5G – DSS – Partie 3

Suite de l’article DSS

II-2) Les sous-trames MBSFN

Initialement, la transmission MBSFN a été standardisée dans la spécification R.9 pour des contenus télévisuels : le terminal mobile reçoit un flux IP en provenance de plusieurs stations de bases. Celles-ci émettent simultanément le même flux et sur la même fréquence.

Figure 14 : La synchronisation des zones de services MBSFN [2]

Cela nécessite une synchronisation des stations de base. On synchronise les stations de base dans une aire MBSFN. Une station de base peut appartenir à deux aires MBSFN.

La présence de canaux physiques PMCH est indiquée au mobile via les messages d’informations systèmes LTE SIB2/SIB13 (System Information Block).

Une trame 4G en mode FDD est composée de 10 sous-trames. La sous-trame 0 et la sous-trames 5 émettent le canal de synchronisation. Les sous-trames 0, 4, 5 et 9 sont réservées pour transmettre des notifications (paging). Ainsi, les sous-trames MBSFN candidates sont les sous-trames 1, 2, 3, 6, 7 et/ou 8.

L’information SIB2 indique la position des sous-trames MBSFN.

 

Figure 15 : La position des trames MBSFN [2]

La valeur OneFrame positionnée à 1 indique la présence d’une sous-trame MBSFN.

L’information portée par le canal SIB13 concerne le paramétrage radio du canal de contrôle MCCH (MBSFN Control Channel).

La sous-trame MBSFN est découpée en deux région :

  • une région Non-MBSFN qui correspond au canal de contrôle PDCCH. Ce dernier est imposé sur toute la largeur de bande 4G et sur un ou deux symboles OFDM. La région Non-MBSFN porte les canaux PHICH, PCFICH et PDCCH ;
  • une région MBSFN qui a pour objectif de porter les données utiles de diffusion PMCH (Physical Multicast Channel) et des signaux de références.

L’évolution eMBSFN rajoute des signaux de références afin de pallier aux différences sources de transmissions qui sont reçues de la part du mobile comme des échos (le même signal est transmis simultanément et sur les mêmes fréquences mais à des endroits différents).

Le signal est transmis sur des sous-porteuses OFDM espacées de 15 kHz ou 7,5 kHz ou 1,25 kHz.

Figure 16 : Les signaux de références MBSFN

La méthode DSS peut exploiter une ou plusieurs trames MBSFN, en profitant des 12 symboles de la sous-trame pour diffuser le canal 5G SSB espacée de 15 kHz ou 2*12 symboles si l’espacement est de 30 kHz. La sous-trame MBSFN peut également être utilisée pour transmettre à la fois le canal de contrôle (CORESET) et de trafic.

La figure 17 présente un exemple de trame émise avec une sous-trame MBSFN (3ème sous-trame). Les autres sous-trames sont nommées sous-trame non-MBSFN.

Figure 17 : La transmission 4G-LTE avec une sous-trame MBSFN

La transmission DSS par sous-trame MBSFN est plus efficace à la méthode par slot comme le montre la figure 18 pour le cas de la R16 (correspondance type B avec 9 symboles)

Figure 18 : Comparaison de la méthode DSS par mini-slot et par sous-trame MBSFN

Toutefois, l’intérêt principal de la sous-trame MBSFN est la possibilité de transmettre le bloc SSB et les canaux PDCCH.

Figure 19 : La sous-trame MBSFN et la transmission des blocs SSB [3]

En général, la sous-trame MBSFN est utilisée pour émettre le bloc de synchronisation SSB avec un espacement entre sous-porteuses de 30 kHz.

5G – DSS – Partie 1

1. Introduction

Le déploiement de la 5G actuellement en cours par les opérateurs s’effectue soit sur la nouvelle bande de 3,5 GHz, soit sur une bande 4G à 700 MHz ou 2100 MHz. Seule l’exploitation de la nouvelle bande à 3,5 GHZ permet d’augmenter les débits de transmission. L’utilisation de la bande à 700 MHz ou 2100 MHz permet d’émettre un signal 5G en exploitant une partie de la bande 4G. Ainsi le débit obtenu en 5G s’obtient en réduisant en contrepartie le débit 4G (dans un ordre de grandeur assez proche).

Dans ce cas de déploiement de la 5G sur une bande actuellement utilisée par la 4G, il ne s’agit pas de refarming car on ne ré-affecte pas le spectre 4G pour la 5G mais la station de base procède à la gestion dynamique de spectre.

Figure 1 : La différence entre re-farming et DSS [1]

Le re-farming n’est pas possible car d’une part dans le fonctionnement de la 5G-NSA il est nécessaire de conserver la connexion radioélectrique 4G mais en plus, le nombre d’utilisateurs 4G est trop élevé pour basculer une partie du spectre 4G vers la 5G. Il faut ainsi attendre plusieurs années avant d’envisager du re-farming (cet argument est valable quelle que soit la technologie).

Figure 2 : Le déploiement de la 5G et les bandes allouées

Les opérateurs déploient donc une autre technologie, nommée DSS (Dynamic Spectrum Sharing) qui consiste à partager en temps réel les allocations de ressources radioélectriques entre une allocation 4G-LTE et une allocation 5G-NR sans impacter les utilisateurs 4G, c’est-à-dire en permettant aux terminaux 4G de pouvoir toujours exploiter la bande de fréquence LTE.

La technologie DSS est possible car la 5G se repose sur le LTE (beaucoup de similitudes : OFDM avec un espacement entre sous-porteuses identiques ou multiples de 2, précodage identique, modulation identique, …) toutefois cela impose le respect des contraintes suivantes :

  • pas d’interférence sur les signaux de références 4G : CRS et CSI-RS ;
  • pas d’interférence sur le canal de contrôle 4G-PDCCH ;
  • séparation des signaux de synchronisation PSS/SSS en 4G et du signal de synchronisation SSB en 5G. L’un et l’autre doivent être transmis sans interférence.

L’allocation des ressources 4G-LTE est gérée toute les 1 ms, les informations de contrôles 4G-PDCCH sont allouées sur toute la bande et l’allocation des signaux de références CRS et CSI-RS est assignée par un paramétrage statique qui dépend du nombre de port d’antennes supporté par la station de base 4G eNB.

Les signaux de références CRS sont transmis sur chaque bloc de ressources (12 sous porteuses) à raison de (figure 2) :

  • 4 éléments de ressources (RE) sur un slot (0,5 ms en 4G) pour une antenne ;
  • 8 RE sur un slot (0,5 ms en 4G) pour deux antennes ;
  • 12 RE sur un slot pour quatre antennes.

Pour plus d’information, se référer à l’article http://blogs.univ-poitiers.fr/f-launay/2021/02/18/cours-2-niveau-master-chap-1-part-3/

Figure 3 : La position des éléments de ressources 4G-CRS

Les signaux de références 4G-CRS permettent au mobile de mesurer le niveau de puissance de chaque cellule (serveuse et voisines) et d’en déduire ainsi la qualité du lien radioélectrique (RSRP, RSRQ). Pour ne pas fausser les mesures, il est proscrit de transmettre des données sur le même élément de ressource (allocation dans le domaine fréquentiel – sous porteuse – et temporel –symbole-) qu’un signal de référence. La configuration des signaux de références CRS dépendent du numéro PCI (Physical Cell Identifier) de la cellule et du nombre de ports d’antennes (permettant de faire du MIMO). L’ingénierie radioélectrique va s’assurer que les stations de base voisine (PCI) respectent cette contrainte.

Les signaux de référence 4G-CRS utilise 4,76% des ressources 4G-LTE pour un seul port d’antenne et atteint 14,29% de ressources LTE pour 4 ports d’antennes. Au-delà de 4 antennes, le signal de référence émis est le CSI-RS qui nécessite moins de ressources.

Le canal de contrôle PDCCH est transmis sur toute la bande 4G-LTE dans le domaine fréquentiel et sur un, deux ou trois symboles dans le domaine temporel. Le nombre de symboles du canal PDCCH est défini par la station de base eNB en fonction du trafic. Le mobile prend connaissance du nombre de symboles de la zone du canal de contrôle PDCCH à partir de l’information portée par le canal PCFICH (figure 4).

L’allocation des ressources pour la 5G-NR est plus flexible, les informations de contrôle 5G-PDCCH sont transmises dans des bloc CORESET (COntrol REsource SET). Toutefois, les signaux de référence 5G-NR ne doivent pas non plus être interférés par la transmission 4G.

Figure 4 : L’allocation des canaux sur le réseau LTE

Enfin, les signaux de synchronisation 4G PSS/SSS sont transmis avec une périodicité de 5 ms en milieu de bande et le canal de diffusion 4G PBCH est transmis en milieu de bande toutes les 10 ms.

Pour qu’un terminal mobile 4G ne soit pas perturbé par la méthode DSS, il faut obligatoirement respecter les contraintes précédentes : le partage de la bande radioélectrique 4G/5G ne peut se faire simultanément et sur les mêmes fréquences que les signaux 4G : CRS, PSS, SSS, PBCH et PDCCH.

La méthode DSS permet donc d’utiliser des éléments de ressources 4G-LTE sans interférer avec les canaux de contrôles et les signaux de références 4G pour transmettre un signal 5G sur les ressources non-utilisées. Toutefois, les ressources 4G non-exploitées doivent permettre la transmission des canaux de contrôle, du bloc de synchronisation 5G-SSB et des signaux de référence 5G.