Esclavage et engagement dans l’Empire anglais

A Modest proposal for preventing the children of poor people from being a burthen to their parents or the country, and for making them beneficial to the publicks / Jonathan Swift.- Dublin et Londres : Weaver Bickerton, 1730 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2154)

Au Fonds ancien, les vendredi 13 octobre à 12h et lundi 16 octobre à 18h, une Heure du Livre ancien est animée par Élodie Peyrol-Kleiber, maître de conférences à l’UFR de Lettres et langues de l’Université de Poitiers, sur le thème Esclavage et engagement dans l’Empire anglais.

L’entrée est gratuite, mais il est nécessaire de s’inscrire (05 49 45 32 91 ou FondsAncien@univ-poitiers.fr).

Au XVIIe siècle, l’Empire britannique est peu à peu peuplé grâce à deux types de colons non libres, les esclaves et les engagés. Ce système de travail forcé présentait deux avantages : il permettait non seulement d’occuper physiquement les terres, mais également de vider l’Angleterre de toutes les personnes indésirables, prisonniers, mendiants et pauvres. Or on manque de bras en Écosse et en Irlande, comme en Angleterre, et certains auteurs se demandent si l’envoi de main d’œuvre dans le Nouveau Monde Lire la suite

Une curiosité, un ouvrage consacré à la carotte

Du 2 au 31 octobre 2017, dans le hall de la BU Lettres, le Livre ancien du mois est consacré à un ouvrage d’Ami-Félix Bridault, le Traité sur la carotte, et recueil d’observations sur l’usage et les effets salutaires de cette plante, dans les maladies externes et internes. Il est habituellement conservé au Fonds ancien.

 

Itinéraire d’un médecin charentais

Né en 1739 à La Rochelle, Ami-Félix Bridault partit étudier la médecine à Montpellier en novembre 1756. En 1759, pour son baccalauréat, il soutenait la première thèse française consacrée à la médecine chinoise dans son ensemble. La même année, il passa, comme il était de coutume à l’époque, sa licence et son doctorat. Il les obtint. Lire la suite

Comme un dernier parfum d’été dans les cours fleuries de l’Île de Ré

Du 4 au 30 septembre 2017, dans le hall de la BU Lettres, le livre du mois du Fonds ancien est consacré aux Cours fleuries et maisons blanches de l’Île de Ré du peintre Louis Suire (1899-1987).

La Couarde

Cours fleuries et maisons blanches de l’île de Ré / texte et illustrations de Louis Suire.- La Rochelle : La Rose des vents, 1962 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 12131)

L’auteur

Né en 1899 à Cognac, Louis Suire a développé son attrait pour le dessin et la peinture grâce au peintre Louis Napoléon Giraudeau qui fut son professeur de dessin au lycée de La Rochelle. Il devint ensuite élève de l’École nationale des Beaux-Arts avant de s’installer à Paris où il fréquenta l’Académie Julian.

Il se lia alors d’amitié avec Paul Signac, peintre paysagiste, Albert Marquet, peintre post-impressionniste, et André Dunoyer de Sergonzac, peintre, graveur et illustrateur. En 1919, il fit sa première exposition de peintures.

En 1923, il épousa son amour d’enfance, Hélène, et leur fils, Claude, naquit en 1924. Si Louis Suire commença à peindre les divers aspects de l’Île de Ré, ce n’est que cinq ans plus tard, en 1929, que le couple Suire acheta une maison dans l’île, dans le village des Portes-en-Ré. Cette île servit d’inspiration à l’œuvre abondante du peintre et sa maison devint très vite son atelier.

Peintre de paysages, Louis Suire réalisa aussi des portraits et des natures mortes.

En 1937, il fonda à La Rochelle la maison d’édition « La Rose des Vents », principalement consacrée au régionalisme, d’où sortirent de nombreux livres qu’il illustra d’aquarelles à la main ou reproduites au pochoir.

Son emprisonnement durant deux ans dans un camp de travail en Allemagne n’entama pas son envie de découvrir de nouveaux domaines.

Tour à tour conférencier, écrivain régionaliste, auteur-illustrateur, musicien, Louis Suire continua de s’inspirer de l’île de Ré dans ses peintures.

Il s’est éteint en 1987, la même année que sa femme Hélène.

Ars-en-Ré

Cours fleuries et maisons blanches de l’île de Ré / texte et illustrations de Louis Suire.- La Rochelle : La Rose des vents, 1962 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 12131)

L’œuvre

« Aujourd’hui, j’ai essayé seulement de célébrer le charme des cours fleuries si particulières au pays de Ré et des rues blanches qui séduisent tous ceux qui sont épris de beautés simples », a écrit Louis Suire en avant-propos de son livre.

Publié en 1962, cet ouvrage n’est pas une description du paysage et des monuments de l’Île de Ré telle que l’avait faite Louis Suire en 1952 dans L’Île de Ré d’autrefois et d’aujourd’hui.

Les descriptions des villages de l’Île de Ré comme Loix, Saint-Martin-de-Ré ou le Bois se mêlent aux évocations des lieux les plus emblématiques de l’île tels que le Fier d’Ars ou le Bois de Trousse-Chemise. Des recettes de cuisine locale, comme la mouclade ou les croquettes de moules, précèdent des contes locaux que l’on raconte l’hiver au coin du feu (La pêche du diable, La chercheuse d’épaves, etc.).

« Ce texte, bien imparfait et incomplet, est surtout un prétexte à images colorées où j’ai essayé de traduire la lumière et l’ambiance de cette petite île, pointe extrême de l’Europe au milieu de l’océan, un des bouts du monde… selon l’expression même d’Eugène Fromentin », nous livre encore Louis Suire.

Ars-en-Ré

Cours fleuries et maisons blanches de l’île de Ré / texte et illustrations de Louis Suire.- La Rochelle : La Rose des vents, 1962 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 12131)

Postérité et influence

La famille Suire a fait des Portes-en-Ré son port d’attache et la maison-atelier est devenue celle de son fils Claude Suire puis de son petit-fils Olivier Suire-Verley. « Mon père était professeur de dessin. J’ai toujours vécu dans le milieu de la peinture, chez nous il y avait des tableaux partout. Le virus familial m’a rattrapé », raconte Claude Suire.

Quant à Olivier Suire-Verley, il expose tous les deux ans aux États-Unis à l’invitation de la Addison Art Gallery, galerie située à Cap Cod sur la côte Est. « Quand on fait de la peinture, on ne s’attend pas à cela. Un Rétais de la Rivière à Broadway, il y a quand même un grand pas à franchir ».

Et même à Broadway, la magie de la mer, celle de l’Île de Ré opère. Comme son père et son grand-père, Olivier Suire-Verley touche le cœur des hommes en peignant leur soif d’évasion et de voyages.

Vous pouvez aussi consulter un autre très bel ouvrage de Louis Suire au service du Fonds ancien, Le charme de la Rochelle et images d’Aunis

La magie des fleurs de Grandville à Walt Disney

Du 5 au 30 juin 2017, dans le hall de la BU Lettres, le livre du mois du Fonds ancien est consacré aux Fleurs animées du caricaturiste Grandville (1803-1847).

Fleurs animées

Les fleurs animées
par J.-J. Grandville ; texte par Taxile Delord
Paris : Gabriel de Gonet, 1847 (Poitiers, Bibliothèque Universitaire, Fonds ancien, M 9376)

L’œuvre
Les Fleurs animées sont publiées en 83 livraisons entre février 1846 et janvier 1847. Le volume présenté ici est complété en fin d’ouvrage par la Botanique des dames et  l’Horticulture des dames du comte Foelix (pseudonyme de Louis-François Raban, 1795-1870, romancier, publiciste et pamphlétaire). Lire la suite

Un traité du juriste humaniste André Tiraqueau

Commentarii de nobilitate et jure primigeniorum / André Tiraqueau.- Paris : Jacques Kerver, 1549 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, XVIg 1797)

Pendant tout le mois de juin, l’édition originale parue à Paris en 1549 du traité sur la noblesse et le droit d’aînesse, De nobilitate et jure primigeniorum, d’André Tiraqueau, grand juriste poitevin, est exposé à la BU Michel Foucault. Une présentation est proposée le mardi 13 juin à 12h (entrée libre sur inscription : yvan.hochet@univ-poitiers.fr).

André Tiraqueau

Né à Fontenay-le-Comte, alors haut lieu culturel, dans les années 80 du XVe siècle et mort à Paris en 1558, André Tiraqueau étudie probablement le droit vers 1500 à l’Université de Poitiers, fondée quelques décennies plus tôt et alors très florissante ; il n’a en revanche jamais enseigné dans cette ville. Il joue un rôle important dans le Cénacle de Fontenay-le-Comte, un petit cercle érudit qui réunit avant tout des juristes, parmi lesquels se trouve le fils de Pierre Brissot, un célèbre médecin que Tiraqueau cite dans son De nobilitate. Un siège de conseiller au Parlement de Bordeaux lui est offert au début des années 1530, mais il le refuse. Il est ensuite nommé Conseiller au Parlement de Paris (la date de cette nomination n’est pas connue), probablement grâce au roi François Ier. Lire la suite

Imprimer à Poitiers à l’époque moderne

Coûtumier general / Joseph Boucheul.- Poitiers : Jacques Faulcon, 1727 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, Folio 3)

Le lundi 15 mai à 18h et le vendredi 19 mai à 12h, l’Heure du Livre ancien (une présentation d’une heure qui permet de découvrir des ouvrages anciens sur table plutôt que sous vitrine) aura pour thème Imprimer à l’époque moderne.

Les débuts de l’imprimerie à Poitiers

C’est à Mayence que Gutenberg, vers 1454, met au point la technique de l’impression typographique. Celle-ci se diffuse en France à partir de 1470, année durant laquelle une presse est installée à la Sorbonne. Poitiers est l’une des premières villes françaises à l’accueillir, après Angers, mais avant Bordeaux, Nantes, Tours ou Limoges. Ce sont surtout de grandes villes marchandes Lire la suite

L’enseignement jésuite de la philosophie au XVIIIᵉ siècle : le manuel de Berthold Hauser

Du 2 au 31 mai 2017, le Livre ancien du mois est consacré au manuel de philosophie du jésuite Bethold Hauser, Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata, dont les tomes consacrés à la physique sont abondamment illustrés.

Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata / Berthold Hauser. - Augsbourg ; Innsbruck : Joseph Wolff, 1755-1764 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, JP 506-6)

Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata / Berthold Hauser. – Augsbourg ; Innsbruck : Joseph Wolff, 1755-1764 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, JP 506-6)


Berthold Hauser (1713-1762)

L’auteur, dont on sait peu de choses, naquit en 1713 à Wildberg en Allemagne (Bavière). Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1729. A partir de 1749 il enseigna la philosophie (l’éthique) à Ingolstadt et, de 1751 jusqu’à sa mort, les mathématiques à l’Université de Dillingen. Enseigner à la fois la philosophie et les mathématiques était alors chose fréquente.

Elementa philosophiae fut le seul ouvrage – mais il est d’importance – qu’il écrivit. Cette somme, composée de huit tomes volumineux, est un manuel de philosophie. Synthèse des savoirs dispensés par ce professeur, imprimée de 1755 à 1764, les deux derniers tomes étant parus après sa mort, l’œuvre revêt un caractère testamentaire.

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Le cri du sage

Les élèves de première année du BTS Maintenance des systèmes éoliens du Lycée Raoul Mortier de Montmorillon sont venus visiter le Fonds ancien le 22 mars dernier. Ils ont découvert quelques livres écrits par des femmes, parmi lesquels se trouve Le cri du sage, d’Olympe de Gouges.

Olympe de Gouges

Olympe de Gouges, de son vrai nom Marie Gouze, écrivain et dramaturge, est née en 1748 à Montauban. Elle est mariée à Louis Aubry en 1765 à 17 ans. Partie pour Paris avec son fils après la mort de son mari, elle se lance dans la politique et devient l’une des premières femmes féministes ; elle publie des écrits politiques :

C’est aussi l’auteur de pièces de théâtre :

En 1792, elle rejoint le parti des Girondins qui s’oppose à Louis XVI, mais elle propose d’aider Malesherbes à le défendre durant son procès. Elle est guillotinée en 1793 après la chute de son parti face à Robespierre et aux Montagnards. La même année, toute activité politique, jusque là tolérée au sein des clubs, est interdite aux femmes. Lire la suite

L’histoire des imaginations extravagantes de Monsieur Oufle de Laurent Bordelon ou comment la lecture peut rendre fou

Du 3 au 29 avril 2017, dans le hall de la BU Lettres, le Livre ancien du mois est consacré à L’histoire des imaginations extravagantes de Monsieur Oufle de Laurent Bordelon.
Le Fonds ancien possède le tome 1 de la première édition (1710) et la version abrégée de 1789.

Après une soirée bien arrosée en période de carnaval, M. Oufle trouve un costume d’ours dans la chambre de son fils Sansugue. Il décide de le revêtir afin de faire une plaisanterie à sa femme. Celle-ci étant encore occupée avec sa camériste, il patiente en relisant la Démonomanie de Jean Bodin et notamment le passage consacré aux loups-garous. Il s’endort.
* Dans : Histoire de Monsieur Oufle / Laurent Bordelon ; retouchée et réduite par M. G. [Charles-Georges-Thomas Garnier].- Amsterdam [i.e. Paris] ; Paris [Gaspard-Joseph Cuchet], 1789
(Voyages imaginaires, songes, visions, et romans cabalistiques ; 36)
(Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1511-36)

L’auteur : Laurent Bordelon (1653-1730)

Né à Bourges, il y obtint le titre de docteur en théologie, dans une faculté tenue par les jésuites. Il s’installa à Paris, comme précepteur dans une famille de hauts magistrats, et devint chapelain à Saint-Eustache. À ce polygraphe prolifique, versant à ses débuts surtout dans le théâtre, on peut « seulement » attribuer une quarantaine d’œuvres. En effet, il signait rarement ses écrits. L’Histoire des imaginations extravagantes de Monsieur Oufle fut ainsi publiée anonymement. Entre 1708 et 1713, l’abbé divulgua quatre autres romans dénonçant la crédulité populaire. Il aimait également reprendre les sujets à la mode.

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Qu’est-ce qu’une marque d’imprimeur-libraire ? (2)

In LXIX. Psalmos seu Hymnos prophetæ Davidis priores, & in sanctum Jesu Christi Evangelium secundum Matthæum… Commentaria / Mathias Bredenbach. – Cologne : Héritiers de Johann Quentel & Gerwin Calenius, 1560 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, XVIg 1372)

Marque, devise, enseigne et nom : des relations complexes

Pour se faire connaître et marquer leurs œuvres de leur empreinte, tout en disant quelque chose d’eux-mêmes et de leur travail, les libraires avaient plusieurs moyens à leur disposition. Ils avaient parfois recours au cadre qui entourait la marque et qui pouvait reprendre certains éléments de la symbolique pour l’enrichir. Mais ils utilisaient surtout la devise, l’enseigne et la marque.

La devise était le plus souvent en latin. Elle pouvait être une citation biblique, un emprunt à un auteur de l’Antiquité ou à une œuvre plus contemporains. C’étaient quelques mots dont il est souvent difficile de saisir le sens, tant le petit nombre de termes polysémiques employés permet d’hypothèses. Elle devait charmer le lecteur et montrer la qualité de l’imprimeur ou du libraire, chargé de diffuser le savoir. Lire la suite