Le catalogue de l’exposition « Animal et imaginaires »

AfficheQuatre après l’exposition « Animal & imaginaires : du sphinx à la chimère », qui eut lieu durant l’hiver 2012 à la Bibliothèque universitaire Droit-Lettres, le catalogue est enfin en ligne !

Déjà, l’Antiquité décrit des animaux imaginaires, qu’elle considère toutefois comme bien réels. Le Moyen Âge fait de même. Au seuil de l’époque moderne, l’homme commence à étudier avec une approche critique les savoirs hérités des Anciens et réserve peu à peu au seul monde de la création littéraire et artistique la description et l’utilisation d’animaux imaginaires. Le monde contemporain procède de la même façon, mais, encore au XXIsiècle, les animaux créés de toutes pièces par l’ingénieur et le scientifique sont bien eux aussi des bêtes en partie nées de l’imagination des hommes.

Ce catalogue invite à découvrir l’histoire et les emplois d’animaux inventés : la licorne ; le Phénix, un oiseau immortel ; le borametz, mi-mouton, mi-courge ; de nombreux dragons, tels que la Grand’goule, l’hydre de Lerne ou la guivre ; des êtres hybrides mi-hommes, mi-animaux, comme Mélusine, familière du Poitou, ou les Cynocéphales, hommes à tête de chien qui vivent dans des contrées lointaines. Lire la suite

Le Paradisier ou Oiseau de Paradis (1) : découverte et légendes

Du 21 mars au 29 avril 2016, les Petites Vitrines du Fonds Ancien sont consacrées au paradisier ou oiseau de paradis. Des ouvrages, du XVIe au XIXe siècle, ainsi que des spécimens, prêtés par le Centre de valorisation des collections de l’Université de Poitiers, sont exposés.

En 1522, le Victoria, seul navire rescapé de la flotte de Magellan, ramenait des Moluques, les fameuses « îles aux Épices », des oiseaux morts, naturalisés, d’une incroyable beauté. Les indigènes pensaient qu’ils venaient du Paradis et les appelaient « oiseaux de Dieu ». Le nom qu’ils leur donnaient fut latinisé en « manucodiata ». Lire la suite

Une histoire de contrefaçon

Govard Bidloo (1649-1713)

William Cowper, The anatomy of human bodies.- Oxford : Smith, 1698 (BIUS / Medica@)

Bidloo obtint son doctorat en 1688 et fut chirurgien à Amsterdam, puis chirurgien militaire. Il occupa la Chaire d’anatomie à La Haye et enseigna l’anatomie et la chirurgie à Leyde. Républicain dans sa jeunesse, il devient Orangiste, comme beaucoup d’intellectuels, quand Guillaume III devint Stathouder ; il fut un de ses médecins personnels et, en 1690, devint le surintendant général de tous les hôpitaux civils et militaires de Hollande, puis, en 1692, de ceux d’Angleterre.

Lui qui était l’un des plus grands anatomistes de son temps Lire la suite

Papier et livre ancien

XVIg 1828-02enu de Chine, le papier fut utilisé en Espagne dès le IXe siècle, mais il fut vraiment introduit tardivement en Occident. Il fut produit en Espagne au XIIe siècle et en Italie au XIIIe siècle, puis il se répandit en France au XIVe siècle. La pénurie de matière première, de chiffons, en fit dans les premiers temps un produit cher (mais moins prestigieux que le parchemin).

Matières premières et modes de production

XVIg 1828-01 (P)_001our produire le papier, on utilisait les moulins ; les grands centres de production étaient donc placés à proximité des centres drapiers de production de toile, qui eux aussi utilisaient des moulins. Le lin et le chanvre, qui remplacèrent peu à peu la laine dans l’habillement, donnèrent certaines des matières premières du papier, de même que les chiffons et les cordes. La laine, elle, n’était pas utilisée pour fabriquer le papier.

M 5425(L)_001e chanvre et de lin, puis le coton également, étaient battus avec des maillets (remplacés par des cylindres à la fin du XVIIe siècle), actionnés par des moulins ; ensuite, le mélange reposait et pourrissait pendant quelques jours, avant d’être chauffé. La pâte était mise dans des formes, des cadres de bois supportant un treillage métallique (avec vergeures, pontuseaux, filigrane). Puis les feuilles étaient enlevées et mises sur du feutre, pressées à plusieurs reprises dans une presse pour en extraire l’eau et séchées à l’air libre. Elles étaient enfin encollées et lissées, puis poncées. Lire la suite

L’Irlande à Poitiers !

Une nouvelle exposition virtuelle

FD 2209_002

Irelands excise by the lords, iustices, and councell there.- London : F. Leach for Michaell Sparke Senior and Iunior, 1643 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2209)

En lien avec la question d’agrégation d’anglais de 2016 – la Grande Famine en Irlande (1845-1851) est un des deux sujets de Civilisation -, une exposition virtuelle (en anglais et en français) consacrée aux questions économiques et politiques en Irlande de 1640 à 1830 vient d’être mise en ligne ! Elle est le fruit du travail de trois services et laboratoires de l’Université de Poitiers : le laboratoire MIMMOC (Mémoires, Identités, Marginalités dans le Monde Occidental Contemporain), I-Médias et le Service du Livre ancien ; le Master esDoc s’est chargé de la traduction. Lire la suite

Joseph Pitton de Tournefort, botaniste du XVIIe siècle

Né en 1656, Tournefort est considéré comme le plus grand botaniste du XVIIe siècle. Élève des Jésuites, il étudia de manière approfondie le grec et le latin ; il découvrit également la physique, la chimie, la botanique et la médecine. Mais, cadet de la famille, il devait devenir prêtre et entra au séminaire. A la mort de son père, il changea d’orientation et étudia la médecine, la chimie et l’anatomie. Élève à Montpellier de Pierre Magnol, il compléta sa formation par de nombreux voyages, en Provence, Dauphiné et Savoie avec le Père Plumier, dans les Pyrénées orientales et en Espagne.

Le Jardin du Roi

Gallica / bnf.fr

Institutiones rei herbariae / Joseph Pitton de Tournefort.- Paris, 1700 (Gallica bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)

En 1683, à l’âge de 27 ans, il devint le suppléant de Fagon au Jardin du Roi (Museum d’histoire naturelle aujourd’hui), où il faisait des démonstrations de botanique ; il mena de nombreuses excursions dans les campagnes de l’Île-de-France, accompagné de ses étudiants, à qui il proposait ainsi un enseignement pratique. Il poursuivit en parallèle ses voyages, durant lesquels il herborisait (Midi de la France, Espagne, Portugal, Angleterre). Il enseigna également au Collège royal (futur Collège de France). Lire la suite

Images européennes de l’Asie (16e-18e s.)

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, sup. folio 25

Description… de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise / J. B. du Halde.- Paris : P. G. Le Mercier, 1735

Dès l’époque romaine, la Chine était connue des Européens, sous le nom de Sères, ou pays de la soie. Pourtant, elle fut mentionnée dans des récits de voyages seulement à partir du XIIIe siècle, époque de la domination mongole sur une grande partie du continent eurasien. Les premiers récits furent rédigés par des missionnaires chrétiens, mais ce fut seulement après la parution du Livre des merveilles du monde, du marchand vénitien Marco Polo, que la Chine commença à fasciner des générations de lecteurs. Après une période de deux siècles durant laquelle il était impossible de parcourir les routes terrestres entre l’Europe et l’Asie, la Chine fut redécouverte par les navigateurs européens au début du XVIe siècle. Ce pays fut de mieux en mieux connu grâce à des récits de marchands, de missionnaires et d’ambassadeurs.

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Les livres juridiques anciens étaient-ils illustrés ?

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, XVI 941

Volumen praeclarissimum ac imprimis omnibus jurisperitis pernecessarium ac utilissimum.- Venise, 1556

Diversité du droit

A l’époque moderne, le livre juridique a une place importante dans le paysage éditorial. Sont publiées des ouvrages de droit romain et de droit canon, les coutumes, la législation royale, des recueils de jurisprudence et de la doctrine, etc. Les ouvrages de base de l’étude du droit, notamment les traités rédigés à l’initiative de Justinien, sont abondamment publiés ; ils ne demandent pas à l’imprimeur-libraire de prendre un risque important : certes, il s’agit de volumes de taille importante, mais ils font partie des livres que tout juriste doit consulter.

A l’époque moderne, les pays et les villes se spécialisent ; au 15e siècle, l’Italie publie le droit romain et l’aire germanique le droit canon ; au 16e siècle, Paris et Lyon dominent l’édition juridique en France. Des formats différents sont choisis pour chaque type d’ouvrages, selon qu’il s’agit de documents à toujours emporter avec soi ou à consulter ponctuellement pour des vérifications. Lire la suite

Un des trésors des collections anciennes de l’École de médecine de Poitiers…

Observations importantes sur le manuel des accouchements / Hendrik Van Deventer.- Paris : Pierre-François Giffart, 1734 (Poitiers, SCD, Fonds ancien, Médecine 509)

Observations importantes sur le manuel des accouchements / Hendrik Van Deventer.- Paris : Pierre-François Giffart, 1734 (Poitiers, SCD, Fonds ancien, Médecine 509)

Les collections de l’École de médecine

Le Service du livre ancien, localisé sur le campus, au dernier étage de la BU Droit-Lettres, conserve plus de 35 000 volumes antérieurs à 1820 : 5000 livres sont issus des collections de l’École de médecine de Poitiers.

En 1949, la gestion de la bibliothèque de cette école fut confiée à la bibliothèque universitaire : ses ouvrages, à la différence de ceux des autres facultés et écoles, n’avaient pas été versés jusqu’alors à la bibliothèque universitaire. Après diverses péripéties, la partie ancienne fut transférée au Service du Livre ancien.

Le fonds de livres de l’École de médecine fut constitué à partir de la création de l’École en 1806. La partie ancienne de cette collection provient non seulement de l’apport de la bibliothèque de la Société de médecine de Poitiers, mais aussi de dons de professeurs ou de praticiens.

On trouve dans cette collection des livres sur une grande variété de sujets médicaux ou botaniques : des manuels d’obstétrique, des traités de botanique, des revues de médecine ou encore des d’ouvrages d’anatomie, parmi lesquels se trouve l’œuvre de Félix Vicq-d’Azyr…

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Quelle est la place de la couleur dans le livre ancien ?

À l’époque médiévale, les illustrations des manuscrits sont presque toujours colorées, le plus souvent enluminées. La couleur aide à structurer le texte et rares sont les livres entièrement bi-chromes, brun (la couleur de l’encre) et jaune (la couleur du parchemin).

Les bouleversements introduits par l’imprimerie

Poitiers, Bibliothèques universitares, Fonds ancien, XVI 751

Orlando furioso / L’Arioste.- Lyon, 1556

L’apparition de la xylographie en Occident au XIVe siècle et sa diffusion ont pour conséquence la multiplication des œuvres en noir et blanc. C’est l’invention de l’imprimerie qui entraîne vraiment un basculement dans un monde de l’écrit noir et blanc. Jusque dans les années 1520-1530, on continue à colorer les images gravées pour qu’elles ressemblent à des enluminures, mais la production des images est bientôt trop importante pour que les ateliers puissent toutes les mettre en couleur. De plus en plus d’images sont créées par des graveurs qui ne cherchent pas à imiter l’enluminure et ne souhaitent pas qu’elles soient colorées.

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