Vient de paraître: Shakespeare and the Denial of Territory

 

Pascale Drouet, Shakespeare and the Denial of Territory: Banishment, Abuse of Power and Strategies of Resistance, Manchester, Manchester University Press, 2021. ISBN: 978-1-5261-4406-5.

This book analyses three Shakespearean plays that particularly deal with abusive forms of banishment: King Richard II, Coriolanus and King Lear. These plays present with particular clarity the mechanism of the banishment proclamation and its consequences, that is, the dynamic of exclusion and its repercussions. Those repercussions may entail breaking the ban to come back illegally and seek revenge, devising strategies of deviation, such as disguise and change of identity, or resorting to mental subterfuges as a means of refuge; they may also lead to entropy – exhaustion, letting go or heartbreak. Each in its own way, they invite us to reflect upon the complex articulation between banishment and abuse of power, upon the strategies of resistance and displacement employed to shun or endure the painful experience of ‘deterritorialisation’; they put into play the dialectics of allegiance and disobedience, of fearlessly speaking and silencing, of endurance and exhaustion; they question both the legitimacy of power and the limits of human resistance.

This study mainly, but not exclusively, draws on French scholars in Shakespearean studies and also on contemporary French historians, theorists, anthropologists, psychoanalysts, essayists and philosophers, who can help us read Shakespeare’s plays in our time. It thus takes into account some of the works of Roland Barthes, Michel Foucault, Gilles Deleuze and Felix Guattari, Gaston Bachelard, Marcel Detienne and Jean-Pierre Vernant, Boris Cyrulnik and Emmanuel Housset. The hope is that their respective intellectual approaches will shed specific kinds of light on Shakespeare’s plays and initiate a fruitful dialogue with Anglo-Saxon criticism.

Pour commander: https://manchesteruniversitypress.co.uk/9781526144065/

 

ARTE en avant-première: « Des théâtres et des hommes »

Sur ARTE, Nadja Dumouchel et Philipp Mayrhofer présentent en avant-première (accessible jusqu’au 24 décembre 2018) le documentaire en 5 épisodes: « Art Stories: l’âme des monuments ». L’épisode « Des théâtres et des hommes » (52 minutes) nous transporte dans la Grèce antique jusqu’au Palais des Festival de Bayreuth, en passant par l’incontournable théâtre de Shakespeare, le « Globe Theatre », à Londres. Il nous invite à nous interroger sur ce que ces différentes architectures théâtrales nous disent des civilisations qui les construisent et des hommes qui les fréquentèrent.

Des théâtres et des hommes

 

 

Les tribulations amoureuses du Songe

« Comment se déroule la fête nocturne dans ce bosquet hanté ? », demande Obéron, le roi des fées, à son malicieux Puck. Cette question à elle seule pourrait résumer l’atmosphère folle et féérique de la comédie shakespearienne qui questionne notre rapport au désir, aux normes amoureuses, à l’inconstance humaine.

Édition bilingue avec dossier. 4,90 euros.

Traduction par Jules Supervielle et Jean-Louis Supervielle

Présentation et dossier par Pascale Drouet

https://editions.flammarion.com/Catalogue/gf/litterature-et-civilisation/le-songe-dune-nuit-dete

DOSSIER sur l’amour

I. À l’origine était l’amour contrarié

  1. La volonté du père (Démétrius et non Lysandre)
  2. Amour et châtiment: les lois contre nature d’Athènes
  3. La fuite amoureuse

II. Une réflexion sur le coup de foudre (love at first sight)

  1. La prééminence du regard
  2. La métaphore de l’ensorcellement
  3. « Love-in-idleness », petite fleur d’Occident

III. Réciprocité, non-réciprocité, réversibilité

  1. Réciprocité amoureuse, impatience du désir,
  2. Le malheur d’aimer sans retour
  3. Invraisemblable réversibilité, ou les jeux de l’inconstance

IV. Amour et violence, ou le motif de la discordia concors

  1. La conquête amoureuse (Thèse/Hippolyta)
  2. La querelle amoureuse (Obéron/Titania)
  3. Violence verbale, menaces physiques

V. La langue de l’amour: pétrarquisme, parodie et autres excès

  1. Savoir livresque, hyperboles pétrarquisantes
  2. Le dérèglement burlesque: Titania et le tisserand à tête d’âne
  3. Parodier la tragédie amoureuse: Pyrame et Thisbé

 

 

Vient de paraître: Shakespeare au risque de la philosophie

 

 

Shakespeare n’est pas philosophe. Soit. Et nombre de ses pointes ironiques à l’égard des philosophes témoignent de la défiance qu’ils lui inspiraient. Mais outre qu’il aura été influencé par diverses traditions philosophiques, provenant de l’Antiquité comme de la Renaissance, son œuvre, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, n’a cessé d’inspirer celles des philosophes.

Aussi interroger Shakespeare au risque de la philosophie n’est pas l’aborder avec la volonté de soumettre son théâtre au règne du concept dans l’espoir secret de le démythifier. C’est à l’inverse le prendre au sérieux, sans complaisance et jusque dans ses provocations, afin de faire entendre son propos et ses questions.

Fruit d’une collaboration originale entre anglicistes et philosophes, cet ouvrage constitue un apport inédit aux études shakespeariennes de langue française.

Pour commander à l’éditeur: http://www.editions-hermann.fr/5138-shakespeare-au-risque-de-la-philosophie.html

On en parle sur France Culture

Table des matières

Introduction…..5 —– par Pascale Drouet et Philippe Grosos

Partie I
Shakespeare et son héritage philosophique : de l’Antiquité à la Renaissance

I. Présence de la philosophie ancienne dans l’œuvre de Shakespeare? Le cas du stoïcisme…..11 —– par Sylvain Roux

II. Réflexions sur la mort et l’au-delà dans Hamlet : de la piété chrétienne à l’athéisme philosophique…..33 —– par Wael Ellouz

III. Wise fool et festina lente : Shakespeare héritier d’Érasme?…..47 —– par Pascale Drouet

IV. « Words of Sovereignty » : Shakespeare, Bacon et la question philosophique de la souveraineté politique dans Henry VIII et New Atlantis …..65 —– par Mickaël Popelard

V. Shakespeare au miroir de Machiavel…..89 —– par Gérald Sfez

VI. Des tablettes à l’épée : Montaigne et la marginalisation de la philosophie chez Shakespeare…..109 —– par Richard Hillman

Partie II
La réception de Shakespeare
dans la philosophie des xviiie et xixe siècles

VII. Shakespeare et Homère : l’esthétique du génie et les noms propres…..127 —– par Holger Schmid

VIII. « Faire usage de Shakespeare » dans la philosophie et la littérature allemandes, à la fin du xviiie siècle : Herder et Shakespeare…..139 —– par François Thomas

IX. Shakespeare et la reconnaissance : l’Anerkennung comme interpellation intersubjective…..159 —– par Patrick Gray

X. Deux figures d’un Shakespeare « romantique » : la place de Shakespeare dans les conceptions esthétiques de Hegel et des romantiques d’Iéna…..183 —– par Victor Béguin

XI. Dramaturgie de la morale : Shakespeare entre Schopenhauer et Nietzsche…..219 —– par François Félix

Partie III
La réception de Shakespeare par les philosophes du XXe siècle

XII. La chair et la duplicité du corps dans Othello : Merleau-Ponty et Shakespeare…..239 —– par Guillaume Carron

XIII. William Shakespeare, Vladimir Jankélévitch : deux hommes épris de musique…..255 —– par Françoise Barbé-Petit

XIV. La paix et la reconnaissance d’autrui : Girard, Levinas et Shakespeare…..277 —– par Sean Lawrence

XV. Le Richard III de Gilles Shakespeare…..295 —– par Marie-Dominique Garnier

Partie IV
La question du tragique et ses réponses philosophiques

XVI. « What’s in a name? » ou la tragicomédie familiale. Une lecture shakespearienne des enjeux familiaux…..319 —– par Jean-Philippe Pierron

XVII. « Je ne suis pas ce que je suis » : Shakespeare et l’ontologie…..335 —– par Jessica Chiba

XVIII. « Ce qui est fait ne peut être défait » : succession et temps diachronique dans la tragédie shakespearienne…..349 —– par William C. Carroll

XIX. Sur Othello et Desdémone…..371 —– par Paul A. Kottman

XX. L’emprise de la volonté dans Le Roi Lear….. 405 —– par Catherine Lisak

XXI. « Être ou ne pas être? » : Shakespeare contre la philosophie….. 419 —– par Jeffrey R. Wilson
XXII. Jouer un personnage, penser en philosophe…..445 —– par Hélène Garello

XXIII. Shakespeare, la philosophie et le malentendu…..467 –—- par Philippe Grosos

Bibliographie ….. 483

Notice concernant les auteurs…..509

Index des noms propres ….. 515

Index des oeuvres de Shakespeare mentionnées ….. 521

La Société Française Shakespeare en 2017

shakespeare-et-la-peurEn 2017, la Société Française Shakespeare, présidée par Sarah Hatchuel, tiendra son Congrès annuel les 12-14 janvier à la Fondation Deutsch de la Meurthe, Cité Internationale Universitaire de Paris: « Shakespeare et la peur ».

Accès au programme du Congrès: shakespeare.revues.org/3629

Les premières Doctoriales de la Société Française Shakespeare se tiendront le 24 mars à l’Université de Poitiers.

Cette nouvelle initiative, fruit de la réflexion des membres de la Société Française Shakespeare, a pour but d’offrir aux jeunes chercheurs un lieu annuel de rencontre et d’échanges autour de leur sujet de recherche ou de questions plus directement liées à leur parcours de doctorant. Ces Doctoriales se dérouleront donc en deux temps:

Approches thématiques libres en lien avec le sujet de thèse

Les doctorants feront des interventions libres, d’une vingtaine de minutes, pour présenter le travail de recherche en cours (quel que soit l’avancement de la thèse). Libre à eux de faire porter leur intervention sur la constitution du corpus, ou sur la dynamique de la problématisation, ou sur l’état de la recherche dans leur domaine précis, ou encore sur leur choix méthodologique ou sur une sous-partie de leur travail. À chacun sa combinaison, à chacun son approche.

Table ronde : écrire une thèse, quels enjeux ?

Les doctorants seront ensuite conviés à une table ronde qui permettra d’aborder plus directement les questions plus « techniques » que tout doctorant se pose lors de son parcours : les conditions de la recherche en France, l’accès aux textes sources et le traitement de ces textes, le rapport textes sources/textes critiques, la présentation formelle, l’organisation de la bibliographie, les questions non résolues, les attentes institutionnelles etc. Cette table ronde sera co-animée par Sarah Hatchuel, Présidente de la SFS, et Nathalie Vienne-Guérrin, Vice-Présidente de la SFS et Directrice de l’IRCL (UMR 5186 CNRS).

Dunsinane de Greig, ou Lady Macbeth ressuscitée

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La pièce Dunsinane est désormais accessible en français, dans une édition bilingue, avec une introduction de William C. Carroll (Boston University), dans la collection « Nouvelles Scènes » (PUM) dirigée par Nathalie Rivère de Carles.

En 2010, le dramaturge écossais David Greig écrit Dunsinane, une pièce qui se situe dans la tradition des sequels shakespeariens et prolonge, comme son nom invite à le penser, la célèbre tragédie jacobéenne de 1606. Lorsque William Shakespeare porte Macbeth à la scène, le roi Jacques VI d’Écosse est assis sur le trône anglais depuis trois ans, sous le nom de Jacques Ier d’Angleterre. Il n’est alors guère étonnant que la « pièce écossaise » s’achève sur l’alliance fructueuse de l’Angleterre et de l’Écosse pour vaincre la tyrannie, ici dans sa dimension universelle, et restaurer la paix : « the time is free » / « Voici le temps d’être libre » (trad. Y. Bonnefoy), s’écrit Macduff après la mort de Macbeth et avant que Malcolm n’annonce, sous forme d’invite, son couronnement à venir à Scone. Ainsi s’achève la tragédie shakespearienne. Or, dans Dunsinane, le couronnement n’arrive jamais et pour cause : Lady Macbeth, prénommée Gruach, n’est pas morte dans l’accès de folie que l’on croyait. Elle a même un fils, Lulach, et elle revendique le trône pour elle et lui, contre Malcolm. Se pose alors la délicate question de la succession.

cliquer ici pour commander à l’éditeur

Shakespeare et Cervantès: 400 ans déjà

Affiche Cervantes ShakespeareL’Institut Catholique de Paris et l’Université de Poitiers co-organisent un colloque autour de Shakespeare et Cervantès, morts tous deux en 1616, pour continuer à faire dialoguer entre eux les deux grands auteurs de l’ère moderne et comprendre l’inspiration qu’ils suscitent encore dans notre monde contemporain. Le colloque se déroulera à l’ICP et à l’Instituto Cervantes à Paris du 20 au 22 avril 2016. Entrée libre mais s’inscrire au préalable sur

http://shakespearecervantes.evenbrite.fr

CONSULTER LE PROGRAMME

La Fabrique de l’Angleterre élisabéthaine

510_430308Dans le cadre du week-end consacré à Shakespeare sur France Culture, « La Fabrique de l’histoire », l’émission animée par Emmanuel Laurentin, Anaïs Kien et Victor Macé de Lépinay, propose « Shakespeare en son temps », une table ronde avec Bernard Cottret et Pascale Drouet:

http://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-l-histoire/week-end-shakespeare-shakespeare-en-son-temps

Shakespeare au risque de la philosophie

 1ère de couv livret abstractDu 16 au 18 mars 2016, dans le cadre du 400e anniversaire de la mort de Shakespeare (1616-2016), se tiendra à l’Hôtel Berthelot de l’Université de Poitiers un colloque international, en langues anglaise et française, consacré à « Shakespeare au risque de la philosophie » / « Shakespeare at the Risks of Philosophy », co-organisé par les laboratoires de recherche FORELL et MAPP. Entrée libre pour les membres de l’Université de Poitiers; droit d’entrée de 5 euros pour les membres extérieurs. Nous espérons vous y accueillir nombreux. 

LIEU : Hôtel Berthelot, salle Crozet, Université de Poitiers, Sciences Humaines et Arts, 24 rue de la Chaîne, Poitiers.

PROGRAMME :

Mercredi 16 mars : Shakespeare de l’Antiquite a la Renaissance/Shakespeare from Antiquity to Renaissance

Présidence/Chair : Philippe Grosos (Universite de Poitiers)

14h-14h15 – Ouverture du colloque : Mot d’accueil par Yves Jean (Président de l’Université de Poitiers)

14h15-14h55 – Sylvain Roux (Université de Poitiers, MAPP): « Présence de la philosophie ancienne dans l’œuvre de Shakespeare. Le cas du stoïcisme »

14h55h-15h35 – Wael Ellouze (Université de Poitiers, FoReLL): « Reflections on Death and Afterlife in Hamlet : From Christian Piety to Philosophical Atheism »

15h35-15h50 : pause café/coffee break

15h50-16h30 – Pascale Drouet (Université de Poitiers, FoReLL): « Wise fool et festina lente: Shakespeare héritier d’Érasme ? »

16h30-17h10 – Richard Hillman (Université de Tours, CESR): « From ‘tables’ to rapiers: Montaigne and the Marginalisation of Philosophy in Shakespeare »

17h10-17h50 – Laurent Leylavergne (Université de Bordeaux): « De Shakespeare à Castoriadis et retour : l’imaginaire politique moderne et la question tragique »

18h15 : vernissage de l’exposition d’Edouard Lekston : « Roi poète, Roi criminel, Roi mendiant. Translations graphique de Shakespeare » (SHA)

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Jeudi 17 mars :

Matinée : Shakespeare et la philosophie des XVIIIe et XIXe siècles/ Shakespeare and 18th-19th Century Philosophy

Présidence/Chair : Sylvain Roux (Universite de Poitiers)

9h-9h40 – Holger Schmid (Université de Lille 3): « Shakespeare avec Homère: l’esthétique du génie et les noms propres au XVIIIe siècle »

9h40-10h20 – François Thomas (Université de Lille 3)/ « “Faire usage de Shakespeare” dans la philosophie et la littérature allemandes, à la fin du XVIIIe siècle : Herder et Shakespeare »

10h20-10h35 : pause café/coffee break

10h35-11h05 – Patrick Gray (University of Durham, Grande Bretagne): « Shakespeare, Hegel, and the History of Recognition »

11h05-11h45 – François Félix (Lausanne, MAPP): « Dramaturgie de la morale. Shakespeare entre Schopenhauer et Nietzsche »

Apres-midi : Shakespeare et la Tragédie/Shakespeare and Tragedy

Présidence/Chair : William C. Carroll (Boston University)

 14h15-14h55 – Jessica Chiba (Royal Holloway, University of London): « ‘I am not what I am’ : Shakespeare’s Ontology »

14h55-15h35 –  Paul Kotmann (New School, NYC, États Unis):  « Why do we care about Hamlet ? »

15h35-15h50 : pause café/coffee break

15h50-16h30 – Catherine Lisak (Université de Bordeaux III): « ‘Would I were assured/ Of my condition’ : the conditional self and mortal will in two Shakespearean tragedies »

16h30-17h10 – Jeffrey R. Wilson (Harvard University, États Unis): « ‘To be or not to be’ : Shakespeare Against Philosophy »

 18h : mise en voix de textes de Shakespeare, dans la traduction d’Yves Bonnefoy, par les élèves du Conservatoire de Poitiers, direction Agnès Delume/création musicale par Éric Sprogis, à la Médiathèque de Poitiers

Médiathèque 1

Médiathèque 2Vendredi 18 mars :

Matinée : Shakespeare et la philosophie française/Shakespeare and French Philosophy

Présidence/Chair : Richard Hillman (Université de Tours, Centre d’Etudes Superieures de la Renaissance)

9h-9h40 – Guillaume Caron (Université de Lyon 3): « La chair, la réversibilité, le tragique : Merleau-Ponty et Shakespeare »

9h40-10h20: Françoise Barbé-Petit (Université Pierre et Marie Curie, Paris): « Shakespeare and Jankélévitch: Two Men that had Music in Themselves »

10h20-10h35 : pause café/Coffee break

10h35-11h05 – Sean Lawrence (University of British Columbia, Canada): « Peace and Recognition of the Other in Girard, Levinas and Shakespeare »

11h05-11h45 – Sophie Emma Battell (Cardiff University, Pays de Galles): « Eating badly or the risk of hospitality in Shakespeare » (Shakespeare, Derrida, Timon of Athens)

Apres-midi : Shakespeare en perspective/Shakespeare in Perspective

Présidence/Chair Pascale Drouet (universite de poitiers)

14h15-14h55 – Marie-Dominique Garnier (Université de Paris 8):  « Le Richard III de Gilles Shakespeare »

14h55-15h35 – William C. Carroll (University of Boston, États Unis): « “What’s Done Cannot Be Undone” : Succession and Diachronic Time in Shakespearean Tragedy »

15h35-15h50 : pause café/Coffee break

15h50-16h30 – Hélène Garello (Université de Paris I – Panthéon Sorbonne): « Jouer un personnage, penser en philosophe »

16h30-17h10 – Philippe Grosos (Université de Poitiers, MAPP): « Shakespeare, la philosophie et le malentendu »

17h10-17h20 : Clôture du colloque/End of the Conference

 

Bonnefoy et Shakespeare, un dialogue ininterrompu

31EoF7PUcoL._SX309_BO1,204,203,200_Le nouvel essai qu’Yves Bonnefoy a consacré à Hamlet vient de paraître au Seuil, avec pour titre L’Hésitation d’Hamlet et la décision de Shakespeare et cette réflexion essentielle: « Shakespeare domine notre pensée parce que cette pensée s’alarme » (p. 47).

À nouveau, Yves Bonnefoy instaure un dialogue avec Shakespeare sur la place des femmes dans la société, ainsi qu’en témoigne ce magnifique extrait: « Et il est clair aussi que ce qu’il a perçu de la condition des femmes va rester au coeur de son projet d’écriture. Le rapport des hommes et des femmes est une constante de tout théâtre, et il avait beaucoup retenu Shakespeare lui-même dès ses débuts, plusieurs scènes de ses chroniques en montrent les difficultés, les malentendus, les dissymétries, avant que Roméo et Juliette ne constate que ces dernières, parmi lesquelles sévissent les idéalisations fallacieuses – l’illusoire de « l’amour fou » –, peuvent vouer un femme à la simple ordinaire mort. Mais Hamlet a permis un pas de plus. Les fleurs d’Ophélie, son désir jamais renoncé de les tresser en guirlandes, c’est signe qu’un poète a compris que c’est leur intelligence de l’être qui fait que l’on redoute les femmes partout où les idéologies, les orthodoxies et autres pensées refermées sur soi cherchent à garder le pouvoir. Et s’apercevoir de cela, c’est prendre conscience de la fracture qui traverse de part en part toute société, et pressentir qu’il n’y aura de vérité, en particulier au théâtre, que si son exploration a priorité sur toutes les autres entreprises » (p. 93-94).