Entretien avec Robin Cousin

« Les sciences peuvent-elles encore sauver le monde ? » C’est sur cette vaste question que Robin Cousin s’est penché durant trois mois. Durant sa résidence à l’Université de Poitiers, le primé de l’excellent Profil de Jean Melville nous a accordé un riche entretien. Et s’il n’y avait qu’une chose à retenir au travers de cet échange, c’est qu’il amène naturellement à s’interroger sur ce que doivent être nos limites avec les progrès technologiques d’aujourd’hui. Du crayon jusqu’aux étoiles, la visite guidée dans les réflexions de ce brillant auteur s’avère passionnante.

Les sciences peuvent-elles encore sauver le monde ? / Illustration Robin Cousin pour résidence à l’Université de Poitiers

 

Bonjour Robin. Tu arrives à la fin de ta résidence au sein de l’Université de Poitiers.* Trois mois de rencontres, d’ateliers, de conférences et de préparation d’un livre autour du thème qu’est « Les sciences peuvent-elles encore sauver le monde ? » As-tu trouvé des éléments de réponse à une telle question ?

La question choisie était volontairement vaste et en même temps très simpliste. Je ne m’attendais pas à avoir réellement de réponses. En revanche, je me suis laissé surprendre par une chose. Jusqu’à présent, j’étais très concentré sur les sciences dures (physique, mathématiques, etc.) en me disant qu’on pouvait s’appuyer sur elles face aux problèmes que l’on rencontre actuellement. Mais, lors de cette résidence, je me suis aperçu que les sciences humaines avaient tout autant leur rôle à jouer. Cette découverte a provoqué un nouveau regard et m’a donné un déclic sur ce que j’allais raconter dans mon livre.

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Prêts en Bulles # 11

L’Université de Poitiers aime les auteurs de bande dessinée et le prouve une nouvelle fois. Après Tiphaine Gantheil et Timothée Morisse, c’est au tour de Robin Cousin de poser ses crayons quelques mois à l’Appart, atelier où sont nés les travaux de ses prédécesseurs. Nous aurons l’occasion de présenter l’auteur plus en détail lors d’une prochaine rencontre. Mais pour l’heure, nous avons voulu parler de l’une de ses créations graphiques, Le profil de Jean Melville. C’est ainsi l’occasion de plonger dans un thriller inédit du genre où se mêlent révolution technologique et questionnement philosophique sur son emprise envers notre société. Mettez vos lunettes, connectez-les et laissez-vous guider par cette fiction qui fait froid dans le dos.

Le Profil de Jean Melville/Robin Cousin (Editions FLBLB). Source : Decitre.fr

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L’enseignement jésuite de la philosophie au XVIIIᵉ siècle : le manuel de Berthold Hauser

Du 2 au 31 mai 2017, le Livre ancien du mois est consacré au manuel de philosophie du jésuite Bethold Hauser, Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata, dont les tomes consacrés à la physique sont abondamment illustrés.

Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata / Berthold Hauser. - Augsbourg ; Innsbruck : Joseph Wolff, 1755-1764 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, JP 506-6)

Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata / Berthold Hauser. – Augsbourg ; Innsbruck : Joseph Wolff, 1755-1764 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, JP 506-6)


Berthold Hauser (1713-1762)

L’auteur, dont on sait peu de choses, naquit en 1713 à Wildberg en Allemagne (Bavière). Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1729. A partir de 1749 il enseigna la philosophie (l’éthique) à Ingolstadt et, de 1751 jusqu’à sa mort, les mathématiques à l’Université de Dillingen. Enseigner à la fois la philosophie et les mathématiques était alors chose fréquente.

Elementa philosophiae fut le seul ouvrage – mais il est d’importance – qu’il écrivit. Cette somme, composée de huit tomes volumineux, est un manuel de philosophie. Synthèse des savoirs dispensés par ce professeur, imprimée de 1755 à 1764, les deux derniers tomes étant parus après sa mort, l’œuvre revêt un caractère testamentaire.

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L’optique aux 17e et 18e siècles

L’optique, cette discipline qui analyse la lumière et ses propriétés, est un objet d’étude dès le début de l’époque moderne, mais elle connaît un profond renouvellement à partir du 17e siècle. Les ouvrages publiés aux 17e et 18e siècles peuvent être classés en quatre grandes catégories : l’optique géométrique, l’optique instrumentale, la naissance des théories de la lumière et les ouvrages de didactique.

Lunette Huygens

Lunette « sans tuyau » de Huygens – Source Gallica.bnf.fr

Optique géométrique

Johannes Kepler (1571-1630) est considéré comme le fondateur de l’optique moderne. Il a beaucoup contribué aux progrès de la dioptrique, qui étudie la réfraction des rayons lumineux et a été orientée vers l’optique mathématique. C’est lui en effet qui montre que le siège de la vision se trouve dans la rétine, et non dans le cristallin comme on le pensait alors souvent, à la suite d’Aristote. Il propose également la première théorie de la lunette astronomique et étude le foyer de lentilles. Lire la suite