Géographie du Covid 19

Petit billet sur la géographie régionale et départementale du Covid 19, suite à une insatisfaction avec la façon quotidienne de présenter les chiffres dans les médias, sous la forme du nombre absolu de personnes contaminées ou décédées. Ces nombres absolus ne sont pas satisfaisants, dès lors que la taille des entités analysées varient : on devrait logiquement observer un nombre plus grand de victimes dans une grande région, si l’épidémie touche de manière homogène tous les territoires.

Pour éviter ce biais, il convient de diviser le nombre de cas par la population du territoire, ce que je vous propose de faire. Plus précisément : j’ai rapporté le nombre de cas par habitant des régions au même ratio observé France entière. Dès lors, une valeur de mon indicateur de 1 signifie que le nombre de cas par habitant de la région en question est similaire au nombre de cas par habitant observé en moyenne en France ; une valeur supérieure à 1 que le ratio est supérieur, d’autant plus que la valeur est forte.

A ce “jeu”, la région Grand Est est sans surprise la plus touchée, avec un indice de 2,69 pour le nombre de personnes contaminées en date du 23 mars 2020, suivie de la Corse (1,89) et de l’Ile-de-France (1,67). La région capitale reste donc moins touchée que Grand Est, même si le nombre absolu de cas observés est plus élevé (6211 contre 4256). Les régions les moins touchées de France métropolitaines sont les Pays de la Loire (indice de 0,27) et la Nouvelle-Aquitaine (indice de 0,40).

J’ai reproduit l’exercice avec le nombre de décès, à l’échelle des départements : les plus touchés relativement à la moyenne sont le Haut-Rhin (indice de 16,04), le Territoire de Belfort (13,35) et les Vosges (6,94).

Le dernier exercice auquel je me suis livré consiste à repérer la géographie départementale des personnes de 60 ans et plus, considérées comme les plus vulnérables face à l’épidémie, car cette géographie est assez marquée : la part des 60 ans et + varie en France métropolitaine de 39,3% dans le Doubs à 19,3% dans le Val d’Oise.

La géographie des décès et la géographie des personnes de 60 ans et + diffèrent sensiblement. Il n’est pas exclu qu’elles se rapprochent à mesure que l’épidémie se propage, et que les données collectées soient de meilleure qualité (jusqu’à présent les décès en Ephad ne sont pas comptabilisés par Santé publique France, cela devrait être le cas à partir de la semaine prochaine si j’ai bien compris).

11 commentaires sur “Géographie du Covid 19

  1. La dernière carte est probablement fausse puisque 20% des franciliens ont quitté l’IDF pour se réfugier en province. On peut supposer que les migrants sont d’abord les jeunes qui retrouvent leur famille et les familles avec enfants, ce qui modifie les équilibres démographiques.

  2. C’est curieux, l’ARS de Normandie ne recense qu’un mort dans le Calvados, et davantage dans les autres départements normands.

  3. Peut-être une carte de la densité de population et une qui représente la densité/l’intensité de recours aux transports en commun seraient des compléments intéressants ?

  4. Ping : Covid 19, épisode 4 : une comparaison des géographies française et italienne | Olivier Bouba-Olga

  5. Bonjour,
    Bravo pour votre démarche. Je m’étais livré (avec moins de professionnalisme) au même raisonnement entre les régions. et, par ailleurs pour Italie et Espagne.
    Vous avez tout à fait raison les chiffres bruts ne sont pas significatifs.
    Merci je m’abonne à votre blog
    Bon courage
    Eric Britsch Paris

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  7. Ping : Covid 19, épisode 17 : nouvelles variations sur les taux de mortalité | Olivier Bouba-Olga

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