Objets anatomiques : une leçon d’histoire du 19e siècle à l’actuel

Le « petit écorché ».- Modèle humain, papier mâché, 1897 (Université de Poitiers, CVCU, UP-BIO-9)

Fruit d’une collaboration entre le Centre de valorisation des collections scientifiques (CVCU) et le SCD de l’Université de Poitiers (BU Médecine-Pharmacie et Service du Livre ancien), l’exposition Objets anatomiques : une leçon d’histoire du 19e siècle à l’actuel, qui a lieu du 14 janvier au 28 février 2019, présente à la BU Médecine-Pharmacie une vingtaine de pièces conservées par ces trois services. Elle permet de découvrir l’évolution, pendant plus de 150 ans, de l’enseignement de l’anatomie en médecine à Poitiers.

Objets fabriqués et spécimens permettaient de former des « naturalistes » du corps humain, qui devaient être capables d’élaborer un jugement critique en observant, décrivant et comparant. Les objets, faits pour certains en papier mâché, pour d’autres en cire, étaient non seulement des supports de l’apprentissage pour les étudiants en médecine, mais aussi les vecteurs de la vulgarisation auprès du plus grand nombre.

Dans le cadre de cette exposition, le Fonds ancien, qui conserve une belle collection d’ouvrages de médecine, ayant appartenu à l’École de médecine de Poitiers, présente deux documents, aux illustrations remarquables. Lire la suite

Flore médicale

Du 1er au 22 juin 2018, dans le hall de la BU Lettres, le Livre ancien du mois est consacré à la Flore médicale, écrite par Chaumeton, Poiret et Chamberet. L’ouvrage est habituellement conservé au Fonds ancien.

Flore médicale / décrite par MM. Chaumeton, Poiret, Chamberet ; peinte par Mme E. P. et par J. Turpin. – Paris : C. L. F. Panckoucke, 1828-1832 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, MED 573-01)

 

La Flore médicale est la flore du Dictionnaire des sciences médicales, ouvrage en soixante tomes, publié de 1812 à 1822 par le même éditeur, Charles-Louis-Fleury Joseph Panckoucke. Elle traite de chacune des 350 plantes qui font l’objet d’une entrée dans le Dictionnaire, dont elle adopte le classement alphabétique. Avec ses planches et sa description botanique plus développée, elle complète le Dictionnaire qui insiste davantage sur les aspects thérapeutiques des plantes, également abordés dans la Flore. Les souscripteurs du Dictionnaire bénéficiaient d’un tarif préférentiel pour l’acquisition de la Flore dont la première édition parut sous forme de livraisons de 1814 à 1820. Les deux titres connurent un très grand succès. Lire la suite

Une curiosité, un ouvrage consacré à la carotte

Du 2 au 31 octobre 2017, dans le hall de la BU Lettres, le Livre ancien du mois est consacré à un ouvrage d’Ami-Félix Bridault, le Traité sur la carotte, et recueil d’observations sur l’usage et les effets salutaires de cette plante, dans les maladies externes et internes. Il est habituellement conservé au Fonds ancien.

 

Itinéraire d’un médecin charentais

Né en 1739 à La Rochelle, Ami-Félix Bridault partit étudier la médecine à Montpellier en novembre 1756. En 1759, pour son baccalauréat, il soutenait la première thèse française consacrée à la médecine chinoise dans son ensemble. La même année, il passa, comme il était de coutume à l’époque, sa licence et son doctorat. Il les obtint. Lire la suite

André Levret, un obstétricien du XVIIIe siècle

Suite des observations sur les causes et les accidens de plusieurs accouchemens laborieux / André Levret.- Paris : François Delaguette, 1751 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, MED 2002/02)

Au Fonds ancien, sous la cote MED 2002, sont réunies deux œuvres d’André Levret, l’un des plus grands accoucheurs de son temps.

Les Observations sur les causes et les accidents de plusieurs accouchements laborieux, publiées pour la première fois en 1751, sont présentes, dans ce recueil, dans leur édition de 1762 (la troisième). Leur est jointe la Suite des observations sur les causes et les accidents de plusieurs accouchements laborieux, de 1751, qui est une réponse à la critique faite par le Journal des Savants des Observations. Les nombreuses rééditions (trois, jusqu’en 1770) Lire la suite

La différence invisible : le syndrome d’Asperger en BD

Marguerite a 27 ans, vit en couple et travaille dans une agence immobilière. Elle ressemble à toutes les jeunes femmes de son âge mis à part certains traits de caractère  qui lui valent quelques déboires en société : elle ne supporte pas le bruit, ne sait pas faire un compliment, ne dort pas dans le même lit que son compagnon, a du mal à parler à plusieurs personnes en même temps, prend tout au pied de la lettre, bref a du mal à communiquer avec ses semblables et passe pour un peu bizarre…

Marguerite décide un jour de prendre sa vie en main et de comprendre pourquoi elle n’est pas tout à fait comme les autres Lire la suite

Anatomie en couleur au XVIIIe siècle

Du 7 novembre au 16 décembre est exposée à la BU Médecine-Pharmacie l’Anatomie de la tête de Jacques Fabien Gautier d’Agoty (Paris, 1748). Ce livre provient de l’École de médecine de Poitiers.

Anatomie de la tête / Jacques Fabien Gautier d’Agoty.- Paris, 1748 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Service du Livre ancien, Méd. 40/01)

Les illustrations des livres d’anatomie à l’époque moderne

Pour les planches d’anatomie, l’artiste et le savant s’allient afin de redonner forme aux objets détruits par la dissection. Certaines conquêtes artistiques de la Renaissance, comme la perspective, la proportion, le relief et le modelé, furent très utiles dans cette discipline et Vésale (1515-1564) transforma le statut de l’image anatomique : il pensait que la médiation esthétique était indispensable pour que le savoir scientifique soit bien compris et retenu.

La couleur donne vie, pensait-on à l’époque moderne : il était donc tout à fait légitime que l’anatomie s’emparât de la couleur. Les artistes essayaient de représenter des corps vivants en leur donnant une pose ou un visage expressif, en ajoutant un accessoire, en plaçant délicatement un rabat de peau : cela apaisait la conscience des auteurs des dissections et permettait de réhabiliter les corps des pauvres hères et des vagabonds suppliciés. Cette recherche de la vie traduisait aussi une quête esthétique, présente dans toutes les gravures de l’époque moderne. Lire la suite

Un des trésors des collections anciennes de l’École de médecine de Poitiers…

Observations importantes sur le manuel des accouchements / Hendrik Van Deventer.- Paris : Pierre-François Giffart, 1734 (Poitiers, SCD, Fonds ancien, Médecine 509)

Observations importantes sur le manuel des accouchements / Hendrik Van Deventer.- Paris : Pierre-François Giffart, 1734 (Poitiers, SCD, Fonds ancien, Médecine 509)

Les collections de l’École de médecine

Le Service du livre ancien, localisé sur le campus, au dernier étage de la BU Droit-Lettres, conserve plus de 35 000 volumes antérieurs à 1820 : 5000 livres sont issus des collections de l’École de médecine de Poitiers.

En 1949, la gestion de la bibliothèque de cette école fut confiée à la bibliothèque universitaire : ses ouvrages, à la différence de ceux des autres facultés et écoles, n’avaient pas été versés jusqu’alors à la bibliothèque universitaire. Après diverses péripéties, la partie ancienne fut transférée au Service du Livre ancien.

Le fonds de livres de l’École de médecine fut constitué à partir de la création de l’École en 1806. La partie ancienne de cette collection provient non seulement de l’apport de la bibliothèque de la Société de médecine de Poitiers, mais aussi de dons de professeurs ou de praticiens.

On trouve dans cette collection des livres sur une grande variété de sujets médicaux ou botaniques : des manuels d’obstétrique, des traités de botanique, des revues de médecine ou encore des d’ouvrages d’anatomie, parmi lesquels se trouve l’œuvre de Félix Vicq-d’Azyr…

Lire la suite

Ambroise Paré, un chirurgien qui s’intéressait aux monstres

Œuvres / Ambroise Paré... - Paris : Gabriel Buon, 1585 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, Méd. 22)

Œuvres / Ambroise Paré… – Paris : Gabriel Buon, 1585 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, Méd. 22)

Ambroise Paré (1510-1590) devint chirurgien barbier en 1536. Ayant été au service de plusieurs nobles militaires, puis du Roi de France, il connut de très nombreux champs de bataille. Avec la multiplication des armes à feu, des blessures d’un type nouveau étaient apparues : elles étaient cautérisées au feu ou à l’huile bouillante, ce qui causait d’effroyables douleurs aux blessés. Emu par ces souffrances et ayant, sur les champs de bataille, la possibilité d’expérimenter une nouvelle technique, il proposa de ligaturer les artères. Soucieux de former les jeunes générations, Ambroise Paré publia en 1545 La Méthode pour traiter les plaies, dans laquelle il expliquait le procédé qu’il avait inventé.

Lire la suite