Dans ses Principes de la Flûte traversière en 1707, Jacques Martin Hotteterre consacre un chapitre à part à l’ornement appelé flattement, qui consiste à effleurer du doigt le trou voisin de la note jouée, apportant ainsi une ondulation du son, à un moment particulièrement expressif : « Le Flattement ou le Tremblement Mineur, se fait presque comme le Tremblement ordinaire: il y a cette différence, que l’on relève toujours le doigt en le finissant, excepté sur le ré; (..) Il participe d’un son inférieur ce qui est le contraire du Tremblement« .

Un exemple de flattement à 0,49:

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Il s’agit donc d’un « vibrato digital », ornement pour lequel de nombreux traités dont ceux d’Hotteterre (1707) et de Corrette (1742) proposent des doigtés très détaillés. Hotteterre précise dans la page d’avertissement de ses Pièces pour la flûte traversière: « On observera qu’il faut faire des flattements presque sur toutes les notes longues, et qu’il les faut faire, aussi bien que les tremblements et battements, plus lents ou plus précipités, selon le mouvement et le caractère des pièces. »

Cet ornement est présenté dans le Traité de Hotteterre comme un élément très installé dans les pratiques musicales, on peut donc avancer qu’il était pratiqué bien avant le XVIIIe siècle.

Son usage perdurera au cours du XIXe siècle, et sur les flûtes à clés de l’époque le flattement était pratiqué, notamment en utilisant les clés. On sait aussi que le flûtiste anglais Nicholson préférait utiliser des flûtes pourvues de larges trous car il considérait que le flattement y était plus clair et plus intéressant.

Clinton proposera même en 1846 une tablature de flattement adaptée à la flûte cylindrique de type système Boehm (la flûte dite « moderne », la plus répandue aujourd’hui). Cet ornement tombera ensuite peu à peu dans l’oubli, après l’avènement du système Boehm, qui ne permet plus la souplesse ornementale du flattement.