Images européennes de l’Amérique (16e-18e siècle)

Histoire générale des Antilles habitées par les François / Jean-Baptiste du Tertre.- Paris : Thomas Jolly , 1667-1671 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, M 37515)

Découvert par les Européens à la fin du XVe siècle, le continent américain est peu à peu exploré. Les côtes et l’intérieur des terres de l’Amérique du Nord, des Caraïbes et d’Amérique du Sud, de mieux en mieux connus, sont présentés dans de beaux livres, aux illustrations exotiques.

Certains de ces ouvrages sont l’œuvre de missionnaires, de gouverneurs ou d’explorateurs ayant eux-mêmes vu Lire la suite

Le De revolutionibus orbium coelestium de Copernic

Nicolas Copernic, De revolutionibus orbium coelestium, Nuremberg, Johann Petreius, 1543 / Poitiers, Bibliothèques universitaires

La Bibliothèque universitaire de Poitiers conserve l’un des 276 exemplaires connus de la première édition du De revolutionibus orbium coelestium de Copernic. Celle-ci parut en 1543, l’année même de la mort du grand savant, et avait été tirée en quatre cents à cinq cents exemplaires.

Nicolas Copernic est né en 1473 en Prusse, dans une région aujourd’hui polonaise. Homme aux multiples compétences, tant dans le domaine scientifique qu’en médecine ou en lettres, il hésita beaucoup à publier cet ouvrage. Il souhaitait en effet Lire la suite

Le livre de musique à l’époque moderne

Phonurgia nova / Athanasius Kircher.- Kempten : Rudolf Dreherr, 1673 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, FAM 1376)

Phonurgia nova / Athanasius Kircher.- Kempten : Rudolf Dreherr, 1673 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, FAM 1376)

Le Fonds ancien de la Bibliothèque universitaire de Poitiers abrite une belle collection de livres anciens de musique, partiellement recensés dans le Catalogue des fonds musicaux anciens conservés en Poitou-Charentes. Ces livres traitent de sujets variés (méthode et théorie de la musique, musique religieuse, musique profane) et permettent d’avoir un aperçu de l’histoire de la musique et du livre de musique du 16e au 19e siècle. Lire la suite

Pierre Bulliard, un vulgarisateur scientifique du 18e siècle

Flora Parisiensis / Pierre Bulliard.- Paris : Pierre François Didot le jeune, 1776-1783

Champignons

L’ouvrage le plus remarquable, d’un point de vue scientifique, de Jean Baptiste François, dit Pierre Bulliard (1752-1793) est son Histoire des plantes vénéneuses et suspectes de la France (1784), qui parut à nouveau entre 1791 et 1812 avec le titre Histoire des champignons de la France. Constitué de 400 planches de champignons, ce livre  est l’un des premiers ouvrages de référence en mycologie. Mais Bulliard s’intéressa également aux fleurs et, pour les champignons comme pour celles-ci, il travailla à produire des illustrations de grande qualité.

Flore

Pierre Bulliard publia de 1776 à 1783 une Flore de Paris Lire la suite

Exposition : Abécédaire du livre ancien

Logica / Aristote.- Paris : Jean Petit, 1536 (Fonds ancien, XVIg 1284)ers 1454 fut mise au point la technique de l’impression typographique. À une époque où le livre, qu’il fût religieux ou profane, était devenu un objet courant, la demande de livres était forte. La xylographie, ou gravure sur bois, permettait depuis le XIVe siècle d’obtenir plusieurs exemplaires identiques d’un dessin. On pouvait se servir de cette technique pour copier du texte, mais elle n’était guère pratique car elle ne permettait pas les repentirs ou les modifications. Dans plusieurs villes d’Europe, Avignon, Mayence ou encore Harlem, des hommes essayaient donc de trouver un moyen qui permettrait de produire facilement des exemplaires identiques d’un même texte.

Logica / Aristote.- Paris : Jean Petit, 1536 (Fonds ancien, XVIg 1284)e fut Gutenberg, à Mayence Lire la suite

Le monstre marin à la Renaissance, une figure ambivalente

Introduction à l'écriture Sainte / Bernard Lamy. - Lyon : Jean Certe, 1699 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, M 7580)

Introduction à l’écriture Sainte / Bernard Lamy. – Lyon : Jean Certe, 1699 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, M 7580)

Dans la Peur en Occident, Jean Delumeau montra que la mer était au XVIe siècle « par excellence le lieu de la peur », « réflexe de défense d’une civilisation essentiellement terrienne ». La mer, pensait-on, apportait la mort. Dans la plupart des esprits, mer et folie, mer et péché, mer et démons étaient associés.

La Renaissance était par ailleurs encore très marquée par le merveilleux médiéval. Comme le souligna Jacques Le Goff dans de nombreux ouvrages, le « merveilleux », qui était envisagé le plus souvent de manière positive, Lire la suite

Portraits gravés de l’auteur dans le livre au XVIe siècle

Au XVIe siècle, la gravure de portrait est utilisée presque exclusivement pour l’illustration des livres. La période est riche en évolutions quant à la forme, la place occupée dans le livre, l’appréhension de la personne de l’auteur et enfin la technique.

 Durant la première partie du XVIe siècle, le portrait de l’auteur hérite de la typologie des représentations médiévales. Texte et image sont formellement liés. Le portrait de l’auteur prend place au seuil du texte (dans une lettrine, en ouverture du corps du texte). Gravé sur bois, il n’offre alors qu’une représentation de type impersonnel, qu’une figure exemplaire de l’auteur. Seuls le nom indiqué au bas du portrait et la présence d’attributs tels que les vêtements (ecclésiastiques, d’hommes de loi) permettent l’identification de l’auteur. En réalité, la question de la ressemblance se pose peu, car ce n’est pas l’auteur en tant qu’individu qui importe mais sa fonction sociale (auteur représenté enseignant) et son statut d’intellectuel (auteur à l’étude, lisant) garant de la valeur de ses écrits.

portrait gravé

Exemple dans lequel les bois sont réutilisés pour des auteurs différents et même pour un auteur inconnu puisqu’à la place du nom est indiqué « incert. autho. »
Volumen praeclarissimum… Omnium tractatuum criminalium. Venise : Comin da Trino, 1556 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, XVI 941)

A partir de 1539, une nouvelle formule, Lire la suite

Les papiers dorés

Jusqu’au 30 avril une exposition est consacrée aux papiers dorés dans le cadre des « Petites vitrines du livre ancien ». À travers cinq vitrines, quatre installées dans ses locaux, une au-dessous dans le hall de la BU Droit-lettres, le Service du livre ancien de l’Université de Poitiers présente dix-neuf de ces papiers décorés.

Ces papiers sont une spécialité allemande. Fabriqués à Augsbourg dès la fin du XVIIe siècle, ils sont de deux sortes, vernis ou gaufrés. Les premiers présentent une surface lisse, les seconds un léger relief. Les deux cependant sont réalisés grâce à la taille d’épargne : on laisse intact ce que l’on souhaite dorer. Lire la suite

Un journal de mode du début du XXe siècle au fonds ancien

Journal des dames, 1Comme le firent d’autres journaux de la même époque, celui-ci, fondé par Angonini, emprunta son titre à une publication ancienne, le Journal des dames et des modes, appelé ensuite Gazette des salons, qui parut de septembre 1797 à janvier 1839. La durée de publication fut exceptionnelle pour l’époque : elle était due à la qualité des textes et des illustrations, ainsi qu’à la valeur des collaborateurs. La nouvelle revue reprit en 1912 non seulement le titre de ce périodique ancien, mais aussi son format (qui est presque identique) et l’en-tête de chaque planche (qui porte le titre « costume parisien »).

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Sociétés réelles, sociétés rêvées : une histoire de l’utopie

L’île d’Utopie
Idée d’une république heureuse : ou l’Utopie / Thomas More.- Amsterdam : François L’Honoré, 1730
Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1542

Qu’est-ce que l’utopie ? Le terme a été forgé par Thomas More en 1516. Étymologiquement, il vient du grec τόπος (lieu) et du préfixe οὐ (sans) et signifie « sans lieu » ou « nulle part ». Mais ce mot a été également orthographié autrement par Thomas More lui-même, « eutopia » : la signification du préfixe est alors « eu », bon, et ce terme peut être traduit par « bon lieu » ou « lieu du bonheur ». C’est grâce à cette ambiguïté, que Thomas More a lui-même entretenue, que l’utopie est associée à une perspective heureuse et positive ; elle est le lieu où tout va mieux. Mais c’est aussi à cause de ce double sens que des œuvres ou des projets très différents, voire opposés, ont été appelés utopies.

C’est en effet la diversité des projets qui frappe celui qui se risque au voyage au cœur des utopies : chacune étant un système totalisant, elle s’oppose par nature aux autres. Pourtant il est possible de distinguer des points communs entre elles. Lire la suite