A propos de la science et de la méthode scientifique

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On a souvent parlé sur ce blog de méthode scientifique sans jamais réellement expliciter en quoi consistait cette méthode. On peut d’ailleurs s’étonner que l’on puisse poursuivre de longues études universitaires sans que jamais ces règles ne soient clairement formulées. Cette lacune du système scolaire explique aussi pourquoi il est parfois difficile de débattre de certains sujets scientifiques avec le grand public; sans expliquer les différences entre savoir, opinion, théorie, croyances, et même tout simplement sans définir la science, les incompréhensions sont multiples et débouchent inlassablement sur des impasses.

La science, quatre définitions souvent confondues…

La première chose à définir est le contexte dans lequel le terme “science” est utilisé. D’abord la science peut être comprise comme une somme de connaissances relatives à un sujet donné. C’est peut-être la définition la plus commune. Mais quand on parle de science on peut aussi se référer à une communauté de personnes, les scientifiques, les chercheurs qui travaillent sur un sujet donné. C’est le sens utilisé généralement en sociologie. Troisième définition possible, les débouchés de la science: il n’est pas rare qu’en parlant de science on désigne en réalité ses applications technologiques (bombe nucléaire, GPS, etc.). Enfin, le terme science peut désigner la démarche du scientifique, la méthodologie employée qui permet de valider des connaissances.

…et sources de malentendus

Le malentendu commence donc généralement à ce niveau. Certains sociologues par exemple pointent du doigt l’influence de la société et des croyances dans les résultats publiés par les scientifiques. Cette critique, qui peut être pertinente et justifiée, devient néanmoins l’occasion de remettre en cause la science en générale et donne l’impression qu’il n’y a pas de connaissance universelle. Or, c’est oublier un peu vite que la science est avant tout une méthode et que c’est elle qui garantit à long terme la validité et l’universalité d’un résultat.

De même, on pourra attaquer l’utilisation technologique liée à une avancée scientifique (comme la bombe nucléaire) pour remettre en cause la méthode scientifique qui serait de fait “mauvaise” puisqu’elle aboutit à des horreurs. Très à la mode chez mes amis de gauches (cf. les OGM) elle peut parfois aussi être utilisée par les cathos de droites (cf. pilule de contraception and co).

Autres malentendus possibles, si la science est comprise au sens de somme de connaissances alors elle peut être considérée (généralement par le grand public) comme une vérité établie, immuable, figée dans le marbre. C’est d’ailleurs l’impression que donne le cursus scolaire. Cela explique certains scandales qui n’en sont pas (comme par exemple le problème des pilules de 3e génération). La science évolue et les outils s’affinent, cela peut parfois donner l’impression que les scientifiques finissent par se contredire. Dans le même registre, le traitement médiatique de l’information, qui cherche le sensationnalisme et la nouveauté (pression économique oblige), donne une impression d’instabilité qui décrédibilise la science en générale[ref]J’invite d’ailleurs le lecteur à lire cet article très drôle sur “les études à la con”.[/ref]. Or la validation scientifique demande du temps. La publication dans une revue scientifique, aussi réputée soit-elle, ne garantit pas toujours un résultat validé. Pour cela, il faut le temps de répliquer l’étude, de la confirmer, pour éventuellement la valider.

Mais il est temps d’aborder la méthode scientifique, au sens le plus large possible: le socle commun auquel tout scientifique souscrit, consciemment ou non.

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1. Le scepticisme sur les faits

Le doute est la première règle d’or qui va aussi de pair avec l’honnêteté du scientifique que nous avons déjà abordé dans différents articles. Attention, que cela soit un problème mathématique, une étude historique, une étude biologique, etc., il peut bien sûr arriver que vous soupçonniez le résultat attendu. Mais il est fondamental d’accepter la réalité de l’expérience (ou de la preuve) même si elle va à l’encontre de vos attentes. Ce scepticisme initial représente la différence fondamentale entre une croyance et un savoir. Une croyance par définition s’appuie sur un principe d’autorité et de certitude. “Dieu l’a proclamé, il s’agit donc d’une Vérité”. Bien des médecines alternatives par exemple ne respectent pas cette première règle de la démarche scientifique, les données qui vont à l’encontre du système de philosophie dans lequel elles vivent sont tout simplement ignorées, écartées, rejetées d’une manière ou d’une autre.

2. La rationalité

Le scientifique doit aussi se plier à des règles de logique lors de sa démonstration ou de son étude. Cette première condition est indispensable pour prétendre obtenir des résultats universels. Si la logique n’est pas respectée, si l’ensemble de l’argumentation n’est pas cohérent, il ne peut y avoir de prétention à l’universalité. Chacun alors serait en droit d’exprimer ses conclusions comme des vérités. Les règles de logique vont de pair avec le principe de parcimonie, parfois appelé Rasoir d’Ockham. Ce principe exige que parmi deux solutions possibles à un problème donné, vous choisissiez celle qui minimise les hypothèses. Pour reprendre un exemple classique, le détective, pour résoudre un crime, cherchera à minimiser les zones d’ombres et les hypothèses pour construire son scénario. Si une vitre est cassée et qu’un caillou est retrouvé à l’intérieur, il n’aura peut-être pas besoin de faire l’hypothèse qu’un esprit à déposé le caillou dans la pièce et que le père-noël était ivre ce jour-là.

3. Le matérialisme méthodologique

Il ne faut pas confondre le matérialisme méthodologique avec celui qu’ont défendu Marx et Engels philosophiquement. En science, il ne s’agit pas de défendre une position philosophique. Par matérialisme il faut comprendre ici “tout ce qui est expérimentalement accessible dans le monde réel” pour citer Guillaume Lecointre. C’est la seule manière que nous avons d’accéder à une connaissance sur le monde physique. Expérience ici est à prendre évidemment au sens large. L’historien qui collecte des informations sur une période donnée réalise en quelque sorte une expérience que d’autres pourront analyser.

En ce sens, la religion est de fait exclue du champ d’investigation scientifique. A moins bien sûr que cette dernière tente de s’insérer dans le champ scientifique.

4. Le réalisme de principe

Par réalisme de principe on suppose que le monde existe indépendamment de notre existence.  Cela peut sembler aller de soi mais ce principe est parfois contesté par certains courants de pensées (cf. Bruno Latour). Or sans ce principe, l’idée même de résultats reproductibles et validés par d’autres tombe à l’eau; en effet, pour qu’un résultat puisse être corroboré il faut bien accepter l’idée que le monde va se manifester de la même manière qu’on se trouve dans un coin de l’univers ou un autre.

La science: universalité et validation collective

Pourquoi ces quatre points forment-ils la base de la méthodologie scientifique? Tout simplement parce qu’ils représentent le socle minimum pour permettre une vérification par autrui (notamment la reproductibilité si importante en science) et au-delà, de permettre une validation collective. En ce sens, opposer science orientale/occidentale n’a pas de sens. Il n’y a qu’une science qui est la même qu’on soit à Calcutta ou à Londres. Ces éclaircissements nous permettent aussi de revisiter une question restée en suspens dans la discussion de mon article sur la science citoyenne. La science citoyenne est un nouveau concept à la mode aux contours un peu flou qui cherche à impliquer “les citoyens” dans la démarche des constructions des savoirs. Un lecteur me demandait pourquoi l’implication de la politique (bien réelle) et celle des industriels (fortement incitée d’ailleurs) ne déclenchait pas la même levée de boucliers.

Je pense que ce qui inquiète un certain nombre de chercheurs, ce n’est pas tant l’implication de citoyens (ou de la politique, ou des industriels), pourquoi pas, mais la peur de voir les règles de la démarche scientifique modifiées. L’exemple des cultures OGM à l’INRA détruites par des associations “citoyennes” fait craindre que cette science citoyenne ne soit en définitive qu’une attaque contre la méthodologie scientifique: si les résultats ne vont pas dans le sens des “croyances” des citoyens, alors ils seront rejetés. Le scepticisme sur les faits et la rationalité seraient donc jetés aux oubliettes.

sham (FacebookTwitterGoogle+)

PS: Cet article est largement inspiré des conférences et du livre de Guillaume Lecointre dont j’admire beaucoup le travail: Les sciences face aux créationnismes : ré-expliciter le contrat méthodologique des chercheurs. Collection “sciences en questions”, Quae (2012).

Mise à jour 19 septembre 2013: J’ai eu enfin le temps de lire la contribution de Yvan Dutil sur son blog présent dans les commentaires de cet article. Son article détaille de manière bien plus concrète et fine le mécanisme scientifique contrairement à ma contribution qui se place à niveau plus philosophique. Il soulève quelques questions intéressantes et pose le problème des conséquences d’une vulgarisation trop simpliste. Lecture vivement recommandée!

54 réflexions sur « A propos de la science et de la méthode scientifique »

  1. Ping : A propos de la science et de la méthode ...

  2. Marcel Campagne

    /// le contexte dans lequel le terme « science » est utilisé.
    La remarque selon laquelle le rapport entre science et société est “contextuel” (on peut dire aussi “relativiste”) est un bon point de départ. Car les choses ne se passent pas du tout pareil selon qu’on parle de sciences “pures” qui n’ont qu’un sens au mieux “idéologique” ou “symbolique”où si les sciences en question ont un impact fort sur la vie en société, l’économie, etc. Et ne parlons pas des sciences qui ont un impact fort sur nos existences en ce qu’elle peut avoir de quotidien voir même d’intime. Par exemple, les sciences utilisées en médecine n’ont pas du tout le même impact que la “théorie des cordes”…
    Autre remarque : vous signalez également l’impact du fait de pouvoir refaire “a volonté” une expérience. Or c’est uniquement possible (par définition) dans “les sciences expérimentales”. Mais quid des sciences “non expérimentales” ? En dehors même des sciences “sociales et historiques” cela concerne pourtant un large panorama de sciences… Si on raisonne “par l’absurde”, la théorie du “big bang” serait “non scientifique” pour prendre un exemple au hasard

  3. sham Auteur de l’article

    je ne suis pas sûr que l’exemple du big bang soit bien choisi, la théorie du big bang est soutenue par de nombreuses observations qu’on peut répéter à volonté. “expérience” est bien entendu à prendre au sens large ici, comme je le disais dans le texte.
    par contre, c’est parfois plus compliqué par exemple en sciences sociales. Lecointre dans son livre cite l’exemple de chercheurs qui s’intègrent dans une communauté et font un travail d’analyse. Cette expérience est bien unique et ne peut pas forcément être reproduite à l’identique. Mais même dans cette situation, le chercheur en question présente effectivement ces données (même uniques) de sorte que ces pairs puissent l’évaluer; implicitement chacun adhère donc au réalisme de principe.

    je suis en conférences pour quelques jours mais je tendrais de répondre plus en détails à mon retour!

  4. Gédéon

    @Marcel Campagne

    Méfiez-vous de la distinction entre “la science” et “les sciences”. En passant de l’un à l’autre sans y prêter attention, vous risquez de vous y perdre.

    La science, c’est d’abord une méthode, très bien expliquée dans cet article (la méthode scientifique).

    En revanche, lorsqu’on commence à parler “des sciences”, ou “d’une science” en particulier, ça devient problématique. Par exemple, on dit parfois que les mathématiques sont “la reine des sciences”. Pourtant, il n’y a pas d’expérience ni d’observation en mathématiques. Si on revient à l’article, que signifie le “scepticisme sur les faits” ou bien le “matérialisme méthodologique” si on se cantonne aux mathématiques pures ? Si on ne fait pas attention, on arrive à la conclusion que les mathématiques pures ne sont pas “une science”. Ce n’est ni vrai, ni faux, car ce qui est abusif c’est justement d’essayer d’isoler “une science” en particulier. Disons que c’est un abus de langage préjudiciable (dans la vie de tous les jours, ce n’est pas gênant, mais lorsqu’on essaie d’analyser les choses ça le devient).

    Il vaut mieux dire qu’il y a “La science”, pour désigner la méthode scientifique et toutes les connaissances obtenues grâce à cette méthode. Ensuite, pour éviter toute confusion, on peut parler de domaines d’étude scientifique, plutôt que de sciences distinctes.

  5. Yvan Dutil

    Personnellement, j’ai l’impression qu’une partie du problème se situe dans la description «pédagogique» de la méthode scientifique en quatre étape: hypothèse, prédiction, expérience et confirmation/réfutation.

    Le problème est que lorsque l’on a cette image en tête, toute discordance entre les résultats et la théorie prouvent que la théorie est fausse. Le problème est, qu’en pratique, une théorie c’est plusieurs hypothèses et plusieurs prédictions. De plus, ces théories se situe dans un cadre de recherche. En plus de la théorie fondamentale, il faut tenir aussi compte de la théorie de l’observation et de la mesure du phénomène, ainsi que de l’interprétation de ces observations dans un contexte plus large.

    J’ai produit un schéma qui décrit le mieux possible ce processus, avec les boucles de rétroaction positives et négative.

    http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2013/09/03/methode-scientifique

  6. Marcel Campagne

    ////// @Marcel Campagne

    ///// Méfiez-vous de la distinction entre « la science » et « les sciences ». En passant de l’un à l’autre sans y prêter attention, vous risquez de vous y perdre.

    C’est fait : il y aurait donc “la” méthode scientifique qui s’appliquerait à “la” science, et “les” sciences, qui n’auraient aucun rapport avec “la” méthode scientifique précédemment citée ? Tout cela est bien compliqué…

    Il y a bien “des” sciences (muni d’une “justification scientifique” tout a fait cohérente). Quand à “la” science, elle me semble une hypothèse insuffisamment étayée…

    Par ailleurs, il y a pas mal de choses qui sont vraies dans la présentation de la “démarche scientifique”. A mon avis, un manque assez parlant (et significatif) est que la science est une activité fondamentalement “sociale” : “on ne pense jamais seul”. Donc même si on selectionne des expérience (ou des vérifications à caractére expérimental) qui vont “dans notre sens”, on ne peut pas rejeter la position de nos adversaires (qui trouvent critiquables nos hypothèses, et trouvent des expériences qui les réduisent à néant. C’est la base de la “vérification entre pairs”. Qui me semble bien plus a la base d’une vérification de la scientificité d’un énoncé.
    Et c’est ce qui explique “la vérification entre pairs” : cela n’a rien de spécialement élitiste, mais simplement la vérification en question implique des compétences qui ne sont pas forcément acquises par tout le monde…

  7. AlainCo

    le coté social de la science est essentiel. La méthode est un idéal éloigné de la réalité plus complexe.

    Le contrôle des pairs est utile voir nécessairen, mais c’est aussi le secret de la “pensée de groupe” qui permet à un groupe coherent de s’enfoncer dans le déni comme un mythomane dans le mensonge.
    L’incommensurabilité des position dans un débat de tranchées comme on en voit souvent, lors d’un affrontement idéologique déguisé en controverse, ou lors d’une guerre de génération lors d’une révolution, est un problème apparemment insoluble… J’ai peur qu’il n’y ai pas de méthode, pas plus qu’il n’y a de test pour les hallucination convainquantes.

    tout ce débat comme la théorie de popper ignore l’éléphant dans le salon, le coté politique de la Science quand elle est pratiquée…

    je me souviens d’affirmations (PLS) genre “les grand scientifiques ne sont pas des gars gentils, sinon ils n’auraient pas osé affronter leurs collègues”.
    J’ai aussi entendu “scientifiques respecté est un oxymore : un scientifique est soit méprisé/ignoré, soit craint”.

    au final c’est le succès qui décide, et a coté de réussite constructive comme : le vol humain, les cristaux de symétrie 5, la jonction PN, ou de socle scientifiques féconds: l’ADN, la Physique quantique, la gravitation, la relativité, il y a des succès pseudo-scientifiques , comme les fausses peurs, les maladies et médecines imaginaires, les industries subventionnées, les prédictions invérifiables qui créent des industries, les écosystèmes pour parasites…

    en ce sens si certaines peurs ou pseudo-médecines perdurent c’est qu’elles ont trouvé une niche écologique.

    Je peux vous entendre démonter, avec mon soutiens, leurs preuves bidonnés, mais je sais que de leur coté un mécanisme tout aussi rigoureux en apparence peut traiter de bidonnées, biaisées, des preuves que nous prenons pour simple.

    nous pouvons utiliser des arguments pour justifier de la qualité de nos procédure, de l’absence de conflits d’intérêt réels, et prouver qu’il y a des conflits d’intérêts évidents en face… mais nos arguments ne sont pas recevables. la méthode non plus.

    c’est incommensurable.
    Pilule bleue ou rouge ?

    être convaincu c’est simple, mais convaincre c’est parfois impossible.

  8. Gédéon

    @Marcel Campagne

    Je vous cite:
    “Il y aurait donc « la » méthode scientifique qui s’appliquerait à « la » science, et « les » sciences, qui n’auraient aucun rapport avec « la » méthode scientifique précédemment citée ? Tout cela est bien compliqué…”

    Donc, vous prétendez que dans mon post précédent, j’ai affirmé qu’il n’y avait “aucun rapport” (je vous cite) entre les sciences et la méthode scientifique. Ah, je relis … non je ne vois pas ou j’ai dit ça.

    J’ai dit qu’il fallait bien distinguer l’expression “la science” des expressions “une science” ou “les sciences” et ne pas utiliser indifféremment l’un ou l’autre, sans distinction (ce que vous faites !). Vous comprenez que j’affirme qu’il n’y a “aucun rapport” entre ces expressions et vous concluez que c’est donc “bien compliqué” (je vous cite). C’est à désespérer d’écrire.

    Continuez à employer indifféremment et sans nuance ces termes, si vous le souhaitez, je ne me facherais pas, c’est promis.

    Mais veuillez ne pas tourner au ridicule mes propos en les déformant, procédé que j’interprète comme une manière peu courtoise de faire taire une personne et d’empêcher toute discussion.

  9. Yvan Dutil

    @AlinCo La différence fondamentale entre la science normale et les pseudosciences est le rejet de théories externes qui entre en contradiction avec les théories internes.

    D’un coté, il y a la méchante science officielle avec sa «mentalité de groupe» de l’autre la bonne science libre. Le rejet de théories externes est un excellent moyen d’éliminer toutes incohérence dans la théorie que l’on soutien. C’est sur cet outil intellectuel que se construise les pseudo science.

    La mentalité de groupe c’est une idée soutenue par les chercheurs en sciences humaines, parce que c’est un gros problème dans le domaine. De l’autre coté de la rue, la seule chose qui compte au final est que cela fonctionne.

  10. AlainCo

    je suis d’accord avec l’affirmation que ce qui importe c’est que ca fonctionne.
    j’observe juste que dire que ca dépend du coté de la rue c’est s’avancer trop loin.

    Je suis d’accord que les vendeurs des pseudo peurs, de pseudo médecines, de pseudo sciences, tentent de décrédibiliser l’opposition (vendu aux industriels, aux mécréants, matérialistes, capitalistes) et comme l’explique bien les embryon de théorie de la pensée de groupe ils créent un sentiment de “gentil/méchant”, montent le débt au niveau moral…

    Mais j’observe ce même mécanisme quand certains mouvement théorique scientifiques sont remis en cause par des expériences.
    Dès lors ce sont des fraudeurs, des escrocs, des incompétents, des vendus, des voleurs…
    Et vous défendriez cette absurdité avec la même conviction que quand vous traitez à juste titer Séralini de manipulateurs sectaire, où qu’ils traitent l’INRA de complice du grand capital.

    quand on vit sur son ile, et un continent c’est une grande ile, il est difficile de voir que l’on vie dans une illusion.

    Il y a bien une vérité, ou plutot une famille de vérité équivalentes pour résoudre des problèmes d’un certain type (je suis ingénieurs donc la vérité je m’en fout tant qu’elle marche – les représentation duales m’indifèrent).
    Mais convaincre un tiers ca suppose qu’il reconaisse comme valide votre “validateur” et votre “invalidateur” (je travaille dans la confiance numérique, et si la contre-partie refuse votre algorithme, il y a rien a faire, sauf appeler un juge compétent et espérer que la contre-partie accepte votre juge, ce qui est rare s’il a le choix).

    a final en science le juge de paix qui s’impose aux gens de mauvaise foi, c’est la population, qui étrangement est séduite souvent par ce qui marche et améliore son confort… pas toujours?.. et sur certains sujets ces temps ci on est dans le “pas toujours”.

    Ce que je vous dit peut vous sembler étrange mais je travaille actuellement sur une illusion collective qui fait passer la controverse OGM pour une gaminerie.

    Personne n’est immunisé contre la pensée de groupe, l’illusion mutuellement assurée, surtout pas les scientifiques (d’ailleurs combien de grand soutiennent des délires, et combien de grands ont rejetés des percées réelles)… et c’est connu depuis longtemps. Il y a juste une amnésie salvatrice.

    – qu’est-ce qui est prouvé ou douteux ?
    – qu’est-ce qui est réel ou frauduleux ?
    – qui est crédible ou pas crédible ?

    en manipulant ces réponses, vous manipulez tout.

  11. Yvan Dutil

    J’ai beaucoup de misère avec l’idée que la pensée de groupe est une force significative en science. D’une part, les scientifiques c’est loin d’être une masse monolithique et les écoles de pensées et les gourous rares. De plus, les scientifiques ont bien du plaisir à casser les jouets des autres.

    D’autre part, les changements de paradigmes c’est TRÈS rares. J’ai d’ailleurs du mal à identifier les mouvements théoriques en sciences qui rejettent du revers de la main des expériences qui présentent un minimum de rigueur. D’autre part, il y a rarement qu’une seule expérience et il les examiner dans un contexte.

    Comme vous dites l’important, c’est que cela fonctionne. Le juge ultime c’est l’univers.

  12. Gédéon

    @AlainCo
    Si vous aviez complètement raison, alors, nous devrions douter de tout, même de l’affirmation que la terre n’est pas plate. En effet, rien ne me permet d’évacuer l’hypothèse d’une “illusion collective” sur cette question là.

    Je comprends bien que des illusions collectives existent aussi dans la communauté scientifique, mais justement, je pense que celle-ci fait des efforts pour les éviter (contrairement à d’autres communautés) ! Comment ? C’est l’objet de l’article : la méthode scientifique.

    Vous semblez rejeter l’idée que la méthode scientifique ait une quelconque efficacité pour éviter ce phénomène d’illusion collective. En gros, vous dites comme Jospin chez les guignols “Ya paaaas de méthode” (pour ceux qui s’en souviennent).

    Mais, si effectivement, ya pas de méthode autre que l’acceptation sociale pour établir des vérités sur le monde réel, alors toutes nos connaissances sur le monde réel ne sont qu’illusion.

    Ne croyez vous pas que vous jetez le bébé avec l’eau du bain ?

  13. AlainCo

    @gédéon
    je ne crois pas que la méthode scientifique soit si mauvaise que ca (même si elle est un peu naive, notamment la partie humaine, et la partie cognitive).
    le problème c’est que ceux qui s’en targent sont souvent loin du compte et arrivent a prétendre s’y tenir en y étant éloigné avec la plus grande mauvaise fois, et des appui souvent puissants, capable d’écraser la critique.
    Vous en souffrez assez pour comprendre ce que je dis.
    @yann dutil
    quand a l’histoire des changement vous me faites rire.
    c’est la classique
    http://www.fooledbyrandomness.com/Triana-fwd.pdf
    histoire écrite par les perdants, ou ce que Kuhn décrit bien comme la réécriture linéaire de l’histoire scientifiques.
    on a plusieurs révolutions grandioses au 20 siècle, plus quelques dizaines de plus locales (genre Shechtman, ADN, PN Germanium,Marconi) de même qualité.
    Kelvin d’ailleur empile les citations idiotes (Radioactivité, Avions,).
    Elles sont pas annuelles, mais elle portent l’essentiel du progrès scientifique

    d’un autre comme l’explique kuhn, et comme vous le soulevez, si on commence à voir les faits, ca déprime et ca empêche avancer dans la phase “normale” (ie facile)… le problème c’est que la confiance aveugle dans la communauté, dans le savoir passé, empêche de voir les faits.
    c’est visible, mais l’histoire est réécrite.

    quand au fait que la communauté n’est pas monolithique c’est vrai, et ca a sauvé la science, la vrai.
    sauf que via les grandes revues, les agences gouvernementales (genre DoE) ou internationales, les plus puissants groupes scientifiques arrivent à ostraciser les dissidents, qui ne survivent que ridiculisés dans quelques labos privés US, ou dans des labo mal gérés sur leur fonds propres. Et au final ce sont quelques labo industriels qui font les percées comme d’habitude.

    L’ostracisation organisé permet de dire “ce qu’ils disent n’est pas vrai, car c’est pas publié dans Nature”, ou pire “Naturwissenschaften est une mauvaise revue car elle les publie, malgré le fait que Nature les refuse”.
    C’est par un mythe c’est la réalité que j’ai observé.
    Et là quand un chercheur d’une institution reconnue, comme la Nasa, la Navy, un labo national clé, est surpris à bosser sur ce sujet, ils doivent le virer, le placardiser, pour sauver leur budget….

    c’est la réalité, et la méthode scientifiques, avec des résultats à 50 sigma, des réplications internationales, ca ne sers a rien… pas de place dans Nature. Pas possible, donc pas la peine de lire (on est loin de la connivence avec les anti-OGM et autres fashion-star).

    ca me fait rire quand j’entends les anti-OGM se faire victimiser avec leur études bidonées qu’un bachelier ST pourrait démonter en 5 minutes…
    des gens avec des 50 sigma, plus de 180 réplications, des dizaines d’effets différents observés sur toute la planète par tout type d’organisation… et rien.
    3 labo et des boulets incompétents , assisté d’un demi-scientifique bien introduit au gouvernement US, avec une grande gueule, ont fermé le dossier en 6 semaines.
    Juste ce délais aurait du alerter. Mais non.
    Ca a continué, car ca marchait, mais le mal était fait et le cartel des grandes revues a blacklisté le tout définitivement, malgré des résultats de plus en plus clean. Le plus fun c’est que si scientifiquement c’est toujour un jouet comme la machine à vapeur des grecs, c’est un produit en développement pour des industriels, innovateurs de garage…

    Alors ouvrez les yeux, regardez l’éléphant politique qui est dans le jardin, qui ici vous pourrit la vie avec des peurs démagogiques, mais qui a aussi ruiné bien des carrières.

    il faut effectivement rétablir une diversité génétique dans la recherche, découper les monopoles éditoriaux qui sont de moins en moins productifs (l’impact d’un journal signifie de moins en moins sur l’utilité d’un article – ya une étude à la con pour ça aussi).
    Il faut aussi découper les monopoles de financement, non pas en tant qu’agence qui se copient, mais en terme de politiques, de critères de validité distincts, de culture, de valeurs distinctes,et probablement faire de l’anti-bigscience, financer les pire idioties, tant qu’elles sont nouvelles et pas chère… financer des cygnes noirs, qui au pire coutent pas chère, et sinon révolutionnent la science… et si ca plante… les achever pour en financer un autre.
    Il faut rétablir et protéger les dissidents quitte à les corriger sans relâche, mais avec des arguments, pas avec des fatwa…
    Et croyez moi les dissidents aujourd’hui ce sont pas les anti-OGM, mais les pro, ceux qui soutiennent l’hormèse contre la LLSS, et d’autres hérétiques anti-modes…
    Et après les résultats expérimentaux feront la différence, et sinon les résultats industriels, si la science échoue.

    on en est loin.

  14. Yvan Dutil

    Vous ne donnez pas de très bon exemple. Cela a pris 5 ans à Shechtman pour faire valoir son point. Ce n’est pas un signe d’opposition massive de la communauté scientifique au changement.

    Bon, allez on sait tous que vous parlez de la fusion froide et que vous ne voulez pas le dire par peur du ridicule. À ma connaissance, le plus gros problème de cette théorie c’est son manque de reproductibilité dès que l’on sort de quelques laboratoires précis. Il ne faut pas oublier qu’il y a quand même eu des efforts de recherche conséquent. Les japonais ont mis beaucoup d’argent dans ce domaine.

    Dès le début, des dizaines de labos ont essayé de répliquer l’expérience de Pons & Fleishmann. On est loin du rejet du revers de la main de l’idée qui bouleverse les paradigmes. Je me souviens à l’époque que les physiciens que je connaissais disaient que c’était surprenant, mais que les forces électrostatiques en présence pourraient expliquer le phénomène.

    Le problème c’est que personne n’arrivaient à refaire cette manip très simple. Ce qui n’aide pas non plus, c’est les affirmations sans fondement des partisans du concept. Et des clowns, comme Rossi n’aident pas plus à la crédibilité.

  15. sham Auteur de l’article

    @alainco comme d’hab alain, si vous pouviez garder un vocabulaire un peu plus respectueux, ce serait chouette 🙂

    @yvan je n’ai pas eu encore le temps de lire votre article sur ce même thème mais merci de l’avoir signalé! dès mon retour, je lirai tout ça avec attention.

  16. AlainCo

    plusieurs point c’est pas 5 ans mais plus de 20 ans avant la reconnaissance scientifique (et 30 avant le Nobel).
    http://www.flogen.org/ShechtmanSymposium/
    il a été insulté publiquement, ridiculisé, traité de pseudo-scientifique par son patron (un grand chimiste historique) et finalement viré comme étant la honte du labo.
    c’est ça l’histoire , pas celle réécrite par les perdants (cf Taleb Antifragile)…
    les frères Wright, la jonction germanium (découverte/niée vers 1920, non 1945), ça a été réécrit. Semmelweis a été réécrit comme une critique des aristocrates alors que c’était bien un problème de théorie de génération spontanée, face a des femmes illettrées et des nonnes qui connaissaient les faits.

    pour les LENR pourquoi vous parlez de théorie ? Il s’agit de résultats expérimentaux! (je rigole je connais la mode du temps présent) 😉

    Déjà appliquer une théorie du vide a un cristal c’était un signe d’incompétence ou de malhonnêteté. Combien de cerveaux ont éteint leurs module de détection d’idioties quand cela a été claironné? Yeong Kim lui (comme moi qui ai fait de la microélectronique) a bien vu le problème, mais s’est tu car il n’avait … pas de théorie alternative… les erreurs survivent en l’absence de théorie alternative, c’est la règle de Kuhn.

    quand a dire qu’une chose qui est répliqué plusieurs fois mais de façon difficile (il faut comprendre que certaines électrodes marchaient bien, d’autre pas, mais que quand ca marchait, ca marchait), n’existe pas… il faut que je révise mes livres de logique. l’histoire des semi-conducteurs (transistor et souffre) m’a aidé aussi, comme celle de toute les technologies naissantes et donc peu fiables. La aussi combien de scientifique ont éteint leur module logique ?

    Le secret du déni c’est l’ignorance volontaire des faits. 180 réplications (difficiles mais répliquer la science c’est pas simple, sinon ce serait de l’industrie, et rétrospectivent on sais expliquer preste tout les échecs), des institutions partout de tout type, chaleur, tritium, neutrons, transmutations. Et quelques publication qui ont passé les barrières de l’interdiction officielle (anti-scientifique d’ailleurs, comme beaucoup de ce qui a été dit a ce moment). Mais le mythe qu’il n’y en a pas reste. en fait les arguments restent, comme avec les OGM, a des vieux mythes fondateurs jamais mis à jour.

    Je me demande toujours comment des gens pointus en logique, en méthode scientifique peuvent utiliser des sophismes aussi évidents. Et c’est là que la pensée de groupe, surtout le modèle de Benabou m’éclaire. Et justement on y trouve la capacité a ne pas voir, ne pas calculer, ne pas penser,ne pas chercher, ne pas admettre… C’est humain, standard, rationnel.

    La notion de théorie est un concept clé dans la pensée de groupe scientifique: vous entrez dans le coeur du déni de Shechtman, et de son acceptation, dans le coeur du déni de Semmelweis (génération spontanée), et de l’acceptation quand Pasteur avait gagné, et dans le déni des LENR malgré les preuves plus massives que pas mal de sujets consensuels inattaquable.

    contrairement à tout les beau discours sur la prétendue méthode scientifique, la théorie prime sur les faits. Pas vraiment la théorie, mais le cadre méthodologique lui-même. Si on peut ajuster la théorie, ajouter un épicycle, une particule, un champs, une symétrie, gagner une décimale, tout va bien. S’il faut repenser le socle : Non.
    Ou alors il est complètement repensé, parfait, propre, et là les faits son acceptés, dans le cadre de la nouvelle théorie.

    c’est d’ailleurs ce qui pousse les anti-OGM a nier les résultats qui leur déplaise avec la même rigueur qu’un physicien, avec dans chaque cas un théorie. Une théorie de comptoir (pas naturel, pas bon), ou une vieille habitude de calculer de cette façon (aucune théorie n’interdit les LENR, elles ne l’expliquent pas c’est tout).

    Vous comprenez donc pourquoi je pousse avant tout a retourner au réel, a l’expérimentation.
    mais je sais que c’est dur.

    même les faits, comme les test d’innocuité des OGM, des vaccins, inefficacité des pseudo-médecine, des pseudo-thérapies, sont niés… avec les même arguments que les LENR, ou les travaux de Semmelweis, de Shechtman…
    des fraudes, des conflits d’intérêts, des incompétence, des conspirations… pas de preuve autre que par l’absence de théorie explicative dans l’univers du négateur. J’ai été choqué que pas une preuve de fraude n’ait été découverte, sauf un ajustement pathétique sur une expérience presque réussie par un négateur au MIT. Pourtant la fraude est dans les esprits… victoire de la peur comme pour les OGM.

    évidemment quand la bascule idéologique est faite, on réécrit l’histoire pour dire que la théorie était respectée… la nouvelle.

    On est loin de la méthode scientifique.
    C’est la vraie vie.

  17. AlainCo

    sur mon vocabulaire, j’ai essayé de le châtier (j’avais précédemment ajouté des couleurs un peu vives pour faire passer le message), mais sauf à faire des euphémismes et donc faire perdre du sens, je ne trouve pas d’alternative.
    Idiotie, fraude, déni, sont des termes polis, sans alternatives, même s’ils sont négatifs. quant à sophisme, idéologique, épicycle, ils sont très connotés dans notre domaine, mais ils sont techniques.

    Pour idiotie je vais poser une métaphore, et peut être que vous trouverez un terme plus technique:

    Un chasseur découvre des trous de taupes, des squelettes de taupes, et quelques vidéo de taupes sortant du trou. Il faut une conférence devant un assemblée d’ornithologues, parlant d’êtres vivants dans la terre.
    Enthousiasme car jusque là in n’existait que des oiseaux, des plantes et des humains.

    Divers ornithologue et chasseurs tente d’en retrouver dans leur jardin le lendemain. ils cherchent des déjections d’oiseaux près des trous, des traces de plumes. Ca marche moyen… certains trouvent rien, la plupart, d’autre trouvent des pigeons, et peu (surtout des chasseurs, et ceux qui ont demandé des conseils au chasseur initial) trouvent des trous de taupes, des taupes, dans certains champs… pas de plumes, pas de déjection.

    Un comité d’ornitologue décide de faire 3 tests dans leur jardin, sans demander de conseil, et juste une nuit. ils n’y croient pas, car il n’existe pas d’oiseaux dans le sol, c’est évident.
    Sur les 3 jardins, tout est négatif. il y avait bien un possible monticule mais un coup de botte et plus rien… Un voisin qui filmait (l’éditeur) voit ca, devient furieux. il doit démissionner. passons.
    Grosse réunion publique, on explique que:
    – les oiseaux de terre n’existent pas parce que pour voler dans le sol il leur faudrait des ailes en métal et une énergie phénoménale pour y voler
    – que les découvertes de taupes sont incertaines, et que comme ce sont surtout des chasseurs et pas des ornithologues qui en ont trouvé, c’est que les chasseurs mentent. en plus , ils n’y connaissent rien en oiseau, sauf pour les chasser (activité presque commerciale).
    La dessus on organise un réunion au ministère de la volaille pour savoir si on doit encore chercher des taupes ?
    Gros débat en interne, avec les ornithologues spécialiste de la volaille qui s’opposent à un ornithologue atypique, le vice-président choisi pour prouver que c’était pas une commission biaisée. Après bagarre et démission dans la balance, on dit qu’on peut chercher mais que rien ne sera financé par le ministère de la volaille.
    Tout le monde comprend que tout labo qui cherchera une taupe sera ridiculisé, privé de financement.
    Malgré le risque, dans l’année qui suit des dizaines de chasseurs trouvent des trous de taupes, des cadavres de taupes, des photos de taupes, des crottes de taupes…
    certains laissent tomber parce que leurs taupes n’ont pas d’ailes.
    Certains avance des théories sur une superfluidité de la terre permettant le vol.
    La NASA GRC arrive a piéger une taupe, mais comme elle n’a pas d’aile elle la relâche.

    Ca continue. Un chasseur francais, demande la recette au découvreur, et trouve les mêmes indices.
    Des japonais trouvent diverses crottes et des carottes mangées par dessous… Des italiens avec des marins américains découvrent tout les paramètres de présence des taupes dans un jardin.

    25 ans plus tard deux clochard affamés, un italien, un grec, trouvent qu’en mettant des carottes(l’italien), ou des navets(le grec) dans un piège on peut attraper des taupes, les manger, et que c’est bon. Ils sont fachés, et ouvrent deux restaurants.

    Les manuels d’ornithologie parlent toujours de l’histoire des oiseaux de terre comme une gigantesque fraude.
    Il est toujours interdit de publier sur le sujet, sauf chez un libraire allemand (Naturwissenshaften).
    Il y a un club des taupistes internationaux qui se réuni tout les ans.
    Un fabriquant ustensiles de cuisine l’a sponsorisé cette année. Le club des taupes s’est réuni dans le département d’ornithologie de l’université du missouri, géré par un ornothologue qui avait été missioné pour prouver d’un chasseur israélien avait fraudé ses preuves de taupes.

    Des taupes ont été montrée, cuisinées en public, confié à des restaurateurs indépendants, à des ornithologues suédois… mais la majorité des ornithologues est convaincue que ce sont des pigeons déguisés.

    Oublions l’histoire sur laquelle est basée cette fable!
    Quels terme seraient les plus justifiés pour expliquer cette tragédie ornithologique ?
    Idiotie ? déni ? pensée de groupe ? manque d’imagination ? malhonnêteté ? politique ? conflit d’intérêt ? changement de paradigme ? Illusion collective ? Illusion mutuellement assurée ? tragédie cognitive ?

    Le problème c’est qu’a force de nier ces tragédie habituelles, cet éléphant dans le salon, on décrédibilise la parole scientifique, et on laisse de vrais faussaires de parer du costume de la victime.
    Il faut admettre que d’accepter les preuves gênantes n’est pas si simple, mais que ne n’est pas une raison pour accepter n’importe quoi…
    Choisir la bonne pilule n’est pas simple car on est daltoniens.
    Pour moi le meilleur critère est déduit des travaux de Benabou, c’est de voir le comportement de nouveaux entrants qui sont en position de profiter de la réalité, contre le consensus. Les académiques douvent suivre le consensus pour y survivre. Les industriels, peuvent suivre les modes, mais parfois ils peuvent profiter de cygne noir.
    Il faut donc regarder le comportement d’acteurs qui ne bénéficient, ni ne souffrent de suivre ou s’opposer au consensus.

    Une alternative c’est de laisser toutes les écoles de pensée s’exprimer, de les soutenir indistinctement, et de voir ce qui marche… mais “ce qui marche” c’est quoi ? des mythe sont vendeurs, des bulles sont payantes…

  18. Yvan Dutil

    Le problème avec ta fable, c’est que le bon analogue serait le yéti ou les ovni. Je peux construire exactement la même narration (rapport par des témoins sérieux, etc). Pour que l’on considère sérieusement la fusion froide, il faudrait un minimum de répétabilité dans les labo qui disent avoir trouvé quelque chose. Le hic, c’est qu’après 20 ans et des moyens considérables, personne n’est capable de montrer un bidule en disant «tiens cela fonctionne». Des expériences difficiles, il y en a dans tous les labos de la Terre. La majorité sont plus difficile que les manips de fusion froide. Pourtant, les chercheurs sont capables de reproduire les résultats ou au minimum les chercheurs sont capables de les répétés.

  19. AlainCo

    @yann dutil
    Sur pauling, il semble bien que le symposium exagère le passage à vide (10ans, pas 20). néanmoins, l’auteur lui même
    http://www.theguardian.com/science/2013/jan/06/dan-shechtman-nobel-prize-chemistry-interview
    comme d’autres articles
    http://nobelchemistry11.umassd.wikispaces.net/D+Daniel+Shechtman's+Nobel+Journey
    http://english.alarabiya.net/articles/2011/10/06/170465.html
    et le wikipedia anglais,

    montrent bien son combat avec linus pauling jusqu’a sa mort 1994 (10 ans, mais plus s’il avait vécu) malgré des reconnaissance (bien techniques – auraient elle été ridiculisées si pauling était vivant) dès 1992…

    wikipedia france oublie les insultes de pauling, et le fait que shechtman ait perdu son poste pour avoir porté la honte a l’équipe.

    Jed rothwell sur les LENR expliquait qu’il y avait une poignée d’opposant du gabarit de Paling, mais jeunes et bien introduit dans les instances décisionelles (DoE notamment). pas besoin de beaucoup. Je me souviens de Taubes qui sa harcellé divers chercheurs au point de faire diligenter des enquetes en vain, en série. Des insultes du même gabarit que “quasi-scientifique”, en pire…
    Le reste de la communauté a suivi le chef. Certains on commis des exaction comme du crotin de chevan dans la boite a lettre, des expériences cassées, des cellules irradiées en cachettes pour blaguer…

    le décalage entre la fiche wikipedia francaise, le dire de l’auteur, et les info pravda fournies ici sont surprenante et me font bien penser, en plus modéré que je ne le pensait a une histoire réécrite par les perdants.

    sur le yéti, vous avez raison qu’il est difficile de faire la part des choses.
    c’est ce que je dis. si on fait dans le facile, on rate des cygnes noir.
    c’est mon propos.

    c’est pas trop visible car comme on le voit l’histoire est réécrite. Le dernier dossier La recherche m’a été reporté ét c’était édifiant de non-information sur la fusion froide, même pas biaisé, vide, obsolète, comme wikipedia…

    vous pouvez peut être, comme un bureaucrate prudent et rationel, vous payer le luxe de rater 1 cygne noir réel, pour éviter de vous faire ridiculiser/virer pour 9 poulets, mais un cygne noir produit plus de résultat qu’un élevage de poulet. Le capital risque c’est ca!

    j’ai pas aimé que le boss d’Opéra ait été démissioné pour avoir juste fait vérifier au cas où.. j’y croyais pas une seconde, mais il fallait vérifier. Le prochain n’essayera pas de vérifier, il fera comme la Nasa GRC en 89, il enterrera.

  20. sham Auteur de l’article

    @alainco @yvan je pense qu’il est temps d’arrêter la discussion sur le thème de la fusion froide. faudra attendre un article sur ce sujet 😉
    @alainco ce serait chouette si vous pouviez faire plus court dans certains de vos commentaires. bien souvent la concision aide aussi à la compréhension et j’avoue avoir été plus d’une fois un peu paumé!

  21. AlainCo

    désolé d’être long.
    J’ai l’idée que pour convaincre il ne suffit pas de donner son opinion.
    Mais argumenter ne change pas grand chose il est vrai.

    Pour en revenir à la méthode scientifique, elle est jolie, et irréaliste.
    Un point à noter, le point faible, c’est la notion de “pair”.
    entre pair de complaisance, et pair ennemis, entre chapelles, guerre de territoire, confusion entre sujet et point de vue, sujet et théorie…
    Certains papier sont rejetés parce qu’il ont une position choquante (darwin, ou…), ou une approche anormale (un papier d’économétrie sociophysique genre Benabou ou Galam en psycho), ou affrontent une théorie dominante (physique quantique, wegener, …).
    Des communautés de croyants (les débuts de la physique quantique) se créent, qui peuvent être interprétés comme des repaires d’escrocs dont les relectures n’ont aucune valeur.

    Quand aux résultat expérimentaux, les frères Wrigths, Shechtman, et… montrent qu’on peut nier des résultats un par un en disant que c’est une fraude, un artefact, sans arguments, et ce sans limite autre qu’une application commerciale.

    c’est d’ailleurs la méthode hypercritique, que les anti-tout et conspirationnistes utilisent. déconsidérer les opposants, et éliminer un par un les faits avancés, avec des supposition de fraudes et d’artefact non prouvés. L’éléphant est invisible au microscope.

  22. Yvan Dutil

    @AlainCo Le problème de toutes ces interprétations d’événements passés est qu’ils sont fait à posteriori. Quand on se remet dans le contexte de l’époque, ils étaient souvent justifiés et faisaient partie d’une dynamique normale de la science.

    D’autre part, il y a toujours des têtes de cochon, mais cela ne veut pas dire que la méthode ne marche. Galilée avait du support pour ses idées, mais a eu le mauvais goût de rire d’un jésuite influant. De grands astrophysiciens (Hoyle, Burbidge, Arp, etc) ont rejeté le Big Bang bien après que les preuves scientifiques le confirmait. On a eu situation similaire avec les changements climatiques.

  23. AlainCo

    Oui les personalités fortes et têtues sont un problèmé gérable.
    Sauf quand elles arrivent par leur influence à bloquer toute innovation dans un domaine.
    Pendant longtemps il n’y avait pas le risque car les scientifiques n’avaient d’influence toxique que dans un empire, un royaume, une école.
    Newton n’a pas bloqué leibnitz, ni les lentilles achromatiques malgré ses comportements odieux et ses abus de pouvoir.
    Ce que je crains c’est que la mondialisation, ait créé une consanguinité toxique dans les critères de décision, les revues de références, les axes de recherche, les dogmes scientifiques, les thèses rejetées.

    Internet comme les journaux de la révolution francaise a permis au pire et à quelques rares bonnes choses de survivre à la censure mondialisée.

    Je me souviens de la citation de [un prètre du Dogme]

    “Si on dresse un jour la liste de tous les méfaits d’Internet, il ne faudra pas oublier celui que mentionne [l’hérétique] dans [un livre satanique]: « Sans ce nouveau médium, il est probable que [l’hérésie] aurait disparu pour de nombreuses années. » Et cela aurait été une bonne chose !”

    Il est clair que internet garantie une sorte de liberté d’expression de l’hérésie comme de l’erreur ou de la manipulation.
    C’est un besoin que j’ai retrouvé dans les conclusion de Benabou, dans Liars and Outliers de Schneier, dans les travaux de Norbert Alter.
    Taleb lui trouve que c’est vital, mais que les promoteurs doivent mettre leur peau en jeu s’ils y croient.
    Pour les hérétiques sérieux, des carrières, des vies, ruinées c’est peut être ca prendre des risques. Pour les vendeurs de peur… je ne vois rien… principe de précaution. C’est pas juste?
    Pour les défenseurs du dogme, devrait t’on aussi les condamner quand ils se trompent, leur enlever leurs chaires, leur prix, les insulter, afin de rétablir l’égalité? Je ne l’ai jamais vu dans ce sens.
    Liberté et responsabilité plutot que contrôle.
    Ce serait ma méthode scientifique.

  24. Yvan Dutil

    Tu ne tiendrais pas ce discours, si tu avais été arbitre d’une revue scientifique. Tu devrais voir les merdes que l’on reçoit et les merde ce qui se publient (rien à voir avec quelconque dogme) . La censure c’est dans la tête. Un fois que tu es un chercheur établit tu fais ce que tu veux. La seule restriction est que tu ne peux pas demander de fonds sans un minimum de justification.

  25. AlainCo

    “Une fois que tu es un chercheur établit tu fais ce que tu veux.”
    Je sais, c’est le problème.
    Y compris virer les gêneurs du P-R. c’est publié.
    Y compris menacer de tuer une revue qui est trop conciliante. C’est publié.
    Y compris achever un vieux chercheur hérétique qui se croyait protégé, mais qui est devenu trop visible. Je suis juste sur un nouveau cas.

    Jusqu’a récemment ca ne passait pas les frontières, mais là il y a concentration des revues, des critères, des dogmes.

    Je suis peut être médisant car ce n’est valable qu’en occident (et dominions). En chine ils s’assoient sur pas mal de dogmes et de danseuses occidentales.
    De l’espoir? ils ont le budget, l’ego, et l’avenir.

  26. Yvan Dutil

    Si tu crois qu’il y a une concentration de revues, c’est que tu n’es pas dans le milieu académique. Quand à ces comportement déplorables, ils sont commun dans le milieu universitaire. Mais, en pratique, cela n’a jamais changé grand chose.

    En fouillant un peu, tu trouveras des piles de théories absurdes et à contre-courant qui ont survécues bien au delà de ce qu’elles auraient dues, car il y a toujours un noyau de chercheurs sympatiques et beaucoup de chercheurs neutres.

    Si tu étais cohérent, il faudrait que tu fasses aussi un tableau de toutes les découvertes surprenantes qui ont été acceptées sans trop de résistance: les rayons X, la radioactivité, le noyau atomique, la supraconductivité à haute température, les planètes extrasolaires, la constante cosmologique.

  27. AlainCo

    c’est vrai que j’ai forcé le trait, mais il y a aussi une réécriture de l’histoire.
    Sur la radioactivité ca a été très dur au début, surtout par une femme, et elle a manqué ne pas prendre son nobel. Rutherford avant a eu aussi des soucis qu’on a oublié, notamment avec le fameux Kelvin.
    Mais c’est vrai que dans le bazar général ca fini par passer, comme les pseudo-sciences qui survivent, voir finissent par devenir des références.

    il y a quelques résultats évidents, mais pas assez faciles à prouver à des gens aveugles , comme la dérive des continents , …, les germes hospitaliers, les TCC…
    c’est plus dur de nier un vol humain, ou la lévitation en supraconductivité, que des résultat de calorimétrie variables, ou des cohérences archéologiques, ou des succès en thérapie psychologique.

    Et puis effectivement une transition, comme avec shechtman ou les wright ca dure 5-10 ans, pas souvent 25-50ans comme avec … Wegener, Semmelweis.

    ce serait intéressant de voir ce qui bloque… Une hypothèse c’est que c’est quand il n’y a pas de théorie que la transition est impossible.
    La supraconductivité fait exception parce qu’il y a une expérience de l’absence de théorie (avec pre-BCS). Mais il y a eu des résultat rejetés (demander à Celani sur ses trouvailles au CERN ) en silence.
    C’est pas le seul facteur… l’incrustation d’une communauté, leur reconnaissance sociale (physiciens géniaux, psychanalystes philosophes, hero planétaires), face a des contradicteurs plus praticiens (chimistes cuisiniers, médecins dépaneurs, professionnels intéressés) peut expliquer un rejet anormal. Multifactoriel. Je soupçonne qu’on exagère l’intérêt pécuniaire chez les dogmatiques, et qu’on sous estime l’ambition et l’espoir financier chez les dissidents.confort contre ambition.

    Un gros problèmes c’est le registre historique qui est reconstruit. dur de trouver la vrai ambiance de l’époque. Un travail d’historien (comme Kuhn). Et en plus l’histoire est écrite par un des camp (théorie de Taleb). Ajoutons a ca que tout les fumistes se prétendent victimes de complots, comme les dogmatiques…
    Ou alors c’est qu’il n’y a pas de moyens de faire la différence, l’hypthèse de Taleb. Il faut tester, avec du réel, et des innovateurs de garage. Rationalisation impossible et dangereuse.

  28. Yvan Dutil

    Je ne suis pas d’accord. Ce que tu prends pour une hostilité structurelle au changement est l’inertie normale de la science. De plus, les changements de paradigmes viennent le plus souvent de l’expérimentation que de la théorie.

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  31. bug-in

    Bonjour,
    Dans votre article, vous vous inquiétez de voir la démarche scientifique revue de par la participation citoyenne. Je voulais savoir si vous n’aviez pas déjà reçu ce sentiment de part la participation des industriels et des orientations antérieures des recherches. (Je parle de ceux-ci parce que l’on est très prompt a taper sur les citoyens anti-ogm, mais moins sur ceux qui donne du budget, et je précise que je ne fais pas partie de ceux qui idéaliserai une soit disant “nature”, qui aurait peur de la chimie etc…)
    A l’université des sciences de Montpellier j’ai vu des chercheurs ne pas hésiter de dire a leur étudiant de mentir ou d’accentuer dans leur projet de recherche les aspects “applicatifs”, de miser sur des mots thématique comme “développement durable”, “nano” alors que certains font du “micro”, “médecine”, “environnement”. N’es ce pas déjà sortir de l’attitude que l’on demande au scientifique ?
    Par ailleurs, personne n’ignore ici les conséquences de l’industrie du tabacs et d’autres industries, qui ont fait travailler des scientifiques pour eux, tout en refusant de publier certains résultats, et en publiant d’autres résultats un peu biaisé. Même question : pas de conséquence sur la production du savoir ?

    Vous dites aussi qu’il n’y a pas de science occidentale d’un côté, orientale de l’autre. C’est doublement faux. Par ex. les éthologues japonais, on été prompt a reconnaitre que des singes non-humains, pouvaient surpassé les humains dans certaines tâche, notamment parceque la culture japonaise, ne considère pas les humains comme la notre. Leur science n’est p.ê pas différente, mais les conséquences qu’ils acceptent de reconnaitre, et du coup leur orientations de recherches sont différentes.
    De même, des scientifiques du CEA font des recherches pour rendre de l’eau potable avec des nanotechnologies. Dans des pays dit “sous-développé”, (appauvris serait plus juste) on cherche a accéder aussi a de l’eau potable. Or on va financer la recherche du CEA pour aider ces pays… contre des études locales dans ces pays qui montre quoi ?
    Une réalité simple à comprendre : quand ces techniques tomberons en panne, personne sur place ne pourra les réparer et ils seront dépendant de savoirs et de techniques que ces scientifiques ont permis. Bonheur universel de la science ? Je ne crois pas. Dès sa méthode de part les instruments, les matériaux et les savoirs qu’elles nécessitent (qui permettrons ensuite sa validation dans les revues si espérés) le travail de savoir scientifique est orienté. Ça ne veux pas dire que le savoir du CEA est faux (je ne suis pas partisan d’une science prolétarienne), mais simplement que dans les faits il y a des populations qu’il servira et d’autres qu’ils déservira. D’autres savoirs tout aussi vrai, tout aussi scientifiques serait possible, si l’on accepter de leur donner un peu d’intérêt pour obtenir des budgets. Mais comme on le fait pas, ces savoirs la, ne seront pas produit tout simplement.
    Alors après des scientifiques, et des libéraux, on beau jeu de critiquer des moratoires absurdes (et il y en a !), mais ils ne faut pas oublier les moratoires économique qu’ils exécutent aussi.

  32. Yvan Dutil

    Le problème c’est le financement. La société demande un retour sur l’investissement. On demande donc aux scientifiques de justifier leur demande. Alors, il faut aller dans le sens du vent.

    Pour ce qui est de l’effet ethnologique, je pense qu’il faut prendre cela avec un grain de sel. D’une part, la communauté scientifique est très mobile. Cela a pour effet d’atténuer les différences culturelles. Ainsi, les Européens ne travaillent pas comme les Nord-Américain ou les Africain du Nord. Les Canadiens sont un mélange de la culture Européenne et Américaine. Les budgets de recherche jouent aussi. Là où il y moins d’argent on fait plus de théorie. Dans le cas intermédiaire comme le Canada et l’Australie, on travaille hyper-efficacement et de façon très ciblée pour maximiser les résultats par dollar.

    Au final, les effets globaux sur la recherche des forces sociologiques sont limités.

  33. Ping : Pour une médecine qui s’appuie sur la science | Sham and ScienceSham and Science

  34. sham Auteur de l’article

    bonjour bug-in et content de vous revoir ici. votre remarque sur l’influence des politiques ou des industriels me fait penser qu’il est vraiment temps que je lise le dernier livre de ben goldacre qui dénonce les mécanismes qui permettent à “big pharma” de contourner justement la méthode et l’honnêteté scientifique. donc effectivement, cela peut se retrouver dans d’autres circonstances et c’est à dénoncer. vos exemples (sur les profs qui cherchent à “vendre” leurs recherches) me semblent néanmoins pas très percutants, il y en a d’autres qui me semblent plus importants pour justifier votre propos (cf goldacre).

    enfin, sur science occidentale et orientale, je n’ai pas bien compris non plus vos exemples. le réalisme de principe fait l’hypothèse que ce qui va se passer au japon se passera de même manière (suivant les mêmes lois) en france. l’interprétation du scientifique ne fait pas partie de cette sphère. que le japonais interprète son expérience différemment que l’allemand, me semble être effectivement de l’ordre de la sociologie. de même, on sait que certains chercheurs orienteront leurs recherches dans telle ou telle domaine du fait de leurs orientations politiques ou sociales. mais quoiqu’il arrive, leur expérience peut être vérifiée et refaite pour obtenir les mêmes observations (si le phénomène est réel).

  35. Gédéon

    @bug-in
    Vous faites remarquer que des industriels font mentir des scientifiques en les achetant. Vous avez bien raison. Ce serait très naïf de croire qu’aucun industriel n’essaiera de payer pour promouvoir ses produits et qu’aucun scientifique n’acceptera le deal. Les scientifiques ne sont ni plus ni moins vertueux que les bouchers.
    Mais, justement, c’est bien parce que ce genre de pratique existe qu’il faut une méthode pour réussir à séparer la vérité des mensonges. Cette méthode, c’est justement la méthode scientifique. Si des scientifiques affirment que la cigarette est inoffensive, on vérifie les données, on fait des expériences et on fini par prouver que c’est faux. Ca prend du temps, mais on fini par démasquer les menteurs. Ca fonctionne car les industriels du tabac n’ont pas les moyens de soudoyer tous les scientifiques du monde. Mais, ceci explique qu’il ne faut jamais prendre un résultat scientifique isolé comme argent comptant. Il faut attendre d’avoir suffisamment de données venant de différents travaux scientifiques pour juger. Et bien entendu, la société doit aussi aider les scientifiques à rester indépendants, en organisant un financement pérenne.

    Il n’y a pas que les industriels qui cherchent à influencer les scientifiques. Il y a aussi les milieux religieux et politiques. Il y a un raisonnement à la mode, qui est le suivant : puisque les industriels soudoient les scientifiques (c’est prouvé), alors, pour faire contrepoids, les milieux politiques -les fameux citoyens- n’ont qu’a faire pareil. Mais, en faisant cela, on aggrave le problème, en éloignant encore plus les scientifiques du seul repère méthodologique valable : la méthode scientifique. Il faut lutter contre TOUTES les influences extérieures, qui cherchent à dicter aux scientifiques leur vérité en les incitant à s’éloigner de la méthode scientifique au profit d’une autre, plus rémunératrice, plus démocratique ou plus morale. Lutter contre une mauvaise pratique en renforçant et en institutionnalisant cette mauvaise pratique, c’est idiot.

    Ensuite, avec votre exemple du CEA et des nanotechnologies, vous voulez montrer que parfois, l’application de la méthode scientifique conduit à des “trucs” inutiles, inapplicables ou même carrément nocifs. Vous auriez pu citer aussi la bombe atomique. Mais, vous devez comprendre que la méthode scientifique n’est PAS une méthode destinée à améliorer la vie des gens ni à rendre les hommes heureux. C’est une méthode destinée à comprendre la réalité. C’est tout. Point barre.
    Après, on peut se poser la question philosophique suivante : est-ce que le fait de comprendre la réalité est plutôt positif ou négatif pour l’humanité ?
    Chacun y répondra avec ses propres convictions. Personnellement, ce n’est que mon avis, je pense que jusqu’à présent, la compréhension des phénomènes qu’a permis la méthode scientifique a plutôt été bénéfique aux hommes. Bien sûr, il y a des ratés. Mais, globalement, je pense que ça a été plutôt positif jusque là.
    Mais, attention, il ne faut surtout pas en conclure que la méthode scientifique serait bénéfique pour l’humanité. Non, comprendre la réalité n’est ni bénéfique, ni néfaste pour l’humanité. Je veux bien admettre que comprendre la réalité soit satisfaisant intellectuellement. Mais c’est tout. Je ne pense pas qu’il y existe de relation systématique de cause à effet entre le fait de comprendre la réalité et le fait d’améliorer la vie des gens. Je ne vois pas du tout ce qui pourrait autoriser à penser cela.

    Je pense que ce qui permet d’améliorer la vie des gens, c’est une organisation de la société, pas n’importe laquelle bien sûr et ça n’a strictement rien à voir avec la méthode scientifique !

    Donc, laissons les scientifiques faire leur boulot de compréhension de la réalité, avec LEUR méthode, aidons les à rester indépendant et à ce recentrer sur leur mission.

    A coté de ça, investissons nous en politique pour améliorer le sort de l’humanité.

  36. Yvan Dutil

    @Gédéon «Je pense que ce qui permet d’améliorer la vie des gens, c’est une organisation de la société, pas n’importe laquelle bien sûr et ça n’a strictement rien à voir avec la méthode scientifique !»

    Étant donné que la méthode scientifique permet aussi de prendre des décisions plus éclairée, je ne pense pas que ce soit vrai.

  37. sham Auteur de l’article

    @yvan @gédéon je pense que ce que gédéon veut dire, c’est que la méthode scientifique est par essence apolitique et amorale. elle n’a pas forcément un but a priori. ces choses viennent dans la couche supérieure.

  38. Gédéon

    @Sham
    Oui, c’est bien résumé (pour la concision de mon propos, j’ai encore quelques progrès à faire).

    @Yvan Dutil
    Une décision “éclairée” est certainement plus efficace qu’une décision non-éclairée. Une bonne connaissance de la réalité permet d’augmenter la probabilité d’atteindre un but qu’on s’est fixé.
    Donc, la science nous permet d’être plus efficace dans nos décisions. L’efficacité est une qualité indéniable que je reconnais.
    Mais en aucun cas l’efficacité n’est davantage du coté du “bien” que du “mal”, du coté du bonheur que du malheur, du coté de l’amélioration que de la dégradation de la vie des gens.
    Ce sont deux domaines indépendants l’un de l’autre.

  39. bug-in

    @Gédéon Plusieurs chose, d’un côté vous dite que la méthode scientifique, si je reprend les termes proposé par @Sham, est apolitique et amorale, de l’autre, que dans une couche “supérieure” la société s’organise.

    En reconnaissant ça, je ne comprend pas comment on peu dire en même temps :
    “Mais en aucun cas l’efficacité n’est davantage du coté du « bien » que du « mal », du coté du bonheur que du malheur, du coté de l’amélioration que de la dégradation de la vie des gens.
    Ce sont deux domaines indépendants l’un de l’autre.”
    Car précisément, l’efficacité est du côté de ceux qui organise la société. Ceux qui donne les budget. Ceux qui disent, on va payer des chercheurs en espérant des retomber nano que l’on pourra utiliser pour épurer de l’eau par ex. Au lieu de, on va payer des chercheurs en espérant des retomber de techniques pour épurer de l’eau qui pourront être utilisé localement et avec les matériaux du coin.
    C’est une question politique, et non scientifique, mais la science y est soumise, relayée.
    A un moment le chercheur se rebelle ou pas. A un moment Grothendieck démissione parcequ’il voit le financement de l’armée alors qu’il fait des mathématique, ou alors, il ne démissionne pas, parce qu’il se dit, ça change pas ma méthode de travail.
    Quoi qu’il en soit, il reste un échappatoire que vous évoquez bien : tous les chercheurs n’accepterons pas le deal. Heureusement et vous avez raison.
    Seulement la variable temps et budget nécessaire pour faire les autres recherches jouent contre cette liberté… Et en qq.mois on a le temps de faire des dépendants à tel drogue, ou de la contamination a l’amiante.

    Si je n’ai pas pris l’exemple de la bombe nucléaire c’est sciemment. Tout le monde l’utilise, et on trouve rarement qq.un pour le défendre. J’emploie une autre méthode, on est tous d’accord : mourir de soif, c’est pas cool. Donc on a tous envie, au moins pour soi même de se poser la question : mais comment faire ?
    Restera des divergences sur les méthodes a mettre en pratique selon les croyances politiques pourriez-vous me dire.
    Je ne prone pas la science fondamentale, contre la science appliqué. Je sais que l’une va avec l’autre. Au contraire, je veux qu’on puisse se poser sérieusement la question de l’application.

    Désolé pour le ton, que j’emploi, parfois je m’emporte un peu.

  40. Yvan Dutil

    Personnellement, même si la science est fondamentalement neutre du point de vue éthique, dans les faits l’ignorance même au mal. On créant de la connaissance, on s’attaque sans le vouloir au mal.

  41. Gédéon

    @Yvan Dutil
    C’est une position philosophique que je respecte même si je n’y adhère pas. Cela revient à considérer que l’ignorance fait partie du “mal”.

    @bug-in
    Je ne comprends pas ce que vous ne comprenez pas.
    Je dis que les connaissances scientifiques permettent à l’homme d’être plus efficace dans ses actions. Jusque là, vous êtes d’accord ?
    Ensuite, je dis que, grâce aux connaissances scientifique, on peut être efficace pour faire le “bien” mais on peut aussi être efficace pour faire le “mal”. Autrement dit, la science nous procure une efficacité, mais celle-ci peut être utilisée autant pour faire le bien que pour faire le mal.
    C’est pour ça que j’ai dit :
    « Mais en aucun cas l’efficacité n’est davantage du coté du « bien » que du « mal », du coté du bonheur que du malheur, du coté de l’amélioration que de la dégradation de la vie des gens. Ce sont deux domaines indépendants l’un de l’autre. »
    J’espère que c’est plus clair.

  42. bug-in

    @Gédéon. J’entends bien. Ce que je dis c’est qu’il faut acter le rapport de force actuel. Le rapport de force il est au bénéfice de la croissance et au détriment des autres questions par ex.
    Du coup l’efficacité, elle est pas neutre… elle est volage. Et en ce moment, la science, oui, l’efficacité, est du côté des soucis de croissance.

  43. AlainCo

    Euf, le rapport de force n’est pas en faveur de la croissance ou du progrès technique en France, ni même en europe de l’Ouest.
    Interdiction des gas de schistes, des OGM, des cellules souches, engagements unilatéraux contre le CO2, blocage autant que possible, voir plus que de raison,du nucléaire malgré une dépendence évidente.

    au vu des décisions le rapport de force est clair.
    Mais c’est vrai qu’il n’est pas suffisant aux yeux de ceux qui sont déjà dominants. Il faudrait tout arrêter, tout contrôler.

    J’ai vu un mécanisme similaire dans un pays où la couleur est la même, la puissance importante et croissante, mais la signification différente…

    pas d’angélisme, la volonté de contrôler la science, parce qu’elle est source d’immoralité est ubiquitaire.

    dans les faits, on observe que l’horreur marche très bien sans technologie, voir mieux… et que sur le long terme le confort dévelope l’humanisme.

    ce qu’on observe (printemps arabe, crise US/EU) actuellement est un rebond lié à une crise alimentaire et énergétique, causé par …
    bon je me tais.

    ce qui est certain c’est que la science, la vrai, celle qui ne fait pas dans le moralisme ni le conformisme, l’aurait traité. et depuis longtemps. Mais on a voulu la contrôler, et comme à chaque fois on s’est trompé.

  44. bug-in

    Les chercheurs d’États, ainsi que les universitaires, sont loin de représenter l’ensemble des chercheurs.
    Et la recherche ne se fait pas que dans l’énergie. P.ê faut-il rappeller la National Nano Initiative de Bill Clinton, et le budget qui est mis dans ce type de recherche ?
    Votre point de vue semble très cerné par la législation française, alors que la science prétend justement à une envergure internationale.
    Sans parler de ce que la commission européenne a arrêter d’interdire pour ensuite l’autorisé à cause de bras de fer économique. La Taurine du fameux Red Bull par ex… interdite pour des raisons sanitaires, puis autorisé pour des raisons économiques. L’interdiction des OGM en France ? Une addition payé a chaque fois à la commission européenne.
    Et encore, je n’ai pas tous les cas. Et je ne suis internationaliste, je ne pense pas que la nation puisse y changer grand chose.

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  48. AlainCo (@alain_co)

    a propos de la réalité de la méthode scientifique et de la réaction des communautés, je crois que je me suis trompé en acceptant le consensus que la supraconductivité à haute température avait été accepté assez rapidement

    http://www.mosaicsciencemagazine.org/pdf/m18_03_87_04.pdf

    en fait la SCHT a circulé sous forme de note de bas de pages (et d’articles rejetés car impossibles http://www.iccf17.org/popup/bio_5.htm).

    cele rejoint les vision de Thomas Kuhn et Nassima Nicholas taleb, qui avancent deux faits:
    – que les communautés scientifiques bloques les nouveautés, rejettent les anomalies, les faits théoriquement impossible (ou plutot mal comprise avec les outils théoriques maitrisés)
    – que l’histoire est réécrite.

    le désaccord entre l’histoire de schechtman par lui-même ou par son symposium et la réécriture par wikipedia est fascinante, et confirme Kuhn et taleb.

    cette critique est grandissante car la centralisation soviétique de la vérité devient de plus en plus toxique
    http://kingsreview.co.uk/magazine/blog/2014/02/24/how-academia-and-publishing-are-destroying-scientific-innovation-a-conversation-with-sydney-brenner/
    http://www.theguardian.com/science/2014/mar/18/we-need-more-scientific-mavericks

    ce qui laisse la porte ouverte aux seralini.

    Au final je ne fait pas de différence entre les Seralini, les Taubes/Huizenga, les Kesche, les Hansen/Lewis/Morrison, ou les journalistes … Pseudo science ou dogmatisme sans preuves c’est la même chose. Ce qui est tragique c’est que des Nobels ont fait confiance à des clown parce que ces clown proposaient des thèses plaisantes et qu’ils n’avaient pas le temps de lire ni leurs torchons, ni les vrais articles.
    Le peer-review est souvent un mythe. c’est de la bureaucratie. Peut être que le peer-review public (genre dépot sur Arxiv et laisser tout les clown et experts critiquer, puis analyser les critiques avec un cerveau et pas une checklist) peut améliorer la situation tragique actuelle?
    ca peut pas être pire.

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  51. Sébastien Lemoine

    A cause du mouvement anti-dialectique depuis l’affaire Lyssenko (bien qu’empiriste pur), Marx et Engels sont rejetés du matérialisme méthodologique. Le matérialisme méthodologique a comme base philosophique le matérialisme scientifique de Mario Bunge ou le matérialisme évolutionniste du XIX qu’Engels nommait matérialisme vulgaire.

    A la lumière de Marx, on peut ainsi rajouter “la méthode du passage de l’abstrait au concret” (Alexandre Zinoviev) ou “méthode type historique” (Stephen Jay Gould).

    Elle met en oeuvre l’abstraction et met en lumière les processus dialectiques.

    Cette méthodologie est utilisée sciemment par Marx mais aussi Alexandre Zinoviev, Stephen Jay Gould, Henri Wallon, Lev Vigotski entre autres que l’on retrouve dans la “Bibliographie sur le matérialisme dialectique” : http://wikirouge.net/Bibliographie_sur_le_mat%C3%A9rialisme_dialectique#Le_renouveau_dialectique_en_science .

    C’est aussi la méthodologie de Copernic, Darwin, Wegener et même Freud (bien que de mode opératoire linguistique, sa dialectique le conduit à un mode naturaliste).

    Elle permet de donner un cadre théorique à la mesure (observation indirecte et expérimentation) sans quoi la mesure ne peut-être juger logiquement (AZ) ou “évaluer” (Yves Richez). Dans ce cadre la mesure est a posteriori.

    Mais, le plus souvent cette démarche usant d’un “mode opératoire naturel” (YR) type naturaliste est très mal vue. Elle est autant méprisant par les empiristes (méthode de labo – mode technique) que par les spiritualistes parce qu’elle rejette la mesure a priori (l’évidence) et l’ontologie (l’être). Et, d’un point de vue idéologique, elle rejette a posteriori, sans le vouloir, tout ce qui légitime tous les pouvoirs sans exception.

  52. Sébastien Lemoine

    Deux belles citations d’Alexandre Zinoviev qui intéressent la discussion entre Yvan Dutil et AlainCo :

    1_ Sur la méthodologie :

    « Les nouvelles connaissances des objets d’étude ne viennent pas de l’observation, ni de l’expérimentation (comme cela se passe au niveau empirique), mais des jugements logiques dans le cadre d’une théorie donnée ou nouvellement développées (c’est-à-dire, des groupes spéciaux de concepts et de rapports unis par des règles de la logique) »

    J’ai vu que le schémas d’Yvan Dutil (http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2013/09/03/methode-scientifique) est similaire à mon schémas de la pensée scientifique même si je rejette dans son schémas la notion “hypothèse” qui pour moi est une idée émise sur l’objet d’étude soit une intrusion de l’Etre.

    Dans un regardé/pensée chinois l’être n’existe pas. Il est spontanément matérialiste et dialectique même si les représentations naturalistes sont fortement symbolisées (Yi King, Yin et yang, idéogramme).

    Chez nous, l’être est au centre de tout. Cette idée est abstraite et se veut mesurable depuis Platon par la géométrie et les mathématiques. Cela s’est renforcé avec l’empirisme de Locke. Même si ça veut mesurer le réel, il est réduit à une réalité définie par notre propre action (pragmatisme) et non au processus naturelle (procès).

    Les modélisations qui s’en suivent ne peuvent que mettre en avant hiérarchie, norme et sélection. C’est ce que l’on constate dans la psychométrie de Binet (Qi), en psychiatrie (DSM), en paléontologie (évolution comme marche du progrès) mais aussi dans l’industrie avec les OGM et les pesticides dont leurs bases théoriques sont devenues caduques.

    On a fait de la mesure un a priori avec comme preuve la reproductibilité qui ne marche que pour un système mécanique et linéaire, mais pas pour un système chaotique et dialectique.

    Or, pour sortir de la mesure a priori il faut la remettre à sa place soit dans un cadre théorique. La mesure est dans ce cas a posteriori.

    Le modèle qui en découle représente de façon simplexe le concret réel malgré la complexité du phénomène et de sa dynamique.

    Dans le cas où la mesure est encadrée par une théorie, il n’y a plus de formation de norme, de hiérarchisation et de sélection. C’est le cas de la psychométrie d’Henri Wallon et des modélisations de Stephen Jay Gould.

    2_ La science comme réalité

    « Ce qui signifie que l’on se trompe lourdement lorsqu’on espère voir la science jouer un rôle d’instrument de progrès et de civilisation. – La science est phénomène de masse, donc entièrement régi par les lois communautaires et qui ne contient une part d’esprit scientifique tout à fait négligeable. – Dans les conditions qui sont celles d’une dominations du communautarisme, la part d’esprit scientifique présente dans la science tend vers zéro. »

    AlainCo met en avant les phénomènes communalistes au seins du domaine scientifique. Le milieu est un domaine communautaire selon le cadre théorique d’Alexandre Zinoviev. Les luttes individuelles d’ascension dans les positions sociales en sont le moteur.

    Dans le cadre de l’éducation, le cognitiviste Frank Ramus prône l’Evidence-based contre les pédagogues, les sociologies et les psychologies complexes. Il dit qu’il n’existe AUCUN article sur le sujet de l’éducation en montrant comme preuve la bible américaine qui répertorie les articles qui sont considérés comme scientifique.

    Or, le psychologue Emile Jalley dans son livre ‘La réforme du collège’ qu’il existe des milliers d’article de recherche dans l’éducation fait par les français. Mais, comme elle ne rentre pas dans la “démarche scientifique” que prône par Franck Ramus et Stanislas Dehaene (Evidence-based), ils n’ont pas le droit à être cité à l’international où plutôt à Washington qui se veut international. Comme Jalley le montre il y a un entrisme en psychologie depuis les années 90 de l’ultra-empirisme et de l’hyper-pragmatisme dans les universités françaises. Ils veulent faire rase de la psychologie clinique et de la psychanalyse. On retrouve le même phénomène en géologie où le numérique veut remplacer le terrain comme le fait remarque Maurice Mattauer :

    « Aujourd’hui, suite à des directives émanant des hautes instances scientifiques, il est bon ton de jeter le discrédit sur la “géologie historique” et la “géologie de terrain”. Il est vrai que la tentation est grande de limiter les mesures physiques à une “Terre instantanée”. Certains sont allés jusqu’à écrire que l’ “ordinateur a remplacé le marteau du géologue”. »

    Le scientifique est d’autant plus soumis à la pression sociologique qu’il doit rechercher un financement de recherche.

    D’où aussi la mal utilisation des essais randomisés et de la formule de Bayès par les prosélytes de l’Evidence-Based et plus globalement des domaines de la mesure (mode technique – modélisation) afin de décrédibiliser les domaines de la contemplation (mode naturaliste – abstraction) qui ont une démarche dialectique.

    Or, les tenants des méthodes de labo marchent sur la tête. En effet, la mesure a besoin de cadre théorique afin d’être “évalué” (Yves Richez) ou “jugé logiquement” (Alexandre Zinoviev).

    De ce fait, l’abandon du domaine de la contemplation par ultra-empirisme et l’hyper-pragmatisme conduit à faire rentrer dans le champs de la connaissance le spiritualisme et le libre marché (anti-rides, homéopathie, potions magiques ….). Ces derniers vont même user les outils du techno-scientisme afin d’avoir une caution scientifique comme on le note dans les publicités.

    3_ la dialectique théorie-faits

    Il existe un rapport dialectique entre le domaine de la contemplation (origine de théorie) et le domaine de la mesure.

    Mon schémas de la pensée scientifique forme sans l’avoir voulu un noeud de moebus ou plutôt un noeud borroméen : https://www.facebook.com/sebastien.lemoine.311/posts/1362330447116080

    Pour le concilier avec le schémas de Yvan Duvil :
    * domaine de la contemplation => programme et phénoménologie
    * domaine de la mesure => observation et analyse
    * évaluation – jugement logique => Analyse combinée

    Pour conclure, voici trois citations de Stephen Jay Gould montrant le lien entre théorie et faits :

    « Les théories qui ne sont soutenues par aucun fait peuvent éventuellement être creuses (et si elles sont impossibles à étayer, elles sont dépourvues de sens pour la science) : mais, sans théorie à mettre à l’épreuve, nous ne savons pas où porter notre regard.»

    « Des faits nouveaux rassemblés dans le cadre d’une nouvelle théorie sont rarement le prélude à une réelle évolution de la pensée. Les faits ne « parlent pas d’eux-même » ; ils sont interprétés à la lumière de la théorie. La pensée créatrice, dans les sciences autant que dans les arts, est le moteur du changement. La science est une activité essentiellement humaine, non l’accumulation mécanique, automatique d’information objectives qui conduirait, grâce aux lois de la logique, à des conclusions inévitables. »

    « Les faits et les théories interagissent de manières très complexe, se renforçant souvent mutuellement. »

    Toutes les références des citations sont sur wikiquote. C’est moi-même qui les ai tapées lors de mes lectures.

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