Internet des Objets

L’Internet Des Objets

Selon l’étude de marché menée par Statista en 2018 [1], plus de 75 milliards d’objets seront connectés à Internet en 2025, soit deux fois plus qu’en 2021 (35 milliards d’objets connectés).

Un grand nombre d’objets seront connectés via un réseau bas débit et faible coût, comme LoRaWAN, SIGFOX, ou à travers les réseaux cellulaires (LTE-M/NB-IoT).

En 2009, Christophe Fortet et Ludovic Le Moan ont créé la société SIGFOX pour le marché M2M.

Dans le secteur des objets connectés, SIGFOX est le premier à s’être positionné comme Opérateur IoT en déployant son propre réseau sur plusieurs continents (déploiement de l’accès radio-électrique et du cœur de réseau).

A la même année (2009) Nicolas Sornin et Olivier Seller travaillaient sur un module de transmission longue portée pour des télé-relevées (comptage eau-électricité). L’entreprise Cycleo fut rachetée par SEMTECH en 2012. Les puces SX1272 et SX1276 pour les modules LoRa et SX1301 pour la passerelle ont été produites en 2012.

En 2015, LoRaWAN est une alliance entre opérateurs (Orange, Bouygues …), équipementiers (SEMTECH, ST, …),  des sociétés qui déploient des solutions de connectivités (modules radio, cœur de réseau comme Actility, Sagemcom, Birdz, Cisco).

LTE-M et NB-IoT s’appuient sur les réseaux de mobiles 4G/5G permettant ainsi d’apporter rapidement une connectivité mondiale.

Les premiers marchés nécessitant des solutions de connectivités longue portée, faible cout et consommant peu d’énergie (LPWAN : Low Power WAN) ont été la collecte de données pour la gestion d’eau et d’Energie. A ce titre, VEOLIA a racheté l’activité Energie de la start-up Actility, complétant ainsi son activité de télé-relevé (Smart-City et environnement urbain) qu’elle réalise avec la société Birdz (exemple pour la gestion des déchets).

En 2020, l’IoT s’est positionné sur le marché de suivi de marchandise (tracker) afin d’améliorer les process logistique et afin de réduire la durée d’approvisionnement.

Ainsi, dans le cadre du suivi de la préservation des vaccins Covid réalisé par Pfizer et Moderna, nécessitant une congelation à -70°C pour Pfizer et -20°C pour Moderna, les laboratoires ont mis en place une procédure de suivi des vaccins pour suivre l’acheminement (GPS/NFC) avec un suivi de la température. Les solutions LoRaWAN et 5G ont été écartées (difficulté de roaming) pour retenir la solution NB-IoT.

L’Internet des Objets Industriel (IIoT), qui est la base de l’Industrie 4.0 (Smart Factory) fournit également une connectivité pour les usines intelligentes, aux machines, aux systèmes de gestion, et à la logistique/approvisionnement.

Ce blog étant consacré aux réseaux cellulaires, je n’aborderai que les solutions portées par les réseaux cellulaires. Néanmoins, pour ceux(celles) qui sont intéressé(e)s par le fonctionnement de LoRa et LoRaWAN, contactez moi

[1] https://www.statista.com/statistics/471264/iot-number-of-connected-devices-worldwide/

L’interface radio-électrique LTE-M : 2ème article

Afin de réduire la signalisation, la procédure de mise à jour périodique de la localisation a été étendue et une nouvelle procédure de connexion radio a été proposée.

La procédure PTAU (Periodic Tracking Area Update) est périodiquement exécutée par un dispositif pour notifier auprès de l’entité MME de sa joignabilité sur le réseau d’accès radio 3GPP. Cette procédure est réalisée à l’expiration du Timer T.3412 lequel est ré-initialisé à chaque message NAS. Sa valeur par défaut est de 54 mn : la valeur du Timer T.3412 est transmise par le cœur réseau vers le mobile UE au cours de la procédure d’attachement ou lors de la mise à jour de la localisation en cas de changement d’indicateur de zone de tracking TAI.

Pour réduire ce message de signalisation, l’organisme de normalisation 3GPP propose d’étendre la temporisation périodique de localisation en augmentant la valeur du timer T.3412 (timer étendu).

Lorsque le terminal demande une connexion radio, la station de base eNB réalise une mise en sécurité des commandes NAS et une mise en sécurité de la transmission de données en échangeant. Ce contexte de mise en sécurité AS (Access Stratum) est sauvegardé au niveau du terminal UE et de la station de base eNB. L’établissement de ce lien permet au terminal de passer de l’état de veille à l’état connecté.

Pour éviter l’échange d’information AS chaque fois que le mobile souhaite passer du mode de veille au mode connecté, deux nouvelles requêtes RRC ont été introduites. Ces requêtes permettent de suspendre le lien radio et de passer en mode de veille tout en conservant le contexte AS au niveau du terminal et de la station de base. On dit alors que le terminal est à l’état Inactif (Inactive State) : Après une période d’inactivité, le terminal suspend sa transmission par le message RRC Suspend. La station de base eNB suspend alors la communication en relâchant le lien radio avec le terminal mais en conservant le contexte du terminal.

Le lien radio sera rétabli à l’initiative de la station de base (par une notification de paging) ou à l’initiative du terminal via la requête RRC Resume.

IV-1-c) La durée de vie de la batterie

Les terminaux IoT doivent pouvoir être connectés au cœur réseau sans la moindre recharge pendant plusieurs années. Cette autonomie s’obtient en apportant plusieurs mécanismes complémentaires au terminal comme le mode PSM (Power Saving Mode) défini dans la Release R.12 et l’évolution du DRX définie dans la Release R.13 (eDRX). Ces deux modes définissent une durée pendant laquelle le terminal éteint son interface radio dans le but de prolonger la durée de vie de sa batterie.

IV-2) L’interface radio LTE-M

Le réseau d’accès LTE-M hérite des canaux physiques du LTE-M. La bande totale du réseau LTE est divisée en bande étroite occupant chacune 6 PRB (soit 1.4 MHz) comme le montre la figure 3.

Figure 3 : La division de la bande LTE de 10 MHz en sous bandes étroites LTE-M de 1.4 MHz

Le nombre de sous bandes étroites dépendent de la bande LTE sur laquelle le réseau LTE-M s ‘adosse :

Table 1: La configuration des bandes étroites LTE-M

A l’instar de tous terminaux LTE, le terminal IoT écoute le centre de la bande du réseau d’accès LTE afin de récupérer les signaux de synchronisations et le message MIB transmis dans le canal de diffusion (PBCH)

Pour les terminaux IoT, les informations MIB sont transportées sur le canal physique MPBCH avec une périodicité de 10 ms. Un nouveau MIB est transmis toutes les 40 ms et par conséquent chaque MIB est répété 4 fois. Le nombre de répétitions peut être augmenté afin d’améliorer la couverture du canal MPBCH. Le nombre de répétitions est connu par le terminal via le paramètre CATMPR:mibRepEnabledCatM.

Figure 5 : La répétition du MPBCH

La station de base LTE-M transmet en plus des informations de signalisation SIB, lesquelles sont indiquées par le canal de diffusion MPBCH. Les informations SIB1-BR permet d’informer le terminal IoT du numéro de bande étroite exploité sur la bande LTE pour des communications sur le réseau d’accès LTE-M. Ainsi, en reprenant comme exemple le tableau 11.2, les communications sur l’accès radio LTE-M peuvent utiliser les 3 premières sous-bandes (NB1 à NB3) ou les trois dernières sous-bandes NB6 à NB8 : SIB1-BR indique les sous-bandes valides du lien descendant, et exclue automatiquement les 72 sous-porteuses centrales.

L’information DCI portée par le canal MPDCCH permet de transmettre :

  • les informations de séquencement DL (DCI Format 6-1A/6-1B dans le mode CE A/B ;
  • les commandes de contrôle de puissance du lien montant (DCI Format 3/3A) ;
  • les informations d’allocation de ressource pour le lien montant (DCI Format 6-0A/6-0B pour les modes CE A/B) ;
  • un indicateur de paging ou une mise à jour des informations de SI (DCI Format 6-2).

Les terminaux de catégorie CAT-M1 répondent aux spécifications proposées par le réseau d’accès LTE-M et les évolutions du cœur réseau.

  • Conclusion

Le marché du Wireless IoT est très concurrentiel : les opérateurs Orange et Bouygues ont déployé la solution LoRa pour ne pas laisser aux opérateurs Sigfox ou QoWiSio le marché du M2M en France. Orange a récemment ouvert un deuxième réseau d’objet connecté via l’accès radio 4G/LTE-M. Cela permet de répondre à des cas d’usage différents puisque le réseau d’accès LTE-M permet :

  • des débits de transmission plus important ;
  • des appels téléphonique via le mécanisme VoLTE ;
  • des accords de roaming avec les opérateurs pour le trafic
  • des accords de roaming avec les opérateurs ayant déployé l’entité d’interfonctionnement IWK-SCEF pour les notifications

Les solutions LoRa propose des accords de roaming entre opérateurs (LoRAWAN 1.1) cependant, le dispositif doit pouvoir se caler sur le plan de fréquence du pays visité. Cette solution a été mise en œuvre par Sigfox par le mécanisme MONARCH.

L’opérateur SFR est aussi présent sur le marché via un accord commercial avec SIGFOX mais SFR ouvre le réseau d’accès NB-IoT.

Ces informations ont été recueillies à partir de la formation SE26 de la société NEXCOM Systems (https://www.nexcom.fr/formation/comprendre-le-deploiement-de-la-4g-m2m-lte-m-mtc-pour-liot/). Cette formation présente les évolutions de l’interface radio et les canaux logiques/physiques, notamment les impacts sur les canaux physiques (MPBCH, MPRACH, MPDCCH/MPUCCH, MPDSCH/MPUSCH) et de synchronisation (PSS, SSS). Vous pouvez contacter formation@nexcom.fr pour obtenir des informations sur le contenu des formations qu’ils proposent, en indiquant que vous avez découvert leur formation à travers ce blog.