Un des trésors des collections anciennes de l’École de médecine de Poitiers…

Observations importantes sur le manuel des accouchements / Hendrik Van Deventer.- Paris : Pierre-François Giffart, 1734 (Poitiers, SCD, Fonds ancien, Médecine 509)

Observations importantes sur le manuel des accouchements / Hendrik Van Deventer.- Paris : Pierre-François Giffart, 1734 (Poitiers, SCD, Fonds ancien, Médecine 509)

Les collections de l’École de médecine

Le Service du livre ancien, localisé sur le campus, au dernier étage de la BU Droit-Lettres, conserve plus de 35 000 volumes antérieurs à 1820 : 5000 livres sont issus des collections de l’École de médecine de Poitiers.

En 1949, la gestion de la bibliothèque de cette école fut confiée à la bibliothèque universitaire : ses ouvrages, à la différence de ceux des autres facultés et écoles, n’avaient pas été versés jusqu’alors à la bibliothèque universitaire. Après diverses péripéties, la partie ancienne fut transférée au Service du Livre ancien.

Le fonds de livres de l’École de médecine fut constitué à partir de la création de l’École en 1806. La partie ancienne de cette collection provient non seulement de l’apport de la bibliothèque de la Société de médecine de Poitiers, mais aussi de dons de professeurs ou de praticiens.

On trouve dans cette collection des livres sur une grande variété de sujets médicaux ou botaniques : des manuels d’obstétrique, des traités de botanique, des revues de médecine ou encore des d’ouvrages d’anatomie, parmi lesquels se trouve l’œuvre de Félix Vicq-d’Azyr…

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Quelle est la place de la couleur dans le livre ancien ?

À l’époque médiévale, les illustrations des manuscrits sont presque toujours colorées, le plus souvent enluminées. La couleur aide à structurer le texte et rares sont les livres entièrement bi-chromes, brun (la couleur de l’encre) et jaune (la couleur du parchemin).

Les bouleversements introduits par l’imprimerie

Poitiers, Bibliothèques universitares, Fonds ancien, XVI 751

Orlando furioso / L’Arioste.- Lyon, 1556

L’apparition de la xylographie en Occident au XIVe siècle et sa diffusion ont pour conséquence la multiplication des œuvres en noir et blanc. C’est l’invention de l’imprimerie qui entraîne vraiment un basculement dans un monde de l’écrit noir et blanc. Jusque dans les années 1520-1530, on continue à colorer les images gravées pour qu’elles ressemblent à des enluminures, mais la production des images est bientôt trop importante pour que les ateliers puissent toutes les mettre en couleur. De plus en plus d’images sont créées par des graveurs qui ne cherchent pas à imiter l’enluminure et ne souhaitent pas qu’elles soient colorées.

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L’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Service du Livre ancien, Folio 2017

La corderie

A l’origine du projet…

Plusieurs libraires, dont Le Breton, lancèrent le projet d’encyclopédie en 1740 : ils  voulaient imiter une publication anglaise, la Cyclopedia de Chambers. Le travail fut finalement confié au polygraphe Diderot et à l’académicien d’Alembert, caution scientifique du projet ; il s’agit de deux personnalités très différentes, qui s’entourèrent rapidement de nombreux auteurs, comme Rousseau pour la musique ou Marmontel pour la littérature.

L’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers reflète le goût du siècle pour la somme de connaissances. Elle illustre l’idée des philosophes selon laquelle la connaissance apporte la liberté et montre l’« ordre et l’enchaînement des connaissances humaines ». Elle donne sur chaque art et science les principes généraux et les détails essentiels Lire la suite

Histoire des collections de la BU : l’abbaye de l’Etoile

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, Etoile 98

Les armes de l’abbé Jean-Bernard de Cerizay du Teillé

Depuis le début de cette année universitaire, le Service du Livre ancien travaille de manière approfondie sur les provenances de ses livres ; il fera connaître le résultat de ses recherches par des expositions (« Petites vitrines »), des billets de blog et la création d’une base données accessible gratuitement en ligne.

La première petite exposition, consacrée à l’abbaye de l’Étoile, aura lieu jusqu’au 30 octobre.

L’abbaye de l’Étoile

Située à Archigny (Vienne), dans un vallon boisé, à l’écart des grandes routes, l’abbaye cistercienne de l’Étoile fut fondée au 12e siècle. Elle fut l’une des premières à suivre les règles de l’étroite observance, dont l’objectif, à partir du début du 17e siècle, était de revenir à l’idéal cistercien primitif. Les abbés, moines réguliers, y résidèrent de 1621 à 1758 et l’abbaye devint prospère grâce aux efforts qu’ils déployèrent. Des bâtiments furent restaurés pendant cette période de rayonnement, en particulier celui dans lequel se trouvait la bibliothèque à la fin du 18e siècle. Lire la suite

L’optique aux 17e et 18e siècles

L’optique, cette discipline qui analyse la lumière et ses propriétés, est un objet d’étude dès le début de l’époque moderne, mais elle connaît un profond renouvellement à partir du 17e siècle. Les ouvrages publiés aux 17e et 18e siècles peuvent être classés en quatre grandes catégories : l’optique géométrique, l’optique instrumentale, la naissance des théories de la lumière et les ouvrages de didactique.

Lunette Huygens

Lunette « sans tuyau » de Huygens – Source Gallica.bnf.fr

Optique géométrique

Johannes Kepler (1571-1630) est considéré comme le fondateur de l’optique moderne. Il a beaucoup contribué aux progrès de la dioptrique, qui étudie la réfraction des rayons lumineux et a été orientée vers l’optique mathématique. C’est lui en effet qui montre que le siège de la vision se trouve dans la rétine, et non dans le cristallin comme on le pensait alors souvent, à la suite d’Aristote. Il propose également la première théorie de la lunette astronomique et étude le foyer de lentilles. Lire la suite

La géométrie, de l’Antiquité au XVIIIe siècle

La géométrie, une des quatre disciplines du quadrivium au Moyen Âge, connut une timide renaissance au XVIe siècle, avant de prendre son essor au XVIIe siècle, en s’appuyant sur les écrits antiques et islamiques. Le XVIIIe siècle fut une période moins faste, qui permit l’approfondissement de certaines recherches.

Innovation grecque et transmission latine
De tous les mathématiciens grecs, Euclide (IIIe av. J.-C.) est celui dont les travaux de géométrie sont les plus connus. Les Éléments (Gallica), son chef-d’œuvre, étaient composés à l’origine de treize livres ; un quatorzième fut ajouté par Hypsiclès au IIe siècle ap. J.-C. ; le quinzième, d’origine byzantine, date du VIe siècle. Édité dans de nombreuses langues (latin, français, italien, etc.), cet ouvrage fut publié tout au long de l’époque moderne. Lire la suite

Johann Caspar Lavater et la physiognomonie

L'art de connaître les hommes par la physionomie / Johann Kaspar Lavater

L’art de connaître les hommes par la physionomie / Johann Kaspar Lavater.- Nouv. éd.- Paris : Depélafol, 1820 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien)

Johann Caspar Lavater

Né en 1740 et mort en 1801, le suisse Johann Caspar Lavater était pasteur. Homme curieux de bien des sujets, il s’intéressa aux questions politiques et pédagogiques comme religieuses. Ne dédaignant pas la polémique, très enthousiaste et actif, il était fasciné par les manifestations extraordinaires. Il anima diverses sociétés savantes, mais il ne quitta que rarement sa ville de Zurich.

La physiognomonie

Johann Caspar Lavater est surtout connu pour son œuvre sur la physiognomonie, selon laquelle l’observation du physique d’une personne, en particulier de son visage, permet de connaître sa personnalité, ses sentiments et ses émotions. Lire la suite

L’étrange et le merveilleux. L’Extrême-Orient vu par les Européens du XVIe au XIXe siècle

Journal de dames et des modes.- Paris, 1914 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien)

L’Extrême-Orient… Une terre de mystères, qui fascine depuis toujours les habitants du Vieux Continent. Est-il vrai que là-bas toutes les maisons sont des pagodes, bâties en porcelaine colorée ? Est-il vrai que les Chinoises consentaient à de longues années de souffrance pour avoir des pieds comme des fleurs de lotus ? Le seul moyen de connaître la vérité était de partir. Ceux qui s’y aventuraient, pour voir de leurs propres yeux les prodiges d’Orient, n’étaient pas nombreux. Mais avec leurs récits et les objets exotiques rapportés d’outre-mer, ils nourrissaient l’imagination du large public européen qui demandait toujours plus de soieries, laques, porcelaines, kimonos et récits de voyages. Lire la suite

Images européennes de l’Amérique (16e-18e siècle)

Histoire générale des Antilles habitées par les François / Jean-Baptiste du Tertre.- Paris : Thomas Jolly , 1667-1671 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, M 37515)

Découvert par les Européens à la fin du XVe siècle, le continent américain est peu à peu exploré. Les côtes et l’intérieur des terres de l’Amérique du Nord, des Caraïbes et d’Amérique du Sud, de mieux en mieux connus, sont présentés dans de beaux livres, aux illustrations exotiques.

Certains de ces ouvrages sont l’œuvre de missionnaires, de gouverneurs ou d’explorateurs ayant eux-mêmes vu Lire la suite

Le De revolutionibus orbium coelestium de Copernic

Nicolas Copernic, De revolutionibus orbium coelestium, Nuremberg, Johann Petreius, 1543 / Poitiers, Bibliothèques universitaires

La Bibliothèque universitaire de Poitiers conserve l’un des 276 exemplaires connus de la première édition du De revolutionibus orbium coelestium de Copernic. Celle-ci parut en 1543, l’année même de la mort du grand savant, et avait été tirée en quatre cents à cinq cents exemplaires.

Nicolas Copernic est né en 1473 en Prusse, dans une région aujourd’hui polonaise. Homme aux multiples compétences, tant dans le domaine scientifique qu’en médecine ou en lettres, il hésita beaucoup à publier cet ouvrage. Il souhaitait en effet Lire la suite