Intervention de Vincent Berry

Vincent Berry est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris 13 et membre de l’équipe de recherche « Loisirs, jeu et objets culturels de l’enfance » au sein du laboratoire EXPERICE. Il est enseignant-chercheur au master « Sciences du jeu », ses travaux portent sur l’analyse du jeu (vidéo), des (nouveaux) médias et des produits culturels de masse en s’attachant plus particulièrement à comprendre la place qu’occupent aujourd’hui les loisirs dans la vie sociale et leurs effets en termes d’apprentissage(s).

Au sein de son analyse du jeu (vidéo), il s’intéresse plus particulièrement au développement le plus récent de ce secteur : les mondes virtuels et les jeux en ligne sur Internet. Sa thèse analyse ainsi la pratique des jeux de rôles en ligne massivement multi-joueurs, tels que World of Warcraft, dans une approche ethnographique et sociologique, analysant les industries, les publics, les usages et l’impact des mondes virtuels dans l’espace social, familial, culturel des joueurs.

Axes de recherche :

  • Jeux vidéo et loisirs : usages, pratiques et industries du jeu
  • Internet : analyse des pratiques et des communautés virtuelles
  • Théories de l’apprentissage situé et des communautés de pratiques
  • Théories du jeu

Il est l’auteur d’une enquête sociologique sur la pratique des MMORPG, publiée en 2012 aux Presses Universitaire de Rennes : L’expérience Virtuelle : jouer, vivre, apprendre dans un jeu vidéo.

« En s’affranchissant d’un certain nombre de paniques morales au profil d’une analyse empirique des pratiques, cet ouvrage propose une ethnographie des mondes virtuels et des habitants qui fréquentent ces jeux vidéo. Il analyse la notion d’expérience virtuelle entendue comme ce que ces mondes numériques « font et font » à leurs habitants, comment ils sont vécus, quelles significations ils produisent, quels savoirs et compétences ils mobilisent. La relation entre jeu et apprentissages informels est ainsi interrogée. »

Principales publications

 

Berry Vincent,  Que trouve-t-on dans une chambre d’enfant ? Un inventaire de la culture matérielle enfantine. In Brougère G., Dauphragne A. (dir.). Les biens de l’enfant dans l’espace domestique. Paris : Nouveau Monde, 2017.

Berry Vincent, « Des groupes de joueurs au groupes « de potes » : sociométrie des guildes dans les MMORPG ». In Martin O., Dagiral E. (dir.), Internet au quotidien. Paris : Armand Colin, p. 58-80, 2017.

– Berry Vincent, L’expérience virtuelle : jouer, vivre, apprendre dans un jeu vidéo, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2012

– Berry Vincent, Sociologies des MMORPG et profils de joueurs : pour une théorie sociale de l’activité (vidéo) ludique, Revue des Sciences Sociales, n°45, 2011

– Berry Vincent, Du jouet au jeu vidéo et réciproquement, in Dorothée Charles et Bruno Girveau, Paris, éditions de la RMN-Grand Palais, 2011

– Berry Vincent, Loisirs numériques et communautés virtuelles : des espaces d’apprentissage ?, in Brougère Gilles, Ulmann Anne-Lise (dir.), Apprendre de la vie quotidienne, Paris : Presses Universitaires de France, 2009, pp. 143-153.

– Berry Vincent (dir.), Les communautés de pratiques, Pratiques de formation : Analyses, n°54, mai 2008

Sources :

http://www.observatoire-omic.org/fr/aut/46/vincent-berry.html

http://ichsl7.paragraphe.info/vincent-berry

https://experice.univ-paris13.fr/membres/enseignants-chercheurs/vincent-berry/

 

Etudiants en Master 2 MPJ

Bande dessinée et cinéma : du dessin à l’écran – Le point de vue des diffuseurs

Dans le cadre des 3èmes rencontres de la Bande Dessinée, le vendredi 5 octobre 2018, nous avons eu l’opportunité d’assister à une conférence menée par Joseph Jacquet et Gilles Romele, responsables des programmes d’animation pour les groupes France Télévisions et M6. Cette conférence, animée par David Beauvallet (Directeur Marketing et Communication du Pôle Magelis à Angoulême), nous a permis d’explorer les spécificités du processus d’adaptation de bandes dessinées en séries animées, en nous apportant notamment des éléments de compréhensions sur le rôle du diffuseur.

Plusieurs éléments ont été abordés par les deux intervenants, qui ont dans un premier temps choisi de nous expliquer les étapes de l’adaptation, un long processus de cohésion et de coopération entre trois acteurs principaux : les auteurs, les producteurs et les diffuseurs. Les explications très précises de messieurs Jacquet et Romele nous ont permis de mieux comprendre la mission des diffuseurs dans ce contexte : rassurer les auteurs, afin de leur garantir que la série animée n’ira pas à l’encontre de l’univers sur lequel ils ont travaillé pendant parfois des années, tout en leur faisant prendre conscience des contraintes imposées par ce nouveau support.

Les deux intervenants ont également fait un constat des évolutions des usages en termes de séries animées auprès d’une cible jeunesse. L’arrivée des technologies a de manière évidente modifié les habitudes des enfants en les rendant de plus en plus actifs. En effet, la télécommande, la multitude de chaînes spécialisées et de supports de visionnages permettent aux enfants d’avoir le choix de leur programme et un contrôle total de celui-ci. De ce fait, les diffuseurs se doivent de redoubler d’efforts pour trouver des programmes impactants et de qualité qui permettront de capter une large audience.

 C’est dans ce cadre qu’ils privilégient la diffusion et le financement d’adaptations, dans un premier temps pour tirer parti de la notoriété des œuvres originales, mais aussi pour exploiter la richesse des univers qu’elles proposent. L’univers créé autour de la bande dessinée est un atout pour l’adaptation télévisée car il permet d’impliquer le téléspectateur, de mieux capturer son attention et ainsi, potentiellement, de l’empêcher de zapper ou de porter son regard sur sa tablette.

Cette conférence était également l’occasion pour les deux représentants des diffuseurs d’aborder la question du marketing spécifique aux adaptations télévisées. Nous avons ainsi appris que le budget marketing consacré à l’animation sur des chaînes généralistes comme celles du groupe France Télévision et du Groupe M6 était extrêmement faible, mais également qu’il était impossible d’avoir recours aux réseaux sociaux pour communiquer (la cible ayant en moyenne 8 ans). Une occasion pour les intervenants de nous rappeler la nécessité d’être créatif dans sa façon de communiquer, en s’appuyant par exemple sur l’auteur, principal porte-parole de son œuvre.

En tant qu’étudiants dans le domaine des produits jeunesse, cette intervention menée par des professionnels de l’audiovisuel nous aura donné l’opportunité de mieux comprendre les enjeux dans le cadre du processus d’adaptation, des éléments pouvant s’avérer très utiles pour des futurs responsables marketing.

Par Elsa RAUCHE-LUCAS & Nolwenn LAUTREDOU, étudiantes en M2 MPJ

Le CEPE à la une du CNRS !

Suite au Colloque Child and Teen Consumption 2018, un article vient d’être publié sur le site grand public du CNRS :

Friandises, jouets, produits dérivés… Le marketing jeunesse s’est déployé dans tous les domaines de la consommation. Et intéresse parallèlement les chercheurs qui analysent les relations – parfois discutables du point de vue éthique – entre l’univers de l’enfance et la sphère marchande. Le point avec Valérie-Inès de la Ville, responsable scientifique d’une récente conférence sur la question.

Suite … https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-enfants-du-marketing

8ème COLLOQUE CHILD AND TEEN CONSUMPTION

COMPTE RENDU DU

8ème COLLOQUE CHILD AND TEEN CONSUMPTION

« Creative Industries of Childhood and Youth »

Angoulême, 3 – 6 avril 2018

 

La 8ème édition du colloque CHILD AND TEEN CONSUMPTION s’est déroulée dans les locaux du Nil à Angoulême du 3 au 6 Avril 2018.

La journée du 3 Avril a été entièrement consacrée à l’atelier doctoral.

8 recherches doctorales ont été discutées par une équipe de 4 enseignants-chercheurs :

Dan COOK (Rutgers University – Philadelphia USA), Stephen KLINE (Simon Fraser University – Vancouver – Canada), Lydia MARTENS (Keele University – Royaume Uni) et Inés de La VILLE (Université de Poitiers France). Les doctorants ont pu exposer l’état d’avancement de leur recherche doctorale et bénéficier des échanges avec le corps professoral et les autres doctorants pour faire avancer leur projet.

Le colloque lui-même s’est déroulé du mardi 4 Avril au vendredi 6 Avril.

Le programme a compris la présentation 58 papiers de recherche sélectionnés en double aveugle et a réuni 92 participants venus de 20 pays : Australie, Nouvelle Zélande, Pérou, Chine, Brésil, Etats-Unis, Canada, Israël, Emirates Arabes Unis, Portugal, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni, Irlande, Finlande, Suède, Danemark, Hong Kong.

3 keynotes ont fait des interventions très appréciées :

  • Minna Ruckenstein(University of Helsinki – Finlande) : « Gaming life and data traces: transitions in children’s consumption ».
  • Marc Steinberg (Concordia University – Canada) : Delivering Media: the Convenience Store as a media hub mix ».
  • Marc du Pontavice(Fondateur et PDG Xilam – France) : « The new challenges confronting French animation producers ».

La table ronde portant sur : « Financing creative cultural content for young audiences : new forms of advertising, public funding and ethical stakes » animée de main de maître par Justine BANNISTER (Just B) et avec de gauche à droite :

Lucas BOUDET, Délégué Général de la European Advertising Standards Alliance (Bruxelles)

Michel MOGGIO, Délégué Général de la Fédération des Industries Jouet-Puériculture (Paris)

Julien BORDE, Directeur des chaines jeunesse, cinéma et séries TV chez Turner (Paris)

Philippe ALESSANDRI, Président du Syndicat des Producteurs de Films d’Animation (Paris)

ont été passionnants et particulièrement instructifs sur la démarche de responsabilité sociale des entreprises intervenant dans les industries productrices de contenus culturel pour la jeunesse.

5 prix ont été remis :

  • Revue Young Consumers(Emerald Publishing): Stine Liv Johansen (Aarhus University – Danemark) « A kid on YouTube – celebrity, play and paychecks ».
  • Syndicat des Producteurs de Films d’Animation: Sébastien François et Pascale Garnier (University Paris 13 – France) – « The creation of Cultural Value in Children’s Media : Studying the Production and Ciruclation of a Quality-TV Cartoon ».
  • Fédération des Industries Jouet-Puériculture: Nathalie Nicol – (HEC Paris et Docteur du Laboratoire CEREGE en mai 2017) – « Gathering the consumer’s meta-experience : an example through shopscapes among children from 4 to 12 ».
  • Pôle NovaChild: Elaine Ritch (Glasgow Caledonian University – Royaume-Uni) – « Is Pester Power the Secret to a Greener Future? Children’s stories of Eco-School Activities ».
  • Fondation pour l’Enfance: Shosh Davidson (Gordon College of Education – Israël) – « Good Mothering » labour: consuming and presenting your free, right choice ».

Au cours de ce colloque, sont intervenus Messieurs François RIGALLEAU, Directeur de la MSHS de l’Université de Poitiers, Jean-François DAURE, Président du GrandAngoulême et Xavier BONNEFONT, Maire de la ville d’Angoulême et Vice-Président du Pôle MAGELIS.

Le colloque a permis aux congressistes de faire l’expérience de la technologie en relief interactif TUMULTE de la société Cortex Productions ainsi que de découvrir le Musée de la Bande Dessinée de la Cité Internationale de la Bande dessinée et de l’Image.

    

L’apéritif du dîner de gala a constitué un moment convivial qui a permis de mettre en valeur les productions de Nayade, 2d3D, 2 Minutes Animation, Prima Linea, Superprod, Dreamtronic et l’EMCA.

Le prochain colloque sera organisé en 2020 par Dan COOK et son équipe – Child Studies Department – Rutgers University – Philadelphie – USA.

Merci à tous nos partenaires qui ont rendu possible cette très belle rencontre scientifique !

Angoulême, le 10 avril 2018.

8ème édition des Rencontres Nationales de la Bande Dessinée – Compte rendu n°2

Cette 8ème édition des Rencontres nationales de la bande dessinée avait pour objectif de discuter de la place de la bande dessinée à l’école. Au cours de cette 8ème édition, nous avons donc eu le plaisir d’assister à une intervention de Nicolas Rouvière, maître de conférences en langue et littérature, École supérieure du Professorat et de l’Éducation de Grenoble.

Sous la houlette du thème « Quelles formations pour les enseignants ? », il s’est attaché à présenter des perspectives de formation à la didactique de la bande dessinée pour la classe de littérature.

 

Les obstacles à l’insertion de la bande dessinée à l’école

 

Tout d’abord, Nicolas Rouvière nous a amenés à nous questionner sur les raisons de cette difficulté de la bande dessinée à intégrer le milieu de l’éducation nationale. Les raisons semblent être les suivantes :

  • Un volume horaire restreint. En formation initiale les volumes horaires sont très restrictifs et peu suffisants pour aborder la question de la bande dessinée de manière approfondie. Par conséquent, lorsque cette question est abordée, c’est plus d’une façon instrumentale : étude de la bande dessinée du point de vue de l’adaptation (en tant que marchepied pour accéder à l’œuvre littéraire d’origine) par exemple.

La bande dessinée est donc souvent abordée de manière ponctuelle, marginale et instrumentale.

  • Des programmes scolaires changeants. Le domaine de l’éducation est souvent soumis à des modifications, en particulier les programmes scolaires, ce qui n’aide pas à développer le champ de la bande dessinée dans la formation des enseignants.
  • Une maîtrise toute relative de la bande dessinée. De nombreux enseignants sont réticent quant à l’usage de la bande dessinée, tout simplement parce qu’ils n’en maîtrisent pas les codes. Ajoutez à cela la méfiance des parents envers ce médium « trop amusant pour être réellement pédagogique » et vous vous retrouvez avec un obstacle de plus.

Et même lorsque les codes du langage de la bande dessinée sont maîtrisés, quelle didactique appliquer ?

 

Quelques écueils liés aux pratiques enseignantes

 

Ainsi, lorsque la bande dessinée est utilisée, par exemple dans le cadre d’un cours de littérature, ce n’est pas pour sa richesse propre. Les enseignants, souvent peu à l’aise avec le médium, l’utilisent comme support pour initier à la lecture. La double lecture texte/image caractéristique de la bande dessinée est donc ignorée au profit du seul texte.

Une deuxième pratique peu efficace consiste à faire une approche technique du langage de la bande dessinée. On va donc étudier une planche de bande dessinée, sans s’intéresser à l’œuvre dans son ensemble, comme prétexte pour apprendre du vocabulaire relatif au monde de la bande dessinée.

 

Propositions pour une didactique de la bande dessinée en classe de littérature

 

Après ce tour d’horizon des freins à l’insertion de la bande dessinée à part entière dans l’éducation nationale, Nicolas Rouvière nous a présenté quelques didactiques possibles de la bande dessinée en classe de littérature.

  • Première possibilité, l’acculturation : Approche de la bande dessinée comme objet culturel

Il ne faut pas réduire la bande dessinée à un genre. C’est un médium, une forme d’expression multimodale qui recouvre une grande pluralité de genres. Il faut donc ouvrir l’horizon des élèves par le biais de manifestations autour de la bande dessinée, de rondes de livres (qui consistent à mutualiser les lectures, les comparer, les échanger) …

  • Seconde possibilité : Étude de récits complets et d’œuvres intégrales

Pour Nicolas Rouvière, l’une des premières pistes réelles pour une didactique de la bande dessinée serait d’étudier des œuvres intégrales. Ainsi, il ne faudrait pas se contenter de l’analyse d’une planche pour apprendre les codes de la bande dessinée, mais plutôt étudier une bande dessinée dans son ensemble, comme on le ferait avec un roman. La bande dessinée se prête, en effet, particulièrement à la dissociation des composantes textuelles, iconiques et plastiques…

 

 

Les bénéfices de la bande dessinée en classe de littérature

 

Une fois les obstacles écartés et des pistes suggérées, comment convaincre des bénéfices de la bande dessinée ?

Révéler les capacités narratives des élèves

L’intervenant nous a présenté le dispositif de l’écriture post-it. Le principe est simple, les élèves doivent écrire une histoire en écrivant une seule action par post-it. Ensuite, avec des post-it d’une autre couleur, ils reviennent sur ces actions et y ajoutent plus de détails et ainsi de suite. L’intérêt de la méthode n’est pas de construire un récit complet, mais de stimuler l’inventivité narrative des élèves.

En effet, ce dispositif permet de révéler les capacités narratives d’élèves qui sont habituellement en difficulté lorsqu’il s’agit de productions narratives « classiques » (rédactions, écritures d’invention…). A contrario, certains élèves très bons du point de vue des dîtes productions dites « classiques », éprouvent parfois des difficultés lorsqu’il s’agit du passage à l’image.

Adapter un récit en bande-dessinée : une méthode intéressante mais à revoir

Pour Nicolas Rouvière, en ce qui concerne les adaptations d’œuvres littéraires en bande-dessinée, le fait d’utiliser la bande-dessinée comme marchepied pour aller vers l’œuvre source est assez peu intéressant. Encore une fois, selon lui, il vaudrait mieux considérer la bande-dessinée dans son intégralité, sur un pied d’égalité avec l’œuvre source.

Suite à une expérience en classe de seconde, il nous a présenté quelques observations en découlant :

  • On observe une forte motivation des élèves lorsqu’il s’agit de la phase scénaristique (le moment où il faut transformer le texte de l’œuvre originale pour l’adapter au support de la bande-dessinée), mais une perte d’intérêt lorsqu’il s’agit de la mise en images.
  • S’il y a un vrai gain pour la compréhension du récit, le bénéfice pour la lecture du texte littéraire source reste limité. Le texte est instrumentalisé, les adaptateurs (ici les élèves) se servent du texte source uniquement comme un réservoir dans lequel ils puisent les idées et les phrases qui les intéressent.

En conclusion, pour Nicolas Rouvière, la bande-dessinée devrait être étudiée comme une œuvre à part entière, au même titre qu’un roman. Se servir d’elle comme d’un tremplin pour accéder à la lecture « traditionnelle » n’a que peu d’utilité, mais elle permet de révéler et de polir les talents narratifs des élèves, tout en leur apprenant un autre type de lecture : une lecture qui jongle entre texte et images.

Compte rendu réalisé par Maïa Hervé, étudiante en Master 2 MMPJ

8ème édition des Rencontres Nationales de la Bande Dessinée – Compte rendu n°1

Retour sur ces deux jours et focus sur la table ronde du vendredi 6 octobre 2017 – 17h15 ‘’À l’étranger‘’

Du 5 au 6 octobre 2017 se tenaient à Angoulême les Rencontres Nationales de la Bande Dessinée, rassemblant professionnels du milieu de l’édition, auteurs et dessinateurs, académiciens, étudiants passionnés et autres néophytes curieux.

Au fil des jours et des conférences, un fois de plus Angoulême a su justifier son titre de capitale internationale de la bande dessinée. C’est au travers de plusieurs interventions et de différents angles d’approche que les auditeurs ont pu durant ces deux jours prendre conscience de l’impact de la bande dessinée dans de nombreux domaines tels que l’art, l’éducation ou encore les sciences humaines ainsi que de son caractère fédérateur.

Du processus d’artification de la bande dessinée appuyé par les théories sociologiques de Nathalie HEINICH jusqu’à sa valorisation au sein de l’éducation artistique et culturelle, il est aujourd’hui impossible de reléguer la bande dessinée au rang de simple activité de divertissement, puisque l’ensemble des conférenciers nous a prouvé qu’elle est désormais reconnue comme un réel instrument d’éducation et qu’elle est devenue une véritable forme d’art.

Focus sur la dernière table ronde du vendredi, ‘’À l’étranger ‘’, encadrée par Jean-Philippe MARTIN, où une fois de plus le rôle de la bande dessinée dans l’apprentissage était à l’honneur. Menée par Jean-Pierre MERCIER (Conseiller Scientifique de la Cité de la bande dessinée), par Edmond BAUDOIN (auteur et ancien professeur de bande dessinée), Ingeborg RABENSTEIN-MICHEL (spécialiste de la bande dessinée) et par Anouchka De OLIVEIRA (chargée de projets au département langue française, livre et savoirs de l’Institut Français), cette conférence nous a éclairé sur la portée éducative de la bande dessinée, et ce au travers d’exemples concrets.

L’intérêt éducatif de la bande dessinée n’est plus à prouver, les conférences précédentes l’ont bien démontré. Mais pour étayer ceci, la dernière table ronde des Rencontres nous invite à élargir notre horizon et prend appuie sur des exemples concrets d’utilisation de la bande dessinée dans l’éducation non plus en France mais dans le monde entier.

C’est Jean-Pierre MERCIER qui ouvre le débat et rappelle que depuis déjà plusieurs décennies, les Etats-Unis utilisent la vulgarisation des grands classiques de la littérature (surtout occidentale) pour les transposer dans l’univers de la bande dessinée, dite ‘’comics‘’ dans la culture américaine. Cette vulgarisation, permet selon lui un accès au plus grand nombre à la culture.

Plus loin que la simple vulgarisation de la littérature, la bande dessinée sait revêtir un aspect militant et éducatif, et devient alors un réel outil, vecteur d’apprentissage, appelé aux Etats-Unis les ‘’ Edu-comics ‘’. La largeur des thèmes abordés par les bandes dessinées aux Etats-Unis s’étend même jusqu’à l’Histoire. Et d’expérience, Jean-Pierre MERCIER nous affirme qu’une bande dessinée, qui par sa nature reste un support cours et qui se doit synthétique, peut tout à fait si cela est correctement orchestré, transmettre un savoir correct et fidèle à la vérité au même titre qu’un livre d’histoire.

Il souligne alors le pouvoir de la bande dessinée à convaincre, en rappelant que ce support a su se transformer aux Etats-Unis en véritable outil de communication pour enrôler de nouvelles recrues, grâce aux manuels de maintenance de matériel militaire réalisé pour l’armée américaine.

Il définit alors pour finir la bande dessinée comme un média à la croisée du militantisme, de l’éducation et de l’art.

C’est ici qu’intervient Ingeborg RAVENSTEIN-MICHEL, qui rebondit sur les limites du caractère militant et communicant de la bande dessinée. En prenant exemple d’une série de 14 bandes dessinées commandées et diffusées il y a peu par l’Union Européenne elle-même, elle nous met en garde. Utilisant le terme de ‘’Media Séducteur ‘’, elle rappelle que si la bande dessinée peut effectivement devenir un outil de communication, il est bon de respecter une certaine éthique et une justesse dans les informations transmises aux lecteurs.

Cette série de bandes dessinées proposées par L’UE, abordant des sujets sérieux, d’actualité, avaient finalement pour but d’accroitre le nombre de militants et de volontaires désireux de s’engager pour des causes humanitaires. Cependant, derrière l’apparence divertissante de la bande dessinée, les sujets abordés (de la famine en Afrique aux guerres au Moyen-Orient) manquaient de réalisme dans les graphismes et minimisaient les risques, ce qui pouvaient biaiser l’appréciation des futurs militants. Ceci amenant la bande dessinée dite communicante, à la limite de la propagande.

Lorsqu’Anouchka De OLIVEIRA prend la parole, c’est pour montrer le fort potentiel éducatif de la bande dessinée. Après une rapide présentation du Département langue Française, livre et savoir de l’Institut Français, elle en explique les missions ; rendre le français attractif pour les jeunes générations et développer, dans cette optique, des dispositifs de formation et d’apprentissage innovants. À ce titre, elle nous présente une application foncièrement novatrice pour l’enseignement des langues et développée par l’Institut Français, LingoZING. Grâce à cette application il est possible d’améliorer son niveau de langue (en français, espagnol, portugais et anglais pour l’instant) au travers de la bande dessinée, en enrichissant son vocabulaire par la lecture et en corrigeant et/ou améliorant sa prononciation.

Il s’agit finalement ici de détourner la ‘’contrainte‘’ que représente un apprentissage traditionnel et de le transposer vers un média que les jeunes générations affectionnent plus particulièrement. C’est bien là que l’on a une preuve réelle (aux vues du succès de cette application) que la bande dessinée, si elle est certes un divertissement, peut devenir un véritable outil d’éducation. Pour conclure, Anouchka DE OLIVEIRA nous rappelle à juste titre que plaisir et éducation ne doivent être dissociés ; car en effet, lorsqu’on prend du plaisir à apprendre, on apprend par plaisir et non plus par obligation.

C’est Edmond BAUDOIN qui clôt cette table ronde et qui, pressé par le temps, nous propose rapidement son point de vue sur l’intérêt d’un système éducatif alternatif, entre deux anecdotes sur son expérience de professeur en bande dessinée au Québec. D’une certaine manière, son propos rejoint les allégations d’Anouchka De OLIVEIRA et affirme que de par son expérience, il est nécessaire de se diriger vers un système, vers des moyens d’enseigner aux jeunes générations qui soient alternatifs et innovant par rapport aux méthodes d’enseignement plus classiques.

Le mot de la fin pour Pierre LUNGHERETTI, directeur général de la Cité Internationale de la Bande Dessinée, qui clôt ces deux jours de rencontres par une synthèse des informations transmises tout au long des conférences.

La bande dessinée est aujourd’hui reconnue comme un art et un vecteur efficace de transmission des savoirs. Preuve en est la présence des Ministres de la Culture et de L’Éducation Nationale, (Françoise NYSSEN et Jean-Michel BLANQUET) lors d’une allocution du jeudi, qui annoncent le soutient de l’état pour la création de projets autour de l’enseignement dans le milieu de la bande dessinée, par la mise à disposition future de ressources financières. Pierre LUNGHERETTI réussit finalement à résumer en une phrase ce qui aura été le leitmotiv de ces deux jours :

‘’ Tout en étant un art, la bande dessinée sait se prêter à des usages pédagogiques ‘’.

 

Mais maintenant apparaissent des enjeux pour l’avenir de l’industrie de la bande dessinée, comme le besoin d’un élargissement du lectorat et de la formation d’enseignants dans ce secteur en pleine évolution, ces enjeux soulevant une interrogation plus globale ;

Quel avenir de l’éducation artistique pour la bande dessinée ?

 

Compte rendu réalisé par Clayton Thibeaud, étudiant en Master 2 MMPJ

 

Portrait d’Alexandre ALONSO, diplômé en 2013

Tout a commencé par un « rêve de gosse ». Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu avoir un papa vendeur de jouets (loupé, il est archiviste !), alors dès que j’ai pu, j’ai orienté mon parcours d’études vers cet objectif…

Tout a commencé lors de mon cursus au sein de l’école de commerce de Poitiers, en 2009. Nous avions l’opportunité de réaliser un stage facultatif sur la période d’été, et ce dans n’importe quel domaine (afin de pouvoir justifier d’une première expérience, ce qui n’est pas une mauvaise chose !). Muni d’un annuaire, j’ai commencé à recenser tous les magasins de jouet à proximité de chez moi, dans un rayon de 60 km à l’aide d’un compas (non je plaisante…, j’ai utilisé internet !). Et là, miracle, l’un d’eux me répond favorablement. Et c’est ainsi que je passe 2 mois dans un magasin La Grande récré de Cholet (49). Ma première expérience dans le jouet me conforte alors dans mon choix.

Arrive le fameux stage de fin de cursus (oui, celui avec mémoire, soutenance et tout ça !). Mais cette fois-ci, il s’agit de trouver un poste lié à la fonction marketing. Il faut viser plus gros… J’appelle donc mon ancien maître de stage afin de récupérer un éventuel contact au sein du siège de La Grande Récré. J’obtiens l’adresse e-mail du recruteur auquel j’envoie mon CV et ma candidature spontanée (on verra bien…). Une nuit blanche, 2 allers-retours sur paris et 3 entretiens plus tard, j’intègre le service marketing du groupe en tant que chef de projet digital. Ma mission principale : mettre en place le site internet du groupe.

C’est à cet instant que j’entends parler d’une formation magique qui dispenserait des cours sur le marketing adapté aux enfants, et qui plus est, très reconnue professionnellement dans le milieu du jouet (pile ce que j’ai toujours voulu faire !). Je crois alors à une légende, une utopie… un tel alignement de planètes n’est pas possible ! Mais on me confirme que cet Eldorado du jouet est bien réel, et je rencontre même une autochtone sur place qui m’en certifie l’existence. Ni une, ni deux, je m’y inscris sans tarder et attends la fin de mon stage à la Grande Récré pour réaliser ma rentrée en Master 1 au CEPE en Septembre 2011.

Une excellente année passe, et voici qu’une opportunité de stage pointe à nouveau le bout de son nez pour l’été 2012. Après avoir expérimenté la vie professionnelle du côté distributeur, j’avais envie de voir comment cela se passait du côté des fournisseurs. Et c’est finalement Spin Master France qui me convie pour un entretien et m’intègre à son équipe en tant qu’assistant chef de produit.

Lors de mon année de Master 2 au CEPE, je suis pris chez TF1 Games Dujardin. A la fin de cette année, je réponds à une annonce émise par Splash Toys sur le marché du jouet, et fort de mon expérience chez Dujardin et de ma formation au CEPE, j’intègre la société en tant que chef de produit dès la fin de mon cursus universitaire le 1er Octobre 2013.

Aujourd’hui responsable marketing chez Splash Toys, j’adresse un grand merci du fond du cœur à l’équipe pédagogique du CEPE et de l’IAE de Poitiers qui m’a permis, au cours de ces 2 merveilleuses années passées au CEPE, de transformer l’essai et d’exercer aujourd’hui le métier dont j’ai toujours rêvé…

Portrait d’Anastasia GARROS, diplômée en 2016

A peine diplômée du CEPE en septembre 2016, j’ai reçu une opportunité en or de Planeta Junior, l’entreprise dans laquelle j’avais réalisé mon stage de fin d’études, celle d’intégrer le siège social à Barcelone en tant que Marketing Executive dans le cadre d’un Volontariat International en Entreprise (VIE).

Planeta Junior est un agent de licences implanté dans 6 pays à travers l’Europe, dont la France, l’Espagne et le Portugal. En Ibérie, nous gérons les droits de diverses marques telles que les propriétés DreamWorks, Miraculous Ladybug, Zak Storm, Heidi, Maya l’Abeille, etc. A la fois agent, producteur et co-producteur de séries, Planeta Junior appartient à Grupo Planeta, premier groupe éditorial en Espagne et en Amérique Latine, et propriétaire depuis 2004 d’Editis, deuxième groupe éditorial en France.

 Ma principale mission en tant que Marketing Executive est d’apporter de la visibilité aux marques que nous représentons à travers les supports les plus plébiscités par le jeune public: télévision, magazines, sites web, … Je me charge par exemple d’organiser des jeux-concours mais également différents événements sur lesquels je travaille en étroite collaboration avec ma collègue du Retail. Le but est de multiplier les contacts entre nos marques et le jeune public, car sans visibilité, il devient moins aisé d’établir de nouveaux partenariats. Parallèlement et toujours dans la même optique, je travaille à la mise en place de nouvelles collaborations.

Je remercie sincèrement le CEPE de m’avoir formé et de m’avoir donné la chance de profiter de son solide réseau ! Durant les deux années que j’ai passées au CEPE, j’ai développé des connaissances et compétences dans divers secteurs, notamment dans le licensing, qui me sont très utiles au quotidien. Aujourd’hui, j’ai non seulement la chance d’occuper un très bon poste au sein d’un groupe aussi prestigieux que Grupo Planeta, mais aussi de vivre à Barcelone, une ville formidable !

Portrait de Marvin MENOU, diplômé en 2016

Avant d’entrer au CEPE, j’ai fait une licence LEA anglais-espagnol qui m’a permis de partir à deux reprises en Angleterre (Erasmus + Stage). Après cette licence, j’ai souhaité poursuivre mes études dans le marketing, et j’ai estimé qu’il était plus intéressant de se spécialiser dans un domaine. Dans ce sens, ce que proposait le CEPE m’a tout de suite attiré. J’ai rapidement su que parmi tous les secteurs en lien avec l’enfant, c’est dans celui du jouet que je souhaitais travailler.

J’ai fait mon stage mon stage de M1 chez Heller-Joustra (maquettes en plastique et loisirs créatifs), une PME française qui a fait le pari gagnant de rapatrier sa production en France. En M2, j’ai pu rejoindre une structure plus importante, la filiale française de Spin Master (10ème acteur du jouet en France) qui a fait l’actualité à Noël avec Hatchimals et Bunchems.

Le jouet est un univers merveilleux et magique ! Ce que j’apprécie, c’est le défi permanent de se réinventer pour proposer des jeux et jouets qui puissent plaire aux enfants car leurs goûts évoluent rapidement, en témoigne par exemple le succès des Looms ou plus récemment des Hand Spinners.

Après mon diplôme obtenu en septembre 2016, je suis en parti en janvier au Nicaragua dans le cadre d’un volontariat. Pour l’association La Esperanza Granada (http://www.la-esperanza-granada.org/) je travaillais dans une école primaire située dans un quartier pauvre avec des enfants de 6 à 9 ans. Une super expérience dans un pays où les enfants ne sont pas gâtés comme c’est le cas chez nous, au contraire ils travaillent en aidant leurs parents au quotidien.

Depuis peu, j’ai rejoint NPD, institut d’études qui fournit les chiffres du marché du jouet. En tant que « Account Specialist » au département Toys, je suis spécialisé dans l’univers de la fille. Mon travail consiste à étudier et analyser les chiffres des différentes catégories en vue de faire des recommandations à des clients selon leurs questions stratégiques.

Grâce au CEPE, j’ai su développer de nombreuses compétences transversales. J’ai apprécié les différentes interventions des professionnels qui permettent une compréhension globale du marché de la jeunesse. Je remercie l’équipe pédagogique qui sait être au plus près de ses étudiants pour les préparer à entrer dans la vie professionnelle de la meilleure des façons.

 

 

Réunion des Anciens du CEPE à Paris : le 19 avril 2017 au Salon Kazachok des métiers de la licence

Comme l’année dernière, nous vous attendons au Salon Kazachok pour la réunion des « Anciens du CEPE ».

Le Kazachok Licensing Forum, c’est 2 jours pour rencontrer les représentants de droits des marques, suivre les tendances, participer à des Pitchs et aussi participer à des conférences !

Mercredi 19 avril 2017 à 17h30, tous les anciens du CEPE sont invités à networker et partager autour d’un verre l’expérience professionnelle d’anciens élèves du CEPE.

Ce moment d’échange entre diplômés qui ne se sont pas connus au CEPE est fort apprécié et permet aux anciens de parrainer les étudiants actuels qui construisent leurs projets professionnels en leur apportant des astuces,  des infos, des contacts, un soutien…

L’équipe Kazachok offre l’accès GRATUIT au Forum pour tous les étudiants (actuels et anciens)  du CEPE de l’IAE Poitiers, il suffit de renseigner le champs « Code promo » avec le code CEPE_KLF17 dans le formulaire en ligne : http://forumlicence.kazachok.com/index.php?page=BonDeCommande

infos complémentaires : daconceicao@poitiers.iae-france.fr