFRBox, …). Ce protocole s’appuye sur le SIP et garantit une priorisation des appels par rapports aux autres flux IP.

Au niveau de l’opérateur, la gestion des communications en VoIP est réalisé par un cœur réseau nommé IMS (Ip Multimedia System). Dans un précédent article, j’ai présenté les raisons de l’IMS.

Cependant,  le déploiement d’un réseau IMS est complexe et onéreux pour un opérateur. Afin d’avoir un ROI (retour sur Investissement) rapide, il est nécessaire d’avoir le mobile compatible, notamment pour gérer l’allocation de ressource à temps constant dans les deux sens (ordonnancement semi-persistant qui garanti un accès réseau/mobile avec une certaine qualité de service). Hormis le LG Connect, il n’y a pas de mobile à l’heure actuelle compatible. Par contre, il semblerait que l’IPAD 5 sera compatible lors de sa sortie. L’accès radio et l’EPC doit aussi supporter le VoLTE, lequel peut être upgradé logiciellement.

L’opérateur doit il investir dans le VoLTE ?

A priori, la solution actuelle CSFB suffit pour maintenir les appels téléphoniques en commutation voix. Les avantages de cette solutions sont nombreuses :

  • Cela garantit la même qualité d’expérience pour l’utilisateur puisque le service est rendu par les mêmes équipements que le GSM, et garantit un hand-over rapide sans coupure lors du passage de l’appel d’une cellule à une autre.
  • Ce Hand-over est actuellement supporté sur le réseau 2G et 3G pour les appels voix. Si la voix passe par la 4G, l’opérateur devra donc supporter le hand-over 4G vers un réseau 2G ou 3G sans perte de communication (l’acronyme SRVCC, Single Radio Voice Call Continuity, est utilisé). Or il s’avère que la latence pour ce handover est encore assez longue.

Il semblerait donc que la solution VoLTE ne soit pas économiquement viable, seule, d’autant plus que les terminaux compatible VoLTE ne sont pas encore nombreux.

Pourtant, certains opérateurs ont franchi le pas et propose le VoLTE. Pourquoi?

Si le VoLTE n’est pas une solution rentable pour les services de voix, cette solution est nécessaire pour proposer des services de voix enrichi. Ainsi, le RCS (cf article précédent) va apporter pour l’opérateur des services de plus-value qui permettront de « nouvelles expériences » pour l’utilisateur et des nouvelles sources de revenus pour l’opérateur (ARPU).

Le VoLTE est donc en cours de déploiement chez les opérateurs, et Orange devrait proposér en Juin de nouveaux services (Joyn). Dans la course à la 4G, on peut imaginer un tel service chez SFR.

RCS – Service de communication Enrichi

  RCS – Rich Communication Suite : Communication Interpersonnelle Enrichie

 Imaginé il y a quelques années déjà par le consortium mondial GSMA  (GSM Application), le RCS tend à apporter les services des réseaux sociaux et des messageries instantanées sur le mobile.

SFR avait proposé en 2010 une vidéo montrant les possibilités du RCS

  • :Un carnet d’adresse enrichi  permettant à chacun de définir sa présence (Dispo, Occupé), son statut (humeur), let partager des applications multimédia (photo, vidéo ou adresse web). Le partage est synchronisée sur tous les téléphones des personnes qui partagent le flux, permettant ainsi de regarder une vidéo à titre d’exemple ou une musique au même moment.
  • Le Rich Call permet de partager pendant l’appel, une vidéo ou une photo prise en direct ou déjà enregistrée dans le téléphone.
  • Le Rich Messaging permet de retrouver son environnement de la messagerie instantanée sous forme de chat, sans différence entre un SMS et un MMS avec des fonctionnalités d’envoi de fichier.
  • la possibilité d’ajouter n’importe quelle autre fonctionnalité comme la géolocalisation ou encore le guidage GPS etc…

La vidéo de SFR présente l’application « Mon répertoire live’

La video suivante présente le service Joyn, qui sera bientot proposée chez Orange.

Joyn est un standard de communication mobile, composé de trois services, qui permettent de :

  • chatter à 2 ou à plusieurs,
  • transférer n’importe quel type de fichier tout en poursuivant votre conversation,
  • partager des contenus multimédias (photos, vidéos) pendant un appel.

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Sud Radio – A l’antenne le 4 avril

Je remercie Cyril Briolet, animateur de Sud Radio, de m’avoir demandé d’intervenir quelques minutes dans son émission pour parler de la 4G (http://www.sudradio.fr/190/sud-radio-c-est-vous/) dans l’émission du 4 avril.

Merci aussi et surtout à tous ceux qui suivent mon blog.

Aujourd’hui, j’étais sur Paris en qualité de formateur 4G auprès de l’entreprise IT-LOGIQ. Je réalise des formations auprès de salariés (DIF, …), sur les réseaux cellulaires, l’IMS et la VoIP.

A bientôt

Evolution du réseau pour préparer l’IMS (Partie 4)

Cet article est la suite de 3 précédents articles. Se référer respectivement aux articles suivant avant la lecture de ce dernier :

D’après le dernier article, on s’aperçoit donc la possibilité d’interconnecter le réseau fixe et le réseau mobile via un STP Passerelle.  On verra néanmoins l’évolution du réseau mobile dans un autre article.

 

NGN_mobile_Protoc.jpg

 

Si le MGC doit contrôler un MGW qui dépend d’un autre MGC, dans ce cas, les deux MGC échangent eux aussi de la signalisation, qui est soit le SIP-T (SIP for Telephone) soit le BICC (Bearer Independant Call Control), le premier est proposé par l’IETF (Internet Ingineering Task Force), le second est proposé par l’ITU-T (International Telecommunication Network), c’est-à-dire pour simplifier le SIP-T est proposé par le monde des réseaux et le BICC est proposé par le monde de la téléphonie.

 

NGN_mobile_Protoc1.jpg

NGN 2ème partie – Première évolution du réseau pour préparer l’IMS

Evolution graduelle du réseau téléphonique : Les services RTC réalisés par le NGN

Dans le réseau téléphonique classique (RTC), les commutateurs assurent :

  • La commutation de la voix (Média) nommé SSP (Service Switching Point)
  • Le contrôle de l’appel (Etablissement/Maintien/Libération) nommé STP (Signal Transfert Point)

Le fonctionnement du réseau s’appuie sur le protocole SS7, nommé réseau sémaphore, lequel apporte la souplesse pour la gestion des services à valeur ajoutés comme les numéros  0800. Le réseau intelligent (RI) est apporté par des entités nommées SCP (Service Control Point).

Dans le réseau NGN, la commutation de la voix autrement dit le SSP est remplacé par le réseau de transport ATM (commutateur) ou le réseau de transport IP (routeur). Evidemment, au cours de la migration, le réseau NGN et RTC coexiste. Le passage du transport du média d’un réseau à un autre est réalisé par le MGW. Son rôle est de convertir la parole d’un format à un autre (paquet numérique à un paquet IP).

Le contrôle de l’appel réalisé par le STP dans le réseau numérique SS7 est pris en charge par le MGC  (Media Gateway Controler, aussi nommé SoftSwitch) dans le réseau NGN.

Quant aux services à valeurs ajoutés définis par le SCP dans le réseau SS7, il est pris en charge par un serveur d’application SIP dans le NGN et par un serveur de média (MRF – Multimedia Ressource Function).

Le réseau SS7 est un réseau de signalisation définit via 4 couches protocolaires. Le niveau 4 concerne les services de signalisation :

  • ISUP : ISDN User Part permet l’établissement et la fin de session d’un appel avec des services complémentaires comme l’identification de l’appelant, renvoi d’appel sur occupation. ..
  • TCAP : Transaction Capability Application Part permet par exemple la traduction d’un numéro en 0800 vers un numéro fixe ou mobile (numéro physique correspondant)
  • INAP : Intelligence Network Application Part, permet les services à valeurs ajoutés comme les services prépayés
  • MAP : Mobility Application Part offre les services de mobilités.

 

 

IMS – Ip Multimedia System en quelques mots

IMS ou IP Multimedia System est une architecture réseau destinée à délivrer les services basés sur le protocole IP aux utilisateurs mobiles. Le concept d’IMS est de permettre la mutualisation de plusieurs média, plusieurs points d’accès et plusieurs mode de communication dans un seul réseau, permettant ainsi à l’utilisateur final de profiter simultanément de la voix, de la data et des sessions multimédias.

La technologie IP est une technologie dite de Best Effort, c’est à dire faisant du mieux pour transporter la data vers les utilisateurs finaux. Il n’y a donc aucune garantie de réservation de bande passante,  de délai de connexion ce qui contraint fortement les applications de contenues multimédias comme la conversation, la visio, la vidéo, .. (au niveau de la couche IP, mais il est possible de mettre en place des protocoles de réservations de ressources comme le protocole RSVP, IntServ, DiffServ, …)

IMS est une architecture indépendante de l’accès physique, et par conséquent le service est délivré quelque soit le terminal (téléphone mobile, PC via ADSL ou FO, …) ce qui permet une convergence des accès. De plus, les services sont accessibles à l’utilisateur même en cas de mobilté, de roaming, .

L’IMS est développé autour du SIP, Session Initial Protocol. Le SIP est le protocole de signalisation, c’est lui qui gère les connexions et les types de communications (services) : C’est le mécanisme de signalisation qui contrôle tout le trafic, permettant aux différentes entités du réseau de communiquer entre-elles, d’établir et de négocier des sessions multimédias (contextes).

L’IMS est donc le réseau incontournable qui permettra à la 4G (LTE) de bénéficier de toutes ses fonctionnalités, notamment de la voix. L’IMS s’appuyant sur le protocole SIP est une des raisons qui explique l’arrêt du H.323 pour la gestion de la connexion des appels en mode paquet, protocole encore fortement utilisé par l’opérateur historique : France Télécom.

Nous présenterons dans un autre article l’architecture de l’IMS, ce qui nous permettra d’aller un peu plus loin dans la technique.