Deux Bibles illustrées publiées à Paris par Robert Estienne en 1540 et 1546

Du 3 au 28 février 2020, dans le cadre du Livre ancien du mois, la bibliothèque Michel Foucault accueille quatre documents du Fonds ancien : deux exemplaires de la Bible de Robert Estienne de 1540 et deux exemplaires de l’édition de 1546.

Robert Estienne (1503?-1559) : un imprimeur-libraire humaniste et engagé

Le plus célèbre imprimeur-libraire français et un des plus connus d’Europe appartient à une « dynastie » qui dénombra au moins six imprimeurs du roi. Elle commença avec son père Henri (1460?-1520). Mineur lors du décès de celui-ci, Robert (dit I) exerça sous la tutelle du nouvel époux de sa mère, Simon de Colines (1480?-1546), avant de reprendre l’officine paternelle en 1526. Lire la suite

La Renaissance : une période de bouleversements pour la Bible

Jamais tant qu’au XVIe siècle, la Bible, un livre en apparence immuable, n’a subi d’aussi profonds changements : ceux-ci affectèrent tout à la fois la mise en page du document et le texte lui-même.

Biblia.- Lyon : Jacques Mareschal, 1526 Service du livre ancien, XVIg 1337

Biblia.- Lyon : Jacques Mareschal, 1526
Service du livre ancien, XVIg 1337

Les humanistes cherchèrent à rendre plus conforme aux règles du latin classique la Vulgate, traduction latine de la Bible proposée par saint Jérôme au IVe siècle puis utilisée et recopiée durant tout le Moyen Âge. Suite à la chute de Constantinople de 1453 et à la fuite vers l’Occident de lettrés qui emportèrent avec eux de nombreux livres, les humanistes purent comparer la Vulgate avec les langues bibliques d’origine : ils proposèrent alors des versions latines de la Bible plus proches de ses sources hébraïques et grecques.

Grâce à la Réforme, plus attachée à l’Écriture qu’à la Tradition, le texte de la Bible, nu, sans gloses, fut valorisé par rapport aux sacrements et de nombreuses éditions furent publiées dans d’autres langues que le latin. Il existait déjà au Moyen Âge des versions de la Bible en langue courante, mais les commentaires étaient mêlés au texte lui-même, qu’on ne pouvait isoler.

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