Jeanne d’Arc serait née le 6 janvier 1412 à Domrémy, un village situé dans un bourg du Barrois au sein de la châtellenie de Vaucouleurs (actuelle Lorraine), dans une famille de paysans aisés. Elle grandit en pleine guerre de Cent Ans (1337-1453), opposant l’Angleterre à la France.

Georges DUBY, Atlas historique Duby. Toute l’histoire du monde en 300 cartes, Paris : Larousse, 2010, p. 130.
Le village de Domrémy, bien que sous le contrôle du roi d’Angleterre, demeure fidèle au dauphin Charles. Par deux fois ses habitants sont victimes des attaques menées par le clan anglo-bourguignon dans leur province en 1425 et 1428. C’est alors que Jeanne, partie se réfugier à Neufchâteau avec sa famille, commence à entendre les voix de Saint Michel, Sainte Catherine et Sainte Marguerite, lui demandant de chasser les anglais et de conduire Charles au sacre royal.
Considérée comme folle par Robert de Beaudricourt, à qui elle avait parlé de ses voix, elle subit une séance d’exorcisme. Ce dernier alors convaincu, lui accorde une escorte pour la conduire à Chinon, résidence du dauphin Charles.
Elle reconnaît le roi dans l’assemblée et est donc autorisée à rester. Malgré tout, Charles se méfie et lui fait subir un interrogatoire par les théologiens de l’Université de Poitiers, le XVe siècle étant particulièrement riche en faux prophètes, rejetés par l’Eglise qui les accuse de sorcellerie.
Durant l’interrogatoire, elle fait quatre prédictions : les Anglais lèveront le siège d’Orléans, le roi sera sacré à Reims, Paris rentrera dans l’obéissance au roi Charles, le duc d’Orléans reviendra de sa captivité en Angleterre. Elle subit ensuite un examen visant à prouver sa virginité et sa droiture de mœurs.
Charles lui confie alors une armée. Elle reprend Orléans aux anglais, le 8 mai 1429. En juillet de la même année, après le sacre du roi, Jeanne échoue dans ses prédictions et est blessée lors de l’attaque avortée du duc d’Alençon pour reprendre Paris. Elle est anoblie en décembre 1429 et repart combattre les Bourguignons en Île-de-France en mars 1430. Le 23 mai suivant, elle est faite prisonnière alors qu’elle tentait de lever le siège de Compiègne.
Jeanne est jugée une première fois. Les anglo-bourguignons la rachètent alors à Jean de Luxembourg pour la confier à leur justice. L’Université de Paris, qui est aux mains des anglais, réclame qu’elle soit jugée comme hérétique par l’Inquisition.
Le procès s’ouvre à Rouen le 9 janvier 1431, le tribunal constitué par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, s’appuie sur les motifs suivants : port de vêtements d’homme, tentative de suicide, imposture, sorcellerie. Elle est jugée coupable et doit abjurer ses fautes ou se soumettre au verdict.
Menacée de torture, elle abjure le 24 mai 1431, puis elle se rétracte le 27 et revient habillée en homme. Elle fait alors l’objet d’un nouveau procès qui se conclut par sa mise sur le bûcher le 30 mai 1431.
GUILLAUME, MARIE & MATHILDE
Œuvres de la frise:
Anonyme, Jeanne d’Arc, c. 1485, Centre Historique des Archives Nationales, Paris, AE II 2490
Hermann Anton Stilke, Jeanne au bûcher, 1843, Musée de l’Ermitage, Saint-Petersbourg
SCHERRER Jean-Jacques, Entrée de Jeanne d’Arc à Orléans, 1887, Musée des Beaux-Arts, Orléans