Du 4 au 30 septembre 2017, dans le hall de la BU Lettres, le livre du mois du Fonds ancien est consacré aux Cours fleuries et maisons blanches de l’Île de Ré du peintre Louis Suire (1899-1987).

Cours fleuries et maisons blanches de l’île de Ré / texte et illustrations de Louis Suire.- La Rochelle : La Rose des vents, 1962 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 12131)
L’auteur
Né en 1899 à Cognac, Louis Suire a développé son attrait pour le dessin et la peinture grâce au peintre Louis Napoléon Giraudeau qui fut son professeur de dessin au lycée de La Rochelle. Il devint ensuite élève de l’École nationale des Beaux-Arts avant de s’installer à Paris où il fréquenta l’Académie Julian.
Il se lia alors d’amitié avec Paul Signac, peintre paysagiste, Albert Marquet, peintre post-impressionniste, et André Dunoyer de Sergonzac, peintre, graveur et illustrateur. En 1919, il fit sa première exposition de peintures.
En 1923, il épousa son amour d’enfance, Hélène, et leur fils, Claude, naquit en 1924. Si Louis Suire commença à peindre les divers aspects de l’Île de Ré, ce n’est que cinq ans plus tard, en 1929, que le couple Suire acheta une maison dans l’île, dans le village des Portes-en-Ré. Cette île servit d’inspiration à l’œuvre abondante du peintre et sa maison devint très vite son atelier.
Peintre de paysages, Louis Suire réalisa aussi des portraits et des natures mortes.
En 1937, il fonda à La Rochelle la maison d’édition « La Rose des Vents », principalement consacrée au régionalisme, d’où sortirent de nombreux livres qu’il illustra d’aquarelles à la main ou reproduites au pochoir.
Son emprisonnement durant deux ans dans un camp de travail en Allemagne n’entama pas son envie de découvrir de nouveaux domaines.
Tour à tour conférencier, écrivain régionaliste, auteur-illustrateur, musicien, Louis Suire continua de s’inspirer de l’île de Ré dans ses peintures.
Il s’est éteint en 1987, la même année que sa femme Hélène.

Cours fleuries et maisons blanches de l’île de Ré / texte et illustrations de Louis Suire.- La Rochelle : La Rose des vents, 1962 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 12131)
L’œuvre
« Aujourd’hui, j’ai essayé seulement de célébrer le charme des cours fleuries si particulières au pays de Ré et des rues blanches qui séduisent tous ceux qui sont épris de beautés simples », a écrit Louis Suire en avant-propos de son livre.
Publié en 1962, cet ouvrage n’est pas une description du paysage et des monuments de l’Île de Ré telle que l’avait faite Louis Suire en 1952 dans L’Île de Ré d’autrefois et d’aujourd’hui.
Les descriptions des villages de l’Île de Ré comme Loix, Saint-Martin-de-Ré ou le Bois se mêlent aux évocations des lieux les plus emblématiques de l’île tels que le Fier d’Ars ou le Bois de Trousse-Chemise. Des recettes de cuisine locale, comme la mouclade ou les croquettes de moules, précèdent des contes locaux que l’on raconte l’hiver au coin du feu (La pêche du diable, La chercheuse d’épaves, etc.).
« Ce texte, bien imparfait et incomplet, est surtout un prétexte à images colorées où j’ai essayé de traduire la lumière et l’ambiance de cette petite île, pointe extrême de l’Europe au milieu de l’océan, un des bouts du monde… selon l’expression même d’Eugène Fromentin », nous livre encore Louis Suire.

Cours fleuries et maisons blanches de l’île de Ré / texte et illustrations de Louis Suire.- La Rochelle : La Rose des vents, 1962 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 12131)
Postérité et influence
La famille Suire a fait des Portes-en-Ré son port d’attache et la maison-atelier est devenue celle de son fils Claude Suire puis de son petit-fils Olivier Suire-Verley. « Mon père était professeur de dessin. J’ai toujours vécu dans le milieu de la peinture, chez nous il y avait des tableaux partout. Le virus familial m’a rattrapé », raconte Claude Suire.
Quant à Olivier Suire-Verley, il expose tous les deux ans aux États-Unis à l’invitation de la Addison Art Gallery, galerie située à Cap Cod sur la côte Est. « Quand on fait de la peinture, on ne s’attend pas à cela. Un Rétais de la Rivière à Broadway, il y a quand même un grand pas à franchir ».
Et même à Broadway, la magie de la mer, celle de l’Île de Ré opère. Comme son père et son grand-père, Olivier Suire-Verley touche le cœur des hommes en peignant leur soif d’évasion et de voyages.
Vous pouvez aussi consulter un autre très bel ouvrage de Louis Suire au service du Fonds ancien, Le charme de la Rochelle et images d’Aunis