Master thesis defense at CEPE : confronting new issues in the animation industry II

 

 

Each academic year ends with the theses defense by the students of Master 2 Brands and Youth Products of the CEPE – IAE of the University of Poitiers. This year 2019-20 yet again, the students have chosen rich and fascinating thesis subjects, and the jury honored some excellent academic works. The topics addressed in the research papers were quite varied and audacious. As one would naturally expect, they were inspired by sectors related to children’s consumption: Cartoons, toy shops, video games, babycare products, amusement parks, social networks, and luxury fashion brands for children, to name the few.

In this article, we will focus on one of the theses around the theme of animated movies or cartoons. The comics’ capital city of Angouleme, where CEPE is located, undoubtedly influences its students’ choice of the research subject. Thanks to an entire ecosystem dedicated to the image (higher education schools, industries, the residence of more than 250 cartoonists), fostered by the organization of the « Festival International de la Bande dessinée » each January and the multiple exhibitions offered by the « Cité de la Bande dessinée et de l’image, » Angouleme has established itself as the world capital of the 9th art.

In our series of master thesis defense around the theme of animated movies, another research paper that needs a mention is that of Babis PAPAGEORGIOU titled « How to improve and develop the Greek cartoon industry in the context of globalization ». In French : « Comment améliorer et développer le secteur des dessins animés grecs dans le cadre de la globalization »).

This research focuses on the reasons for the underdevelopment of the Greek animation sector and the areas for improvement of this problem. The approach examines the structure of a strong sector in a highly competitive global industry. In addition, the research identifies the causes of the lack of advancement during the evolution of the history of Greek cartoons to the present day. It also delves into cultural elements as differentiating dispositions, in a globalized environment of mass production. Next, the study discusses the untapped opportunities looking at the cases of other countries and at the same time the importance of following the trends and developments in the global animation market. Finally, it consists of an effort to encompass the instruments of actors around the public (parents, children), indicating the opportunities and advantages that the universes of diversity offer.

Master thesis defense at CEPE : confronting new issues in the animation industry

 

 

Each academic year ends with the theses defense by the students of Master 2 Brands and Youth Products of the CEPE – IAE of the University of Poitiers. This year 2019-20 yet again, the students have chosen rich and fascinating thesis subjects, and the jury honored some excellent academic works. The topics addressed in the research papers were quite varied and audacious. As one would naturally expect, they were inspired by sectors related to children’s consumption: Cartoons, toy shops, video games, babycare products, amusement parks, social networks, and luxury fashion brands for children, to name the few.

In this article, we will focus on one of the theses around the theme of animated movies or cartoons. The comics’ capital city of Angouleme, where CEPE is located, undoubtedly influences its students’ choice of the research subject. Thanks to an entire ecosystem dedicated to the image (higher education schools, industries, the residence of more than 250 cartoonists), fostered by the organization of the « Festival International de la Bande dessinée » each January and the multiple exhibitions offered by the « Cité de la Bande dessinée et de l’image, » Angouleme has established itself as the world capital of the 9th art.

The thesis that we will explore here is titled « Queer representations in western media: The perception of LGBTQ+ characters in animated Television series » – by Emeline GIFFARD.

Emeline’s research paper aimed to understand how people perceived LGBTQ+ characters in animated TV series and, more precisely, if their presence would impact the show’s overall appreciation. For this purpose, she chose a comprehensive approach by leading individual interviews with young adults and observations conducted on social media Reddit. This research highlighted the positive reception of this kind of character in animated TV series and media in general. However, because of pinkwashing and queerbaiting issues, a certain doubt persists regarding intentions behind such inclusions. The author summed up by recommending that queer characters need to be thought as characters before tools for communicating strategies, and as such, should be carefully crafted to provide meaningful plotlines to the audience

 

Les Etudiants du Master 2 MPJ animent le FIBD

Dans le cadre de la convention qui lie le Master 2 Marques et Produits Jeunesse (CEPE-IAE de l’Université de Poitiers) au FIBD, les étudiants du CEPE-IAE de Poitiers

– Tiennent un stand au « Pavillon Jeunes Talents » pour vous faire découvrir les métiers de la communication, du marketing et du Licensing dans les industries culturelles jeunesse et le parcours de Master « Marques et Produits Jeunesse » ;

– Animent le vendredi 31 janvier de 11 h à 12 h, la conférence « Les ‘BD jeunesses’ patrimoniales : découvrez les clés du succès des héros intemporels… » avec la participation confirmée de

o Stanislas GAUDRY, Responsable marketing des Editions CASTERMAN qui parlera   de Tintin,
o Julien PAPELIER, DG Editions DUPUIS / DG Pôle Audio-Visuel Media Participations / Président Parc SPIROU Provence, qui évoquera plusieurs héros intemporels du catalogue DUPUIS.
o Aurélie TRINQUART, Groupe Bayard qui évoquera la propriété Tom Tom et Nana

Portrait de Narimane AYAD, diplômée en 2019

Ma vie avant le CEPE, un parcours…

Je m’appelle Narimane AYAD. J’ai 28 ans, et je suis algérienne.

Avant de rejoindre le CEPE en Septembre 2018, j’avais d’ores et déjà intégré la sphère professionnelle en Algérie et ce, depuis trois années.

En effet, après avoir obtenu, en 2015,  mon Master en Marketing à l’EHEC, l’École des Hautes Études Commerciales à Alger, ainsi que le diplôme du FIE (Formation Innovation Entrepreneuriat) en convention avec l’INSAA de Lyon, j’ai été embauchée chez ARDIS, le plus grand hypermarché en Algérie, et l’entreprise de grande distribution chez laquelle j’avais effectué mon stage de fin d’étude. J’y ai occupé le poste de chargée de référencement marketing pendant six mois, puis le poste de chef de produit « épicerie et boisson » pendant plus d’une année.

Après une expérience enrichissante et formatrice chez ARDIS, j’ai rejoint le cabinet d’audit et de conseil britannique « Grant Thornton » en occupant le poste de « Marketing Business Developement ». Quelques mois plus tard, j’ai quitté cette entreprise en optant pour « Like Com », une petite boite de communication où j’ai été « chef de projet » en charge de client tel que « SOPREM », le représentant officiel de Jaguar et Land Rover en Algérie.

En Octobre 2017, j’ai été appelée au poste de « Key Account Manager » chez Jumia, le leader Africain du commerce en ligne, et j’y ai assuré mes fonctions jusqu’à mon départ pour Angoulême en Septembre 2018, date à laquelle j’ai intégré le CEPE.

Le CEPE, un choix et pas des moindres

Lors de mes trois années d’expérience professionnelle, j’ai été amenée à collaborer avec des fournisseurs et des clients de différents domaines, et ce qui me passionnait le plus était le secteur agroalimentaire, et plus précisément, celui destiné aux enfants.

Pour ce faire, j’ai opté pour le CEPE pour faire de l’univers infantile, le mien. Ma décision a été confortée notamment après m’être entretenue avec Mme Inés de LA VILLE, directrice du CEPE, qui m’a expliqué que cette spécialité concerne aussi bien le secteur agroalimentaire, que celui de l’édition, du jeu et jouets, de l’animation, du textile ou encore du jeu vidéo.

Étant une grande fan de livres, je n’ai pas hésité une seconde à croire que mon choix était le bon, chose qui s’est confirmée non seulement lors de mes six premiers mois au CEPE, où j’ai appris nombre de sujets intéressants à propos de l’enfant, mais aussi lors de mon stage effectué chez Casterman, l’une des plus grandes maisons d’édition Jeunesse francophones.

Après le CEPE, un Master, et la vie continue…

Après avoir obtenu mon Master en « Marques et Produits Jeunesses » en septembre dernier, j’ai quitté la France pour la Suisse germanique où, aujourd’hui, j’affronte un nouveau challenge ; celui de la langue !

Une fois la langue allemande maîtrisée, je compte intégrer une maison d’édition jeunesse ou un distributeur du domaine, tel qu’Orell Füssli, afin d’explorer les tendances de lecture et les opportunités de licences susceptibles de connaître un succès dans des horizons qui vont au-delà du monde francophone.

Nicolas LABARRE nous dévoile d’où certains films américains tirent leur inspiration depuis les années 30 …

Lors de la rencontre nationale de la bande dessinée à la cité de la bande dessinée et de l’image, le 04 octobre dernier, nous avons pu assister à la prise de parole de Nicolas Labarre, maître de conférences en civilisation américaines à l’université de Bordeaux Montaigne.

Ce dernier nous dévoila d’où certains films américains ont tiré leur inspiration depuis les années 30… Des comic strips !

Les comic strips ont été adaptés au fil des années, donnant naissance à des séries repères lors des années 30, tels que « Tailspin Tommy », « Tarzan » ou encore « Black Roger ».

De longs métrages sont apparus également à cette époque, où la focalisation se faisait principalement sur le personnage, tel que dans Skippy by Percy Crosby, premier long métrage familial à être lancé en 1931.

Nicolas Labarre a souligné l’importance des « serials », publiés dans les comics presse, ayant été adaptés pour une consommation enfantine, à l’opposé des années 10, où il était question de sensations médiatisées, telles que « Histoire de Gangster » apparu en 1931 et les adaptations des livres illustrés « Dick Tracy » en 1932.

Vinrent alors les années 40 avec des adaptations plus longues, tirées des comics books ciblant les jeunes enfants.

A cette même époque, et jusqu’aux années 50, les séries B succédèrent aux serials, avec des tournages à la chaîne, à l’image de Red Ryder, où 27 films ont été consacrés aux personnages.

Cette évolution se poursuit avec l’avènement des Block Buster, où l’adaptation des bandes dessinées avec de gros budgets a enfin eu lieu. Des adaptations qui, d’ailleurs ne se limitaient pas aux supers héros, à l’image de Popeye, Flash Gorden (1980) et Dick Tracy (1990).

Par Narimane AYAD, étudiante en M2 MPJ

Tintin et Astérix au cinéma

Le jeudi 4 et vendredi 5 octobre ont eu lieu les 3ème rencontres nationales de la bande dessinée à Angoulême. Cette année, le thème était « Bande dessinée et cinéma : du dessin à l’écran ».

Lors de la conférence « Tintin et Astérix au cinéma », Gilles Colas a abordé les tenants et les aboutissants des adaptations de ces deux personnages cultes de la bande dessinée au cinéma.

En ce qui concerne Tintin, Hergé, son créateur s’est dès le début inspiré du cinéma comme par exemple dans « Tintin au Congo » où le jeune homme essaye de filmer des animaux avec sa caméra, savant mélange de documentaire et d’humour. De nombreux clins d’œil au 7ème art sont présents dans les albums de Tintin comme le singe dans l’Ile Noire (qui fait référence à King Kong) ou des allusions à Alfred Hitchcock.

Beaucoup d’adaptations de l’œuvre d’Hergé ont vu le jour que ce soit au cinéma (Philippe Lambard avec « Tintin au cinéma »), au théâtre avec des marionnettes et même des adaptations télévisées. Le film de Spielberg et Peter Jackson « Les aventures de Tintin : le secret de la licorne » développe l’esthétique inhabituelle avec un mélange de prise de vue réelle et de réalité augmentée. Cependant, le point le plus discutable reste la vulgarité présente dans le film, vulgarité quasi inexistante dans l’œuvre originale de Hergé qui peut s’expliquer par la volonté des scénaristes de toucher un public large.

Astérix est l’œuvre majeure de Goscinny, scénariste qui a également écrit Lucky Luke, Iznogoud ou le Petit Nicolas. Goscinny aimait faire des caricatures de personnes célèbres comme Alfred Hitchcock ou Wallace Beery. Le cinéma est également omniprésent dans ses œuvres comme par exemple dans « Le Petit Nicolas » où celui-ci adore aller voir des films de chevaliers, de mousquetaires ou même des westerns.

L’adaptation d’Astérix au cinéma révèle une certaine frénésie : un tous les deux ans depuis près de quatre décennies. Pourtant, tout n’a pas toujours été simple … Après avoir sorti « Astérix le Gaulois », Goscinny et Uderzo apprennent par hasard qu’un film est en préparation et allait quasiment sortir dans les cinémas sans leur accord. Malgré un succès considérable en salle, les auteurs ont interdit à la production de sortir les 2 autres films prévus. Goscinny a ainsi pu créer un peu plus tard les « Studios Idéfix » avec lesquels il a pu produire de nombreux films consacrés au héros gaulois.

L’introduction des effets spéciaux a permis aux réalisateurs de produire des films en prise de vue réelle. Avant cette technique, il était assez compliqué d’avoir un acteur difforme qui correspondait au graphisme de bande dessinée. De ce moment-là sont nés d’immenses succès comme Astérix et Mission Cléopâtre, quatrième film français de l’histoire.

De nos jours, les nouvelles générations découvrent les personnages en regardant les films au cinéma et ils liront ensuite les albums, comme ce fut le cas pour Astérix. Notons également le fait que ces personnages sont intergénérationnels et plaisent aux petits comme aux grands.

Une citation d’Alain Chabat témoigne du talent de Goscinny : « Adapter un Astérix ou un album de Goscinny, c’est vraiment un boulot de fainéant parce que tout est fait. »

Nous remercions Gilles Colas pour son intervention fort enrichissante sur cet univers foisonnant dont la dernière adaptation a été en 2018 Astérix et le secret de la potion magique !

Par Jérémy MASSONDE, Andrea AROSTEGUY & Maëlys FOUCHE, étudiants en M2 MPJ

Bande-dessinée / Cinéma : adaptation ou trahison ?

Dans le cadre des 3e rencontres nationales de la bande dessinée, nous avons assisté à de nombreuses conférences qui se déroulaient pendant deux jours autour du thème de l’adaptation de la bande dessinée au cinéma., né en 1951. Son intervention était dans le cadre d’une journée consacrée pour éliminer la confusion qui est toujours autour la bande dessinée et le dessin animé.

Le 9e art s’est nourri du 7e tout au long de l’histoire :

Pour prouver que le débat, qui se situe autour du fait de passer de la fixité (la bande dessinée) au cinétique (les dessins animés), est très vieux et existe depuis toujours, Pascal Vimenet (un réalisateur, écrivain, enseignant et critique de cinéma, spécialiste du cinéma d’animation) a commencé sa conférence par diffuser des extraits de  Little Nemo (1911) par Winsor McCay et Fantasmagorie (1908) d’Emile Cohl.

Winsor McCay a trahi sa propre bande dessinée en osant défaire par l’animation ce qu’il avait construit dans le cadre des cases fixes de la BD. Il a compris qu’il était face à un autre medium qui fonctionne différemment du support papier auquel il était habitué auparavant. Il abandonne le principe des cases et des phylactères. Dans l’extrait animé qu’il a produit, les personnages de Little Nemo s’engendrent les uns les autres. Ce qui montre que Winsor McCay avait une compréhension intuitive et instantanée de ce qu’est la dynamique cinématographique.

Une accélération des échanges entre les mediums :

Pascal Vimenet a évoqué la personnalité de René Laloux parce qu’il est un bon exemple pour illustrer l’enjeux de son intervention. Ce dernier – dans l’entretien réalisé par Vimenet – a dit qu’il a beaucoup aimé la danse de Gene Kelly avec Jerry Mouse. René Laloux, en citant cet exemple, nous fait penser à l’importance de l’hybridité au cinéma. Selon Pascal Vimenet, on ne doit pas se contenter d’un regard sur le rapport BD adaptée au cinéma d’animation mais il faut envisager la question un peu différemment : plutôt sous l’angle de la dissémination de l’animation dans la totalité du cinéma. Parce que beaucoup de réalisateurs contemporains font appel dans leurs films à l’animation et inversement : beaucoup de films contemporains ne font pas du tout appel à la BD, par ex : La Tortue Rouge. En revanche, ce dernier est un univers graphique fort qui peut très bien faire l’objet d’une adaptation en BD. Du coup, l’échange entre les mediums s’est accéléré.

Il a conclu son intervention par une citation de Blutch[1] : « Nous sommes là à l’opposé du dessin immobile, qui ne se livre pas, qui reste toujours à décrypter, qui se dérobe. Et ce fut bien là ma principale difficulté : comment préserver le silencieux mystère du dessin statique sur le géant-écran. »

Cette citation renvoie à une discussion aujourd’hui entre professionnels sur la place du son dans le dessin animé. En effet, comment dans les adaptations des bandes dessinées, retrouver le son intérieur qui a accompagné la lecture silencieuse de la qu’on a en la lisant.

[1] Blutch, de son vrai nom Christian Hincker, est considéré comme l’un des principaux auteurs de la bande dessinée française depuis le début des années 1990.

Par Hagar SOUSA, étudiante en M2 MPJ

De Buck Rogers à Barbarella : la science-fiction de la case à l’écran

En ce jeudi 4 et vendredi 5 octobre 2018, s’est tenu à la Cité la troisième édition des Rencontres nationales de la bande dessinée. Sous le titre bande dessinée et cinéma : du dessin à l’écran, l’édition 2018 est consacrée au phénomène des transpositions de bandes dessinées à l’écran.

Au cours de cette rencontre nous avons eu la chance d’assister à une intervention d’Harry Morgan, théoricien de la bande-dessinée, romancier et auteur de bande-dessinée français. Sous le thème « De Buck Rogers à Barbarella : la science-fiction de la case à l’écran », Harry Morgan nous explique les raisons pour laquelle il a choisi comme adaptation cinématographique les bandes dessinées de science-fiction Buck Rogers et Barbarella.

Tout d’abord, à l’instar de Buck Roger, Barbarella est une adaptation fidèle d’une bande dessinée. Mais, elles ont un point commun, c’est d’avoir reçu un accueil mitigé de la part des critiques. De plus, Harry Morgan souligne l’avantage de l’univers de science-fiction qui est un univers de pure imagination, il n’y a donc aucun risque de ressemblance accidentelle. Ainsi, par sa présentation Harry Morgan soulève plusieurs questions.

Quelles peuvent être les raisons de se détacher d’une bande-dessinée pour en faire une adaptation cinématographique ?

Buck Rogers in the 25th Century : un film produit par Glen A. Larson en 1979

Publié pour la première fois dans un journal le 7 janvier 1929 sous le nom de « Buck Rogers in the Year 2419 A.D », Buck Rogers est plongé dans un sommeil latent en 1929 après avoir inhalé des vapeurs d’une mine abandonnée.  Quand il se réveille 500 ans après, soit en 2419, il fait la connaissance de Wilma Deering qui lui apprend que l’Amérique est envahie par les Mongols. L’Amérique des années 20 qu’il a connu est devenue une Amérique vieillie de 500 ans mais qui bénéficie de 500 ans de progrès technologique avant notamment les premiers pistolet à rayon laser désintégrateur.

Pour son adaptation cinématographique, l’enjeu était de coller parfaitement au genre de science-fiction qui connaissait un succès retentissant depuis 1977 avec la sortie du film « Star Wars : La Guerre des Etoiles ». Buck Rogers ne se réveille pas 500 ans après en Amérique mais au milieu de l’espace où après un phénomène inattendu il se fait cryogéniser. Attendre 1979 est également une date clé puisqu’il s’agit de l’anniversaire des 50 ans de la première publication du comic strip. La production de cette adaptation cinématographique a privilégié des enjeux commerciaux, au détriment même de la nature de la bande dessinée originale.

Pourquoi la retranscription fidèle de la bande-dessinée Barbarella n’est pas synonyme de bonne adaptation cinématographique ?

Barbarella : un film produit par Roger Vadim en 1968

Créée en 1962 par Jean-Claude Forest et parue dans les pages du V Magasine, Barabarella raconte les aventures d’une terrienne en exil qui explore les planètes de la galaxie.

Le film ne pouvait pas être plus fidèle à la bande-dessinée. La ressemblance frappante entre les acteurs et les personnages, l’intrigue, les décors, le scénario, tous les éléments y sont.

Mais, est-ce que cela suffit pour que cela fonctionne ?

A sa sortie, le film a reçu un avis mitigé le qualifiant par la presse anglaise de camp. Associé souvent au terme kitch, camp est défini comme quelque chose de tellement mauvais, que la seule réponse que l’on puisse faire c’est d’en rire. Une des principales raisons de cette qualification est dû à la maladresse de la retranscription de la narration qui, chez Forest, est le détachement ironique. Ainsi, dans le film, le second degré mal maîtrisé et volontairement exagéré qui ne fait qu’accentuer l’effet d’auto-parodie et fait donc cette adaptation cinématographique un échec.

Harry Morgan nous montre la difficulté de créer avec les moyens du cinéma une narration qui produise le même effet que la bande-dessinée. Ainsi, adapter une œuvre fidèlement avec l’exemple de Barbarella ou s’en détacher avec Buck Roger ne garantit en rien une adaptation réussie.

On pourrait alors se demander s’il existe une méthode parfaite pour faire d’une bande-dessinée une bonne adaptation cinématographique ? Malheureusement, il n’en existe pas !

Cependant, Sin City, Largo Winch, The Avengers, Snowpiercer… Il existe des adaptations cinématographies de bande-dessinées qui ont reçu un avis très favorable et qui sont devenus LES références en matière d’adaptation cinématographique. Alors quelle meilleure idée que de demander à John Whedon -réalisateur de deux films qui font partie des dix plus gros succès commerciaux de l’histoire du cinéma : Avengers et Avengers : l’Ere d’Ultron- de dévoiler son secret !

“It’s capturing the essence of the comic and being true to what’s wonderful about it, while remembering that it’s a movie and not a comic.” Sa réponse, bien qu’apparente évidente, devrait être entendue par tous ceux qui se sont déjà confrontés à l’adaptation cinématographique de bandes dessinées.

Par Yvanilde PANONT, étudiante en M2 MPJ

Bande-dessinée et cinéma : du dessin à l’écran

Les étudiants du CEPE ont été invités aux rencontres nationales de la bande dessinée ou plusieurs conférences se sont tenues. Durant cet événement, une table ronde entre trois auteurs, Arthur de Pins, Pascal Rabaté et Julien Neel a eu lieu. Ces trois auteurs ont, eux-mêmes, adapté leur propre BD au cinéma.

Le choix d’une adaptation au cinéma

Ces trois auteurs ont toujours été fascinés par le cinéma, c’était donc une évidence de faire ce choix. De ce fait, ils ont tous trois eu la volonté de réaliser eux-mêmes leur long métrage.

La fidélité à l’œuvre originale dans une adaptation cinématographique

Pour Julien Neel, il était important que le film Lou retranscrive l’univers intemporel de la BD, c’est-à-dire de ne pas représenter le réel et la vie de tous les jours mais plus un monde flou, à part, symbolique auquel tout spectateur peut s’identifier.

Du côté de Zombillénium, le film est en réalité une préquelle de ce qui se passe dans la BD. Arthur de Pins disposait d’un héros de BD trop passif et déprimé, et donc difficilement adaptable pour du cinéma d’animation. Le personnage principal a alors disparu et été remplacé par un nouveau personnage pour que cela fonctionne au cinéma.

La question du choix des acteurs

Afin de retranscrire correctement l’image des personnages de la BD Lou à l’écran, certains choix concernant les acteurs n’ont pas été évidents. Qui plus est, avoir un casting principalement constitué d’adolescents, a été très agréable, mais aussi délicat pour l’auteur.

Pour Pascal Rabaté, Il est important que les acteurs lisent ses personnages, ses décors et les interprètent. Ils sont là pour donner un nouvel éclairage à l’œuvre à travers leur interprétation et leur jeu.

Quant à Zombillénium, il n’y avait pas d’acteurs à gérer, ce qui a facilité les choses. Arthur de Pins considère que les personnages sont les stars du film et non les comédiens.

La sortie en salle des films

Le film d’animation d’Arthur de Pins a été sélectionné et projeté au festival de Cannes, ce dont il a été très fier. Ce dernier a été à l’affiche aux côtés de quatre autres dessins animés et a enregistré 300 000 entrées, ce qui est bien même si l’équipe du film espérait plus.

Pour la sortie en salles du film Les petits ruisseaux, ce qui a été difficile sont les critiques. Les médias et les forums sont en général beaucoup plus critiques pour le cinéma que pour la BD.

Pour Lou, l’expérience a été assez amère. Les entrées ont uniquement permis de rembourser le film. En outre, le film n’a pas été passé en revue ou critiqué dans la presse, comme si c’était un film qui n’intéresse pas du tout, ce qui a étonné l’auteur.

Ceci conclut la table ronde entre ces trois auteurs. On peut donc retenir qu’ils ont pris beaucoup de plaisir à réaliser leurs films et à vivre cette expérience, même si comme on a pu le voir tout n’a pas été facile. Ils sont tous les trois passionnés par ce qu’ils font et nous avons hâte de découvrir leurs futurs projets !

Par Julia PADIOU & Matthieu MORISSET, étudiants en M2 MPJ

De la bande dessinée au grand écran : le point de vue de Julien RAPPENEAU

Lors des rencontres internationales de la bande dessinée, nous avons eu la chance de rencontrer le scénariste et réalisateur Julien Rappeneau.

Il a notamment scénarisé les films Largo Winch (1 et 2), 36 Quai des orfèvres ou encore Cloclo.

Les enjeux de cette table ronde étaient de démontrer et d’expliquer le processus d’adaptation d’une œuvre littéraire au cinéma.

En 2017, sur les 693 longs métrages produits, seulement 19 étaient des adaptations de bande dessiné, pour autant cela représente 25 millions d’entrées sur les 213 millions du box-office. Soit 12% des recettes. Cela démontre la puissance et le succès populaire que représentent les adaptations cinématographiques d’œuvres tirées du 9ème art.

Pour autant, est-ce que bien adapter c’est bien trahir l’œuvre originale ?

Julien Rappeneau est donc revenu sur l’adaptation du film depuis la bande dessiné Rosalie Blum, en détaillant les différents obstacles qu’il a pu rencontrer pour la préparation de son film (son premier film en tant que réalisateur).

La première étape fut l’obtention des droits de propriété intellectuelle de la bande dessiné originale de Camille Jourdy et de sa maison d’édition « Actes Sud »

La lecture du livre fut cruciale pour l’adaptation au cinéma. Le défi majeur était donc de trouver l’équilibre pour ne pas trahir le lecteur qui a pu lire l’œuvre originale, tout en adaptant le livre dans une version beaucoup plus rythmée, dense et condensée pour convenir au format d’un long métrage.

Julien Rappeneau a donc envoyé le scénario écrit à Camille Jourdy, qui lui a répondu qu’elle était globalement satisfaite.

La sélection du casting fut également une étape importante puisqu’il convenait de respecter les bases de la bande dessiné, tout en les adaptant à l’œuvre cinématographique.

Noémie Lvovsky a donc été sélectionnée pour interpréter le rôle principal, on notera par exemple le fait que Rosalie Blum dans la bande dessiné est blonde, tandis qu’elle est brune dans l’adaptation cinématographique, mais que le facteur principal est sa ressemblance en terme d’âge et d’humeur.

La chef des décorations en plateau a également avoué s’être inspiré directement des décors du livre pour les adapter de façon réaliste aux contraintes du tournage. Il ne s’agissait pas là de faire un décalque visuel de la bande dessinée, mais d’essayer d’en garder le charme ainsi que la douceur. Les villes de Dôle dans le Jura, et de Nevers dans la Nièvre ont donc été sélectionnées pour le tournage, car elles étaient en adéquation totale avec l’ambiance générale présente dans la bande dessinée.

Le film a donc rapporté plus de 4 millions d’euros de recettes et récolté le prix de l’interprétation féminine, ainsi que le prix des lycéens au Festival du film de Sarlat.

Par Joachim NATALI, étudiant en M2 MPJ